Ce tome fait suite à Run the mission, don't get seen, save the world (épisodes 16 à 21) qu'il n'est pas besoin d'avoir lu avant (mais dont la lecture est chaudement recommandé pour la narration impeccable d'Ellis). Il contient les épisodes 21.1, et 22 à 25, initialement parus en 2012, tous écrits par
Rick Remender.
Patrick Zircher a dessiné et encré l'épisode 21.1.
Gabriel Hardman a dessiné et encré les épisodes 22 à 25. Les couvertures ont été réalisées par
Art Adams.
Rick Remender a écrit 17 épisodes de cette série, qui ont été regroupés en 3 tome: celui-ci, Secret Avengers by
Rick Remender - Volume 2 (AVX) et Secret Avengers by Rick Remender Volume 3
Épisode 21.1 – Captain America (Steve Rogers) et Hawkeye (Clint Barton) sont en mission en Bagalya (un pays fictif, vraisemblablement proche de la Turquie), pour exfiltrer un sénateur américain. Sur place, ils sont attendus par un groupe de supercriminels.
Épisodes 22 à 25 – Avec l'assentiment de Captain America, Hawkeye a pris la tête des Secret Avengers, équipe composée de Beast (Hank McCoy), Ant-Man (Eric O'Grady, voir The irredeemable Ant-Man de
Robert Kirkman), Valkyrie (Brunnhilde), Black Widow (Natalia Romanova), Captain Britain (Brian Braddock), et Hank Pym. Leur première mission consiste à arrêter des terroristes dotés de superpouvoirs, au Pakistan.
Le premier épisode sert de transition entre l'ancienne équipe et la nouvelle. Il est effectivement un peu difficile de croire que quelqu'un ait pu avoir l'idée de désigner Captain America comme chef d'une branche des Avengers chargée d'effectuer des missions secrètes, voire clandestines. Difficile de passer inaperçu ou même discret quand on s'habille avec le drapeau américain.
Remender raconte donc une mission dans laquelle Captain America passe son temps à rappeler la discrétion à Hawkeye, alors que lui-même est reconnaissable et ressort comme le nez au milieu de la figure, comme l'incarnation de l'ingérence des États-Unis dans les affaires étrangères d'une nation souveraine.
Patrick Zircher réalise des dessins compétents, évoquant l'esthétique initiée par
Steve Epting sur la série Captain America d'
Ed Brubaker. Il est bien épaulé par la mise en couleurs d'Andy Troy qui déploie des camaïeux complétant les arrière-plans parfois un peu vides.
Remender commence donc vraiment son récit avec l'épisode 22. le lecteur constate qu'il ne reprend pas le schéma de
Warren Ellis dans le tome précédent. Il ne s'agit pas de 5 missions indépendantes, mais d'une histoire continue (qui se poursuit d'ailleurs dans les tomes suivants). Il constate également que ce scénariste n'abandonne jamais une idée. Ainsi l'agent Venom rejoint les Secret Avengers, sachant que
Remender avait déjà écrit quelques épisodes de sa série, voir Venom by
Rick Remender vol. 1 & Venom by
Rick Remender vol. 2. Il voit également revenir Father, déjà apparu dans la série Uncanny X-Force (voir Deathlok nation), écrit par
Rick Remender.
Le scénariste reprend un concept assez malin et intrigant apparu dans X-Force, pour en faire l'opposant de cette équipe d'Avengers. Ce concept utilise des personnages secondaires, voire très secondaires de l'univers partagé Marvel, en les plaçant dans un contexte innovant qui donne une forme de légitimité à leurs actions, au-delà d'un clivage basique bien/mal (du type je suis méchant parce que je suis méchant). le lecteur découv
re donc avec surprise les objectifs de Father, Lady Deathstrike, Ideal, Mother, Urn et les autres.
Comme à son habitude,
Rick Remender s'avère très habile à recycler des éléments de l'univers partagé Marvel pour les agréger dans un tout cohérent, avec un angle de vue innovant. le lecteur appréciera d'autant plus cette histoire qu'il est familier d'Eric O'Grady (Ant-Man), de Jim Hammond (Human Torch), ou encore Captain Britain. L'apparition d'un personnage comme Vengeance ne parlera qu'aux lecteurs disposant d'une solide culture Marvel.
L'encrage de
Gabriel Hardman apparaît un peu plus rugueux que celui de
Patrick Zircher, avec des traits plus secs, des formes présentant des petites cassures dans leur contour, des petits angles de ci, de là, ce qui aboutir à des images plus sérieuses, plus abîmées par les contraintes extérieures. L'ambiance de la narration visuelle donne une vision de la réalité avec plus d'aspérités, plus dangereuse.
Au fur et à mesu
re des chapitres, la distribution va en augmentant, jusqu'à une dizaine d'Avengers, et autant d'ennemis dans le groupe en face. Hardman sait donner assez de spécificités à chaque personnage pour que le lecteur les reconnaisse dans toutes les cases, même les plus peuplées. Durant certaines pages, il peut arriver que les cases manquent assez d'arrière-plans pour que le lecteur finisse par s'en rendre compte. Néanmoins ce n'est que passager, et le reste du temps, Hardman réussit à donner une bonne idée de l'endroit où se trouvent les personnages. En particulier, les rues de Dera Ghazi Khan (au Pakistan) donnent l'impression d'être réalistes, sans pour autant disposer d'un haut niveau de détails. Hardman éprouve un peu plus de difficultés à rendre palpable la cité de Father. Il faut dire que le scénario est assez exigeant sur point, requérant une mégapole souterraine, et secrète bien sûr.
À partir de ce tome,
Rick Remender s'installe aux commandes de la série, en lui donnant une orientation différente des épisodes précédents, avec une intrigue principale conçue sur la durée. Comme dans Uncanny X-Force, il s'empa
re des personnages en les plaçant dans une situation complexe, nourrie par la richesse des recoins de l'univers partagé Marvel, tout en créant une dynamique innovante. Il bénéficie des dessins de
Patrick Zircher, puis de ceux de
Gabriel Hardman qui savent transcrire l'ambiance somb
re de la série, et mettre en scène un nombre impressionnant de personnages. Par comparaison avec Uncanny X-Force, ou d'autres séries ultérieures comme Captain America et Uncanny Avengers, le lecteur ne perçoit pas de thème structurant dans ces épisodes. Certains personnages de ce récit refont surface dans Avengers: Rage of Ultron.