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EAN : 9782081378230
136 pages
Flammarion (12/04/2017)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Tout le monde me cherche. Ma mère me cherche, la meilleure amie de ma mère me cherche, mon ex-femme me cherche, ma petite amie me cherche, mes enfants me cherchent, mon voisin du sixième me cherche, mon patron me cherche, mon chat aussi me cherche en miaulant à c?ur fendre, mon poisson, tiens, même lui me cherche derrière la paroi ronde de l'aquarium, mes créanciers me cherchent, rien d'étonnant à cela, mes débiteurs également, c'est moins courant, un cousin me cher... >Voir plus
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Sois simple comme la flèche qui vole vers sa cible, sois simple comme le ciel, sois simple comme le pain et le vin sur la table, sois simple comme le cœur illuminé de l'intérieur, comme le cœur amoureux.
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LA FLEUR « SHORTIA »


Extrait 2

On a lu qu’elle pousse à l’ombre de rochers, dans
une sorte de jardin naturel, un jardin sans beau-
coup d’imagination ni de richesse, qui consiste
en une large étendue d’herbe piquée ici et là de
trèfles, de pissenlits et peut-être, cachées comme
elles savent l’être, de quelques violettes. On l’a
lu dans les vieux récits d’expéditions, fourrés, eux
aussi, au fond du sac qu’emplit maintenant une o-
deur de farine et de chrome. La fiasque n’est pas
neuve non plus et a dû autrefois être protégée par
une enveloppe en cuir qu’une main — celle du
temps ou d’un enfant — a pris plaisir à arracher.
Combien d’horizons ? Combien de battements de
cœur ? Il y a un enchantement du cœur solitaire
à s’avancer parmi les éboulis, sur une terre mince
et stérile que caresse de loin en loin l’ombre bleue
d’un aigle ou d’un épervier à mi-distance du ciel,
ou en tout cas telle est l’impression qu’en reçoit
l’œil qu’un rien allume, qu’un rien éteint.
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LA FLEUR « SHORTIA »


Extrait 1

  Une fleur rare comme un poème : « Shortia »,
aux pétales blancs. Combien d’heures de marche
dans les montagnes ? Combien d’espoirs et de
déceptions ?

[…]
On a monté et descendu les pentes herbeuses,
on s’est appuyé aux derniers arbres de la forêt,
des espèces de supplétifs malingres à l’orée de
l’armée régulière des mélèzes et des sapins. On
avait consulté de vieilles cartes dans le sac à
provisions qui n’ont pourtant rien donné, rien
appris. Une fleur rare comme un poème.
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LA FLEUR « SHORTIA »


Extrait 3

On a raconté de nombreuses anecdotes à propos
de ce long voyage à pied en quête de la fleur rare
« Shortia ». Même ses préparatifs furent auréolés
de légende. S’il ne s’était pas soldé par un échec,
qu’en serait-il resté dans les mémoires ? On peut
se le demander. Et si les poèmes avait été monnaie
courante, marchandise profuse, étalée au grand
jour, que serait-il resté ?
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Vidéo de Emmanuel Moses
« Voilà bien des années – ce devait être en 1956 ou 1957 – quand j'avais moins de vingt ans, que j'étais marié et que je gagnais ma vie comme coursier chez un pharmacien de Yakima, petite ville dans l'est de l'État de Washington, je me rendis en voiture livrer des médicaments à une adresse du quartier huppé de la ville. Je fus invité à entrer par un monsieur alerte mais très âgé portant un cardigan. Il me demanda de bien vouloir l'attendre au salon pendant qu'il allait chercher son carnet de chèques. Il y avait un tas de livres dans ce salon. […] Pendant que j'attendais, jetant les yeux çà et là, j'avisai sur la table basse un magazine qui portait sur sa couverture un nom singulier et, pour moi, très surprenant : Poetry. Ébahi, je le pris. […] je pris aussi un livre, un truc qui s'intitulait The Little Review Anthology, édité par Margaret Anderson. […] Il y avait des tas de poèmes dans le livre […]. Qu'est-ce que ça pouvait bien être que tout ça ? me demandai-je. […] Quand le vieux monsieur eut fini de rédiger son chèque, il dit, comme s'il lisait dans mon coeur, « Emporte ce livre, fiston. Tu y trouveras peut-être quelque chose qui te plaira. Tu t'intéresses donc à la poésie ? Pourquoi ne prends-tu pas la revue aussi ? Peut-être écriras-tu toi-même quelque chose un jour. Dans ce cas, autant que tu saches où l'envoyer. » Où l'envoyer. Quelque chose – je ne savais quoi au juste, mais je sentis toute l'importance de ce qui se passait. J'avais dix-huit ou dix-neuf ans, le besoin d'« écrire quelque chose » m'obsédait, et je m'étais déjà essayé gauchement à deux ou trois poèmes. Mais il ne m'était jamais venu à l'esprit pour de bon qu'il puisse exister un endroit où l'on envoyait effectivement ces tentatives dans l'espoir qu'elles seraient lues et même, peut-être – si incroyable que cela semble –, prises en considération pour une publication éventuelle. […] Je remerciai le vieux monsieur à plusieurs reprises et quittai sa demeure. J'emportai son chèque à mon patron, le pharmacien, et Poetry et The Little Review chez moi. Et ce fut le commencement d'une éducation. […] Plus tard ce soir-là, la vue brouillée d'avoir tant lu, j'eus le sentiment distinct que ma vie était sur le point de connaître un changement significatif et même, qu'on me pardonne, magnifique. […] […] Et donc, quelle excuse existe-t-il pour avoir attendu vingt-huit ans ou plus avant d'en venir enfin à expédier un peu de mon travail à Poetry ? Aucune. Mais le plus étonnant, le facteur crucial, c'est qu'au moment où j'envoyai effectivement quelque chose, en 1984, la revue était encore là, encore vivante et en bonne santé, et dirigée, comme toujours, par des gens responsables dont le but était de continuer de faire tourner cette entreprise unique et d'en assurer le bon fonctionnement. Et l'une de ces personnes m'écrivit en sa qualité de membre de la rédaction, louant mes poèmes et m'annonçant que la revue publierait six d'entre eux le moment venu. […] Je n'étais qu'un jeune chien alors, mais rien ne peut expliquer, ou disqualifier, un tel instant : l'instant où la chose même dont j'avais le plus grand besoin dans ma vie – appelons-la une boussole – me fut généreusement offerte en toute simplicité. Rien qui approche même de loin cet instant ne s'est produit depuis. »
(Raymond Carver [1938-1988], Un peu de prose à propos de Poetry)
0:00 - Pluie 0:33 - Au moins 2:01 - Demain 3:08 - Dormir 4:07 - Compagnie 4:48 - À travers les branches 5:39 - Générique
Référence bibliographique : Raymond Carver, Volume 9, Poésie, traduit par Jacqueline Huet, Jean-Pierre Carasse et Emmanuel Moses, Éditions de l'Olivier, 2015.
Image d'illustration : https://www.gettyimages.fi/detail/news-photo/raymond-carver-news-photo/533531674
Bande sonore originale : Keys of Moon - Lonesome Journey Lonesome Journey by Keys of Moon is licensed under a CC BY 4.0 Attribution International
Site : https://www.free-stock-music.com/keys-of-moon-lonesome-journey.html
#RaymondCarver #Poésie #PoésieAméricaine
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