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Jean-Baptiste Coursaud (Traducteur)
EAN : 9782494466043
220 pages
DALVA (02/03/2023)
2.93/5   14 notes
Résumé :
Bella Gunness est la première tueuse en série de l’histoire. Née Brynhild Storset en 1859 dans une famille modeste de Norvège, elle devient fille de ferme avant d’émigrer vers l’Amérique où elle assassinera plus d’une quarantaine de personnes, essentiellement des hommes. C’est son incroyable destinée qui est au cœur du roman de Victoria Kielland : celle d’une femme que les injustices de classes, la quête d’amour absolu et l’austérité religieuse font basculer dans la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Victoria Kielland avec Mes hommes se glisse dans la peau de Brynhild Storset (1859-1908) .

Brynhild Storset, cela ne vous dit-rien, alors peut-être Belle Gunness... Langue au chat alors ?
Originaire de Selbu près de Trondheim en Norvège, émigrée aux Etats-unis en 1881, elle est la première tueuse en série de l'Histoire américaine et reste encore aujourd'hui une énigme notoire !

Victoria Kielland s'inspire de faits réels non pour retracer chronologiquement ses crimes mais pour esquisser les paliers de sa vie mouvementée. Partie de rien, issue d'une famille humble et luthérienne, elle choisit de rejoindre sa soeur aînée déjà installée aux Etats-Unis en cette fin du XIXe siècle, un pays neuf promesse d'espoir. de domestique dans une ferme en Norvège elle deviendra propriétaire d'une immense exploitation agricole à La Porte dans l'Indiana.

Victoria Kielland dans Mes hommes propose une approche psychologique du personnage par le biais des pulsions et des sentiments de Belle et imagine les rouages de la métamorphose de cette jeune femme incomprise, entière et pieuse en une femme mature et dure, rusée et féroce mais cachant bien son jeu.

Violentée, humiliée, bafouée par l'homme qu'elle aime, le premier à qui elle se donne, Brynhild Storset sombre dans un dilemme métaphysique, un abîme de douleurs, de déchirements, la fuite lui semble être le seul échappatoire pour se réinventer, prendre sa destinée en main et espérer le pardon de son Dieu.

De déceptions en revanches, elle profite des libertés de l'Amérique et de l'hospitalité de sa soeur pour se créer un nouveau personnage et évoluer dans la hiérarchie sociale. Pour contourner la barrière linguistique le temps de son adaptation au pays elle fréquente les nombreuses communautés norvégiennes où très vite elle est remarquée pour son physique et sa beauté, un profil de feu qui fait fondre de nombreux hommes. Elle y rencontre son premier époux, et renaît de ses cendres sous le nom de Bella Sorensen.

En imaginant la vie de Belle Gunnes, Victoria Kielland sonde son corps et son âme pour mieux se rapprocher de son intériorité et arriver à cerner ce qui a pu la faire basculer dans cette folie meurtrière : un trauma initial, des atouts physiques doublés d'un appétit sexuel et d'une intelligence remarquables, une envie terrible de s'extraire de sa condition sociale pour oublier le cauchemar crasseux norvégien de son enfance et adolescence mais aussi une volonté farouche de prendre les rênes de sa destinée afin de ne plus jamais être dominée et méprisée. Peu à peu Victoria Kielland esquisse le profil d' une grande manipulatrice, séductrice, une Mante religieuse dissimulée qui reste une femme trahie par l'amour, peu soutenue par son Dieu, restant toute sa vie en attente d'une purification divine, et s‘émouvant de la beauté terrestre.

Un texte porté par une écriture charnelle, poétique et épidermique où Victoria Kielland nous fait découvrit le monde avec les yeux de son héroïne et ses sens en éveil, un univers saturé de couleurs, d'odeurs entêtantes plus que de parfums voluptueux, de sueurs et d'autant de fluides corporels qui soulignent les changements d'état de Belle: d'une bête aux abois en prédateur redoutable. Après l'incendie de sa ferme et l'exhumation de nombreux cadavres sur sa propriété, elle est accusée de nombreux homicides et infanticides mais Belle Gunness s'est évaporée, « la veuve noire » reste introuvable...

Une écriture envoûtante et incarnée qui aspire le lecteur dans une une expérience littéraire et esthétique hors du commun. Une plongée corps et âme dans l'intimité du personnage où les limites entre l'amour et la haine sont floues. Une fiction évoquant le désir féminin, un roman psychologique marquant basé sur un portrait introspectif d'une personnalité complexe sous le regard empathique de l'auteure.

Née en 1985, Victoria Kielland est l'une des voix les plus singulières de sa génération. Elle a reçu le prix Dobloug en 2022 et le prix Thorleif Dahl de l'Académie norvégienne pour Mes hommes son deuxième roman et le premier à être traduit en français. Jean-Baptiste Coursaud en est le traducteur. Son premier recueil de nouvelles, I Lyngen (In the Heather), a été sélectionné pour le prix du premier livre Tarjei Vesaas. Une belle découverte dénichée chez les Editions Dalva.

Pour les curieux, l'historien Philippe Chassaigne lui a consacré un ouvrage, Belle Gunness, la première tueuse en série des États-Unis, « la Barbe-bleue »de l'Indiana.
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Brynhild, puis Bella, et Belle enfin. Une femme difficile à suivre, au destin hors du commun, aux identités multiples, aux émotions débordantes. Née en Norvège au milieu du XIXe siècle, elle est confrontée très jeune à l'injustice et au chagrin ; elle part pour changer de vie : l'Amérique sera son eldorado. Elle y connaîtra la joie et aura une vie paisible. Evidemment que non, sinon il n'y aurait pas de roman.

Basé sur la vie d'une des premières tueuses en série, ce récit est infiniment plus complexe que la simple narration de ses crimes. Il plonge au plus profond de l'âme et du coeur de Belle, il creuse, il décortique, il dissèque. Il donne à découvrir une femme aux pulsions diverses avec une plume tour à tour froide comme le scalpel et brûlante comme le feu qui l'anime.

Ce livre est déroutant, il n'est pas évident, il est dément. Il est pour vous si vous êtes prêt.e à découvrir quelque chose de totalement neuf. Il est pour vous si vous ne connaissez pas encore les éditions Dalva, une formidable maison qui sélectionne des textes d'autrices différentes et surprenantes.
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Un roman historique norvégien, un personnage de tueuse en série méconnue et mystérieuse, une histoire inspirée de faits réels… j'ai foncé pour lire ce petit roman de 200 pages.

Et il m'a autant plu que surprise voire déroutée.
Le début a un rythme lent, étrange qu'il faut accepter pour se laisser porter. le premier homme qui marque le début de l'histoire de Brynhild n'est pas même nommé. Il est juste l'Héritier et ce personnage quasi désincarné est pourtant d'une telle violence face à la beauté naïve du premier amour de cette jeune norvégienne de 17 ans.

A mesure que j'ai avancé dans ma lecture, j'ai oublié que je pensais lire le portrait d'une tueuse en série. Les meurtres mettent du temps à se produire et même lorsqu'ils apparaissent, nous ne sommes pas sûrs de ce que nous lisons. On se fait happer par la vision de Brynhild, par sa solitude, sa crainte d'être abandonnée par ceux qu'elle aime, de ne pas être une bonne mère.

L'horreur est racontée par des mots magnifiques, un style poétique qui frappe comme une vague. Soudaine, surprenante.

Le Laid et le Beau, Victoria Kielland m'a confronté à cette dichotomie de manière continue pendant 200 pages.
" C'était si simple, si silencieux. Une histoire venait de connaître sa fin, une nouvelle pouvait enfin commencer”
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J'ai été transporté!

Bien que le début un peu long avec un rythme assez lent, les pages suivantes m'ont réellement transporté et tenu en haleine!

Au-delà d'une histoire vraie romancée; d'ailleurs se pose toujours la question de ce qui est vrai et romancé; ce livre est une véritable épopée. Au-delà de l'histoire, je le trouve très bien écrit. Un vrai livre poétique. D'une véritable beauté. Il m'a subjugué.

C'est un livre traduit du norvégien. Je pense qu'une fois qu'on s'est fait au rythme, on veut toujours en savoir plus. Il nous tient vraiment en haleine! Les passages sont parfois énormément détaillés. À lire vraiment à tête reposée pour s'imprégner vraiment du roman.

Une fois le livre terminé, on se dit : « Finalement j'aurai voulu en savoir plus !» Mais dans le terme positif tellement il transporte! Bref, un roman descriptif et poétique que je vous recommande totalement!

P.S : ce livre est tiré d'une histoire vraie… celle de la première serial killeuse! On aime ou on déteste! Pour ma part, j'ai adoré!
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Si vous avez envie de lire un livre dont l'écriture poétique vous chavire, allez-y ! Mais si vous avez envie d'en apprendre plus sur la méconnue et pourtant fascinante Brynhild Storset dite Belle Gunness, allez plutôt lire sa page Wikipedia. Je ne rechigne pourtant pas, habituellement, devant un roman où le fil de l'intrigue est mince, et où importent plutôt les aspects de psychologie de personnages. Mais trop, c'est trop. Je vais faire entendre une voix un peu dissonante parmi ces avis positifs et rejoindre celui d'IsabeauBellevue. Certes, l'écriture est très belle, même à travers le filtre de la traduction. Mais le propos est vide. Pas pour moi. J'ai abandonné à la page 173 (sur 221)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'aurore boréale enrubannée entre les côtes, Belle veillait sur elles et leurs joues d'enfant rougies avec l'amour le plus sombre qui soit, elle les aimait et chaque fibre nerveuse de sa chair ; mais le précipice en elle était dangereux, elles devaient prier les unes comme les autres, il n'y avait aucune autre solution envisageable. C'était un amour difficile à porter.
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La vérité était aussi puissante que le mensonge - seulement voilà, elle ne savait plus où commençait la première et où finissait le second, même si le ressenti est toujours aussi fort : cette one de chaleur dans sa poitrine, ses phrases sur le papier, ses hanches dans son bassin. - Aucune femme n'est plus heureuse que moi en ce moment.
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L'absence d'histoire d'amour est aussi une histoire d'amour.
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Bella sentait le mouvement constutif de l'existence, un bercement puissant.
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Cette ferme était une centrifugeuse de néant, de sublime déclin.
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Video de Victoria Kielland (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victoria Kielland
11 oct. 2021 MY MEN By Victoria Kielland #digitalauthorsfromnorway Original title: Mine menn
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