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EAN : 9782072749902
480 pages
Gallimard (09/11/2017)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Le désir de plaire et les comportements de séduction semblent atemporels, depuis que des espèces se reproduisent par voie sexuelle. Néanmoins, l'hypermodernité libérale marque une rupture majeure dans cette histoire millénaire, tant elle impose à nos sociétés la généralisation de l'ethos de séduction et la suprématie de ses mécanismes. Le mot d'ordre ne paraît plus être de contraindre, ordonner, discipliner, réprimer, mais de «plaire et toucher». La visée du théâtre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le livre s'ouvre avec une très belle et longue histoire de la séduction. L'histoire de la séduction ne parle pas forcément de sexe, elle parle – certes – de drague, de parade amoureuse, comportant d'ailleurs quelques comparaisons avec les parades amoureuse des animaux, mais elle parle surtout des traditions indigènes, mais également plus tardives, jusqu'à nos jours. Elle parle bien évidemment de tatouage, de maquillage, de mode vestimentaire.
Ainsi, cette histoire de la séduction transcendent tous les arts, l'Histoires des arts : avec même aussi une rapide Histoire de la mode. Et bien sûr, tout cela s'accompagne d'une histoire des coutumes de drague. C'est-à-dire, comment séduisait-on à l'époque ? Comment selon les époques ce qui précédait les fiançailles se manifestait ?

Ce n'est que vers la moitié du livre, que l'auteur entre dans le vif du sujet. Plaire et toucher, c'est être séduit par notre monde capitaliste. C'est la publicité qui nous vend quelque chose qui nous plaît pour qu'on veuille le toucher. Tout cette grande histoire du monde et des cultures au sujet de la séduction nous amène aujourd'hui à la séduction de masse du capitalisme

L'essai passe très rapidement au niveau de l'art, avec un musée qui cherche à séduire et non plus à instruire. le musée sert en réalité de transition pour parler de la télévision. Elle aussi, même si nous ne nous en souvenons plus, cherchait d'abord à informer, à cultiver et ensuite à divertir. C'est raté : se divertir est aujourd'hui la priorité absolue pour la télévision. Ainsi, l'auteur propose une étude très intéressante de cette évolution qui a rendu le monde addict à la télévision.

On retrouve Lipovetsky dans le rôle où je l'ai connu : c'est-à-dire en grand critique de la société de consommation et du capitalisme. Pour lui, il n'y a aucun espoir : nous sommes tous des vendus. J'étais un peu inquiète de voir que le lecteur n'était pas encore insulté au bout de 275 pages. Mais rassurez-vous, l'espoir n'est pas présent : nous sommes des moutons consommateurs. Ainsi, il ne crois pas au déclin de la consommation, il pense seulement à la possibilité de la consommation durable, l'aspiration à un meilleur environnement, et un effet de mode, et une nouvelle manière de consommer différemment mais toujours en abondance. Ainsi, après avoir étudié le plaire et le toucher chez le divertissement : télévision, comme on l'a dit, mais aussi cinéma, réseaux sociaux… L'auteur s'attaque à la « séduction malheureuse« , c'était dire à la politique. le surnom, très bien trouvé, est de lui.
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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critiques presse (2)
LaCroix
22 janvier 2018
Dans cet ouvrage stimulant, Gilles Lipovetsky interroge la « société de séduction ».
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
13 novembre 2017
Gilles Lipovetsky est un observateur et analyste d’une grande finesse. Il n’a pas son pareil pour capter dans nos sociétés ce qui semble d’abord n’être qu’un air du temps, une atmosphère d’ensemble, afin d’en révéler, de proche en proche, la profondeur, l’étendue, la complexité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Société de séduction ? Cette proposition ne manquera pas de soulever des objections. L’idée en effet est fréquemment développée selon laquelle l’économie de marché, l’hyperconsommation, les médias et même l’art fabriquent un monde sans âme, sans grâce ni poésie. Toute notre époque serait marquée par la régression de la part de la culture, du rêve et de l’enchantement : nous avons créé un monde matériel standardisé, sans charme, au pouvoir attracteur minimal. Dans un monde qui voue un culte au marché, à l’argent, à l’efficacité, nous ne connaissons plus que l’immédiateté du désir, le jetable, la précipitation en toutes choses. Porno, images violentes hyperboliques, décibels, rap, trash-tv, speed watching, grunge, art brutaliste : le capitalisme a fait éclore une culture « néo-barbare » nous entraînant sur la pente de la dé-civilisation détruisant la grâce des belles formes, le savoir-vivre et le savoir-contempler dans la lenteur. Que reste-t-il du charme du suggéré et du mystère à l’heure des tweets, du speed dating, des sites de rencontre en ligne, du règne pornographique du « tout montrer » ? Que signifie faire la cour dans un temps où les rôles de sexe sont remis en cause et où les individus ne supportent plus d’attendre et d’être frustrés ? Finis les grands mythes de la séduction : en lieu et place de Don Giovanni, nous avons le rap ; La Vie sexuelle de Catherine M. et Les Particules élémentaires ont succédé à Don Juan et aux Liaisons dangereuses. À l’univers esthétique créant des formes délicates et élégantes font suite des œuvres d’art qui mettent en scène le côté abject ou répugnant des réalités. Les structures élémentaires de la séduction, la lenteur, la patience, la belle rhétorique, l’ambiguïté ont perdu leur magie antérieure. C’est toute l’époque qui signe l’arrêt de mort des délices de la séduction.
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Ce qui nous fait souffrir ce ne sont pas les technologies séductrices de l'aisthesis et la fetichisation marchande, mais les difficultés croissantes de la vie professionnelle, de la vie intime, du rapport à l'autre. Il faut beaucoup d'aveuglement pour rattacher notre peine à vivre au prétendu conditionnement intégral des affects par les sirènes du marketing. Ce sont moins des rapports desindividués aux choses qui blessent l'estime de soi, que le monde du travail ou les déclassements et pertes d'emploi sont renvoyés à la responsabilité de chacun. Il en résulte une peur de ne pas être à la hauteur des exigences de l'entreprise, des sentiments croissants d'humiliation et de dépression, l'amertume de compter peu en tant que personne.
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Se substituant aux longues et larges tuniques, le vêtement de mode exalte les formes féminines, suggère le corps sans le montrer, incite au voyeurisme en laissant deviner les parties cachées du corps.
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Tel est le sexy, lequel se définit par un style aguicheur et décomplexé, une érotisation appuyée du corps délivrée des anciennes condamnations morales.
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Lors des festivités, la danse rend possible les exhibitions personnelles et favorise le rapprochement sexuel.
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Vidéo de Gilles Lipovetsky
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