Des auteurs en devenir se retrouvent à Moscou dans une résidence universitaire. Nous sommes en 1989, à l'aube de la chute de l'URSS. Otto, auteur ukrainien, raconte sa journée complètement décalée dans cette réidence, puis dans la ville alors qu'il est en quête d'un cadeau pour les enfants d'amis. Il se retrouve embarqué dans un périple complètement ahurissant...
J'ai encore ouvert un livre sans savoir vraiment ce que c'était. Repéré sur Babélio, le pitch semblait prometteur avec un personnage principal ukrainien qui critique ouvertement toutes les dérives du communisme et de l'autoritarisme à la russe. Sauf qu'Otto, auteur/personnage principal/nous le lecteur tout à la fois (une sorte d'entité triple qui explose les codes littéraires), se promène à un rythme surréel dans un univers décalqué difficile à suivre de par la langue, elle-même foisonnante, et l'enchaînement d'évènements insolites qui font souvent penser à une sorte de mélange de Kafka et Joyce.
Effectivement, la prose est osée et sans tabou. Les références ne sont pas forcément accessibles pour qui connaît peu le monde slave. Sachant qu'en plus Otto se retrouve dans des situations complètement louches et folkloriques, le tout devient rapidement difficile à suivre.
J'avoue n'avoir pas forcément lu/vu/perçu toutes les critiques possibles dans tout ce fatras, me perdant facilement dans ces méandres de narration assez personnelle. On sent néanmoins une forme constante de dénonciation derrière un discours mordant et des rencontres invraisemblables. La succession de scènes façon rêve (ou cauchemar devrait-on plutôt dire), la manipulation de la réalité et l'exagération de traits culturels ont de quoi perdre le lecteur, embarqué malgré lui dès la première ligne dans un rôle qu'il ne cherchait pas forcément à avoir.
Destabilisation garantie !
Lien :
http://livriotheque.free.fr/..