À découvrir…
Le dessin est minutieux, plein de détails, avec pourtant un trait assez épais, une gamme de couleur très recherchée, vives et intenses, des aplats finements répartis entre les traits noirs, un peu comme du vitrail, le grandes illustrations sont d'une richesse incroyable, vibrantes, lyriques, marquantes.
On évolue dans un monde post-apocalyptique, détruit par la pollution et les épidémies. L'originalité de cet univers tient à ses personnages, les hommes fourmis, évoluant dans un monde à l'échelle gigantesque pour eux, comme dans
Oms en série de
Stefan Wul ou “Les petits hommes” de
Pierre Seron, on n'aura pas d'explication sur ce jeu d'échelles, et ce n'est pas gênant, on se laisse imaginer qu'ils étaient déjà là avant l'apocalypse ou pas, ça reste à notre libre interprétation. le ton de l'histoire nous rapprocherait plus à Aâma de
Frederik Peeters ou à Epiphania de
Ludovic Debeurme, et même
Hayao Miyazaki, sensible et un peu mystérieux, la façon de traiter la maladie, avec ce personnage sorti des pestes du XIVe siècle. Les personnages sont ancrés dans leur monde. Il y a une forte intensité dramatique, l'histoire est prenante, ni trop mystique ni éthérée, même si le phénomène des croyances est abordé. On reste sur une intrigue de quête avec un objectif, une chute, donc facile à aborder, et superbement traité.
Voici une bande dessinée qui m'a vraiment séduit, pour son graphisme, pour son univers, pour sa construction et la solidité de l'intrigue, avec des tensions et du rythme.