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4,18

sur 1986 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un court retour pour le magnifique roman d'Isabel Allende « La maison aux esprits ». J'ai adoré, c'est un coup de coeur, malgré un peu – juste un peu - de lassitude vers le milieu de ma lecture car je ne suis pas faite pour les sagas si longues… Voilà ma toute première incursion dans le monde du réalisme magique, les puristes diront que j'aurais dû commencer par G. Garcia Marquez ;) . En fait, je suis tout simplement tombée sur cette très belle édition France Loisirs chez un bouquiniste, la photo de Meryl Streep sur la jaquette a attiré mon regard.

Quel pavé !! 540 pages, serrées, denses, 540 pages d'émotions, de soupirs, de sourires crispés, de haussements de sourcils, de larmes, d'agacement, sans oublier quelques rires. La maison aux esprits est une saga familiale, l'histoire de Clara et Esteban, de leurs trois enfants, de leur petite-fille. C'est aussi un dépaysement complet, Isabel Allende nous conte l'Amérique du Sud (sans doute le Chili) du début du XXe siècle aux années 70, aux 95 ans d'Esteban. Un pays en proie aux remous politiques, à la violence qui en découle. Mais aussi aux traditions d'un autre temps. Les Trois Maria, l'exploitation agricole d'Esteban, sert de décor aux inégalités sociales qui étouffent le monde rural, ses fermiers et… ses bâtards.

L'auteure peint un très joli portrait de trois générations de femmes aux amours contrariées, des héroïnes fortes et amoureuses chacune à sa manière. L'âme de ce roman, son souffle est celui de la belle, la lumineuse Clara, celle qui lévite, qui connaît l'avenir, qui parle aux esprits. Quant à Esteban… il est un homme cruel, voire impitoyable, ambitieux, violent, égoïste mais avec cette toute petite part de fragilité qui peut-être le sauvera, qui peut-être lui rendra son humanité…

Ce roman est rude et magique à la fois, comme la plume de l'auteure, crue parfois, sans place pour le non-dit, puis pleine d'imaginaire, de fantaisie, de poésie. Je recommande sans hésiter !!


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J𠆚i adoré ce livre : c𠆞st dynamique, c𠆞st passionnant. Les personnages sont attachants. le narrateur omniscient apporte beaucoup de piment. J𠆚vais vu le film il y a longtemps, je n𠆞n avais pas gardé un grand souvenir. le livre est, quant à lui, inoubliable.
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Attention coup de coeur pour cette saga familiale formidable ! "La maison aux esprits" Est un roman qui oscille entre réalisme et surnaturel. Il s'entend des années 20 jusqu'aux années 80 dans un pays qui rappelle étrangement le Chili et dresse le portrait de plusieurs générations frappées par le poids d'un héritage familiale lourd à porter. C'est souvent sombre, un peu surnaturel parfois, empli de drame et de destins maudits. Plus les pages se tournent plus les personnages plongent dans la folie. On arrive au paroxysme de cette aliénation à la fin du roman avec l'instauration de la dictature militaire et de la torture. Mais c'est aussi un roman plein d'amour, d'émotions, de mystères.. C'est une oeuvre riche, à l'écriture subtile qui mérite le détour.
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La maison aux esprits d'Isabel Allende

Magnifique livre qui commence comme un conte cruel, onirique, tout est magique, la nature, les chevaux verts … Et puis la sauvagerie se répand, elle se décline, elle se retourne contre tout le monde. A se demander si tout le livre a été écrit pour raconter la fin terrible, sans détours, sur la guerre civile, l'horreur, l'absurdité, tellement insupportables à lire. Je me suis demandé si un livre qui aurait été écrit seulement sur la fin de ce récit, aurait pu être publié et lu.
C'est un témoignage exceptionnel sur l'horreur de la guerre. J'ai tout aimé : les personnages odieux, les descriptions, le style avec un changement de voix sans ménagement du lecteur. Tout est parfait.
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Isabel Allende ne le nomme pas, mais comment ne pas reconnaître l'histoire de son pays, le Chili, dans cette saga familiale.
Même si le personnage principal semble être Esteban Trueba propriétaire terrien colérique et intransigeant, il s'agit en fait de l'histoire des femmes de la famille del Vallee, Rosa fiancée d'Esteban prématurément décédée, Clara sa jeune soeur qui épousera finalement Esteban, Blanca leur fille et Alba la petite-fille passionnée qui paiera très cher son implication auprès des guérilleros qui combattront la junte militaire après le coup d'état.
Excellent livre qui mérite son succès.
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Elle raconte ses souvenirs d'enfance dans un univers ou le fantastique cohabite avec la réalité. Plusieurs personnages sont clairvoyants et nourrissent un imaginaire qui me plaît. On est en pleine dictature dans un Chili qui se cherche une voie afin d'éviter l'oppression, la dénonciation et la torture. Il faut lire la suite : Fille du destin (Hija de la fortuna-1999) et Portrait sépia (Retrato en sepia-2000). Tous magnifiques.
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A travers les vies de quatre femmes d'une même famille, Isabel Allende retrace l'histoire d'un pays jamais nommé mais pourtant transparent à tout instant, le sien, le Chili. La Maison aux esprits est un extraordinaire roman-fleuve qui nous fait alternativement rire, trembler et pleurer. C'est une fantastique, époustouflante, inoubliable effervescence où se conjuguent amours, secrets et conflits, une grande aventure épique aux coups de théâtre rocambolesques. On ne s'ennuie jamais, on ne se perd pas non plus dans ce tourbillon empreint de réalisme magique mais aussi, ô combien tragiquement réel. Si la plume de l'auteur, très inventive, restitue la dure réalité, le style n'en n'est est pas moins fluide, léger et plein d'humour, une douce folie qui nous emporte très loin. Isabel Allende nous offre ici une fresque réjouissante que l'on quitte à regret.
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[...]Isabel Allende, fille du Président, romance la situation politique du Chili qui lui a valu de se réfugier au Venezuela suite au coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973. L'ancien monde, peuplé d'esprits, qui rappelle sans peine le réalisme magique de Gabriel Garcia Marquez, laisse place à un monde moderne privé de fantaisie, terre-à-terre et violent. Allende accompagne cette transition d'épisodes drôles et cocasses qui donnent un souffle joyeux au pesant contexte politique : la tête de Nivea oubliée dans un carton pendant un demi-siècle, l'élevage de chinchillas de Jean de Satigny, sans oublier les détails inexplicables qui font le charme du réalisme magique comme la chevelure verte d'Alba, héritée de sa tante Rosa. Clara, la clairvoyante matriarche, traverse son époque avec distraction tandis que ses enfants et petits-enfants rêvent de changer leur pays. Tous pourtant vivent des émotions puissantes : un amour indestructible unit des couples que tout oppose et des haines ancestrales divisent des familles générations après générations.[...]
Critique complète sur : https://poussedeginkgo.wordpress.com/2019/08/27/la-maison-aux-esprits/
Lien : https://poussedeginkgo.wordp..
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Une fillette capable de faire voler les verres par la pensée et de converser avec les esprits, un homme si colérique qu'il provoque lui-même sa ruine en maintes occasions : tel est le couple improbable mis en scène sur plusieurs générations dans La Maison aux esprits. Histoire, tragédie ou destin d'un amour, d'un pays, d'une famille qui ne sont pas si éloignés de notre réalité, évoquant l'Amérique latine autant que l'Europe, le passé autant que le présent et, peut-être, l'avenir. Dans cette oeuvre, Isabel Allende nous fait tour à tour voyager, rire, frémir et pleurer, au gré d'une aventure atypique qui est celle de toute l'humanité. Un périple ambitieux qui n'est pas sans rappeler Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez, dont l'auteur avoue s'être inspirée.

La Maison aux esprits commence avec la petite Clara et ses carnets de notes, se poursuit à travers sa fille Blanca et sa petite-fille Alba. Autour de cette lignée de femmes gravitent Esteban, le père, ainsi que les jumeaux Jaime, médecin au coeur de martyr, et Nicolas, séducteur à l'âme de gourou. Une famille qui entraîne dans sa suite une longue série de personnages secondaires, uniques chacun à leur manière. de tous ces protagonistes, acteurs d'un grand jeu qui les dépasse, la paire formée par Esteban et sa soeur Fernanda m'a le plus marquée, peut-être parce que leurs défauts, plus grands que les autres, les rendent aussi plus humains. Trop de colère et pas assez d'amour, au fond, n'est-ce pas la même chose ?

Pendant une bonne partie du roman, je me suis demandé où était la maison aux esprits qui donne son titre au livre. S'agit-il de la grande maison citadine versaillaise puis labyrinthine où circulent les âmes errantes, mortes ou vives ? Ou bien de l'hacienda des Tres Marías, symbole fort d'un monde en voie de disparition ? Peut-être est-ce tout simplement la demeure où Clara a grandi, foyer du passé et d'un bonheur toujours en fuite ? Les esprits, au fond, ne jouent pas un grand rôle dans l'histoire. Peu importe de connaître l'avenir, puisque chacun reste victime de ce qu'il est et de ce qu'il sème, à l'exception de ceux qui grâce à leur plume passent au-delà du cycle de la haine pour entrer dans l'éternité de la bienveillance.

J'aime beaucoup le style d'Isabel Allende, fluide, plein d'humour et de tendresse mais aussi capable de montrer sans fards une dure réalité. Un style qui se retrouve pour moi dans les aventures de Zorro où cette fois l'imaginaire prend le pas sur l'Histoire pour s'achever sur l'impossibilité d'une fin heureuse.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Certaines familles se résument en quelques phrases seulement, à coups de formules usuelles et de bonheurs convenus. D'autres, pour déployer leurs innombrables turpitudes et autres détresses inimaginables, ont bien besoin de plus de 500 pages pour se raconter. C'est le cas des Trueba del Valle, dont l'histoire sans commune mesure occupe sur quatre générations ce roman fascinant. A travers les parcours de quatre femmes aux prénoms cousins (Nivea, Clara, Blanca et Alba), toutes mères et filles les unes des autres, Isabel Allende décrit l'évolution d'un pays jamais nommé mais transparent à chaque instant, le sien, le Chili. le roman est dense, touffu, en un mot, il se mérite. Chaque dizaine de pages voit s'enchaîner une nouvelle somme considérable d'événements, chaque centaine est carrément l'occasion de passer plus d'une décennie d'action, et le livre complet couvre aussi bien les transformations politiques du Chili que ses bouleversements sociaux et autres dynamiques profondes diverses et variées.

Reprenons donc du début : La Maison aux Esprits, c'est avant tout l'histoire de Severo et Nivea del Valle, de leur fille Clara, de leur gendre Esteban, et de la descendance de ces derniers. Pris dans les embrouilles et galères de leur siècle, qu'il s'agisse d'une guerre, d'une maladie ou d'un accident, les personnages se démènent, font avec leurs handicaps et leurs facultés plus ou moins surnaturelles, et parviennent toujours à relancer l'intrigue vers de nouveaux rebondissements saisissants. Les Trueba del Valle traversent une première guerre mondiale, une seconde, plusieurs crises économiques et désastres naturelles, et enfin et surtout le coup d'Etat que l'on sait être celui de 1973, suivi de la dictature de Pinochet. Ces pierres blanches historiques, loin de se restreindre à de simples repères ou prétextes narratifs, viennent véritablement scander et refléter la condition des protagonistes, notamment des femmes qui parviennent à chaque fois à s'émanciper un peu plus, à triompher contre toute attente, à sauver la face malgré l'adversité.

On loue souvent Isabel Allende pour ses héroïnes fortes et sa prose plus généralement largement concentrée sur la force des femmes, et si c'est effectivement le cas ici avec des héroïnes toutes plus marquantes les unes que les autres - mention spéciale à Clara qui rentre dans mon panthéon personnel des figures fictives les plus hautes en couleur -, elle maintient un parfait équilibre entre ces portraits féminins et leurs partenaires (ou adversaires, c'est selon) masculins, avec lesquels elles entretiennent des relations tour à tour passionnelles, conflictuelles, absolues, indifférentes ou encore belliqueuses. On pense notamment à Esteban Trueba, anti-héros s'il en est, d'abord présenté comme mou et passif, puis combatif et têtu, ou encore dur, aveugle, inflexible, surprenant, égoïste, violent, puissant. Rarement a-t-on suivi une telle brute, et rarement aura-t-on eu autant de curiosité pour son sort.

Le roman est à la fois confortable, familier, parcouru d'un certain nombre de balises et autres pauses narratives qui permettent de se sentir à l'aise dans l'histoire, mais il parvient aussi à bousculer quelque peu son lecteur, notamment avec les pouvoirs divinatoires de Clara, les touches d'irréel parsemées au fil des pages, les hyperboles qui sont ici monnaie courante, ou encore les drames que l'on ne s'attend pas à voir venir et qui viennent irrémédiablement bouleverser ce dont on s'imaginait qu'il s'agirait de la suite. Il faut clairement s'habituer aux allers-retours fréquents de l'autrice dans sa chronologie, aux annonces, aux prédictions, aux symboliques constantes, aux phrases chargées de significations, aux sous-entendus politiques, mais quand on prend le temps de s'immerger, de savourer, de comprendre, c'est un bonheur total, un pur plaisir littéraire.

On compare enfin énormément ce roman à Cent Ans de Solitude de Garcia Marquez, que j'ai justement lu en début d'année. C'est vrai, notamment pour tout l'aspect "saga familiale imbibée de réalisme magique", mais à une différence près. Là où, il faut l'admettre, Cent Ans de Solitude suscite un certain ennui, La Maison aux Esprits est un incroyable, formidable, inoubliable bouillon de passions, de secrets et de tensions, une épopée incomparable aux accents grandiloquents, le tout sur fond de péripéties grandioses.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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