Il ne faut pas s'étonner que le fignolage d'une BD d'une telle qualité nécessite trois années de probablement dur labeur. Chaque nouveau tome apporte sa dose d'originalité, de scénario ciselé et de dessins magnifiques.
Après le royaume des Fils de la Terre enserré dans un univers de fantasy médiévale, accoquinés aux Géants, après les Drekkars proches du Japon médiéval, alliés des Dragons, Bourgier & David nous convient à visiter les piliers Iccrins, guidés par les Anges. Les Iccrins vivent au sommet des plus hauts monts et se déplacent à bord de navires volants portés par les vents. Leur société et une république, en apparence du moins. Il y a un Sénat et le droit de vote. Cette république porte préférablement au pouvoir des citoyens d'une certaine classe, et le pouvoir législatif n'a pas la chance d'être modéré par un contre-pouvoir tel que la presse. Cela rappelle assez Rome avant l'Empire. Pourtant Barek, un non-patricien qui put devenir sénateur et qui rappelle les frères romains Gracchus, tente de s'opposer à la politique non interventionniste menée par le Sénat. C'est qu'il devient urgent de se positionner dans les guerres qui meurtrissent les hommes du sol. L'arrivée du fils de la Terre Kiriel et de F'lar de Péloris, rescapés de la grande bataille du tome 3, va favoriser la déstabilisation de la belle société Iccrin.
Un tome où les jeux politiques publics ou secrets l'emportent sur les affrontements physiques, où les innovations sociales conçues par les auteurs sont si riches qu'elles nécessitent un lexique, où les dessins toujours savoureux montrent une architecture spécifique – l'élément qui m'a le plus impressionné étant les sculptures de visages sur les portes de bois qui rappellent étrangement des statues africaines - et des atours bien différenciés.
Il ne reste plus qu'un tome aux auteurs pour tout boucler. Ce ne sera pas facile. Et après avoir construit un monde d'une telle complexité, c'est presque du gâchis.
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Dans les tomes précédents nous avions laissé F'lar et Kiriel mal en point. Alors que l'armée des fils de la terre se faisait massacrer, nos deux héros avaient réussi à embarquer sur un de ces mystérieux bateaux volants des anges. Nous faisons donc la découverte de ce nouveau peuple, les iccrins, dont F'lar se révélera originaire. Chez eux aussi gronde la révolte. Les hommes en ont assez de cette servitude que leur impose leurs divinités, "pour leur propre bien". Pour pouvoir prendre leur envol le peuple des anges devra redescendre sur terre...
Servitude est une saga d'une richesse incroyable. Un univers fantasy dense et complexe qui mérite bien le développement dans les annexes. A un tel point qu'on est frustré de ne pas en découvrir plus. Bien sur la lecture de cette série demande une certaine dose de concentration mais ça ne pose aucun problème rassurez-vous, vous serez aspiré par l'histoire. Un dernier conseil, ne faites pas les impatients, lisez bien les poèmes d'introduction et les annexes afin de profiter pleinement de l'oeuvre de David et Bourgier.
Quand aux dessins... que dire devant une telle sophistication? Ils sont beaux. le mot est juste bien que pas assez puissant. Précis, réalistes. Les teintes sépias sont elles aussi splendides.
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Je suis complètement en servitude de cette série qui sait attacher sonn lecteur à chaque mot, à chaque détail graphique. Car dans ce quatrième tome, le dessin est tout aussi exceptionnel que dans les trois précédents. le choix des couleurs dans les tons bruns et noirs ajoute beaucoup au charme de la série, même si a priori, c'est ce qui m'attirait le moins. C'est a posteriori un choix graphique très cohérent. Tout est tellement soigné dans cahque album ! Admirez cette broche qui tombe au pied d'un garde corps ayant bien mal fait son office et qui sera découverte plus tard par un auitre personnage. Parfois, la trame de l'histoire se passe de parole. Seul le dessin dans une subtilité narrative fait progresser le récit.
L'univers des iccrins nous est détaillé dans cet album avec sa complexité politique et stratégique. Ce monde est doté d'une très forte cohérence renforcée par une singularité graphique à la hauteur de celle que nous avions découvert chez les drekkars. C'est une prouesse qui démontre un univers très maîtrisé de la part des auteurs.
Ce tome nous fait grandement progresser dans la compréhension des forces qui régissent ce monde imaginaire. le personnage de Flar de Peloris trouve également une profondeur narrative dans cet album. Quelle imaginativité dans l'invention des infants et du monde des vents.
Certes, le délai entre chaque tome est important, mais c'est sans doute le prix à payer pour la production de chefs d'oeuvre qui marquent les imaginations. Chaque nouvelle parution donne envie de se replonger dans les albums précédents. Je n'aurai qu'un seul regret quand le dernier tome sortira, ce sera précisément le fait que ce soit le dernier...
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On continue de suivre Filène et Kirien. Mais cette fois-ci chez les iccrins. Et ils ne jouent pas le premier rôle.
En fait on comprend que l'univers est bien plus important que les personnages et que l'histoire raconte comment il fonctionne et tous ses bouleversements par quelques uns qui refusent de continuer d'être soumis aux Puissances. Des enjeux au dessus des hommes qui ne sont que des pions avec qui l'on jouent. C'est une nouvelle perspective que nous donne le récit pour en faire quelque chose de plus grand.
J'avoue être un peu perdue avec la trame globale. Si chaque tome est intéressant à lire presque indépendamment, je me demande ce que cela va donner pour la série et où la conclusion va nous emmener.
Un petit mieux pour les personnages dans ce tome. On en apprend un peu plus sur Filène qui se révèle avoir un passé. Barek est très attachant et sympathique. Il a une histoire et pour une fois une personnalité plus marquée. Il défend ses convictions et sa protégée. Tout comme Esdras qui malgré son jeune âge a du caractère. Filène et Kirien restent assez insipide malgré la sympathie qu'on a pour eux. On a l'impression qu'ils servent plus de fils rouge qu'autre chose.
Les dessins sont toujours de la même très bonne qualité, plein de détails avec une très belle colorisation et toujours ses teintes sépia.
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Tomes 3 & 4 :
Ces deux tomes sont d'une densité folle, à tel point que j'en suis déçu du faible nombre de page. On a le droit à notamment à une quinzaine de pages de texte complémentaires à la fin du tome 3 mais j'aurais préféré les voir en scène que dans un format "encyclopédique".
Mais cela reste dans l'atmosphère du titre dont la densité de l'univers est réellement présente et les auteurs savent s'en servir.
Ma lecture de cette oeuvre reste un plaisir mais agrémenté d'une frustration de trop peu sur certains points. L'envie d'en savoir plus, d'avoir plus d'éléments pour profiter pleinement de la richesse de l'univers.
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Depuis le premier tome, Servitude est un coup de coeur et Iccrins ne déroge pas à la règle. Les intrigues politiques de Fabrice David sont tout bonnement magistrales et complexes à souhait et les dessins de Eric Bougier sont un ravissement depuis le début [...].
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Un quatrième opus remarquable en tout point, dense, beau et original, qui conforte hautement l'intérêt de posséder cette saga dans sa bibliothèque.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Cette superbe épopée, illustrée par Eric Bourgier dans des tons de sépia, a décidément une classe folle, en plus de renouveler de manière salutaire un genre qui, parfois, tourne en rond.
Lire la critique sur le site : BDGest
Arkindé: Filène ne témoignera pas. Nous ne sommes plus au sénat, Barek. Il ne s'agit plus de politique. Comment peux-tu être aussi naïf? Surtout maintenant. Toi, un sénateur si brillant... Ils n'arriveront jamais jusqu'ici, Barek. Jamais.
Barek: Si... si vous les faites disparaitre, personne ne croira à l'accident. Tous les regards vous accuseront.
Arkindé: Oui, certainement. Il y aura des doutes, des suspicions, peut-être même des accusations. Il y aura une commission d'enquête du sénat, et puis ils ne trouveront rien... Alors perdureront les doutes, et à la prochaine équinale ils auront disparu... Juste une sombre histoire, une de plus.
C'est dans la nuit la plus noire, dans les ténèbres les plus sombres que les étoiles brillent le plus.
Tu y arriveras, Sekal... C’est dans la nuit la plus noire, dans les ténèbres les plus sombres que les étoiles brillent le plus.
La peur gangrène notre peuple depuis des siècles. Peur des autres, peur des guerres, peur du monde, peur de vivre.