Comme tous les témoignages celui-ci n'échappe pas à la règle il est bouleversant. Tous les professionnels devraient à un moment donné passer de l'autre côté du miroir, pas se mettre à la place de car c'est impossible mais entendre tout simplement ce que les parents peuvent nous dire et exprimer aussi à travers leurs mots. Ils ont l'impression d'être dépossédé de leur enfant dès que celui-ci franchit les portes de l'institution, de ne plus avoir le droit de parole ou d'agir; en tout cas d'être critiqué dès qu'ils osent émettre une hypothèse. Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre mais juste parfois penser que derrière chaque enfant se cache une famille et que le lien qui l'unit à son enfant est éternel contrairement à celui qui lie l'enfant et le professionnel.
Commenter  J’apprécie         40 Lu en 2006
Des témoignages de parents d'enfants handicapés
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Si les professionnels savaient l'importance de ce petit cahier de liaison ! Quand Géraldine rentre à la maison, avant même parfois de lui dire bonjour, je me jette sur le cahier. Bien souvent, il n' y a rien décrit. Il me suffirait de lire "bonne journée pour Géraldine", et ça irait pour ma soirée. Comme elle ne parle pas, je ne peux rien savoir. On me dit : Mais c'est sa vie, sa liberté de vivre sans toi. Pour mes autres enfants, je n'avais pas ce souci, je ne les questionnais pas sur leur vie à l'école, parce que je savais que s'ils voulaient me dire quelque chose ils pouvaient le faire. Avec Géraldine, je dépends de la parole des autres.
Ils veulent être considérés comme des partenaires dont on a besoin, et non comme des rivaux gênants. Ils veulent qu'on leur demande ce qu'ils savent de leur enfant, parce que c'est fondamental et important pour lui. Ils veulent que leurs compétences de parents ( ce qu'ils font pour leur enfant depuis sa naissance et ce qu'ils font avec lui ) soient reconnues.
Il est important de parler aux parents. De leur redire les possibilités de leur enfant, les rééducations dont il a besoin. Cette collaboration basée sur la confiance réciproque nécessite que les choses soient clairement définies, débattues, évaluées et écrites.
Nous, on a eu nos enfants depuis le départ, mais ils ne veulent pas le savoir, ils ne tiennent pas compte de ce qu'on fait avec eux : ils voient les progrès que fait l'enfant avec eux, mais je dis que ce sont les progrès naturels, c'est tout.
Ne jugez pas notre douleur à l'apparence qu'on donne, ne confondez pas ce qu'on fait et notre douleur, on reste les parents ; même si on a un bon niveau, même si on sait remplir les papiers, on a besoin de vous.
avec Marielle Lachenal (autrice) et Charles Gardou (dir de collection)