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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En soutien au régime communiste afghan, l'URSS envoi des troupes sur Kaboul fin 1979 mais cet aide s'est transformée en 10 années d'opérations militaires qui ont eu en résonance la chute de l'URSS.
A travers ce récit l'autrice se pose en témoin de la réalité de cette guerre.
Rien de bien différent à d'autres guerres : la propagande, l'endoctrinement, la barbarie, les crimes de guerre .... Ces éléments sont rapportés grâce à la retranscription d'interviews menés par la journaliste puis par le récit des procès qui lui ont été intentés.
Là où la lecture de ce texte peut être intéressante en ce moment, c'est en liaison avec le conflit russo-ukrainien actuel.
Avis très partagé.
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Un livre extrêmement dur. Je me suis arrêtée aux trois quarts car je n'en peux plus. Néanmoins, je n'ai aucun regret d'avoir lu ce que j'en ai lu. Il est terrible. Tous ceux qui pensent qu'à un moment ou à un autre une guerre est indispensable ou une bonne idée devraient le lire. Ce livre dit le non-sens absolu des conflits dont notre espèce est friande, les manipulations du pouvoir, certes autoritaire, mais l'histoire récente nous a révélé que nos démocraties ne valent pas mieux en la matière.
Svetlana Alexievitch fait le tour de la question en interrogeant les civils, les rescapés et expriment toutes les opinions, sans juger ce que nous autres, à l'abri dans nos petites vies si paisibles, méprisons avec hauteur.
Je me pose une question: y a-t-il eu un travail similaire sur la Guerre d'Algérie?
Peut-être parce que je ne suis pas allée jusqu'au bout, mais je n'ai pas compris le cheminement de l'auteur. Je comprends qu'elle ait publié tous les témoignages qu'elle a recueillis, ils méritent tous d'être entendus, mais pour le lecteur la répétition devient insoutenable et, en ce qui me concerne, insupportable.
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La guerre menée en Afghanistan par l'URSS de 1979 à 1986, vue à travers les témoignages de soldats russes et de leurs familles. Des soldats qui partaient, au début du conflit, apporter le progrès et le confort aux frères Afghans mais qui une fois arrivés se trouvaient confrontés, à une sale guerre, à la violence et aux brimades des anciens qui les humiliaient, à la violence des combats, aux mutilations sexuelles en cas de capture, à un armement dépassé face à celui qui équipait les moudjahidines, équipement fourni par l'occident.
Et, à leur retour ces soldats étaient rejetés et méprisés, considérés comme des assassins, obligés de se regrouper, de se retrouver dans l'alcool, de vivre ensemble avec leurs faibles allocations et leurs handicaps, leurs fauteuils roulants, leurs membres arrachés, leurs gueules cassées, et moqués par tous ceux qui avaient tout fait pour se faire exempter et faire leur service en URSS.
Des témoignages terribles également sur la détresse et la douleur des familles auxquelles on remettait un cercueil scellé impossible à ouvrir, ne sachant pas s'il contenait le corps de leur enfant ou d'un autre, ces familles qui ne recevaient parfois qu'une petite boite pour tout cercueil pour recevoir les quelques restes d'un fils déchiqueté par une mine, celles à qui on remettait un cercueil rempli de terre....pour faire le poids
Les femmes, infirmières étaient également rejetées, moquées et humiliées, considérées comme putains à la fois sur place par leurs supérieurs et à leur retour par la population
Une violence touchant également femmes et enfants afghans : femmes lapidées par leurs frères et leur maris parce que les soldats russes avaient forcé leur porte pour manger, et ceci bien que la tradition afghane impose à tout afghan d'ouvrir sa porte à tout invité, fillettes dont la main est coupée parce qu'elle accepte un bonbon d'un soldat russe...
Un réquisitoire contre le régime incapable de vêtir correctement ses soldats, incapable de leur donner une solde et une allocation de retour convenables y compris aux handicapés, incapable de fournir des matériels et des armements comparables à ceux que fournissait l'Occident aux moudjahidines, incapable de donner des pansements de qualité et stériles : certains avaient près de vingt ans.....
Les soldats et l'armée russe qui ont pu vaincre le nazisme étaient les héros de la Grande Guerre parce qu'ils avaient défendu le sol natal, ceux qui ont combattu en Afghanistan sont devenus des parias.
On comprend pourquoi cette auteure qui a également dénoncé le drame de Tchernobyl, et le régime russe dans "la Fin de l'Homme rouge" est devenue paria dans son pays et a été contrainte de s'exiler. On comprend pourquoi elle a été trainée devant les tribunaux du régime qui se sont appuyé sur les mêmes témoins que ceux qu'avait entendus Svetlana Alexievitch ....des témoins qui se sont rétractés sans doute suite aux pressions du régime qui souhaitait effacer cette tache...les dernières pages du procès sont édifiantes
La liste des témoignages est cependant très longue, ils sont souvent redondants...c'est le coté lassant du livre
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Ce livre, bien que court, fut un des plus éprouvants que j'ai lu. C'est la somme de plusieurs témoignages sur la guerre que l'URSS a mené contre l'Afghanistan pendant une dizaine d'années. Plusieurs voix parlent : celui des soldats mutilés qui reviennent de la guerre, celui des soldats qui ne sont pas blessés physiquement mais brisés intérieurement, celui des mères à jamais affectées et meurtries par la mort de leur enfant, celui des infirmières ou médecins qui se sont engagés par vocation et qui découvrent une autre réalité.
Ce livre dénonce tellement de choses : l'absurdité de la guerre, les mensonges du gouvernement sur les actions menées en Afghanistan, la violence quotidienne et banalisée de la guerre (les mines, les attentats perpétrés par les autochtones, les blessures souvent très graves, les tortures, les crimes de guerre etc.). Certains jeunes se sont engagés par idéalisme, pensant « servir » leur nation mais la réalité est toute autre. D'autres ont été contraints et forcés, et c'est parce qu'ils n'avaient pas le choix qu'ils se sont trouvés sur le front.
Lire toutes ses horreurs m'a vraiment affecté puisque j'en ai fait des cauchemars et des cauchemars. J'ai failli abandonner ce roman plusieurs fois mais je l'ai terminé avec beaucoup de courage. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai pas mis une note beaucoup plus élevée. Certains passages sont insoutenables. D'autres m'ont fait pleurer des torrents de larmes au point que je me suis promise que mon enfant ne serait jamais militaire (enfin je l'espère).
Je n'ai rien contre le style d'écriture qui est fluide, agréable dans l'ensemble. L'auteur arrive à restituer en peu de mots les sentiments et les émotions qui animent chaque personnage. Néanmoins, je trouve que les cinquante dernières pages sont longues : l'auteur remet ici tous les articles de journaux et les minutes du procès contre son livre.
Pour conclure, c'est une lecture vraiment dure donc âmes sensibles, abstenez-vous !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Suite à avoir lu il y a quelques années La Fin de l'Homme Rouge que j'avais trouvé formidable (avant l'obtention du Nobel d'Alexievitch), je décide de lire Les cercueils de Zinc vu que la géopolitique de l'Afghanistan m'intéresse fortement, et car je trouve que peu de choses se sont écrites sur ce conflit qui a fait plus d'un million de morts.
Dès le début on retrouve ce style parfois déconcertant où les propos oraux sont reproduits tels quels, parfois en vrac. Les témoignages sur la guerre sont ultra poignants que ce soit les déchirures physiques de la guerre (blessures, mutilations), psychologiques (des gens brisés à vie, inadaptés à leur retour, violents souvent, en rupture totale) et bien sur la mort (surtout à travers les témoignages des mères des morts). La guerre ici est mesquine, loin de l'héroique des Sentiers de la Gloire: ici; pillages, viols, prostitution et torture se succèdent, le tout pour un guerre absurde, perdue quasi d'avance (personne ne gagne jamais en Afghanistan). La guerre peut aussi etre fascinante, donner un sens à la vie de certains, et parmi toute cette horreur on trouve aussi la beauté des montagnes et déserts afghans.
Si j'ai été parfois transporté, cet ouvrage m'a beaucoup moins plu que La Fin de L'homme Rouge; le principal problème est qu'il est très redondant, les témoignages très similaires se succèdent d'une manière par fois un peu lassante. Après bien sur en replaçant le livre dans son contexte on ne peut qu'admirer le tour de force de l'auteur: ce livre a permis d'éclaircir ce pan obscur de l'histoire soviétique, alors que le "Vietnam soviétique" était jusqu'à la parution souvent glorifié. le lire aujourd'hui,en 2017, dans nos sociétés ultra-connectées lui fait perdre un peu de sa valeur tant nous avons pu lire ou voir des films critiquant la guerre; mais peu de fois les propos des soldats sont aussi crus et lucides. En amont du livre il aurait été très pertinent selon moi de contextualiser le conflit (rébellion communiste en Afghanistan, soutien de Moscou dans un contexte de guerre froide, internationalisation des moudjahidines).
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temoignages poignants notamment de mère sur leurs fils ayant fait la guerre en afghanistan ainsi que de soldats... à ne pas manquer
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Ce récit documentaire est bluffant surtout compte-tenu de la loi du silence qui pèse habituellement sur tout ce qui touche de près ou de loin à la sphère politique russe. le nombre de témoignages recueilli est impressionnant et permet une réelle compréhension de ce qu'a représenté l'opération soviétique en Afghanistan pour les personnes impliquées côté russe. La lecture de ce livre est pourtant laborieuse, les témoignages étant extrêmement redondant et la présence de l'autrice la plus dissimulée possible.

C'est dommage, ce livre aurait pu être une véritable révélation s'il avait pu être accompagné d'un peu plus de travail d'analyse.
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Svetlana Alexievitch emprunte les voix brisées de vétérans de la guerre d'Afghanistan ou de leurs proches pour dénoncer l'absurdité d'un conflit qui anéantit des vies et, pire encore, l'humanité des combattants.
Autant se le dire, cet ouvrage n'est pas des plus joyeux. Les témoignages se croisent et se ressemblent au fur et à mesure que les corps sont démembrés, les familles décomposées et les psychés anéanties. La redondance est pesante mais le propos est clair : la guerre c'est mal !
Bref, rien de nouveau sous le soleil de plomb d'Afghanistan si ce n'est que visiblement, d'après wikipédia l'omniscient, ce livre a participé à la déconstruction du mythe soviétique avec audace.
Hors de ce contexte, si ce livre n'a rien d'exceptionnel, il a au moins le mérite de nous rappeler que nous avons bien de la chance d'être préservés de telles horreurs...
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Ce livre n'a rien d'exceptionnel en soi, il est noir, triste et relate les souvenirs de combattants russes en Afghanistan. Cependant il est bien écrit, il a le mérite de raconter une histoire qu'on connaît peu finalement et de manière assez nouvelle. Néanmoins j'ai trouvé cette lecture assez fastidieuse, un peu longue aussi. C'est parfois difficile à suivre, et je pense qu'il ne m'en restera pas grand souvenir dans quelque temps...
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