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EAN : 9782877304900
220 pages
Editions Philippe Picquier (30/04/2000)
3.82/5   11 notes
Résumé :
"La rencontre inattendue de la courtisane au coeur pur et du nabot, génial artisan de poupées de bambou, qu'obsède la conscience de sa laideur et que torturent le besoin d'amour maternel et l'angoisse devant la chair. Avec en toile de fond l'image emblématique des bambous, splendides et terrifiants."
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Nous sommes dans les années 1920, dans un petit village japonais du nom de Takekami dans le département du Fukui, face à la Sibérie. Une région montagneuse et humide, isolée et pauvre, un petit village coupé du monde où les habitants des 17 chaumières vivent de la culture du riz, notamment, jusqu' au jour où ils délaissent ces cultures pour devenir artisans du bambou, sous l'impulsion de Ujiie Kisaemon, l'un des leurs, qui manifeste un don pour transformer le bambou, en objets, en poupées d'une finesse incomparable.
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La force évocatrice avec laquelle l'auteur (né dans un village pauvre, en 1919), nous plonge dans ces lieux m'a transportée. J'étais en voyage au Japon. Tout m'a paru authentique, des personnages aux bambous du Japon, de Chine, bambous frêles ou de Hakone, bambous d'Iyo, bambous noirs. le bambou est aussi un personnage, dans ce conte.
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Dans la première partie surtout, il m'a semblé être dans un conte, un conte intrigant et dépaysant. Et puis le conte se teinte d'un certain malaise auquel je ne m'attendais pas en seconde partie. Ceci vient je suppose de l'évolution des moeurs, vis-à-vis des femmes, puisque je suis une européenne du XXI ème siècle, et non un japonais né en 1919. Faut-il prendre tout ceci comme un témoignage, un repère de l'évolution des mentalités ? le personnage féminin me paraît un fantasme de l'auteur. Belle, bien évidemment, réservée, le coeur pur. Elle est incapable de travailler dignement si un homme ne lui accorde pas son aide. Elle est soumise au désir sexuel des hommes, mais y trouve son plaisir, froide en dehors, torride en dedans pourrait-on vulgairement dire, pourtant au départ, point de vulgarité dans ce conte, mais je tique souvent quand l'auteur parle au nom de cette femme «  Et mon corps, si longtemps prostitué, obéissait à un besoin naturel auquel il ne pouvait résister. » C'est bien du désir sexuel né et épanoui alors qu'elle devait se prostituer depuis l'adolescence dont il est question ici. La prostitution n'est jamais évoquée de façon sordide dans ce livre, c'est plus un travail, certes difficile qui « abîme » le corps sans broyer l'esprit, apparemment. Il y a une scène de sexe, dans le livre, qui se situe sur une crête entre viol et consentement, l'homme force la femme avec brutalité et finalement « épuisée », « elle s'offre à lui ». Une offre ou une capitulation ?, ce terme m'a laissée perplexe.
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Finalement ce livre m'a heurtée alors que je m'y attendais pas dans le cadre d'un conte car il est bien plus complexe et riche que ce que à quoi je m'attendais au départ.
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Echizen Take-ningyo

Traduction : Didier Chiche, avec le Concours du Cercle National du Livre

ISBN : 9782877304900


Un auteur que je ne connaissais pas et qui, au départ, se destinait à la vie monacale. Un roman dont je n'avais jamais entendu parler et dont je ne sais toujours pas comment il est arrivé sur mes étagères. Et une découverte de sensibilité, de romantisme et de tendresse que je recommanderai sans hésiter à tous ceux qui ignorent tout de la culture japonaise, des rapports femme-homme de cette société et aussi de cette ambiance toujours un peu brumeuse, toujours un peu étrange, toujours naturellement poétique, toujours un peu surnaturelle que l'on retrouve aussi bien dans les estampes de maîtres comme Hokusaï que dans nombre de nouvelles ou de roman, dont ceux de Tanizaki.

A Takekami, petit village perdu dans les vallées et montagnes japonaises, vit Kisaemon, artisan en objets de bambou particulièrement renommé, qui apprend son art à son fils, Kisuke. Celui-ci ignore tout de sa mère, morte alors qu'il était trop jeune et l'idéalise, évidemment, comme font tous les enfants placés dans ce cas. Mais il adore son père et fait du mieux possible pour lui faire plaisir et devenir l'artiste incomparable qu'il pressent en lui. A part cela, le père et le fils sont un peu à l'écart. On les respecte pour leur talent et leur courtoisie mais ils semblent tout de même bizarre parce que, l'un comme l'autre, ils souffrent d'une petite taille qui, de loin, les fait ressembler ni plus ni moins à des enfants.

Quand meurt Kisaemon, Kisuke, selon l'usage, place son urne dans l'endroit qu'il a le plus aimé : sa bambouseraie. Et c'est là que vient se recueillir un jour une jeune femme d'une trentaine d'années, d'une beauté éclatante, Tamae, qui raconte à Kisuke avoir connu son père et avoir sympathisé avec lui. Par la suite, on saura que l'artisan en bambous avait probablement proposé de l'épouser à la jeune femme qui travaille dans un quartier de plaisir d'une ville voisine.

Frappé par la beauté de Tamae, Kisuke finit par la retrouver et elle lui montre une poupée intégralement faite en bambou que lui avait offerte son père. L'objet est, lui aussi, d'une beauté à couper le souffle. Kisuke va en devenir obsédé et il se lance, à son tour, dans la fabrication de ce genre de figurines. Il faut dire que, grâce à l'esprit prévoyant de son père, sa propriété contient à peu près toutes les espèces de bambou possibles : bambous noirs, bambous frêles, bambous du Japon, bambous de Chine, etc ...

Entretemps, ses relations avec Tamae se précisent et celle-ci, qui souffre de tuberculose, mal très courant à l'époque surtout dans cette région de l'île nippone, vient s'installer chez Kisuke. Mais celui-ci, qui fait sur elle une étrange fixation comme quoi (bien que les dates prouvent le contraire) elle serait sa mère, accepte de dormir avec elle mais ne veut en aucun cas avoir de rapport avec elle. Cette femme, il la vénère, sans doute n'y a-t-il pas de terme plus approprié.

D'abord déstabilisée, Tamae se résigne mais, lorsque, attiré par la réputation croissante des poupées de son mari (car Kisuke et Tamae sont désormais époux officiels), le représentant d'un grand magasin en gros de Kyôtô débarque chez Kisuke pour demander à les voir, elle faiblit et cède à cet ancien client qu'elle a connu bien des années plut tôt. Pour celui-ci pas plus que pour Tamae cependant, la chose n'aurait de conséquences si, par malheur, le Destin ne faisait tomber la jeune femme enceinte. A force d'avoir travaillé dans les maisons de geishas, elle avait fini par ne plus utiliser de moyens contraceptifs car, selon toute vraisemblance et l'avis des médecins, elle était stérile ...

Tamae sent bien qu'elle brisera en mille morceaux la vie, l'idéal et le bonheur enfin trouvé de Kisuke si elle lui révèle la vérité. Elle songe donc à se faire avorter mais nous sommes au début du XXème siècle et la réglementation est très stricte au Japon : l'avortement demeure possible dans un couple marié à condition que l'époux donne son autorisation. Comment Tamae pourrait-elle la demander au pauvre Kisuke ? Elle décide donc, en dernier recours, de demander l'aide de son ancien amant et père actuel de l'enfant qui, hormis d'abuser d'elle encore une fois, ne fait rien sauf, peut-être, provoquer une fausse couche qui, survenue dans la barque d'un batelier qui la ramène à la ville, va, en quelque sorte, régler le problème.

Laissons la morale de côté et ne nous consacrons qu'à l'art avec lequel l'auteur fait monter la pression, la profonde logique de sa technique, la simplicité de son style (à l'image de ses personnages), l'amour pour l'art du bambou qu'il parvient à nous communiquer, à nous autres, pauvres Occidentaux incapables de concevoir qu'on puisse imaginer et réaliser des cheveux de poupée grandeur nature avec la fibre de cet arbre, et bien sûr à ses deux personnages principaux et au roman d'amour, tout platonique, qui les unit et qui continuera à les unir dans la mort. L'image finale, celle de leurs trois urnes à l'abri dans la bambouseraie désormais abandonnée (Kisuke s'est suicidé trois ans après le décès de son épouse, morte de la tuberculose mais morte heureuse, auprès de lui, sans qu'il ait jamais su le malheureux faux pas qu'elle avait fait et qui avait bien failli coûter la vie à leur existence commune sans qu'elle eût le courage de lui en révéler la raison) est d'une grâce et d'une beauté infinies.

Attention ! vous me connaissez ! Il n'y a, là dedans, aucune mièvrerie, aucune complaisance non plus à décrire le monde des geishas. A tel point que, venant d'apprendre que Mizukami, outre "Le Temple des Oies Sauvages", sorte d'autobiographie où il conte ses années de jeunesse comme moinillon, années qui ne furent guère heureuses d'après ce que j'ai cru comprendre, avait aussi écrit d'autres romans, notamment sur la condition de la femme japonaise, je me suis bien juré de compléter ma collection de cet auteur finalement assez bien traduit dans notre pays et qui, pourtant, demeure paradoxalement peu connu.

Faites comme moi et venez nous en reparler. En tous cas, une chose est sûre : Mizukami Tsutomu est un auteur à découvrir et que vous dénicherez sans difficulté chez Picquier. ;o)
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Poupées de bambou” est un livre de Tsutomu Mizukami publié aux éditions “Philippe Picquier”. Les romans japonais ont une atmosphère particulière et ce livre ne fait pas exception à la règle. Étant rarement déçu par les livres de l'édition “Philippe Picquier” je me suis laissé tenté par ce livre d'un peu plus de 200 pages.

Ce livre nous transporte dans un Japon traditionnel du début du XXème siècle et plus précisément dans un petit village : Takekami, perdu dans les vallées et montagnes japonaises. Les villageois de ce village ont, dans le but de développer leurs économies, commencé à développer une activité annexe, la pousse et le travail du bambou. Un de ces villageois devient maître dans ce domaine, Kisaemon. Cet artisan de très petite taille, vit et dort pour ce qui semble être ses deux amours, sa bambouseraie et son fils Kisuke. A sa mort, il lègue à son fils son métier, ses particularités physique et son amour du bambou. Quelque temps après la mort de son père, Kisuke s'apercevra que son père avait peut être un autre amour en faisant la connaissance d'une jeune femme d'une trentaine d'années, d'une beauté éclatante, Tamae, une prostituée qui a connu son père et qui s'est vu offrir une superbe poupée en bambou. Au fur et à mesure, Tamae deviendra une véritable muse pour Kisuke qui connaîtra la richesse et la célébrité grâce à sa nouvelle activité de création de poupées en bambou. Je vous laisse découvrir l'histoire de cette rencontre et des conséquences qu'elle aura sur ces deux individualités liées par ces poupées de bambou.

Au niveau de ce que j'ai apprécié dans ce roman, je dirais tout d'abord l'atmosphère vraiment mystique de cette bambouseraie et la relation d'amour platonique tout en tendresse et en pureté entre Tamae et Kisuke. Comme souvent avec les auteurs japonais, Tsutomu Mizukami a un style simple, poétique, ce roman est donc facile à lire et les pages s'enchaînent au rythme des saisons. Pour finir, on ne peut pas dire que j'ai apprécié mais j'ai trouvé intéressant tout le traitement psychologique et la pression ressentie par Tamae suite aux évènements qu'elle subit, j'ai ressenti toute la pression et l'incertitude de cette femme.

En bref, ce roman a été une lecture agréable qui ne sera certainement pas dans mes meilleurs livres de l'année mais qui a le mérite de se lire rapidement et de ne pas m'avoir fait lutter pour le terminer. Mizukami Tsutomu est un auteur à découvrir et il me tarde de découvrir “Le temple des oies sauvages” du même auteur, également aux éditions Picquier.
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L'action de ce roman se passe pour sa plus grande partie dans un petit village d'une région particulièrement déshéritée du Japon, Horuriku, région dont l'auteur était originaire.

Pour améliorer le pauvre ordinaire, certains villageois se sont mis à faire pousser et à travailler le bambou. Un d'entre eux excelle dans ce travail, Kisaemon, véritable artiste, mais aussi affligé d'une très petite taille. Il lègue à son fils, Kisuke, son métier et sa taille naine. Kisuke fera la rencontre d'une prostituée qui a connu son père, et à qui il proposera de venir s'installer dans sa maison, mariés de nom, mais en qui il recherche une figure maternelle. Pour elle, il deviendra un véritable artiste, créant les poupées en bambou du titre, qui vont devenir très recherchées, au point que quasiment tout le village va se mettre à leur fabrication. Mais le malheur va venir sous les traits du premier vendeur d'un négociant venu acheter les poupées.

Un livre qui se lit très facilement et très agréablement, c'est une narration très alerte, et une prose très efficace. L'histoire est toutefois assez invraisemblable et assez mélodramatique, surtout vers la fin. Pas indispensable, néanmoins plaisant. J'avais préféré le temple des oies sauvages du même auteur, et comme ce sont les deux seuls livres de lui accessibles en français, cela risque aussi d'être ma dernière expérience.
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Début du 20e siècle, dans une contrée reculée du Japon. Kisuke, un homme tout petit et extrêmement laid, est artisan. Alors qu'il a l'étoffe d'un maître, il se contente de fabriquer des objets pratiques : ustensiles pour le thé, paniers à pâtisseries, structures d'éventail.

Lorsqu'il fait la rencontre de Tamae, prostituée, sa vie bascule : la jeune femme, très belle, l'inspire, et cela le convainc de se lancer dans la fabrication d'objets d'art – des poupées de bambou, qui connaissent un succès fou. Mais le duo improbable va rapidement passer de la joie au drame.

Un texte élégant et cruel qui fait la part belle à l'artisanat japonais !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
[...] ... - "C'est une poupée de bambou - l'oeuvre de votre père. Un cadeau qu'il m'a fait," dit Tamae avec chaleur. "Oui : il me l'a donnée ; c'était l'année de mon arrivée ici. Il y a dix ans de cela, vous étiez encore tout jeune : habillé en petit garçon ! et vous vous cachiez derrière votre papa ! Il vous achetait des bonbons, et vous trottiez partout ! Votre père était plein d'égards pour moi ! Et c'est pour moi, exprès, qu'il a fait cette poupée !"

Kisuke regardait dans la boîte en verre ; et tout à coup, son regard se figea. Il y eut une lueur étrange dans ses yeux immobiles.

Il n'avait jamais vu de poupée comme celle-là. Il ouvrit le couvercle. Il prit dans ses mains cette poupée, qui devait mesurer environ un pied. Un magnifique travail. Une courtisane de l'époque Edo sans doute - mais Kisuke, lui, ne pouvait pas le savoir ... Les cheveux étaient ramassés derrière la tête en chignon et ornés d'un peigne en laque aux motifs dorés ; le vêtement imitait un vêtement de chanvre. Les taches que la nature avait semées à la surface du bambou étaient utilisés pour représenter les ornements et les motifs du kimono, et les sandales à triple talon étaient aussi en bambou. Tout - jusqu'au grand obi, noué par devant - était en écorce de bambou. Le dos était en bois de bambou frêle, fendu. On discernait également les jointures, mises là où il le fallait avec un zèle minutieux.

C'était la première fois qu'il voyait une poupée de bambou aussi travaillée."
- "Votre père ... par un jour d'hiver ... m'avait fait cadeau de cette poupée ! Il était venu exprès pour ça !"

Ainsi, une oeuvre de son père avait survécu ici. Et tout cela grâce à Tamae, si religieusement attachée à la conserver ! Kisuke restait confondu devant le talent de créateur déployé par son père qui, avec de l'écorce de bambou, avait su faire de pareils vêtements ! En voyant quels soins son père avait apportés aux moindres détails de cette poupée, Kisuke était suffoqué d'admiration. ... [...]
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[...] ... Les bambouseraies de Takekami prenaient, sous le couchant, des teintes orangées. Cette vision, pour Tamae, ne fit plus qu'une avec l'image du ciel, déployé comme une éventail au-dessus de la rivière qui réfléchissait le Daigo.

Une voix se fit entendre.

- "Eh ! Ca va mieux ?"

C'était le batelier à la mine bienveillante ; il approchait son visage de celui de Tamae en lui souriant.

A un moment donné, le bateau avait quitté le cours principal pour se réfugier dans une anse tranquille, à l'abri des vagues. Tamae sentit un vent froid lui caresser le bas du vêtement : elle revint à elle.

- "Ca va mieux ? Eh ! bien, heureusement !" faisait la voix bienveillante du batelier. "C'était une fausse couche. Ton enfant,tu l'as perdu. Regarde un peu comme elle est pure, l'eau de la rivière ! Et regarde : c'est là que tu étais assise !"

Le batelier, une écope à la main, arrosait plusieurs fois de suite le fond du bateau et jetait l'eau sale à la rivière. Du sang déjà coagulé s'était déposé sur la paroi, dans le fond de l'embarcation. Avec un bambou garni de paille en faisceaux, il balayait. Ses mains étaient éclaboussées d'un sang à l'odeur âcre.

- "L'enfant, je l'ai jeté à la rivière ! Il n'y a personne à blâmer ! L'enfant n'avait pas sa place sur la terre ! Et maintenant : tu retournes à Chûshojima ?

- ...

- L'enfant n'avait pas sa place ici. Tu vas reprendre le travail, pas vrai ?" ... [...]
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"Kisaemon, artisan du bambou", disait son épitaphe, sur la stèle qui fut érigée en décembre alors que la neige tombait en flocons légers et abondants.
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"Chûbei haletait, la femme enceinte, toute tremblante, écarta les cuisses; il sembla que se dégageait l'odeur du foetus quec e corps abritait. Chûbei, s'abandonnant à son violent désir et ne cessant de haleter, était monté sur le ventre de Tamae, aux formes arrondies."
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