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La Dynastie Dent de Lion tome 2 sur 3
EAN : 9782823854367
659 pages
12-21 (03/10/2019)
4/5   23 notes
Résumé :
Kuni Garu, l'ancien voleur, est désormais empereur et gouverne les îles de Dara. Les temps de paix ne sont cependant pas aussi calmes qu'il le pensait, et les intrigues de cour se révèlent parfois plus cruelles que les champs de bataille. D'autant plus que le royaume est en pleine effervescence : l'Examen qui permet de recruter les meilleurs serviteurs de l'État va bientôt avoir lieu. C'est l'occasion pour Kuni de mettre à l'épreuve ses idées novatrices sur la socié... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Auteur de fantasy aussi bien que de science-fiction, Ken Liu est, depuis peu, considéré comme le fondateur d'un nouveau sous-genre appelé « silkpunk fantasy » et qui consiste à mettre en scène un univers inspiré de la culture chinoise et mêlant magie et technologie. C'est à cette catégorie de romans qu'appartient la « Dynastie Dent de lion » dont le premier tome relatait la chute d'un empire et l'avènement d'une nouvelle dynastie fondée par un homme d'origine modeste qui se révélera être un redoutable tacticien. [Je conseille à ceux qui n'auraient pas encore eu l'occasion de se pencher sur « La grâce des rois » de passer directement au paragraphe suivant au risque de se voir révéler certains pans de l'intrigue du premier opus.] Après le tragique affrontement ayant opposé l'hegemon à celui qui est désormais le premier empereur de la dynastie Dent de lion, l'empire semble avoir retrouvé un semblant de calme après des années de guerre civile. L'arrivée au pouvoir de Kuni a provoqué de nombreux bouleversements sur l'ensemble des îles de Dara qui se sont néanmoins visiblement bien habituées à la nouvelle politique, plus ouverte, instaurée par l'ancien bandit. Pourtant, à la cour, les tensions entre les deux épouses de l'empereur ne font que croître, chacune espérant obtenir pour son fils le titre d'héritier. Très vite, les bonnes vieilles habitudes reprennent le dessus, et l'empereur se retrouve au coeur de toute une série d'intrigues et de luttes de pouvoir opposant plusieurs membres de son entourage. Autant le premier tome de cette série m'avait pleinement convaincue, autant je ressors de la lecture de ce second volume avec un sentiment plus mitigé. La faute à une première moitié extrêmement poussive dans laquelle l'auteur entreprend de nous présenter le climat qui règne à la cour, tout en introduisant un personnage clé pour la suite du récit, celui de l'érudite Zomi. Cette première partie alterne ainsi entre des scènes du présent, essentiellement consacrées aux enfants de l'empereur et à la présentation à la cour de Zomi, et des flash-back qui nous permettent de découvrir le parcours peu banal de cette dernière. A priori rien de bien dérangeant, sauf que l'auteur s'attarde trop longtemps sur le sujet… sans que rien de notable ne se passe. Alors certes, on devine que telle décision ou telle rencontre auront d'importantes répercussions par la suite, seulement les événements attendus tardent à se mettre en branle.

C'est d'autant plus dommage que, une fois cette longue phase d'exposition terminée, le roman renoue avec ce qui faisait le charme du premier tome et retrouve un rythme plus haletant. Comme dans « La grâce des rois », on assiste alors en très peu de pages à quantité d'événements décisifs non seulement pour l'avenir de l'empire, mais aussi pour celui des personnages : batailles, trahisons, mise en place de stratagèmes militaires complexes, victoires ou défaites, fins tragiques de certains personnages… Progressivement, le lecteur en vient à mettre de côté l'agacement suscité par le piétinement de l'intrigue dans la première partie et finit par se laisser à nouveau porter par la plume de Ken Liu qui se révèle toujours aussi efficace. le rythme s'accélère d'ailleurs encore davantage au deux tiers du roman lorsqu'un retournement de situation totalement inattendu (quoique très classique, au final) vient rebattre les cartes et mettre les personnages devant des choix cornéliens. L'auteur met à nouveau en scène des intrigues politiques aux rouages complexes, même si certains éléments peuvent paraître un peu tirés par les cheveux. La question de l'exercice du pouvoir et des dilemmes moraux qu'il ne manque pas d'entraîner se trouve une fois encore au coeur de l'ouvrage et les pistes (et non les réponses) apportées par l'auteur sont toujours aussi passionnantes. le personnage de Zomi permet, à ce titre, d'apporter un contre point important car il permet d'avoir le point de vue d'un membre des classes populaires qui, contrairement à ce dont sont persuadés les nobles pleins de bonnes intentions, ne sont que très peu impactés par les décisions censément prises pour eux par l'empereur et ses ministres. Là où l'auteur peut, en revanche, devenir lassant, c'est lorsqu'il met en scène de longs débats philosophiques opposant les partisans de tel ou tel courant de pensée, ou lorsqu'il se perd dans les détails du protocole de la cours. Et c'est bien dommage, car il est agréable d'avoir (pour une fois) un univers de fantasy d'inspiration asiatique et de pouvoir être confronté à des modes de pensée et des traditions qui ne manqueront pas de paraître exotiques aux yeux du lecteur occidental. L'auteur insiste beaucoup, par exemple, sur l'importance de la calligraphie ou des postures et n'hésite pas à ponctuer son récit de petites fables qui fleurent bon les contes venus d'Orient. le problème c'est que l'auteur en fait souvent trop, au risque de noyer son lecteur sous une avalanche de détails redondants et, il faut l'admettre, pas toujours très passionnants.

Contrairement au premier tome, les personnages sont pour leur part moins nombreux, même s'il faut un petit temps d'adaptation pour se familiariser à nouveau avec les noms et se remémorer le passé et le rôle de chacun. On retrouve évidemment Kuni, entouré de ses deux épouses et notamment Jia qui semble avoir bien changée depuis le précédent tome. Difficile de se départir d'une petite pointe de déception en constatant que la belle relation qu'elle et Kuni entretenait n'est plus tout à fait la même et que les intrigues de cours on pris le pas sur les sentiments. Parmi les nouvelles figures introduites dans ce deuxième tome se trouve notamment les enfants de l'empereur qui, chacun à leur manière, sont intéressants : l'un parvient à toucher par sa timidité et son envie de bien faire, l'autre à charmer par son charisme et sa bonhommie, tandis que la troisième remporte facilement tous les suffrages par son intelligence et son empathie. Comme dans le premier tome, les femmes occupent une place centrale dans l'intrigue, et pas seulement en qualité d'épouses aimantes ou de simples consultantes. Ken Liu met en scène des cheffes de guerre, des politiciennes, des érudites, des soldates d'élite, ou encore des ingénieures… : autant de rôles que l'on a peu l'habitude de voir exercer par des femmes en fantasy (et ailleurs...). La question de la position sociale des femmes dans l'empire de Dara est d'ailleurs une thématique centrale de ce second tome qui met l'accent sur les discriminations dont elles sont victimes (quelque soit leur classe), ainsi que sur le gâchis de potentiel que les règles misogynes instaurées ne manquent pas de provoquer. Contrairement au premier tome ce sont d'ailleurs essentiellement des femmes que les divinités du panthéon de Dara choisissent comme favorites, les immortels n'ayant de toute évidence pas renoncés à se chamailler par humains interposés. le seul regret concernant les personnages se trouve du côté des « méchants » de l'histoire qui sont caricaturaux au possible : soit il s'agit de crétins sans aucune imagination, soit de despotes d'une cruauté insupportable. Les scènes de carnage au cours desquelles ces derniers se livrent à des actes atroces dont l'auteur ne nous épargne aucun détail sordide sont par exemple totalement inutiles et, à force de surenchère, finissent par devenir presque ridicules.

Lecture en demi-teinte, donc, pour ce second volet de « La dynastie des Dents de lion » qui reste malgré tout prometteuse. En dépit d'une première partie poussive, le roman parvient à réveiller l'intérêt du lecteur dans la seconde moitié qui se fait bien plus palpitante et dans laquelle l'auteur laisse plus librement cours à son talent de conteur. Impossible en tout cas de ne pas vouloir connaître la suite tant la situation dans laquelle se trouvent les personnages à la fin du volume semble pour le moins périlleuse. Ne reste plus qu'à se montrer patient en attendant le troisième opus.
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Pas mal. J'ai beaucoup apprécié l'histoire de Zomi et Luan Zya, en fait.
Cependant, c'est quand même un peu lent, et les intrigues de cour (foutue Jia) m'ont ultra-agacée... Et je ne parle même pas (Ah ben si, j'en parle, lol) de la soudaine naïveté de l'ex-très-malin Kuni Garu qui semble avoir perdu pas mal de neurones depuis qu'il a accédé au statut d'empereur, ou bien il manque de temps, possible aussi, on peut pas être partout... Et il n'est pas le seul, loin de là ! Cette ficelle de rendre des personnages auparavant d'une intelligence rare (voire diabolique) soudainement stupides ou naïf, il l'use jusqu'à la corde. Au point que, pour moi, elle a pété, dans le tome que je suis en train de lire...

Par bonheur (ou peut-être parce que j'ai lu davantage en diagonale certaines parties), je n'ai pas relevé de grossières erreurs de traduction qui m'avaient fait si mal aux yeux dans le tome 1.
C'était donc une lecture plutôt agréable.
Jusqu'au débarquement des "autres".

Là très franchement, ça m'a gonflée. le seul truc qui a fait que j'ai pris le troisième tome (qui est en fait la fin du tome 2 de l'édition originale en anglais, ça aussi foutue manie pourrie des éditeurs français...) c'est ... Et je peux pas en parler sous peine de gravement spoiler. Ptdr ! Tout ce que je peux vous dire c'est que c'est en rapport avec ma première phrase de cet avis !

Je suis dans la lecture de ce faux tome 3, "le mur des tempêtes". Je ne lirai pas le tome suivant, du moins pas dans l'immédiat, pour la raison évoquée plus haut...
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Densité lyrique.

Les tomes 2 et 3 français, sortis simultanément, correspondent au tome 2 original. C'est donc un gros pavé. Déçu à la fin du deux de ne pas avoir satisfait ma soif, j'ai découvert le trois par hasard à peine quinze jours plus tard. A la fin du trois, une ère se termine réellement. Cette critique éloge traite du Goût de la victoire et du Mur de Tempêtes.

C'est toujours le même plaisir qu'au premier tome. Un peu moins peut-être au début, car le défilement des années se retrouve pointillé par un événement d'une journée, étalé sur plus de deux cents pages. le nouveau personnage principal, outre les enfants de Kuni Garu, c'est Zomi Kidosu, fascinante, que l'on découvre lors de cette journée entrecoupée de flash-backs. Rythme moins soutenu donc, mais cette fluidité de lecture, à nouveau, fait glisser les pages à un tel débit que le haut niveau de lyrisme passerait inaperçu si certaines formules ne nous incitaient pas à nous y attarder. Et surtout, le rythme effréné reprend de plus belle dans la deuxième partie.

Ce qu'il y a de passionnant chez Ken Liu, c'est son talent de novelliste. Cette densité d'écriture, ces phrases réduites au maximum, une syntaxe simple charriant à la fois l'action, l'émotion des personnages, leur quête intérieure, tout en éparpillant des éléments de décor culturel imaginaire, sans jamais égarer le point de vue, et sans oublier de vernir tout ça dans l'élégance d'un style bien à lui à la fois soucieux du détail et de la vraisemblance à la manière de la hard science fiction, et dans la poésie. Dans une oeuvre fleuve comme celle-là, il ne perd rien de cette capacité d'épuration nécessaire à un texte court. Rien n'est inutile, ça avance et ça invente en permanence. C'est donc extrêmement dense et fluide et beau et intéressant et intelligent, d'où notre immersion totale.

Après la conquête d'un empire sur une bonne trentaine d'années dans le premier, ici, l'empire en place réforme l'ancien fonctionnement et fait face à une menace extérieure. On pense à la Chine et au Japon, notamment dans les longues réflexions sur ce mode d'écriture proche des idéogrammes, ces îles isolées, et dans la présence de la soie et les formules et posture de politesse. On pensera aux mongols, après. Mais c'est bien aussi de la pure Fantasy, extrêmement classique également avec des épées aux noms exotiques, des guerriers (surtout guerrières dans celui-ci) redoutables, des créatures fantastiques. Ken Liu nous offre ce qu'on a déjà vu mille fois mais renouvelle le plaisir car il évite malgré tout le déjà vu. C'est dû à cette apport culturel et historique asiatique, mais aussi à ce rationalisme minutieux, plus rare dans ce genre. Ken Liu s'éclate particulièrement avec son intelligence, comme dans le premier tome, sur la stratégie militaire. Point de miracle ou de force cosmologique dans la Dynastie des Dents de lion, chaque exploit est justifié, une scène de bataille voit donc tous ses retournements expliqués par un flash-back sur la réflexion stratégique et l'avancée technique permettant l'exploit. C'est là, selon moi, le moteur de cette histoire.

La Dynastie des Dents de Lion est épique au sens large. Un continent entier exploré dans son histoire, sa culture, un grand nombre de personnage sur plusieurs années, des batailles et des conflits, des personnages incarnant des valeurs et des capacités faisant mythe. Mais ce qui semble mener l'écriture de Ken Liu, c'est son amour pour le savoir, ou plutôt pour les motivations du savoir et ses amoureux. Ici, la science ne porte pas son nom. Elle en a plusieurs, elle se mélange avec la philosophie, à l'art du langage, particulièrement à l'écriture. Mais la science est là, en potentiel, dans la rationalité méthodique de plusieurs personnages et leur soif de savoir. Et malheureusement, si la guerre est là, ce n'est pas parce qu'elle est un ingrédient essentiel à la recette de l'épopée, mais parce qu'elle est, de façon tristement palpitante, le contexte dans lequel la recherche trouve motivation.
A travers la paix, l'Empire de Dara essaie de faire évoluer les moeurs, de changer les habitudes politiques, d'équilibrer les inégalités, mais ce faisant, il s'engonce dans des débats peut-être trop pacifiques. A travers le conflit et la guerre, les privilèges sont mis à mal, l'argent enfin dépensé, et les meilleurs esprits valorisés, en dépit de leur sexe, de leur origine modeste ou de leur passé dissident.

Ce que nous offre Ken Liu, c'est une épopée grandiose prenant en compte les tenants et aboutissants d'une civilisation décrivant ses mutations sur plusieurs décennies, sur un rythme aussi effréné que lyrique, ne faisant jamais l'impasse sur la nuance technique, psychologique, culturelle, sociale ou politique.
Selon votre goût, à dévorer ou à laisser fondre sous la langue.
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J'aime écrire des revues pour les livres qui m'ont laissé une impression contrastée. Une méthode comme un autre pour faire le point. J'ai terminé ce roman il y a plus d'un an, et c'est le moment d'en terminer avec sa critique.

Avec sa trilogie de la dynastie Dent-de-lion, Ken Liu transpose l'histoire chinoise -- et en particulier la fin de la dynastie Qin -- dans un contexte silkpunk. Kuni Garu est ainsi un alter-ego de Liu Bang. Nous avons droit à des éléments de fantasy, comme des dragons, mais appuyé par des explications scientifiques.

Le premier tome portait sur la fin de la dynastie Qin et l'accession au pouvoir de Kuni Garu / Liu Bang / l'empereur Gaozu. Il adoptait le ton de chroniques historiques, détaché des personnages, et n'hésitant pas à faire de fréquentes ellipses. Il avait, par ailleurs, été critiqué pour le peu de place laissé aux femmes.

Pour ce second tome, et sur ces points, Ken Liu a corrigé le tir. Le premier changement concerne le style. La narration devient beaucoup plus proche des personnages et de leurs pensées, ce qui est assez réussi. Ken Liu est toujours ausi talentueux, et s'il aurait bénéficié d'un éditeur plus rigoureux -- et son livre de quelques centaines de pages de moins -- l'ensemble se lit en général assez bien et sans déplaisir. Les personnages introduits sont attachants, en particulier Zomi.

Le récit souffre cependant d'un fort coup de mou, en particulier au début, où l'on s'enferre dans des intrigues de palace. Les nombreuses pages de discours politique (sur les systèmes d'examen, sur les inégalités, sur la place de la femme), bien que fort sensées, non seulement s'éternisent, mais donnent l'impression d'entendre l'auteur discourir plus que les personnages.

Malgré ces longueurs, le récit porte sur des conflits, qu'il s'agisse de complots ou de guerres. Les principes mis en place au premier tome sont toujours de rigueur : ce n'est pas la force brute qui triomphe, mais la ruse alliée à la connaissance (et en particulier à l'exprimentation scientifique). Et c'est là que sont les principales faiblesses.

Pour les besoins du récit, les personnages agissent complètement à l'encontre de leur caractère. L'impératrice devient cruelle et meurtrière, ce qui est imposé par les chroniques historiques, mais n'a malheureusement pas été amené correctement. Un grand nombre de personnages, dont la compétence a été démontrée de nombreuses fois, deviennent subitement stupides si le récit le demande : . Ken Liu sait qui doit perdre, et au lieu de mettre en place des ruses crédibles, rend le perdant désigné idiot.

Pour parachever le tout, l'aspect silkpunk est tiré au-delà de toute crédibilité. Si le tome précédent avant déjà quelques jolies extrapolations (les ), les diverses constructions volantes de ce libre sont extrêmement complexes et tordues.

Ces problèmes de flot, de caractérisation et de déroulé de l'action font éclater la suspension de l'incrédulité ; je n'ai pas cessé d'alterner entre des long passages où j'arrivais à rentrer dans l'univers, et des écueils réguliers qui m'en faisait sortir aussi vite.
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J'avais tellement hâte de le lire et c'est chose faite. Ken Liu confirme toutes les qualités dont il faisait preuve dans ses précédents ouvrages. Cette suite est dans la même veine que le premier tome. Il n'y a plus l'effet de découverte d'un auteur de nouvelles qui se lance dans un roman de fantasy pur et dur et pourtant c'est toujours aussi bon.

Il y a la volonté d'imposer un univers fort et cohérent, l'auteur prend le temps de poser de nouvelles bases suite aux aventures du premier tome. Il faut près de 250 pages pour que l'histoire décolle réellement dans ce livre. Est-ce gênant? Non, pas du tout. Parce qu'on prend un énorme plaisir à découvrir le monde tel que Ken Liu l'imagine à travers la politique de son "héros", l'organisation de l'administration, les interrogations sur la succession... Durant cette grosse partie un nouveau protagoniste fait son apparition, une apparition non fortuite puisque s'intégrant admirablement avec le propos tenu par Ken Liu. Un personnage qui aura son importance et qui fût, pour ma part une grande et admirable surprise. On retrouve avec joie certains personnages (Luan Zya pour ma part) et de les voir évoluer dans ce nouveau Dara.

Bien qu'on prend du plaisir à lire cette partie, on se demande vraiment pourquoi 250 pages se concentrant uniquement sur ça. Puis finalement tout a une réponse à ses doutes. C'est ce qui est génial avec Ken Liu, chaque fois que son intrigue part un peu en vrille sans que l'on sache vraiment pourquoi, Ken Liu nous conduit petit à petit vers une réponse crédible. le pourquoi de ces 250 pages sur l'administration de Dara, la fameuse expédition de Mapidéré vers le Nord, l'apparition presque improbable d'un nouveau peuple... Tout est étrange lors de la première apparition, tout est clair et prenant lors de la continuité de l'histoire.

Le destin des personnages est prenant. L'une des autres forces de Ken Liu c'est de savoir passer d'un personnage à l'autre, d'en parler pendant 50 pages, de le mettre de côté pendant 200 autres et de revenir vers lui tout en reprenant le fil des 50 pages le concernant en plus d'inclure les 200 précédentes. le développement se fait instinctivement, sans perdre le fil de l'intrigue principale.
Il y a une profusion de personnages mais aucun n'est mis de côté, chacun à sa place.

Que dire de l'intrigue ? Lors de la fin du 1er tome, j'émettais des doutes ou plutôt des craintes sur une suite trop prévisible. Honnêtement mes craintes ne furent pas veines. Ken Liu dirige son intrigue vers un problème de succession malgré tout ce bougre m'a fortement surpris. On ne s'attend finalement pas au déroulement du propos et l'apparition de nouveaux protagonistes sait nous surprendre et délier l'intrigue de son fil de base. C'est une grande histoire, une histoire aux multiples intrigues qui a su me mettre en haleine. Les dénouements sont légions, apportent du crédit à l'oeuvre.
La fin est surprenante, une nouvelle fois. Et comme pour le 1er, j'ai des doutes pleins l'esprit. Je me fais des scenarios avec toutes les possibilités qu'offrent Ken Liu. Chaque phrase des dernières pages est une invitation à la réflexion du dernier tome. Quoi qu'il en soit je suis persuadé que la conclusion ne pourra être que sublime.

Ken Liu a su imaginer un univers sensationnel, crédible et prenant dans lequel les personnages nous entrainent dans des intrigues haletantes et surprenantes. C'est une introduction réussir dans le monde du roman fantasy. Il était ma découverte de l'année 2015 et il est ma confirmation de cette année 2016. Une grande saga pour n grand écrivain

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis la plus modeste des Cent Fleurs, répondit l’orchidée Mais la fresque de Dara ne se tisse pas seulement du fier chrysanthème ou de l’arrogante prune d’hiver, du bambou supportant les grandes demeures, ou de la noix de coco, son nectar sucré et sa musique belle à l’unanimité. Chicorée, dent de lion, linaire commune, dix mille espèces d’orchidées et d’innombrables autres fleurs, nous n’avons pas notre place sur les armoiries des grandes lignées, nous ne sommes pas cultivées dans de charmants potagers, ni effleurées par la main douce de nobles dames ou celle de fervents courtisans. Mais nous menons la même lutte contre les vents et la grêle, la sécheresse et la déchéance, contre la lame acérée de la houe désherbante et le poison émanant d’herbicide vaporisé. Nous aussi revendiquons une emprise sur le temps, nous aussi méritons un dieu capable de comprendre que chaque nouvelle journée dans la vie d’une fleur est un jour de bataille.
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Le courage n'est jamais aussi intense qu'au moment où tout semble perdu, quand le désespoir nous paraît le dernier recours à notre portée.
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Une fois en groupe, les gens ont tendance à perdre tout sens commun. (p.52)
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Vous m’avez un jour réprimandée pour avoir osé me plaindre alors que je jouïssais de privilèges que d’autres m’enviaient. Vous m’avez appris que si ma vie n’était pas telle que je la rêvais c’était probablement parce que je n’avais jamais tenté de la vivre en restant moi-même.
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Video de Ken Liu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ken Liu
Qui ne connait pas Ken Liu ? Notre auteur est né en 1976 à Lanzhou, en Chine, avant d'émigrer aux USA à l'âge de onze ans. Depuis une quinzaine d'années, il dynamite les littératures de genre, collectionnant distinctions et prix littéraires, dont le Hugo, le Nebula et le World Fantasy Award. Sous nos latitudes, il s'est fait connaître avec le recueil “La Ménagerie de papier” (2015), lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire, ainsi que le court roman “L'Homme qui mit fin à l'histoire”. La parution toute récente de “Toutes les saveurs”, western fantastique, dans la collection “Une heure-lumière” sera l'occasion de le questionner sur son oeuvre…
Animation : Pierre-Paul Durastanti Interprétariat : Cyrielle Lebourg-Thieullement Illustrations : Aurélien Police
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