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EAN : 978B08BSZ4677
233 pages
The MIT Press (13/12/2013)
5/5   1 notes
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Je fouillais ma bibliothèque parmi les livres que j'ai lu et que je n'ai pas encore ajouté à Babelio. Je voulais voir si je pouvais colorer un peu plus ma carte statistique.

Et bien voilà : Nicholas Agard, philosophe/éthicien néo-zélandais, peu connu mais que j'apprécie beaucoup. J'ai été chercheur universitaire, et pour le gouvernement en bioéthique/éthique appliquée. Un de mes sujets de recherche était l'ingénierie génétique.

Il y a beaucoup de littérature mal argumentée sur ce sujet en particulier. Même chez des philosophes vedettes comme Habermas ou Fukuyama. Dans les "contre", les arguments du genre : "il ne faut pas jouer à Dieu" ou "il faut préserver la nature humaine". Dans les "pour", ceux du genre "on n'arrête pas le progrès" ou "si on ne le fait pas la Chine le fera".

Mais Agard est beaucoup plus intéressant que ça. Plutôt que d'accepter ou de rejeter l'ingénierie génétique, il se demande plutôt dans quelles conditions est-ce qu'elle serait acceptable ou non. Quel genre de pratique pourrait être bonne? Quels impacts sociaux sont à éviter?

C'est lui, d'ailleurs, qui a inventé le concept "d'eugenisme libéral" qui a été repris et galvaudé par tout le monde. Qu'est-ce qu'il voulait dire, au départ?

Qu'on fait déjà de l'eugénisme quand, disons... On se fait vacciner, ou que l'on se fait faire une correction de la vie au laser. Et que personne (de sensé) ne dénonce vraiment cet eugénisme là. Et que si l'on veut critiquer l'eugénisme, il faut dire QUEL genre d'eugénisme est immoral.

La proposition de Agard est que l'immoralité de l'eugénisme vient du modèle autoritaire et hiérarchisé. le fait de viser un modèle d'humain qui serait supérieur aux autres.

L'eugénisme libéral défendu par Agard veut donc prendre cela à contrepied. Il imagine une plus grande diversité humaine issue de l'ingénierie génétique plutôt qu'une homogénéisation de l'espèce. Chacun est libre de se modifier selon ses propres désirs et besoins. Et les désirs et besoins des humains sont multiples et divers.

Quand est-il d'un parent qui souhaite modifier son enfant à naître selon ses propres fins et non ceux de l'enfant?

Cela devrait être évalué, selon lui, selon un critère : la modification vise-t-elle à donner plus ou moins de possibilités à l'enfant? Un parent ne devrait pas pouvoir limiter les avenirs de son enfant.

(Pour rappel, nos gènes ne nous définissent pas. Ils changent nos prédispositions.)

Bref, il y a un paquet d'arguments à apporter contre la thèse de Agard. Notamment sur les inégalités qui découlerait de son eugénisme libéral. du fait qu'une société pousserait les gens à opter pour des modifications productivités ce qui amène un risque d'homogénisation par la porte arrière et tout cela.

Mais bon, il amène déjà la conversation plus loin, et à des endroits plus complexes et intéressants qu'en lisant simplement Peter Singer, Habermas, Luc Ferry ou Fukuyama.
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