Je suis
Roxane Marielli depuis ses premiers écrits édités. Il s'agit d'une auteure que j'adore pour sa personnalité, et dont les récits me plaisent par la propension qu'à l'auteure de dépoussiérer des histoires d'amour entre de jolies filles de caractère, et des bêtes (in)humaines, que ce soit par les zombis, les dragons, ou cette fois un personnage complexe ancré dans le folklore japonais.
J'avoue avoir particulièrement d'affinité avec cette culture : les onis et les yokai me fascinent, c'est donc avec une impatience terrible que je me suis plongée dans le nouveau récit de Roxane. Surtout qu'elle m'avait précisé combien l'histoire allait être sombre (et pas dark comme certains le soupçonnaient). Pour ma part, j'adore les récits d'horreur et de dépassement de soi. Avais-je besoin d'un argument supplémentaire ? La facture fabuleuse du livre tout en noir et illustré a fini de me convaincre, je me suis donc fait le plaisir de foncer sur le broché dès qu'il a été à dispo.
Pour revenir à l'histoire : autant dire que je ne m'attendais pas à ça, malgré que j'aie parcouru le résumé avant de me lancer.
Dès les premières pages, l'impression de plonger dans un « Silence des agneaux » revisité m'a enthousiasmé. (Sentiment qui a fait écho à la couverture une fois que j'ai remarqué la similitude).
La relation entre Éléonore et son mentor, Alexander Black, flirte avec le danger et le désir, toujours sur la brèche. Et même si dès le début, on soupçonne un homme nocif et borderline dans ses croyances ou ses actions, il n'en demeure pas moins fascinant, tout comme l'était Hannibal Lecter. Pour moi, il s'agit d'une sacrée performance que d'avoir créé un personnage d'un tel charisme !
Quant au personnage d'Éléonore, il est intéressant lui aussi : tout en force et en fragilité, la parfaite représentation de l'humanité, coincée dans ses contradictions et ses envies, ses valeurs et son propre jugement. Son évolution est fulgurante et j'ai adoré la suivre tout au long du récit.
L'enquête est surprenante, inattendue malgré les indices distillés tout le long. Les mythes japonais sont superbement exploités et vulgarisés, pour ne pas alourdir l'intrigue, en bref tout est fluide, bien agencé et imbriqué pour instiller un rythme soutenu. Malgré la noirceur de certaines scènes, on ne peut s'empêcher d'y revenir, aimanté par le suspense et la nécessité de plonger plus profond dans les ténèbres de la criminologie, de la psyché de Black, des arachnides.
Me concernant, mon attention s'est un peu relâchée sur les scènes de sexe cru mais il ne s'agit que de mon goût personnel, puis que ces dernières se marient parfaitement à l'ambiance du roman et l'enrichissent. Elles s'imbriquent dans l'histoire et nourrissent l'attrait malsain qui lie nos deux protagonistes, elles sont donc essentielles et parfaitement dosées.
Par ailleurs, je ne peux que souligner la maturité de l'écriture que j'ai vu mûrir et évoluer à chaque nouvelle histoire.
Je ressors de ma lecture comblée et admirative, ravie que ce petit bijou rejoigne ma bibliothèque et flattée de figurer dans les remerciements (une belle surprise et un honneur apprécié à sa juste valeur.)
Si vous aimez vous faire peur et mal mais pour le bien, n'hésitez plus et foncez découvrir ce petit ovni qui mérite sa place dans votre PAL. Personnellement, j'en redemande.
À quand de nouvelles histoires de
Roxane Marielli ?