Je m'attaque à un gros morceau. Je retourne sur les bancs de la fac. J'ignore quand j'aurai terminé cette somme. Mais je prends les devants, persuadé, après lecture de l'introduction et du premier chapitre, de tenir en mains l'ouvrage idéal pour dissiper le nuage lâché par le IA - sigle qui désigne la profession - milieu aux ambitions démesurées ou réalistes selon les courants.
L'auteur a l'âge de la sagesse (76 ans), possède le recul nécessaire pour expliquer le concept, décrire ses développements possibles, esquisser son évolution et aborder sérieusement les questions d'éthique que paraissent se poser les concepteurs des SAI, système artificiel intelligent. Il innove également en introduisant des termes nouveaux, tels la numérisphère, plus précis que numérique.
Le propos est pédagogique, modéré et lucide, conférant aux hommes et aux automates leur juste place. Car, souligne le professeur émérite de la Sorbonne, les vaches ne seront bien gardées que si les rôles sont strictement définis au sein de l'attelage humains-machines.
J'attire l'attention en cours de lecture à destination des citoyennes et citoyens soucieux de débattre en connaissance de cause. le sujet est crucial, nous avons encore un peu de temps pour arpenter le champ investi par les prometteurs de lendemains enchanteurs.
En lisant quelques pages par jour, nous serons déjà plus clairvoyants et mieux capables d'informer correctement nos proches, nos semblables, et de ne pas gober ce que les marchands nous font miroiter, les yeux sur le boulier compteur.
Je fais confiance aux chercheurs indépendants et à l'université comme vivier de réflexion.
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Le mathématicien et philosophe Daniel Andler consacre à l’intelligence artificielle un essai exigeant, parfois ardu.
Lire la critique sur le site : LaCroix
L'intelligence artificielle devient ici un terme passe-partout englobant l'ensemble des systèmes numériques visant à faciliter, amplifier, automatiser, compléter l'action humaine dans tous les domaines.
On a montré par exemple qu'il suffit de coller un morceau de sparadrap à un certain endroit d'un panneau routier pour induire un système à le prendre pour un panneau "45 milles/heure", erreur qu'aucun conducteur humain ne ferait et dont on imagine les conséquences fatales. Bien entendu, des parades existent, mais on ne peut les déployer qu'après coup, car on ne dispose d'aucune théorie de contrôle de l'erreur : on ne peut que traiter, une à une, les erreurs à mesure qu'elles apparaissent.
L'intelligence artificielle peut résoudre certains problèmes ou accomplir certaines tâches sans comprendre ce qu'elle fait.
La poursuite d'une intelligence artificielle dotée d'une intelligence humaine est sans objet : selon la conception de l'intelligence que je défends, l'intelligence au sens humain ne peut s'attacher qu'à une être humain.
Ne recourir aux SAI (système artificiel intelligent) que lorsque les avantages, toutes choses considérées, l'emportent largement sur les inconvénients et dangers prévisibles ; et quand cette condition est remplie, nous limiter à des SAI juste assez puissants pour assumer les taches que nous leur assignons.
Daniel Andler vous présente son ouvrage "Intelligence artificielle, intelligence humaine : la double énigme" aux éditions Gallimard. Entretien avec Cédric Brun.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2796319/daniel-andler-intelligence-artificielle-intelligence-humaine-la-double-enigme
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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