Dossier 64, le quatrième opus des enquêtes du département V, de
Jussi Adler-Olsen, tient toutes les promesses de la série. Suspense, action, humour, jusqu'au magnifique coup de théâtre final.
Ce ne sont pas moins de quatre affaires auxquelles sont confrontés les personnages.
– Les disparitions inexpliquées de plusieurs personnes, en 1987, sur une durée de temps réduite.
– Une prostituée, soeur d'un ancien flic, agressée et défigurée.
– Les circonstances de la mort accidentelle, il y a plusieurs années, de l'oncle de Carl Mørck, remise en question par le fils de la victime.
– La poursuite de l'enquête sur l'embuscade dans laquelle Carl a été blessé, l'un de ses équipiers a été tué et l'autre, Hardy est resté paraplégique à vie. C'est d'ailleurs Carl qui a recueilli Hardy chez lui.
Cette dernière histoire sert de fil rouge à toutes les histoires de la série. de nombreux éléments semblent indiquer que, non seulement le coéquipier décédé, mais Carl lui–même seraient de mèche avec les meurtriers. Quelqu'un cherche à ternir l'image du policier, chef du département V.
Mais, c'est la première affaire, celle des disparitions, qui retient l'attention principale de nos enquêteurs.
Jussi Adler-Olsen en profite pour évoquer un point encore trouble du passé récent du Danemark, celui de la stérilisation forcée de femmes jugées inaptes à avoir des enfants et incapables de fournir une progéniture digne à la partie. Cette politique eugéniste a touché la plupart des pays scandinaves, influencés en cela par la politique raciale nazie des années 30 et 40. Mais comme le souligne l'auteur, dans une note explicative à la fin du livre, de tous les pays qui ont pratiqué cette politique, seul le Danemark n'a toujours pas présenté d'excuses aux victimes ni payé de réparations… en tout cas en 2010, date de sortie du roman.
Comme dans les autres volumes de la série, l'auteur laisse la part belle aux trois enquêteurs, Carl Mørck, Assad et Rose. Carl doit se dépatouiller de ses démêlés avec son ex–femme qui demande le divorce, alors qu'il doit aussi gérer sa relation avec la psychologue Mona. Assad reste une personnage mystérieux, même si l'affaire du
Dossier 64 semble réveiller en lui un douloureux passé. Quant à Rose, une conversation téléphonique avec l'une de ses soeurs permet d'en savoir un tout petit peu plus sur sa psychologie complexe.
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