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EAN : 9782875230577
96 pages
Nevicata (01/04/2014)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Le dernier combattant, toutes nations confondues, de la Première Guerre mondiale est mort en 2011. Pourtant, sur l'ancienne ligne de front, la Grande Guerre n’appartient pas qu’au passé.
Elle fait partie du quotidien de ceux qui travaillent la terre des anciens champs de bataille et ramassent chaque année, dans les sillons creusés par leurs tracteurs, les obus et grenades que la terre recrache.
La lecture des paysages de la Grande Guerre révèle aussi q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
D'abord, merci à Babelio et à « Masse Critique » de m'avoir permis de lire cet ouvrage.
Le livre d'Isabelle Masson-Loodts traite des « séquelles environnementales de la Grande Guerre », comme l'annonce le sous-titre : un angle intéressant que je méconnaissais. J'ai lu des livres abordant les traumatismes des soldats mais qu'en-est-il du cadre même de la guerre, de la terre, de la flore, de la faune? D'ailleurs y-a-t-il eu un travail portant sur les dommages psychologiques des animaux utilisés pendant la guerre? En tapant ces mots, je pense au roman de Morpurgo Cheval de guerre.
Bref, l'ouvrage de Masson-Loodts est une entrée originale pour aborder le souvenir de la Grande Guerre.
Ce livre se lit très vite, il n'est pas épais, il est vrai, mais surtout s'il est une étude sur la question, sa forme pourrait passer pour un ouvrage romanesque ou un reportage où l'on suit la journaliste dans son enquête sur la question. C'est donc très agréable à lire et très littéraire, en fait : il y a une part de narration quand Isabelle-Masson-Loodts nous relate le jeu de piste qui la conduit des sources écrites aux différents spécialistes (historiens, garde-forestiers, chercheurs) qui lui donnent un éclairage différent sur son thème de recherche et lui permettent aussi de l'approfondir. D'autre part, elle émaille son récit de références littéraires d'auteurs contemporains de la Guerre, qui ont été sur le front, ce qui permet de nous replonger dans le contexte historique alors que son enquête se fait a posteriori, bien longtemps après, avec la distance et le détachement que cela implique. Enfin , elle ne cache pas l'émotion ressentie lorsqu'elle se rend sur les lieux-mêmes; cela n'enlève en rien l'aspect documentaire de son travail mais ajoute, selon moi à l'aspect romanesque. Son travail sur les séquelles naturelles de la Guerre peut se lire comme une aventure à la rencontre de la mémoire sur le conflit.
L'ouvrage qui en résulte me semble ainsi à la confluence de différentes démarches : historique et journalistique; ce qui correspond à ses différentes casquettes (elle est archéologue et journaliste).
On peut distinguer deux grandes idées dans le travail d'Isabelle Masson-Loodts : d'un côté, la pollution et les marques physiques qui restent de la guerre et de l'autre, la nature qui a repris le dessus et s'est relevée des ravages subis.
Je n'avais pas imaginé que cent ans après, le problème de la pollution due aux produits chimiques existait encore, ni que les agriculteurs en Flandres récoltaient toujours des obus lors de leurs travaux des champs. Ou que par ailleurs, s'étaient développées des espèces végétales obsidionales arrivées avec les belligérants, ou que des espèces particulières animales avaient crû dans les restes de la guerre (casernes, trous d'obus) et qu'une grande part du champ de bataille de Verdun était devenue une réserve écologique en même temps qu'on en avait fait un lieu de mémoire protégé.
Bref, une lecture plaisante et instructive d'un petit ouvrage que j'ai dévoré comme un roman!
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Paysages en bataille

Voilà un court ouvrage très intéressant, l'auteure Isabelle Masson-Loods nous plonge dans les séquelles environnementales de la grande guerre (sous-titre de l'ouvrage).

Elle nous montre les plaies jamais refermées des paysages des champs de bataille, cent ans après les agriculteurs continuent à retrouver des obus ou des corps en labourant leur champ.

Elle nous fait découvrir la volonté des habitants à vouloir retourner vivre dans des endroits où tout avait été détruit, exemple la ville d'Ypres qui a été entièrement reconstruite à l'identique.

Pendant plusieurs mois l'auteure a sillonné les anciennes lignes du front et découvert que des lieux meurtris par la guerre ne s'étaient toujours pas remis de ces outrages et que d'autres étaient devenus des espaces verdoyants et protégés.

Grace à elle j'ai appris ce qu'était une plante obsidionale, ce sont des plantes apportées par les différents belligérants et qui sont différentes selon la nationalité des combattants. J'ai appris aussi qu'il y avait des animaux qui ont colonisés certains endroits alors qu'ils n'y étaient pas avant.

Dans ce petit livre j'ai trouvé une multitude d'informations relatives au sort des paysages et lieux de guerre, même si le livre est consacré spécifiquement à l'environnement, l'auteure nous parle aussi des êtres humains, des combattants morts ou rescapés, des habitants anciens et nouveaux de ces régions dévastées et des individus qui depuis cent ans cherchent à préserver au maximum ces lieux de mémoire. de plus son texte est enrichi d'extrait, de citation, de poèmes écrient par des auteurs qui ont vécu la guerre.

La lecture de cet ouvrage m'a vraiment passionnée et je le recommande à tous ceux qui s'intéressent à la Grande Guerre.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Nevigata.
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La lecture de ce petit livre a été fort intéressante. le sujet peu commun, nous permet d'aborder ici un aspect peu connu de la première guerre mondiale.
Nous suivons ici l'auteur dans ses recherches sur l'impact de cette guerre sur les paysages, physique et écologique. le petit regret est justement lié au fait que nous ne faisons que suivre Isabelle Masson-Loodts dans son travail de récolte d'informations. Et si elle nous fait part d'informations, anecdotes et citations passionnantes nous n'avons pas affaire ici à une analyse carrée, une synthèse de toutes ces recherches. Elle dit d'ailleurs elle même en fin d'ouvrage qu'elle n'a pas terminé ses pérégrinations. Mon deuxième point noir, le manque d'iconographies. Même si elle essaie de nous décrire au mieux ce qu'elle voit au cours de ses voyages et que les citations d'auteurs nous laissent deviner ce qu'il en était à l'époque de la guerre, un livre traitant sur les changements des paysages aurait à mon sens mérité d'être bien illustré. Les temps forts : le passage sur le centre de déminage en Belgique, l'explication donnée sur la présence massive de boue sur le champ de bataille et enfin le témoignage passionnant de l'agriculteur Jean-Luc Pamart.
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J'ai rencontré Isabelle Masson-Loodts, en France, lors de l'une de ses conférences au fin fond du Pas de Calais, dans le cadre du centenaire de la "Grande Guerre". Sans jamais prendre de parti outrancier, elle soulève quelques questions que nous, habitants de la région nous nous sommes parfois posés...Mais qu'on t'ils bien pu faire de toute cette "ferraille" qui avait labouré pendant 4 années 700kms de ligne de front ?? Et récupérer ce qui n'avait pas explosé ?? Et se débarrasser du stock constitué...mais non utilisé ??
Et tous les "cadeaux toxiques" ?? Quelles pollution durable..dans les terres, dans les nappes phréatiques...?? Pourquoi feignent 'ils de ne rien voir là où pourtant depuis bientôt cent ans....il y a forcément quelque chose ??

Le livre reprend les premières années d'une recherche (toujours en mouvement!), une recherche de proximité, à cheval sur les deux pays, jamais pompeuse, sensible, croisée avec de bonnes citations d'écrivains de la guerre...plus ou moins connus, des rencontres enrichissantes....et quelques espoirs...sous forme de crapaud ou d'orchidées...!

Comme écrivait je ne sais plus qui: " L'oubli et le mensonge vont souvent main dans la main"
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De l'Alsace aux Flandres , un voyage au coeur des paysages de la grande guerre car la nature porte toujours les cicatrices de la folie des hommes. Un texte très dense qui nous entraîne dans ses paysages qui ont été bouleversés; une enquête fouillée avec de nombreuses rencontres et références pour expliquer, présenter, se souvenir…Le dernier combattant, toute nation confondue, est décédé en 2011. Dommage cela manque de photographie.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Des documents d'époque témoignent aussi des concours récompensant les plus belles constructions de fermes, au début des années 1920. Le paysage du Westhoek semble avoir connu après guerre une nouvelle métamorphose. Son visage a néanmoins gardé quelques cicatrices. Piet Chilens m'en indique quelques unes sur la carte : les cratères de Palingbeek, le bois du mont Kemmel, Hill 60, Caterpillar...
"Près du saillant d'Ypres, cinq ou six prés qui n'ont pas été labourés profondément témoignent encore de ce qu fut la ligne de front entre la première attaque au gaz, en 1915, et le début de la troisième bataille d'Ypres, en 1917. Ils sont conservés parce qu'ils sont en pente et sans doute moins intéressants pour les agriculteurs.
Mais ils risquent de disparaître, d'un jour à l'autre, sous la pression de l'agriculture moderne et de la forte urbanisation de la région. Piet Chielens est un ardent défenseur de ces paysages.
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L'agriculteur se souvient de cette fosse commune découverte en 2011. Avec d'autres bénévoles, et sous l'autorité du maire et de la brigade de la gendarmerie, il s'est chargé de déterrer les onze corps de poilus qui y étaient empilés les uns sur les autres.
"Nous avions préparé avec soin et dans le recueillement vingt-deux sacs contenant les ossements et vestiges personnels des onze soldats qui devaient rejoindre le cimetière militaire le plus proche. Deux personnes du service des sépultures sont arrivées dans une Fiat Uno. Quand ils se sont rendus compte que le coffre de leur voiture était trop petit pour contenir les vingt-deux sacs, ils se sont mis à tasser énergiquement les ossements pour pouvoir les charger."
Ce spectacle a profondément marqué Jean-Luc.
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Une chargée de communication de la Défense et un représentant de cette unité m'accueillent par un briefing très protocolaire, mais néanmoins d'emblée intéressant.
"Selon les sources dont on dispose, 1455 millions d'obus ont été tirés rien que sur la ligne de front occidentale de la Grande Guerre. 30 à 40 % d'entre eux n'ont pas explosé. Et 4.5% au moins sont toxiques. Le travail d'évacuation des munitions encore présentes sur les champs de bataille n'a pas cessé depuis 1918. Chaque année, les services de déminage belges enlèvent 200 à 250 tonnes de munitions provenant des deux guerres mondiales."
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Le dernier combattant, toutes nations confondues, de la Première Guerre Mondiale est mort en 2011. Pourtant sur l'ancienne ligne de front, le conflit n'appartient pas qu'au passé. En bien des endroits, la nature est toujours lardée des cicatrices de la folie des hommes. La guerre fait encore partie du quotidien des paysans qui ramassent les obus et grenades que la terre recrache. Les sols et les mers resteront longtemps pollués par le conflit. La lecture des paysages de la Grande Guerre révèle aussi quelques "secrets" dérangeants. Et l'Armistice de 1918 n'a pas empêché la guerre de continuer à faire des victimes. Comment observer ces séquelles dans nos paysages actuels? Comment ne pas s'en inquiéter? Isabelle Masson-Loodts nous invite à l'accompagner, de l'Alsace aux Flandres, dans un voyage au coeur des paysages de la Grande Guerre. Ses pérégrinations géographiques et historiques témoignent de la relation intime des hommes avec la nature, et nous laissent émerveillés, comme en leur temps les Poilus, devant l'extraordinaire faculté de celle-ci à se relever des ravages subis.

Les séquelles environnementales de la Grande Guerre
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