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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre s'ouvre sur la colère d'un père de famille qui ne supporte pas que ses enfants aient une opinion autre que la sienne. Ce père est un notable au Nigeria, il dirige un journal qui s'oppose à la corruption politique et il est perçu comme un homme bienveillant et généreux. Mais son comportement exemplaire masque une intransigeance envers sa famille : il bat sa femme et ses enfants, refuse de voir son père qu'il considère comme païen.
C'est l'intégrisme religieux de cet homme qui est questionné.
Car s'il se comporte en honnête homme dans la vie publique, il est un tyran dans sa vie privée.
Heureusement pour ses enfants, ils vont découvrir auprès de leur tante et de leurs cousins, qu'une autre vie est possible. Qu'une femme peut s'épanouir sans mari, mener une carrière universitaire même si elle doit quitter le Nigeria.
La révolte des deux adolescents permettra aussi d'aider leur mère à s'émanciper de ce mari violent , même si le prix à payer est lourd de conséquences.
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L'enfer est pavé de bonne intentions et la jeune Kambili l'apprend quotidiennement, à ses dépends, subissant l'oppression d'un père qu'elle admire. Culpabilité, silence, prière, travail... Aucun rire, aucune joie, aucun débat et aucun bruit ne demeurent dans la grande demeure familiale où rien ne vibre. Une complicité tacite et discrète la lie à son grand frère Jaja, tous deux sont emprisonnés dans leurs silences.
Un coup d'Etat ébranle le pays et devient la métaphore de celui qui bouscule l'emploi du temps millimétré et maîtrisé de cette famille. Rire, joie, débat, esprit critique viennent exploser avec stupeur leurs vies au contact de leur tante.
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Chimamanda Ngozi Adichie est née en 1977 au Nigeria. A l'âge de 19 ans, elle quitte son pays pour les Etats-Unis, d'abord à Philadelphie puis dans le Connecticut afin de vivre plus près de sa soeur. Elle poursuit là ses études en communication et en sciences politiques et en 2001, elle y décroche son diplôme universitaire avec mention avant d'achever ensuite un master en création littéraire à l'université Johns Hopkins de Baltimore en 2003. Auteur du roman très remarqué, Americanah ainsi que d'un essai, Nous sommes tous des féministes, son premier roman, L'Hibiscus pourpre, paru en 2003, vient d'être réédité en poche.
La narratrice, Kambili, à peine seize ans, vit dans une famille nigérienne aisée, entourée de sa mère, de son frère aîné Jaja et de son père Eugene, patron d'usines et d'un journal mais aussi et surtout catholique fondamentaliste, très respecté dans la communauté d'Enugu, leur petite ville où il dispense ses largesses. Si Kambili a une vie de privilégiée, son quotidien n'est pas facile pour autant car le père mène la maison d'une main de fer, dictée par ses croyances religieuses faisant régner la peur et bien qu'il aime ses enfants, il n'hésite pas à employer la violence pour les punir du moindre écart. Un jour, les circonstances amènent Kambili et Jaja à passer quelque temps chez la soeur de leur père, Tatie Ifeoma, une universitaire, et ses trois enfants. Ils vont y découvrir un autre monde riche en enseignements pratiques et moraux.
Précisons tout de suite que le bouquin ne démarre réellement qu'après une centaine de pages et l'entrée en scène de Tatie Ifeoma, donc si vous trouvez le début d'un intérêt mince, ne renoncez pas, la suite vous remboursera largement. le roman est très frais, de cette fraicheur insufflée par la jeunesse en cours d'apprentissage de la vie - et prendre une jeune fille pour narratrice, ça marche à tous les coups.
Kambili et Jaja, habitués à la vie guindée et sévère prônée par leur père, se retrouvent plongés dans un environnement beaucoup plus libéral, où l'on rit, « Il y avait toujours des éclats de rire qui fusaient dans la maison de Tatie Ifeoma », où il n'y a pas de domestiques chacun participant aux tâches ménagères, où l'on peut discuter, mais aussi devoir faire avec le manque d'argent. Des journées sans emploi du temps strict, sans le poids de la religion, une liberté qui effraie et attire. Les deux enfants vont apprendre à connaître leur grand-père Papa-Nnukwu, paria aux yeux d'Eugene car il refuse la religion, préférant s'en tenir à ses croyances ancestrales.
Le roman de Chimamanda Ngozi Adichie traite de nombreux sujets. Celui de l'identité, leur père a adopté la religion des Blancs et leur mode de vie, jusqu'à leur langue (l'anglais) tandis que son propre père, un vieillard, est resté fidèle à son passé, sa culture, sa langue natale (ibo), entre les deux Tatie Ifeoma montre plus de pragmatisme. Kambili et Jaja confrontés à une autre vision du monde vont prendre leurs distances avec l'éducation donnée par leur père, s'émancipant du joug, tandis qu'en parallèle, la jeune fille va frémir, pour la première fois, au contact du Père Amadi, ce qui nous vaut de très belles pages pleines d'émotion. Autre questionnement, devant la situation politique du pays, doit-on rester et combattre ou bien partir ? « Les gens instruits s'en vont, les gens qui ont le potentiel pour redresser les torts. Ils abandonnent les faibles derrière eux. Les tyrans continuent de régner parce que les faibles n'ont pas la force de résister. Tu ne vois pas que c'est un cycle ? Qui va briser ce cycle ? »
Si la tonalité générale de l'écriture est douce, le fond l'est beaucoup moins par sa violence physique et morale, esquissée ou suggérée. L'auteur sait aussi glisser dans son texte, des références à la situation sociale et politique de son pays, l'essence qui manque, les queues à la banque, la corruption généralisée, le coup d'Etat et les violences contre les journalistes indépendants… Et la dernière partie du roman voit ce microcosme, la famille d'Eugene d'un côté et celle d'Ifeoma de l'autre, éclater dramatiquement, avant de se clore sur une note d'espoir qui demande à être confirmée.
Un très bon roman qui mérite le voyage.
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C'est une histoire d'amour filial et de violence dans une famille nigériane partagée entre le catholicisme exacerbé du père, Eugène, l'animisme du grand père, la tendresse débordante et salvatrice d'une tante d'une part, et deux enfants qui sont les victimes des débordements paternels ... d'autre part.
En toile de fond, le Nigeria entre tradition et modernité dont la population essaie, vaille que vaille, de trouver un équilibre social. C'est un premier livre très prometteur. J'ai hâte de découvrir les autres romans de cette dame.
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J'ai beaucoup aimé ce livre - véritable coup de coeur, avalé en deux jours sans pouvoir le lâcher.
C'est l'histoire de Kambili Achike, une jeune fille qui vit à Enugu, au Nigéria, dans une famille catholique très stricte. Bien qu'elle et son frère Jaja soient à l'abri du besoin grâce à la situation très aisée de leur père, leur position est loin d'être enviable. Ils vivent dans un état de terreur permanente vis-à-vis de leur père Eugene. Celui-ci est un personnage complexe : bien qu'il combatte la dictature dans son journal et distribue généreusement son argent aux plus démunis de sa communauté, il se comporte en tyran redoutable envers sa femme et ses enfants, utilisant le moindre prétexte pour leur infliger des sévices physiques. Une fois, il manque carrément de tuer Kambili après l'avoir surprise avec le portrait de son grand-père, un païen qu'il est interdit de mentionner dans le pieux foyer d'Eugene.
Lorsque Kambili et Jaja partent à Nsukka passer une semaine chez leur Tatie Ifeoma, avec leurs cousins Amaka, Obiora, et Chima, ils découvrent pour la première fois une autre façon de penser, en remettant en cause l'ordre établi et certaines contraintes religieuses dénuées de sens. Commence un chemin long et semé d'embûches vers l'émancipation...
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Je ressors très émue de la lecture de ce roman, raconté du point de vue de Kambili, jeune fille de 15 ans vivant au Nigéria. Elle et son frère aîné appartiennent à une famille aisée qu'elle considère, au moment où débute le récit, comme entrant dans la norme, mais le lecteur se rend compte qu'elle est entièrement régentée par un père rigide et tyrannique, asservi à des principes religieux fondamentalistes, pour lui-même comme pour sa femme et se enfants. Pourtant il est unanimement loué par tous les membres de leur communauté, pour son courage vis à vis du gouvernement, il est en effet directeur d'un grand journal indépendant. Un bol d'air vient aux deux jeunes gens d'un court séjour chez la soeur de leur père, universitaire vivant dans une autre ville. Ayant déjà fait l'expérience au collège de leur différence, ils découvrent chez leur tante qu'un autre mode de vie est possible et commencent à remettre en cause les principes de leur père. Ceci est très bien écrit, de façon simple et touchante, les progrès de Kambili se font sous les yeux du lecteur, dont le coeur se met à battre avec le sien.
Je précise que ce n'est pas autobiographique, Chimamanda Ngozi Adichie parle de son propre père dans des entretiens, par exemple pour le magazine Lire, et il ne ressemble pas du tout à celui de Kambili et Jaja.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Kambili est une adolescente nigérianne silencieuse et renfermée qui n'est jamais sortie du cocon familial. Son père est un homme puissant et riche. Catholique intégriste et austère, il élève ses enfants d'une main de fer et fait régner la terreur dans sa famille. Lors d'un séjour chez sa tante Ifeoma, Kambili découvre un monde plein de vie, de rires et de liberté...
Chimananda Ngozi Adichie parle de choses terribles, d'un père qui bat sa femme et ses enfants et qui impose une loi totalement injuste et arbitraire, mais sa plume reste légère, jamais elle ne s'appesantit. le ton est toujours juste. Son écriture est parsemé de termes issus des dialectes ibo, ce qui donne une note particulièrement vivant à ce roman plein de saveurs, de sons et de couleurs africaines...

la suite sur http://leslecturesdeclarinette.over-blog.com/article-4543506.html
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Il est toujours intéressant de lire un premier roman avprès avoir lu les oeuvres suivantes et plus abouties d'une auteure. On peut y prendre la mesure de l'évolution, mais aussi les fondements de son travail. Cet Hibiscus Pourpre ne possède définitivement pas le souffle romanesque de L'autre moitié du soleil, ni la profondeur politique et militante de Americanah. Mais on y trouve déjà la justesse psychologique, les beaux persnnages de femme, la volonté de liberté.
Dans ce premier roman, Chimamanda Ngozi Adichie livre un récit initiatique somme toute classique. Elle raconte comment une famille va devoir s'affranchir de l'écrasante autorité d'un père abusif, qui maltraite sa famille au nom du fondamentalisme religieux. Et pourtant, cet homme est admirépar son courage politique, sa réussite sociale insolente... mais son christianisme exalté lui autorise les pires comportements, n'hésitant même pas à renier son père qui refuse de se convertir.
Il faudra que l'instabilité politique du pays et la ténacité de leur tante pour que Kambili et Jaja échappent à cette ambiance morrtifère et découvre la vie sous une nouvelle perspective.
Ce qui m'a frappé dans ce roman, c'est son universalité. Les mécanismes décrits sont les mêmes, quelles que soient la religion ou la culture. Cet enchaînement de maltraiance et de culpabilité, cette toute-puissance d'une figure paternelle qui se permet tout, on les retrouve partout. L'intelligence de Chimamanda Ngozi Adichie est aussi de ne pas être tombé dans un portrait simpliste d'un homme monstrueux. Eugène reste un homme complexe et admirable à beaucoup de point de vue. Un monstre familial mais un homme courageux et exemplaire dans certains combats. Il est poutant plus qu'inexcusable.
Un premier roman qui n'a pas l'ambition de ses livres suivants, mais déjà extrêment maîtrisé et réussi. Un bel acte de naissance pour une grande auteure contemporaine.
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Kambili, jeune fille de quinze ans, vit avec ses parents et son petit frère Jaja dans une maison luxueuse à Enugu, au Nigeria. Eugène, son père, est un homme généreux et engagé politiquement, il possède notamment le seul journal indépendant du pays. Ainsi, il est très bien considéré dans leur communauté. Cependant, c'est également un homme très pieux, un fondamentaliste catholique, imposant une éducation très stricte à ses enfants dans laquelle les punitions, quelles qu'elles soient, sont justifiées par la foi. Leurs emplois du temps sont minutés, leurs paroles contrôlées, pourtant, Kambili ne vit que pour l'approbation de son père qu'elle idolâtre…
Alors qu'un coup d'État éclate dans le pays, Kambili et Jaja sont envoyés chez leur tante Ifeoma, la soeur d'Eugène, qui mène une vie plus modeste et plus libre avec ses trois enfants. Enseignante à l'université, elle est une femme moderne et courageuse. Chez elle, ils découvrent un quotidien plus simple, moins rigide, et y prennent rapidement goût, ouvrant peu à peu les yeux sur ce que leur impose leur père. le retour chez eux, va être très difficile pour Kambili et Jaja...
Avec ce roman, Chimamanda Ngozi Adichie, nous transporte au coeur du Nigeria, à la découverte de ses habitants et de leurs traditions. Elle y évoque principalement les violences domestiques, s'installant comme une habitude, une norme au sein d'un foyer mais aussi le fanatisme et l'émancipation.
La force principale de L'hibiscus pourpre tient selon moi dans ses personnages, affirmés et crédibles, parmi lesquels le père, Eugène, et sa double personnalité. Prêt à beaucoup de chose pour aider les plus démunis de sa communauté il est aussi un extrémiste religieux capable de beaucoup de violences envers sa famille. Pourtant, l'amour subsiste. J'ai également beaucoup aimé suivre l'évolution de Kambili, la voir apprendre à penser par elle-même, à vivre autrement, avec moins d'argent mais plus d'affection, la voir passer de l'enfance à l'âge adulte.

Un roman sensible et fort, puissant et très bien écrit, surtout si l'on prend en considération le fait que c'était le premier de l'auteure. J'ai encore une fois été conquise.
Lien : https://desflaneriesetdesmot..
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Conseillé par ma libraire, 1er roman de cette auteure, c est un regard sur le Nigéria dans les années 80 en proie à de profonds troubles politiques et économiques, on suit le parcours d une jeune fille de 15 ans dans une famille aisée, on est horrifié par la violence de son père, extrémiste religieux, pervers, tyran et violent avec sa femme et ses enfants alors qu il les aime et fait le bien à l extérieur de son foyer, il fait aussi preuve de courage politique, la mère est soumise, kambili aime son père malgré tout alors que son frère le hait, la peur les tétanise, des vacances chez leur tante vont leur ouvrir les yeux, à découvrir !
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