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(01/01/1900)
3.64/5   7 notes
Résumé :
Les Soirs est le premier roman de Gerard Reve, paru en 1947 sous le nom de Simon van het Reve. C'est un écrivain de la génération existentialiste.

Ce premier roman est une parodie du roman familial. L'histoire décrit dix jours de la vie de Frits van Egters, un jeune employé de bureau de 23 ans.

Ce livre est probablement basé sur 'Le Petit Neurasthénique: guide concis pour une vie ordonnée' de Herman Gerard de Cock que Reve avait empru... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il faut tout d'abord savoir que "De Avonden" (Les soirées) est un roman-culte aux Pays-Bas, et même encore de nos jours.
Divisé en dix chapitres, un chapitre par jour (ou plutôt par soirée) du personnage principal, ce livre décrit la vie sociale et psychologique d'un grand adolescent/jeune homme de 23 ans habitant chez ses parents.
Il est en effet de tradition là-bas, chaque année, qu'une des radios nationales retransmette la lecture d'un chapitre par jour pendant les dix derniers jours de l'année.
Comment s'expliquer que ce livre reste culte alors qu'il a été écrit et prend place tout juste après la Seconde Guerre Mondiale à Amsterdam ?
En effet, pour la génération qui n'a pas connue l'Après-Guerre, la toile de fond du roman est difficile à comprendre, comme dans "Léon Morin, prêtre" de Béatrix Beck qui date de la même époque.
Ainsi, le compteur d'électricité où l'on glisse des pièces d'un florin, par exemple.
Passés les trois premiers chapitres qui sont un peu décontenançant pour le lecteur, ce livre ne laisse pas indifférent. On se prend à cogiter toute la journée sur ce fameux Fritz van Egters. Pourquoi agit-il comme ça ? Qu'à voulu dire l'auteur ?
En effet, outre le fait qu'on lit les paroles que prononcent Fritz, il nous est dévoilé en même temps ses pensées, ce qui procure une sensation bizarre.
Ainsi, malgré le fait qu'il ne se passe rien - enfin, pas plus que dans nos vies à nous et peut-être malgré tout, plus car on voit qu'à cette époque, on avait une vie sociale plus touffue - malgré le fait que les personnages se parlent sans dialoguer (on dirait que les dialogues sont parallèles), on se laisse prendre par ce livre très particulier.
Il faut dire que le personnage principal est un drôle de lascar : il touche tout le temps son corps, il est sale, il fait une obsession sur la calvitie des autres, il dit des choses horribles et il rêve systématiquement dès qu'il ferme les yeux avec encore des techniques d'enfant qui a peur ...c'est quelque part la quintessence de l'adolescent. C'est peut-être pour cette raison que les adolescents d'aujourd'hui se retrouvent encore en lui.
Cependant, au fur et à mesure qu'on avance dans le livre, cette envie de lui donner des baffes se transforme : on sent le côté "adolescent qui n'a pas fini de grandir" et on le perçoit plus vulnérable vers la fin, pour un peu il nous attendrirait.
Le livre nous offre une belle balade à Amsterdam et ses environs : pour peu qu'on prenne le temps de chercher les noms de lieux, on découvrira un petit bout de la Hollande du Nord, ses immenses plages de sable fin et des quartiers d'Amsterdam. D'ailleurs, l'auteur a changé tout les noms mais quelque fois on arrive à s'y retrouver, même sans être néerlandais. Par exemple, le "quartier du ciment" (Cemontkwijk) fait référence au "quartier du béton" (Betondorp). Il y a dans l'article Wikipédia toutes les clés des lieux et des personnages pour ceux que ça intéresserait.
Bref, vraiment, un livre que j'ai commencé par obligation et qui s'est révélé très enrichissant !
Il manquerait juste une nouvelle traduction en "français moderne" pour lui rendre toute sa place dans la littérature, même si le "verdier", les "demoiselles de magasin" et le "jubilaire" sont des mots savoureux.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Une maison à Bloemendaal, dit Fritz. Une grande maison de maître. Un vieux bonhomme y vit seul. Tout seul. Un beau jour les voisins se disent : "ça fait des jours qu'on ne l'a plus vu". Tu comprends, ils se montent la tête l'un à l'autre. Ils tournent autour de la maison. Rien ne bouge. Tout est silence à l'intérieur, pas le moindre bruit. Tout est fermé, pas moyen d'entrer.
- Naturellement, dit Louis.
- Ils vont chercher la police, poursuivit Fritz. Deux policiers arrivent, cassent un carreau, tirent le verrou et entrent prudemment. Tout est silence à l'intérieur, pas le moindre bruit. Ils entrent en s'avançant sur un tapis épais et doux. Ils arrivent au pied de l'escalier. Sur la dernière marche, la tête du vieillard les regarde, placée avec soin. Ils croient mourir de frayeur et tirent leur revolver, examinent la tête et vont plus loin. - Il prit un temps.

- Allons, continue, dit Louis.

- A mi-chemin de l'escalier, poursuivit Fritz, ils trouvent un bras, et sur le palier, la moitié d'un pied. Ils trouvent des morceaux en deux autres endroits. Ils avancent très prudemment et fouillent le premier étage. Et pour finir, ils entendent des cris perçants, comme si on découpait lentement des gens en morceaux. Ils entrent dans une petite chambre à coucher. Par terre, à côté du lit, parmi les vêtements de nuit déchirés, voilà ce qu'il leur manquait pour compléter la chose. Et un très grand chien noir est assis dans un coin. Qu'en dis-tu ?

- C'est très beau, dit Louis, vraiment, c'est formidable.

- L'homme était tombé malade, dit Fritz, et je crois que sa gouvernante avait pris justement une semaine de congé. C'est alors qu'il est tombé malade. Voilà ce qu'on a découvert au cours de l'enquête, de l'autopsie. L'homme une fois mort, le chien n'avait plus rien à manger. Les armoires étaient toutes fermées. Que voulais-tu qu'il fit, hein ?

- Je trouve l'histoire superbe, dit Louis. - Sans cesse il remettait son crayon sur la table, le serrait entre deux doigts et le faisait culbuter.
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Un speaker faisait une longue conférence sur la culture des oignons à fleurs chez soi. Sur les autres longueurs d'ondes, il ne trouva rien qui lui plût. Il laissa le poste, en douceur, sur une station anglaise. On entendait faiblement un air de violon monotone. Il cracha dans le feu et vit chaque caillot former un instant une bulle brune sur le charbon, avant de s'évaporer. Lorsqu'il n'eut plus de salive, il se mit sur la pointe des pieds et pissa dans le feu mais fut surpris par le nuage de cendre fine qui explosa par le clapet. Il alla s'asseoir sur le divan et contempla ses chaussures.
Au bout de dix minutes, il pensa : "Cette vapeur dans la pièce a une odeur infecte."
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Il resta là jusqu'à ce que sa mère l'appelle pour le repas. Ils commencèrent par le potage. "C'est consternant, pensait-il, mes parents aspirent leur soupe en la mangeant. J'aurais pû l'entendre mille fois ; pourquoi cela ne me frappe-t-il qu'aujourd'hui ? Ils font les bruits les plus affreux."
- Maman, n'aspire pas ta soupe, dit-il.
- ça te gêne ? demanda-t-elle.
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"Il n'y a qu'une chose à faire, jouer le jeu, pensa Fritz.
Il fait incroyablement moche ici ce soir. Joosje et Bep sont des femmes, elles ont le droit de se taire. Mais, Monsieur Hoogkamp, vous devriez nous raconter une vraie histoire.
"Et nous verrons bien quel con tu es", pensa-t-il.
- A vrai dire, rien ne me vient à l'esprit pour l'instant, dit Hoogkamp en souriant.
"Nous en sommes toujours au même point", pensa Fritz.
- Vous avez bien raison de ne pas boire de café, dit-il, je ne le fais pas non plus. (Bon Dieu ! pensa-t-il, quelle misère. Allons, courage.") Jaap, dit-il, raconte-moi donc où en est ta chute de cheveux."
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Fritz se mordit les joues, s'approcha tendit la main et dit :
- Bonjour, Monsieur Wenig.
L'homme eut l'air étonné, saisit vivement la main tendue et son visage prit alors une expression pensive.
- Fritz van Egters, le jeune frère de Joop van Egters, dit Fritz. Le râté.
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