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D'abord j'ai pas trop accroché
Faut dire que l'slam, pas trop ma tasse de thé
Un peu désorientée, mais j'ai persévéré
Et bien m'en a pris
Car au final
Eh bien j'ai adoré !

C'est l'histoire d'une fille de 16 ans, d'origine dominicaine, Xiomara, qui vit avec son frère jumeau (Xavier), sa mère engluée dans la religion, son père repenti de la boisson, à Harlem. Xiamara, ça signifie "celle qui est prête pour la guerre", et ça lui va comme un gant, elle qui doit faire face aux garçons qui reluquent ses formes généreuses, à sa mère qui ne lui laisse aucun espace de liberté, et aussi à son manque de confiance en elle-même...
Mais elle a du talent, et bientôt Ms Galiano, sa prof de lettres, va s'en apercevoir en lisant les devoirs que "X" lui rend. Elle l'invite alors à se joindre au groupe de poésie qu'elle anime. Mais ce groupe se réunit au même moment qu'à lieu la préparation à la confirmation, étape incontournable dans la culture de sa famille...Mira, Muchacha (écoute-moi bien, jeune fille...injonction préférée de la maman), il y a des priorités dans la vie !

Heureusement, Xiomara est une battante. Et grâce au slam, elle va se trouver, construire son avenir, rencontrer un ami précieux, et exprimer tout ce qu'elle ressent.
Elle est la narratrice de ce livre, et s'exprime en courts chapitres slammés. C'est une forme de journal où elle décrit jour après jour sa famille, ses proches, la vie au lycée et ses difficultés à concilier son amour pour sa mère avec ses propres désirs. C'est très touchant, et une fois surmonté l'écueil de la forme, on ressent beaucoup d'empathie pour X (et pour Jumeau également, qui ne rentre pas tout à fait dans le moule parental non plus).
Ce roman m'a été proposé par une de mes bibliothécaires, qui s'est donnée la peine de me faire une petite sélection "ados-jeunes adultes", puisque je ne peux pour l'instant pas aller fouiner dans les rayons ! Merci à elle, bonne pioche pour celui-ci !
A recommander à tout jeune ou moins jeune qui apprécie les récits de vie et/ou le slam. La traduction est de Clémentine Beauvais, elle-même auteure jeunesse qu'on ne présente plus (Les petites Reines, Brexit romance...)
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Ce roman en vers libres est à l'image de sa sublime couverture : moderne, bouillonnant, plein de vie, de tensions et de possibles.

Avec le rythme et l'intensité de la poésie, Elizabeth Acevedo raconte Xiomara, seize ans, qui grandit dans une famille d'immigrés dominicains à Harlem. Ses parents auraient voulu une gentille fille qui se tienne bien à la messe. À la place, voilà cette force de la nature pas commode qui n'hésite pas à jouer des poings pour se frayer un passage. L'adolescente se pose de plus en plus de questions sur son corps qui change, sur ce Dieu qui préoccupe tant sa mère, sur la façon dont l'Église et la société traitent les filles, sur les garçons et le désir. Mais ses doutes et ses révoltes grondent en silence, sous une carapace bien verrouillée – qui, de toute façon, s'intéresse à ce qu'elle aurait à dire ?

« Au commencement était le verbe. »

Mais un jour se crée un club de slam dans son lycée. Et puis il y a l'attention d'une professeure, l'amour du frère jumeau, l'amitié de Caridad et la douceur d'Aman… Sous nos yeux émus, Xiomara range ses bottes de combat, descelle ses lèvres et trouve peu à peu sa voix. L'intensité, les colères et bouleversements adolescents sont dits avec une férocité implacable mais souvent drôle. Mais Xiomara dit aussi et surtout, avec une justesse bouleversante, la libération de pouvoir les exprimer, d'être entendue et de renouer le dialogue.

« On est différentes, cette poétesse et moi. On se ressemble pas, on vient pas du même monde. Pourtant on est presque pareilles quand je l'écoute. Comme si elle m'entendait. »

L'autrice dédie ce livre à ses élèves et aux « petites soeurs qui rêvent de se voir représentées ». Effectivement, il contribue à tendre un miroir important à celles qui n'ont toujours que peu l'occasion de se reconnaître en littérature – et, sans doute, encore moins en poésie. Mais c'est une lecture dont les autres ne devraient surtout pas se priver – et je suis d'ailleurs ravie et fière de voir mon fils aîné se tourner vers ce type de texte (puisque oui, c'est encore une de ses trouvailles qu'il a voulu me faire partager !). Ce livre, c'est une fenêtre ouverte sur des mondes qui ne nous sont pas familiers – Harlem et les communautés américaines-dominicaines, le slam, la poésie. Une altérité qui n'empêche en rien de s'identifier à Xiomara et de vibrer passionnément pour elle, par la magie des mots, qu'on soit une femme, un.e ado dont le corps devient à la fois trop grand et trop étroit, ou tout simplement humain.

Tout cela dans une langue qui claque (bravo d'ailleurs à Clémentine Beauvais pour la traduction). J'ai repensé à Un bref instant de splendeur d'Ocean Vuong, une autre lecture récente venue des États-Unis qui a en commun avec celle-ci de mêler roman et poésie pour composer un texte à la fois fluide et puissant.

Un roman d'apprentissage très original et inspirant !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Rédigé en vers libres, ce premier roman pour adolescent se démarque immédiatement. La force des mots, lancés comme des coups de poings et qui reflètent la puissance du slam, frappe le lecteur. Ces mots, ils expriment la voix de Xiomara, une adolescente de seize ans qui rêve de poésie mais se heurte à la violence des hommes et à l'incompréhension de sa mère.
Dans Harlem, il est difficile d'être une jeune fille ronde et belle, surtout lorsque l'on nait dans une famille très pieuse qui ne comprend pas le désir d'émancipation et de liberté. Et Xiomara à la force de s'emanciper, se construire et dépasser les affres de l'adolescence.Un roman essentiel sur la force des mots et l'importance de croire en soi qui transforme son regard sur le monde.
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Attirée par la superbe couverture et par deux recommandations de blogueuses que je suis (Light and Smell et Minimouth Lit), j'ai eu envie de découvrir à mon tour cet ouvrage. J'ai apprécié le voyage même si, je l'avoue, je m'attendais tout de même à un peu plus. Avec du recul, certains protagonistes auraient pu être davantage approfondis, notamment Xavier (qui a pourtant un potentiel énorme et qui devra faire face à ses propres combats), Caridad ou le père de famille. J'ai eu l'impression que cet entourage manquait cruellement de consistance ! C'est dommage, car si on les avait vus un peu plus, mon ressenti aurait été différent et j'aurais peut-être ressenti le même coup de coeur que la majorité des lecteurs. Cependant, je comprends le choix de l'auteure qui a surtout désiré mettre en avant sa narratrice ainsi que sa génitrice… En outre, j'ai regretté que certains passages ne soient pas traduits. Bien qu'on comprenne leur sens, j'aurais voulu comprendre chaque mot…

Ce roman est écrit à la première personne et prend des allures de journal intime rédigé en vers libres. Bien que déstabilisant au début, ce procédé apporte beaucoup d'émotions. Très vite, les mots de Xiomara m'ont prise aux tripes. J'ai été bouleversée par cette héroïne à forte personnalité qui va faire entendre son cri, sa détresse, sa colère et son envie de liberté à travers l'écriture. le slam sera son salut et la plume son exutoire. Assez d'être bridée, violentée et rabaissée ! La belle adolescente à la peau noire et aux rondeurs attirantes a envie d'être amoureuse comme toutes les filles de son âge ! Elle veut être considérée, écoutée, respectée, aimée. Exister. Grâce au style simple, fluide, direct et sans fioriture, Xiomara donne l'impression d'être comme n'importe quelle adolescente. Ainsi, je pense que les jeunes lecteurs n'auront aucun mal à s'identifier à elle. D'ailleurs, sa quête identitaire et ses réflexions sont celles qui traversent la majorité des gens : l'amitié, l'affection/différence/rivalité entre frère et soeur, la découverte, les premières fois, l'amour, l'interdit, etc.

Un profond sentiment de révolte m'a animée au fil des pages. En effet, je ne pouvais rester de marbre face aux injustices quotidiennes, aux phrases déplacées sur son physique et aux situations troubles que va vivre la jeune fille. Cette dernière est surtout brimée par sa mère, une femme implacable très croyante, voire fanatique. Or, la génitrice fait réellement la distinction entre sa fille et son fils. Lorsqu'un comportement lui semble déplacé, elle n'hésite pas à brandir le drapeau de la foi. Quant au père de famille, il est tout simplement éteint et dans sa bulle. Il laisse son épouse tyrannique diriger le foyer… Et détruire peu à peu l'héroïne à petits feux ! La scène finale du carnet m'a d'ailleurs complètement chamboulée. J'avais envie de hurler avec Xiomara et ne comprenais pas comment on pouvait agir ainsi !

J'ai refermé ce livre avec émoi. C'était à la fois très intéressant, puissant et avec de beaux messages. le style des vers libres est atypique toutefois, cela peut plaire comme rebuter. Mais cela a fonctionné avec moi ! Malgré mon ressenti sur le manque de profondeur des personnages secondaires, je pense que c'est tout un texte à lire, car il fait écho à des choses du quotidien, tout en mettant en lumière une héroïne à la fois forte et combattive.
Lien : https://lespagesquitournent...
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Quelle surprise que ce roman ! En le débutant, je ne pensais pas l'aimer autant, et pourtant, je me suis laissé guider dans l'univers si particulier d'Elizabeth Acevedo.

Xiomara est une jeune adolescente noire qui vit à Harlem, un quartier bien connu pour accueillir une population afro-américaine nombreuse. Elle y vit avec ses parents et son frère jumeau, ou plutôt tente d'y survivre. Car Xiomara souffre de son physique avantageux, des réflexions provocantes quotidiennes des garçons, des préceptes religieux envahissants de sa mère, de sa main-mise sur sa vie, la contraignant à ne pas sortir le soir, à ne pas voir de garçon, à l'accompagner à l'église… Xiomara va se rebeller de la plus belle des manières qui soit : en silence, à travers de magnifiques poèmes, haïkus et slams, qui racontent son quotidien et toutes les difficultés dont elle doit faire face.

Ce qui frappe dès que l'on ouvre ce livre, c'est l'originalité de la mise en forme. Loin des romans traditionnels, Signé poète X est écrit comme un poème, sorte de vers jetés ça et là sur la page. Il faut un petit temps d'adaptation avant de s'y faire, mais rassurez-vous, on se laisse facilement embarquer par la plume de l'auteure et ses magnifiques écrits.

Xiomara se fait la voix de milliers de femmes, qui sont quotidiennement embrigadées, jalousées, critiquées, obligées de se cacher ou d'obéir à des voix et lois incohérents. Elle raconte le harcèlement, le sexisme, la misogynie, la servitude… des thématiques fortes qui tranchent avec la douceur des mots utilisés. J'ai été à plusieurs reprises touchée par cette protagoniste, qui se montre docile au quotidien, mais qui couche sa détresse par écrit. Sa relation avec sa mère m'a particulièrement touché : dévouée corps et âme à la religion, cette dernière ne conçoit pas qu'il n'en soit pas de même pour sa fille, alors que Xiomara ne perçoit pas la vie de la même manière que sa mère. On y retrouve des scènes assez violentes, des paroles échangées fortes, qui frappent et ne laissent pas indifférent. Mais toujours, les poèmes de Xiomara les retranscrivent avec douceur.

J'ai beaucoup aimé la protagoniste, qui, même fragilisée par la vie, reste forte, la tête haute, et mène ses combats avec ses propres armes : les mots. Un personnage engagé, qui sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas, qui n'hésite pas à se mouiller et à suivre son propre chemin.

Un roman original rédigé entièrement en vers. Une histoire engagée et poignante, qui ne laisse pas indifférent. Je recommande !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Quelle force, quelle voix que porte ce roman !
Une adolescente qui cherche sa place dans sa famille, au lycée avec tous les interdits culturels, religieux auxquels elle doit faire face.
Et c'est par les mot, le rythme qu'elle va s'exprimer et nous raconter les problèmes et les émotions qu'elle vie.
Sublime, à lire ado comme adulte.
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Xiomara est la fille d'immigrés originaires de République dominicaine. Elle, ses parents et son frère jumeau Xavier vivent dans un appartement à Harlem. Tout pourrait se passer bien ou presque si... Xiomara n'était pas une ado, et si chacun dans cette famille s'écoutait et acceptait les différences des autres. Mais ce serait trop simple et l'histoire serait bien monotone !
A la place, Xiomara s'adonne secrètement à sa passion : l'écriture.
Sa came à elle, c'est le slam. C'est coucher les mots sur le papier pour sortir sa rage autrement qu'avec ses poings. Dans un environnement où. il faut être prêt à donner de soi pour se protéger, ne pas se laisser faire , Xiomara utilise cette méthode intimiste pour se laisser aller et avoir un espace rien qu'à elle où elle peut exprimer ce qu'elle est sans limite.

Avant d'acquérir cet ouvrage en VO, j'avais été attirée par la couverture et le résumé. Puis j'ai lu la première partie (en VF) et j'ai été séduite par l'originalité de n'écrire que du slam qui en plus du rythme revisite l'écriture du journal intime de manière très originale , moderne et efficace.
A cela j'ajoute la vivacité de la langue originale et l'alternance avec de l'espagnol qui m'a ravie !

En revanche j'ai été moins séduite par la deuxième et troisième partie du roman qui sont plus attendus et mettent en scène (sur le fond) un récit d'ado assez basique avec des thèmes "à la mode".

Néanmoins je retiens l'originalité et une certaine fraîcheur en refermant ce livre même si ce n'est pas le coup de coeur que j'espérais.
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Oh le magnifique roman que voilà ! Il raconte l'histoire de Xiomara, jeune New-Yorkaise de Harlem, dont la famille d'origine dominicaine est marquée par les origines modestes, le catholicisme strict de la mère et l'effacement du père. Xiomara a seize ans, un corps aux formes épanouies qui se heurte aux regards et aux gestes déplacés, elle a un frère jumeau, Xavier (qu'elle n'appelle jamais autrement que Jumeau), qui la comprend en silence et une grande amie, Caridad, qui tente de canaliser ses ardeurs. Sa nouvelle prof de littérature, Ms. Galliano, l'incite à écrire et l'invite à son club de slam. Mais le club a lieu le même jour que les cours de confirmation à l'église. Entre les interdits pesants de sa mère et la liberté offerte par les mots, Xiomara cherche sa voie (sa voix) et étouffe bien souvent de colère et de désirs rentrés.

Ce sont les mots, les mots slamés, les mots rythmés, qui la sauvent (et aussi son merveilleux ami Aman et ses musiques). Tout le roman est écrit sous forme poétique, en courtes pages slamées, rythmées, rimées. du noir de sa vie, du sombre de ses sentiments mêlés – à l'image de cette belle couverture – jaillissent des mots de feu, des mots libérateurs. « le poème comme une lumière dans la nuit » :

« Ce qui
m'apaise
c'est mon carnet,
écrire écrire écrire,
tout ce que j'aurais voulu dire,
transformer en larmes de poèmes
toutes mes pensées coupantes,
les imaginer trancher net
mon corps pour
que j'en
sorte. »

« Mais vous savez quoi, les mots,
quand c'est la bonne personne qui les prononce,
par exemple un garçon qui vous enfièvre,
ça propage aussi de la chaleur.
Une vague de chaleur, depuis la pointe des cheveux
jusqu'aux orteils. »

Les mots pour dire l'amour, l'incommunicabilité, la colère, le harcèlement, la féminité blessée, le désir, la tristesse, la colère, les mots pour partager, rire et pleurer, les mots pour se taire et pour parler, les mots pour vivre. Ce premier roman d'Elizabeth Acevedo, sans doute largement inspiré de sa propre histoire et magnifiquement traduit par Clémentine Beauvais, est une pépite de cette rentrée 2019 qui démontre, s'il le fallait encore, que la poésie, c'est la vie.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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C'est une oeuvre forte, qui se lit vite, c'est une oeuvre surprenante, car le choix d'écriture est le vers libre. Ce qui donne aussi un gros travail de traduction.
La forme littéraire donne du rythme au récit. C'est brut, violent, douloureux. C'est comme si nous avions le cahier de poésie de Xiomara entre les mains.

La couverture est magnifique, forte, à l'image de son contenu.

Xiomara, adolescente, et sa relation conflictuelle avec sa mère. le poids de la religion, celle qui étouffe, celle qui contraint. Xiomara, sa vie, ses rêves.

J'ai apprécié la forme, même si d'une certaine façon, je pense que l'histoire en elle-même, n'est pas si originale, on y retrouve des thèmes courants en littérature ado.
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Longtemps, mes doigts au bord du clavier n'ont su qu'écrire. Non pas par manque d'inspiration, mais par peur de gâcher ce moment de lecture.
C'est un roman coup de poing, autant par sa forme que par son fonds. C'est roman qui fait mal, mais qui construit, aussi. C'est un roman qui m'a fait pleurer et rire et m'indigner.
Il aborde des sujets graves, sans les appesantir. Sans amoindrir la révolte non plus.
Il faut réfléchir à notre position d'adolescent, d'éducateurs et de parents. Il ne porte pas de jugement : chacun fait avec son histoire, souvent triste, souvent difficile. Et surtout avec sa solitude.
C'est un roman qui me suivra longtemps.
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