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EAN : 9781449410186
128 pages
Andrews McMeel Publishing (17/04/2012)
5/5   1 notes
Résumé :
Dilbert calendars are the best-selling calendars in the world, with sales over 400,000 every year. Pointless projects, endless meetings, and random downsizing make up the Dilbert world.

He's the icon of millions of corporate workers, the most popular cubicle dweller on this planet. He spends his days in endless meetings with incompetent supervisors, performing perfunctory tasks mixed with the occasional team-building, brainstorming, or management fad-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à How's That Underling Thing Working Out for You? (strips du 03 mai 2010, au 12 février 2011) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant, sauf pour conserver sa lucidité au travail. Il regroupe les strips parus du 13 février 2011 au 20 novembre 2011. Il s'agit de gags en 3 cases (ceux parus du lundi au samedi), ainsi que des strips en 8 cases (4 rangées de 2 cases) correspondant aux strips du dimanche. Tous les strips sont en couleurs et réalisés par Scott Adams. Ce tome contient 121 pages, soit 281 gags. Dans son introduction d'une page, Scott Adams ironise avec sa verve coutumière sur les décisions prises en comité, et le fait que le travail d'équipe soit devenu synonyme de punition pour les employés de bureau.

Boss (pointy-haired Boss) a réuni Alice et Dilbert pour leur expliquer qu'ils doivent faire plus avec moins, ce qui provoque un échange aboutissant à savoir s'il faut moins de management. le singe ailé vient voir le PDG pour qu'il promette de donner sa fortune à des oeuvres de charité. Boss demande à Dilbert combien de temps ça prendrait pour collecter l'historique de navigation de leurs visiteurs. Boss indique à Tina qu'elle est en charge de l'opération de déménagement de leurs locaux, ce qui la fait relativiser l'importance de son travail quotidien qui est ainsi écarté. Tina présente à Alice et Dilbert le revêtement de leur futur cubicule, d'une telle grisaille qu'elle aspire l'âme des occupants. Alice se rend compte qu'après le déménagement, elle va se retrouver entre le cubicule d'un collègue parlant trop fort, et celui d'un péteur chronique. Wally répond à une collègue qu'il ne peut pas réaliser l'étude qu'elle lui a demandée parce qu'il prépare son déménagement, ce qui prend DIlbert par surprise car il n'a pas l'habitude que Wally avance une excuse réelle. Boss a réuni Dilbert, Asok, Wally et Alice pour leur indiquer qu'il a réunion demain pour le budget et que tous les autres chefs de service sont des menteurs professionnels, ce qu'il prouve à Dilbert. Une collègue vient se plaindre à Wally qu'il a utilisé tout le budget alloué pour se former à la nouvelle technologie. Dilbert va consulter le responsable juridique de l'entreprise : ce dernier lui démontre que l'action de Dilbert revient à poignarder Gandhi. Dilbert se plaint à un représentant que son contrat de maintenance est trop compliqué et qu'il ne peut que le signer en faisant confiance : en son for intérieur, le représentant jubile car Dilbert vient de vendre son foie en le signant.

Dilbert indique à Carol qu'il est très inquiet d'avoir vendu son foie, mais qu'au moins il servira à sauver une vie : Carol répond qu'elle a entendu le représentant parler de l'anniversaire de son chat. Dilbert va consulter le responsable juridique pour savoir s'il des trous dans les clauses de leur contrat : seulement les trous dans le torse de Dilbert. le responsable juridique indique à Dilbert que sa meilleure option est de recueillir de témoignages indiquant qu'il a des morpions : ça s'avère plus facile qu'il ne pensait. Boss va trouver Dilbert dans son cubicule et lui donne des consignes évidentes ce qui a le don d'énerver Dilbert. Boss a engagé le consultant Dogbert pour savoir comment pérenniser l'approvisionnement en métaux rares : la réponse implique la réincarnation. Boss explique à Dilbert, Alice et Asok que l'entreprise doit se débarrasser de déchets radioactifs. Wally vient demander des conseils de management à Boss. Boss offre une appli à Ted : il s'agit d'une voix qui dit Ne me virez pas. Alice remarque que Dilbert a pris son sac à vomi avec lui : il se rend à une exposition et il s'en servira à chaque fois qu'il voit un produit meilleur que celui de leur entreprise.

Scott Adams a créé le strip Dilbert en avril 1996 et depuis la critique des stratégies managériales n'a jamais cessé. Les compétences techniques du dessinateur sont toujours aussi limitées. le lecteur retrouve (avec grand plaisir) les mêmes personnages inchangés. Adams se repose dans temps à autre en reproduisant la même case : le sommet du bâtiment abritant l'entreprise. Plus de la moitié des cases montrent les personnages soit à une table de réunion en plan taille, soit assis sur leur fauteuil dans leur cubicule ou dans leur bureau pour Boss et le PDG. Il n'y a quasiment jamais aucun arrière-plan, sauf un arbre quand Dilbert fait sa promenade. D'un autre côté, c'est cohérent avec l'aménagement au plus bas prix des cubicules et des espaces de circulation. le lecteur n'en est que plus surpris par l'inclusion d'un élément de décor, normal ou saugrenu : le fauteuil du PDG beaucoup plus confortable que les autres à l'évidence, un sac à vomi, des stores pour lutter contre les reflets sur l'écran, un fruit sur une branche d'arbre peu élevée, un homme dans l'espace, un siège éjectable (pas de très bonne qualité, et sans parachute doré), une cafetière dans le coin cuisine, sans oublier l'unique fleur dans un vase minuscule sur la table du restaurant lors des très rares, excessivement rares rendez-vous de Dilbert, tous catastrophiques bien sûr.

Pourtant cette narration minimaliste est impeccable pour porter les gags : juste ce qu'il faut pour que les personnages soient assez incarnés aux yeux du lecteur et que la situation soit claire. Même si les gags se passent souvent au même endroit, avec peu de lieux différents, la forme de strips permet au lecteur de se projeter à chaque endroit, de voir ses collègues (ah non, pardon, les personnages) en face ou à côté de lui. Les expressions de visage sont pile entre les deux yeux, mettant au grand jour l'état émotionnel des interlocuteurs, avec ce qu'il faut ce qu'il faut d'exagération pour un effet comique. le lecteur retrouve avec grand plaisir le comportement blasé de Dilbert (sauf quand Boss parvient à la faire sortir de ses gonds), l'assurance calme de Wally (il prend même un cours pour mieux insinuer des médisances), le tempérament d'Alice prête à s'emporter, la naïveté d'Asok, et bien sûr la suffisance immarcescible de Boss. Pourtant, il n'a jamais l'impression que l'auteur se répète ou qu'il ressorte sans cesse les mêmes vannes. S'il y prête attention, il détecte, dans ce tome, de nouvelles tendances managériales et relationnelles : les risques juridiques déconnectés du quotidien, les fausses avancées technologiques dans le domaine de l'écologie et des énergies renouvelables, l'omniprésence des graphiques camembert, les pages de tableurs aux dimensions hors de contrôle la gestion des mots de passe, le flux de divertissement sans fin accessible sur son téléphone, la rhétorique apprise sur internet, la méthode kaizen, la stratégie de se sentir systématiquement offensé par tous les propos de ses collègues, la diffamation des concurrents sur les réseaux sociaux, la vérification des faits sur internet en temps réel, l'utilisation du téléphone portable en lieu et place de l'ordinateur.

Comme d'habitude dans cette série, le propos n'est pas de remettre en cause l'ordre établi, de faire la révolution ou de proposer une alternative à un modèle capitaliste omniprésent donnant la conviction qu'il n'y a pas d'alternative. Ces strips ont un premier effet comique, avec un taux de réussite proche du 100% pour tout lecteur ayant travaillé dans des bureaux. Les types de caractère sont bien définis et génèrent des interactions savoureuses en opposant les caractères et les états d'esprit. Scott Adams maîtrise à la perfection ce format court imposant d'être concis et d'avoir des dialogues d'une grande précision et le sens de la formule. le lecteur sourit quand Dilbert indique à Boss qu'une bonne idée de produit pourrait être une appli faisant croire aux consommateurs qu'ils sont amis avec des fantômes, une présentation pince-sans-rire de Facebook. le deuxième effet est de faire ressortir l'absurdité de situations professionnelles, de choix stratégiques, de modes managériaux. le pire est que l'auteur n'a pas à forcer le trait. Les stratégies absurdes abondent dans le monde du travail et tout l'art d'Adams est de les synthétiser en trois phrases pour faire ressortir leurs effets. Par exemple, Dilbert indique à son chef qu'il y a deux possibilités : une vouée à l'échec et pas chère, et l'autre plus chère mais aboutissant à des résultats. Sans surprise, Boss choisit la moins coûteuse, uniquement soucieux des comptes qu'il doit rendre à court terme.

Le troisième effet provient du fait que Scott Adams porte un regard pénétrant et sarcastique sur la société. Il peut s'agir d'une observation évidente : l'omniprésence des smartphones, qui symbolise aussi un fossé générationnel entre les plus âgés pour qui l'ordinateur personnel est le nec plus ultra de la révolution informatique, et les plus jeunes qui ne vont pas s'embarrasser d'un truc aussi encombrant, préférant une solution plus nomade. Il peut également s'agir d'observation sur les interactions humaines. Dilbert ne peut que constater que ceux qui se conduisent de manière plus agressives (à commencer envers leurs collègues, et même leurs chefs) progressent plus vite en termes de promotion et de salaires. le lecteur sourit jaune quand le responsable juridique se demande quelle peut être l'espérance de vie d'un optimiste. Il ne sourit plus quand le PDG indique à un stagiaire qu'il est hors de question qu'il lui accorde du temps, parce qu'il ne lui apporte rien pour sa carrière. Il n'est pas loin de désespérer quand un expert rend une étude complexe à son supérieur qui n'a pas la capacité de la comprendre, que l'ingénieur ne peut pas simplifier, et que le chef décidera du coup en fonction de son instinct, ignorant totalement l'expertise. Il sourit jaune quand l'invitée de Dilbert au restaurant lui dit qu'elle le juge en fonction de sa capacité à la divertir, comparée à celle du flux de divertissements défilant sur son téléphone portable.

Ce trente-huitième tome est aussi excellent que les précédents, ne montrant aucun essoufflement, aucune répétition. Scott Adams sait utiliser au mieux ses capacités d'artiste limitées pour mettre en oeuvre des gags concis et pénétrants, générant de larges sourires chez le lecteur, tout en brocardant avec une verve piquante les travers du management, grâce à un regard analytique pertinent et moqueur.
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