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Voilà un roman noir comme je les aime, une ambiance opaque, plombée par une chaleur qui transforme la ville en fournaise, des personnages plus ou moins cabossés par un passé obscur, une écriture percutante.
Mais je m'emballe !
D'abord voici deux mots de l'histoire ou plutôt des histoires qui s'enchâssent dans le récit :
Tout commence par un échange d'appartements entre deux frères. Guy va occuper le logement de Johan tandis que celui-ci part en excursion en montagne.
Aussitôt arrivé, Guy est intrigué par la configuration des lieux avec un vague malaise voire même une impression de déjà-vu.

Quelque part dans la même ville, Camille vit avec son père et Zahra sa belle- mère.
La jeune fille peine à faire le deuil de sa mère et tente de se construire avec ses interrogations et les non-dits qui entourent sa mort. Elle a des souvenirs très flous des disputes violentes entre ses parents.

Il y a aussi la vieille Maïa qui a élevé Guy et Johan et cherche désespérément un enfant disparu pendant la guerre, faisant appel à un détective privé véreux aidé par une énigmatique vieille dame.

Evidemment, toutes ces histoires vont s'entrecroiser et le puzzle finira par s'assembler. On ne perd pas le fil, on bascule d'une histoire vers une autre, on est entrainé et finalement sidéré par une fin ouverte qui laisse libre cours à l'imagination du lecteur, à moins que Claude Amoz n'envisage une suite.

Une atmosphère à la Simenon pour un roman que j'aurais très bien vu mis en scène par le grand Claude Chabrol.

Je remercie Lecteurs.com et les Editions Rivages/Noir qui m'ont permis de faire cette découverte dans le cadres des "Explorateurs du polar".
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"Deux frères échangent leur appartement. Leur mère adoptive s'est rapprochée du plus brillant, mais c'est surtout pour elle une opportunité, en réaménageant dans les lieux de sa jeunesse, de fouiller un passé jamais résolu.
Une adolescente se croit enceinte, sa belle-mère l'est. Quel rôle a joué celle-ci dans la mort de sa mère, des années plus tôt ?
Pour tous les personnages de ce roman, le passé est lourd de blessures jamais cicatrisées. En un ballet parfaitement orchestré autour d'un petit appartement qui tel une famille s'est recomposé au fil du temps, les différents protagonistes vont aller à la recherche de ce passé irrésolu et vont plonger dans des drames présents en échouant à éclairer ce qui fut. L'appartement lui-même fut divisé en lots, habité par différentes personnes, reconfiguré plusieurs fois. Comme le passé, il a ses points de vue disparus, ses cloisons écroulées, ses perspectives modifiées.
Toutes les trames se tissent autour des liens maternels. C'est une douloureuse et multiforme exploration de la maternité qui se déploie au fil des pages, maternité clandestine, maternité brisée, maternité de substitution, maternité désirée, maternité redoutée, maternité honnie, maternité démente, toutes les formes de liens brisés ou créés entre des mères aussi différentes que les enfants qu'elles recueillent, enfantent ou refusent sont exposées au fur et à mesure que les fils se rejoignent et s'assemblent un instant pour se défaire de nouveau. (...)
On trouve dans ce récit multifocal des personnes de tous les âges, une adolescente, des hommes et des femmes, des vieilles gens, et l'inévitable miss Marple, la petite dame en bleu. Mais dans ce roman trouble et obsédant, rien n'est conforme aux apparences."
Lonnie pour Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/la-d..
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Août 2003, Viâtre, une ville traversée par le Rhône, étouffe sous la canicule. La chaleur fatigue les corps et échauffe les esprits. Des histoires tragiques que l'on croyait oubliées finissent par remonter. Deux personnages vont se mettre en quête de leur passé. Maïa est une vieille femme qui cherche son fils qui a disparu en 1944 au cours d'une rafle. Elle souhaite se réapproprier cet enfant qu'elle a dû faire passer pour son neveu à sa naissance. Et il y a Camille, une adolescente, qui ouvre une vieille blessure : sa mère est décédée dix ans plus tôt et elle souhaite éclaircir les circonstances de sa disparition, n'ayant conservé que des souvenirs confus de cette époque. le lien entre les deux femmes est tissé par Johan. Elevé par Maïa et son défunt mari, il se lance dans l'histoire de Camille pour calmer l'eczéma et le mal-être qui lui rongent la peau et l'esprit. Claude Amoz utilise à merveille le cadre de Viâtre et l'ambiance caniculaire mais elle sature son texte de symboles explicites : statues, contes d'Andersen et sorcellerie du Maghreb. L'écriture est travaillée et j'ai pris plaisir à lire des passages à voix haute pour mieux apprécier les phrases ciselées. Les personnages sont dépeints avec beaucoup de justesse. Leurs troubles et leurs souffrances sont parfaitement rendus et on les sent étouffer sous le poids de la canicule et d'un passé douloureux. Je remercie les éditions Rivages et Babelio de m'avoir permis de découvrir l'univers riche et subtil des romans de Claude Amoz dans le cadre d'une "masse critique".
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La découronnée est le second roman policier que je lis dans le cadre de la selection pour le prix du Polar en Poche de Gradignan .
Alors que je me délectais à l'avance de découvrir cet écrivain, je me suis rendue rapidement à l'évidence que je ne ressentais aucun plaisir à cette lecture, voire même au fil des pages un profond ennui ...

Johan et Guy Mesel échangent à l'occasion de quelques jours de vacances en pleine canicule leurs appartements .
Si Johan, brillant universitaire revenu récemment du Canada en profite pour partir en montagne assouvir sa passion de l'escalade, Guy, bourré de complexes et atteint d'un eczéma souvent génant se retrouve dans un appartement à Viâtre une ville au bord du Rhône .

Il ne se passe pas grand chose de bien palpitant (ou alors je suis passée totalement à coté ...) et même si les personnages sont adroitement campés et que l'écriture est élégante , ce ne sera pas assurément ce roman qui remportera mon vote .

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Concours de circonstances ou volonté éditoriale, les éditions Rivages voient revenir ces derniers temps des auteurs qui avaient fini par disparaître des radars. Ce fut Hugues Pagan au mois de mars (nous aurons l'occasion d'en parler) et voici maintenant le tour de Claude Amoz, dont le dernier roman, bois-brûlé, paru chez Rivages datait de 2003 (un recueil de nouvelles a paru en 2007). Comme dans bois-brûlé, Amoz nous amène dans la ville imaginaire de Viâtre, sur les bords du Rhône.
C'est là justement, que Guy est venu passer quelques jours. Et, justement aussi, en 2003, en pleine canicule. Agent d'entretien dans un lycée des Alpes, il a échangé momentanément son appartement avec celui de son frère Johan, scientifique revenu depuis peu du Canada. À cette occasion, Maïa, qui a élevé – parmi d'autres – les deux frères placés par l'assistance publique, est aussi venu passer quelques semaines dans cette ville où elle a vécu dans sa jeunesse. Pour voir Guy et Johan, mais aussi pour lever le voile sur un événement traumatisant de son propre passé.
Guy a toujours été curieux. Complexé par sa petite taille et un eczéma très envahissant, un peu lent, il a dès son enfance commencé à vivre sa vie par procuration, suivant des femmes au hasard dans la rue, épiant les faits et gestes de personnes au gré des circonstances. Quand il aménage provisoirement dans l'appartement que vient d'acheter Johan, un hasard qu'il estime pour sa part relever plutôt de la préscience, l'amène à s'intéresser aux anciens propriétaires. Ceux-ci ont déménagé depuis peu pour s'installer dans un pavillon plus spacieux. C'est là que vit Camille, seize ans, affligée d'une tâche de naissance qui la défigure et orpheline de mère depuis une dizaine d'années. Aujourd'hui son père et sa belle-mère, Zahra, attendent la naissance de leur enfant. Et Camille peine à savoir si les vagues souvenirs de violence issus de son enfance qui reviennent alors relèvent d'une vérité qu'on lui aurait cachée ou de son imagination aiguillonnée par un sentiment de jalousie vis-à-vis de l'enfant à naître.
C'est autour de la montée de la Découronnée, ainsi nommée en référence à une statue antique découverte là, que tous ses destins semblent se retrouver, s'entremêler, voire se nouer.
On retrouve donc sans surprise, près de quinze ans après, les thèmes chers à Claude Amoz, le passé enfoui qui empêche de pleinement vivre le présent, la complexité et les contradictions des relations familiales, le tout dans une atmosphère qui rend tout cela d'autant plus charnel. C'est ici cette canicule écrasante qui met le corps de Guy à la torture et qui semble faire sombrer une partie des personnages dans une bien inconfortable apathie sans pour autant les décourager de remuer le passé ou, au contraire d'essayer de l'enterrer un peu plus profondément. Deux attitudes d'apparence contraires mais tout aussi néfastes, car que l'on fasse l'un ou l'autre de ces choix, il faudra bien toucher le cadavre au risque de s'apercevoir qu'en fait il bouge encore et que ce n'est peut-être pas sans raison que l'on avait décidé de s'en débarrasser.
Autant dire que l'on se trouve là face à un roman aussi noir que qu'accablant. S'il joue parfois un peu trop ostensiblement avec les symboles et que sa chute n'est pas vraiment une surprise, il n'en demeure pas moins que La Découronnée, dans son apparente simplicité, sans artifices, se révèle être un livre touchant et aussi cruel que peut l'être la vie. C'est en cela une réussite.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un été caniculaire, un bourg sur les berges du Rhône, des personnages abîmés par l'existence.
Dans cette atmosphère surchauffée et malsaine emplie de non-dits et de faux semblants se meuvent des gens en mal de vivre : familles raflées, enfants abandonnés et élevés en famille d'accueil, immigrations, parcours difficiles, filles-mères a qui on a enlevé leur bébé et qui ne peuvent plus vivre avec cette blessure...
Pièces après pièces, le puzzle prend forme au rythme ralenti de ces journées trop chaudes alors que l'on fait lentement connaissance de ces histoires entremêlées, sombres et nébuleuses comme autant de racines qui plongeraient profondément dans le temps comme celles des ceps de vigne qui savent s'enfoncer si loin dans la terre et la roche afin de mieux s'enchâsser, se dissimuler, trouver une nourriture au mal.
L'opiniâtreté fini par payer ; les masques tombent... Certains s'en sortiront mieux que d'autres...
Un roman noir, mais pas trop.
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Quel superbe livre !
L'histoire transporte... Aller-retour dans le passé parfaitement maitrisé . Beaucoup de personnages torturés, si attachants, j'avoue avoir eu peur de m'y perdre tellement le présent, passé , les personnages se confondent mais non, tout coule, je ne perds pas pied .Et l'écriture de Claude Amoz est tellement jolie, il y a des passages poétiques de pure beauté. J'ai passé un très beau moment de lecture. Secrets, drames, souffrances.
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Les romans de Claude Amoz ne sont pas caractérisés par un rythme trépidant, par des effusions de sang ou un grand nombre de meurtres. Ses personnages ne sont pas des super-héros, mais des hommes et des femmes ordinaires marqués par une histoire ou une enfance douloureuses, dont « le passé ne passe pas », hantés par leurs cauchemars personnels, ou empoisonnés par un ressentiment ou des rancoeurs qui couvent en ne demandant qu'à se rallumer. Ils sont animés par le besoin de savoir, de comprendre ce qu'ils sont et d'où ils viennent.


Dans La découronnée, on découvre Johan et Guy Mesel, deux frères aux trajectoires opposées. le premier, brillant universitaire et féru d'escalade est rentré il y a peu du Canada. le second effacé, petit, psoriasique, est agent technique dans un lycée professionnel d'une ville de montagne. Au cours d'un été caniculaire, ils se retrouvent et échangent leurs appartements pour permettre à Johan d'assouvir sa passion pour la montagne. Guy, provisoirement installé dans le logement de Johan à Viâtre, lieu de l'enfance chaotique des garçons, est frappé par son atmosphère lourde dans laquelle il détecte la trace des anciens locataires.


Roman d'ambiance, roman noir, roman sur la douleur d'enfants privés d'amour maternel, sur la douleur de mères privées d'amour filial, « découronnées » puisque « La couronne d'une mère, ce sont ses enfants ». Claude Amoz nous entraîne dans la découverte émouvante d'une bourgade, d'un quartier, de ses habitants qui parlent une langue  ébréchée, dont les histoires individuelles s'inscrivent dans la grande Histoire. Que s'est-il passé en 1944 pendant une rafle sur le quai du marché ? Il ne s'agit que de l'une des questions posées par l'auteure. Dans les drames humains sont incrustées quelques belles pages poétiques sur les flocons de neige, la Reine des Neiges ou une découverte archéologique, qui confèrent au roman une touche onirique. Un régal !
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En cet été de canicule, Viâtre étale ses rues, ses maisons, le long du serpent étale qu'est le Rhône. Les frères Mesel décident d'échanger leur appartement : tandis que Johan profitera de la montagne pour faire de l'escalade, Guy s'installera à Viâtre, montée de la Découronnée. Alors qu'il y passe sa première nuit, des réminiscences, un sentiment de déjà-vu se font jour dans l'esprit nébuleux de Guy. de son côté, Camille, 16 ans, est hantée par des images d'une enfance lointaine marquée par le décès de sa mère alors qu'elle avait 6 ans. Perturbée par celles-ci, l'adolescente commence à enquêter sur son passé. C'est le cas également de Maïa, une femme âgée au français délité qui a élevé les frères Mesel. Au crépuscule de sa vie, elle voudrait faire la lumière sur un secret qui la taraude depuis longtemps. Quel prix chacun devra-t-il payer pour affronter de douloureuses vérités ?

« La découronnée » est un roman noir écrit par Claude Amoz, professeure en Classes Préparatoires. Au fil de l'intrigue, différents protagonistes sont décrits dont les destinées sont enchevêtrées, toutes reliées par un appartement de Viâtre, montée de la Découronnée. Tous restent prisonniers d'un passé nébuleux dont ne subsiste le plus souvent qu'une poignée d'images confuses et violentes. Chacun à sa façon mène l'enquête pour tenter de se réapproprier une parcelle de soi enfouie au risque de voir chuter des bases identitaires qu'il croyait solides. Ces histoires qui s'emmêlent et se démêlent sous les yeux du lecteur sont passionnantes, puisant dans de patientes introspections.
Le style de Claude Amoz, agrégée de lettres classiques, est très soigné ; elle déplie une narration à hauteur des protagonistes et vient les magnifier, quels que puissent être leurs défauts, leur existence, passée ou actuelle.
Et, tandis que la valse des fantômes ne cesse de hanter les tréfonds des âmes, que se rejoignent les chemins du passé et ceux du présent, les protagonistes continuent leur avancée puisant dans la sève d'autrefois pour mieux émerger à la lumière d'une vérité nouvelle. Alors que se tournent les dernières pages, des questions restent en suspens. Faut-il y voir une issue frustrante ? Ou plutôt réaliste, comme la vie qui recèle bien des parts d'énigmes ? Quoi qu'il en soit, « La Découronnée » mérite d'être découverte.
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Pour les vacances Guy Mesel s'installe chez son frère Johan qui vient de déménager dans la montée de la Découronnée. le jeune homme y découvre la vie des personnes du quartier, dont Zahra qui s'occupe de Camille. Cette dernière a perdu sa mère dix ans plus tôt mais le mystère plane autour de ce décès dont la petite fille a conservé des photographies.
Claude Amoz est un cas à part dans l'univers du polar. Cette prof de littérature classique a un univers bien à elle, subtil, cruel et noir, mais dépourvu de violence qui peut plaire à un large public hors du strict polar. Elle est vraiment douée pour faire monter le malaise, elle joue des ambiguïtés de chacun. Elle aime mettre en scène les enjeux psychologiques et familiaux forts. Mais surtout elle campe des personnages fouillés, réellement intéressants. de ceux qui trainent des douleurs inconsolables. Elle a un sens particulier du mystère. Elle a cette l'intelligence du regard qu'elle porte avec humanité sur les autres. Ce sens aussi du tempo, elle prend son temps, dresse une atmosphère, elle a
L'art du dévoilement progressif où les vérités intimes finissent par poindre leur nez. On aime ses dialogues ponctués de touches d'humour et qui avec justesse et sensibilité se font le réceptacle des fêlures de l'âme humaine et laisse entrevoir les désirs inachevés.
Et comme toujours chez Claude Amoz ont retrouve ici ses thèmes de prédilections, les blessures d'un passé douloureux, la fragilité de la mémoire, la recherche d'identité, la vérité, le désir, la famille et peut-être au-delà un sens à la vie simplement.
Dire que j'ai adoré serait un doux euphémisme !





Lien : https://collectifpolar.com/
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