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EAN : 978B003TGRV2W
André Bonne (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :
François De Geoffre, qui accomplit 125 missions militaires comme officier du "Normandie Niemen" et fut descendu en flammes au dessus de la Baltique, était le plus qualifié pour écrire l'extraordinaire épopée des ailes françaises dans le ciel de Russie......
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Y a des jours comme ça où l'on retrouve des bouquins d'un autre âge qui traînent sur le coin d'une étagère, comme le Normandie-Niemen ci-présent !

Sans vouloir rentrer dans les détails techniques, un peu d'historiographie ne fait pas de mal pour replacer ce livre dans son contexte : il y a plusieurs manières de raconter la guerre : « l'histoire bataille » qui fait la part belle aux grands évènements, aux mouvements de troupes, tels des pions sur une carte pour comprendre les stratégies, il y a l'histoire « au ras du sol » pour essayer de comprendre ce qu'ont pu ressentir les protagonistes des évènements, expliquer non pas une bataille par de grandes logiques, mais se placer au coeur du conflit pour comprendre que ce qui règne, c'est surtout le chaos. Et puis il y a bien sûr les témoignages : ils peuvent être écrits « à vif », un petit carnet que l'on retranscrit fidèlement, ils peuvent être fait avec plus ou moins de recul, ils peuvent être l'oeuvre de grands hommes (politiques, généraux…) ou d'anonymes. Ils peuvent simplement raconter la guerre ou parfois, se chercher des justifications…

Ici, nous sommes face à un témoignage de première main : l'auteur a servi au sein de cette escadrille française ayant combattu en Russie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il a connu le feu, les combats aériens, la perte des camarades. Il a été lui-même abattu et nous relate cela dans son ouvrage. Ce sont donc des histoires de pilotes, souvent des gamins qui volent, picolent, pensent aux femmes et meurent. C'est simple, abrupt et sans fioritures.

Mais c'est aussi un ouvrage partisan, à croire que l'auteur, un peu honteux après-guerre d'avoir servi du côté « rouge » tente de se justifier (alors qu'à la période de parution de ce livre, 1952, nous sommes en pleine Guerre Froide et les Américains ont commencé leur politique de récupération de la victoire, ils se posent, pour l'occident en véritables libérateurs de l'Europe en masquant le fait que, sans les millions de morts russes à l'autre bout de l'Europe, ils avaient peu de chances de vaincre à eux seuls le nazisme). Ainsi, il est complaisant quand il parle de Staline, le « maréchal », qu'il présente à plusieurs reprises comme un bon dirigeant. Occultant de fait les goulags, les purges staliniennes, la collectivisation à marche forcée, la dékoulakisation…

Je ne jette pas la pierre à François de Geoffre, loin de là. Il a vécu parmi les Russes et a appris à aimer ce peuple qu'il amalgame avec ses dirigeants. Peut être même n'a-t-il rien sur de ce qui ce passait à l'arrière du front : les missions s'enchaînaient, l'épuisement s'accumulait. Lui et ses camarades n'étaient pas là pour le tourisme !

Un ouvrage donc qu'il convient de replacer dans son contexte de parution pour en comprendre le style et les objectifs. Ceci étant en tête nous avons affaire à une épopée : celle d'une poignée de pilotes Français vivant une autre guerre, vivant des combats qui ne sont pas dans les manuels scolaires, portant un bout de France au coeur de la Russie, exportant la fierté française et travaillant, à leur manière au rapprochement de deux peuples. Cette épopée est très bien racontée et, point important, accessible même à celui qui n'y connaît rien en aviation, car sans pavés et vocabulaire technique ! Une lecture que je recommande.
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J'ai la chance de posséder un exemplaire de cet ouvrage. Geoffre y raconte l'épopée de l'escadrille française qui se battit du côté russe durant la seconde guerre mondiale. Ces pilotes ont non seulement servit leur pays mais aussi construit un lien qui dure encore, entre la Russie et la France. En effet leurs tombes à Moscou sont toujours entretenues par les écoliers et leurs mémoires consevées par des noms de rues ou d'écoles.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Avant la guerre, Kaunas, comptait 150 000 habitants composés surtout de Lithuaniens et de Juifs. Ces derniers vivaient dans un quartier à eux, situé à l'autre bout de la ville et derrière une petite colline qui la surplombait. Ils habitaient dans de petites maisons de briques et de bois que les Russes leur avaient construites en 1940, lors de leur avance en Pologne et en Lithuanie. Les Allemands transformèrent le quartier juif en camp de concentration. Ils le ceinturèrent de barbelés qu'on ne pouvait franchir que par une porte où se trouvaient un poste de garde et des sentinelles. Chaque jour, au petit matin, les Juifs mâles étaient rassemblés et recensés. Puis ils partaient travailler aux fortifications et aux tranchées et si, le soir, l'un d'eux manquait à l'appel, sa famille, enfants compris, était immédiatement fusillée. Ils crevaient de faim, bien que les Lithuaniens se fussent efforcés de les ravitailler en cachette. Leur calvaire dura trois ans et ne prit fin que quelques jours avant l'arrivée des troupes soviétiques : le 14 juillet. Ce jour-là en effet, les Allemands les massacrèrent jusqu'au dernier. Des SS les obligèrent à miner leurs maisons. Dans chaque maison les familles étaient consignés. Puis, ils commandèrent aux Juifs d'amorcer eux-mêmes les mines.

1490 - [p. 185/6]
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- Tovaritchi, zdiez frankuski liotchik Normandie-Niemen polka, ya ranin (Camarades, ici un pilote français de l'escadrille Normandie-Niemen, je suis blessé.)
J'ai la force de crier une fois encore cet appel désespéré. Une fusée éclairante claque dans le ciel. J'agite une main, pousse un ultime grognement et m'écroule sur le madrier.
Mes yeux sont ouverts mais je ne sens plus rien. Un autre cri. Du côté des Russes, cette fois. Un soldat s'élance dans l'eau. Une main m'agrippe. On me traîne sur le rivage. Une dernière fusillade. Je bascule sur le sable. Mon sauveur se hâte : les mitrailleuses allemandes sont encore là qui balaient le rivage.
Je me trouve dans un trou d'obus rempli de soldats. soviétiques. Il sont en pleine offensive. Des visages barbus et curieux se penchent sur moi. Mon cœur bat, je suis en vie mais ne peux plus articuler une seule parole. Le capitaine soviétique m'examine, il voit sur mon battle dress en lambeaux ma décoration de l'Ordre Soviétique de la Guerre pour la Patrie. Sa figure s'éclaire, il se baisse un peu et m'embrasse. Ce geste restera à jamais gravé dans mon esprit, suprême fraternité de combattants luttant pour une même cause, hommage bouleversant qui fait un instant oublier les horreurs de la guerre.

1519 - [p. 261]
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En car, nous allons à une trentaine de kilomètres au sud de Toula, à Iasnaïa Poliana où se trouve la célèbre demeure de Tolstoï que les Allemands avaient saccagée. A côté de sa tombe, étaient enterrés près de 80 soldats de la Wehrmacht tombés lors des combats qui avaient eu lieu autour de la maison célèbre de l'écrivain. La tombe de Tolstoï, tertre de terre nue, sans stèle ni inscription, au milieu d'un bois de bouleaux, uniquement recouverte, selon son désir, de fleurs des champs, avait été profanée.

1280 - [p. 137]
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(21 juillet 1944) Le lendemain, le colonel Pouyade, après un voyage record, revient de Moscou. Il nous apporte du courrier et des nouvelles.
- Messieurs, nous dit-il, pendant le mois de juin le nombre de nos victoires homologuées est de quatre-vingt-huit ce qui nous donne la seconde place des groupes de chasse français en opération sur tous les fronts. De plus, un prikaz suprême, que Staline a tenu à signer, accole au nom de Normandie celui de Niemen pour célébrer la part que nous avons prise dans les batailles du franchissement de ce fleuve. A partir d'aujourd'hui et pour toujours le régiment s'appellera régiment du Normandie-Niemen.

1423 - [p. 177]
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Le général Petit avait été envoyé à Moscou dès 42 par le gouvernement français de Londres, pour essayer de régler surtout l'épineuse question des Alsaciens-Lorrains prisonniers au sein de de l'armée allemande. Son projet était d'en obtenir la libération et de les grouper en une division française dont il fut devenu chef. Disons tout de suite que cette éventualité demeura au stade des projets d'Etat-Major.

1204 - [p. 58]
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