(Livre reçu avec Masse Critique)
J'avais sélectionné ce livre car je désirais élargir ma réflexion sur le sujet : ce livre a répondu à mes attentes.
D'abord, parce que les auteurs sont suffisamment différents pour que la confrontation soit intéressante (une femme Blanche et Juive et un homme Noir avec une expérience politique – qui sont en plus d'âge très proches). Il manque cependant, à mon sens, une troisième personne musulmane et/ou arabe pour couvrir vraiment le débat actuel.
Je craignais que le livre ne parte dans des ressentis personnels et des débats sur le vécu (personnel ou lié à l'actualité) mais, sans occulter l'actualité, les deux philosophes entreprennent de porter la question dans le domaine des idées. Ils approchent les questions lexicales (utilisation, détournement, réappropriation,…) et historiques (la Shoah et l'esclavage), les influences des différents penseurs (
Aimé Césaire,
Franz Fanon,
Bell Hooks,
Hannah Arendt,…) et les réponses possibles (le taboo, la violence,…).
Ils questionnent enfin la hiérarchie du/des racisme(s) et l'intersectionnalité dans la forme que peut prendre ce qui rassemble et les différences qui marqueraient une division.
Le livre est plutôt accessible à tous (quelques passages sur la fin m'ont semblés plus abstraits). le glossaire ainsi qu'une annexe des auteurs de la pensée décoloniale, féministe et antiractiste (courte biographie, livre(s) important(s) et axe(s) de pensée) permettent de combler des lacunes ou de rebondir vers d'autres lectures.
Les différentes parties sont :
- Un nouveau racisme
- Négrophobie vs antisémitisme
- Et l'islamophobie ?
- le Noir, produit de la négrophobie comme le Juif de l'antisémitisme ?
- L'intersectionnalité
- Que faire face à la violence
Je ne suis pas philosophe et je ne peux pas juger de l'intérêt philosophique de ce livre mais j'ai personnellement retiré des arguments intéressants de cette lecture (sur l'origine du terme « racisé », sur l'existence de « hard targets » et de « soft targets », sur la perception statistique et celle de témoignages, sur l'aspect géographique du vécu,..) qui, en montrant que la question est finalement plus complexe qu'il n'y parait, sont venus enrichir ma pensée.