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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suite à mon grand et franc coup de coeur pour le dernier opus d'Amelie Antoine, Raisons obscures, je me devais de poursuivre mon aventure auprès de cette auteure plus que talentueuse.

Sans elle est un roman psychologique haletant, brillant, intelligent. Il dissèque les conséquences de la perte d'un enfant dans une famille ravagée par les doutes et un deuil impossible.

Jessica et Coline sont deux jumelles monozygotes de six ans. Pour un flacon de parfum renversé dans la sale de bain, Coline est punie et privée du très attendu feu d'artifice du 14 juillet. Jessica s'y rend seule avec sa mère Patricia. Au milieu des explosions de lumière, Jessica disparaît. Nulle trace de la petite. Toutes les étapes liées à cette disparition sont disséquées et autopsiées de manière très immersive. On suit les premières angoisses, les premières précieuses minutes qui petit à petit se transforment en heures, en jours puis en années... On assiste impuissants au démembrement de toute une famille. La mère sombre dans la maniaco-dépression, le père, plus calme et tempéré tente de protéger Coline. La petite quant à elle devient invisible. Tout tourne autour de la disparition de Jessica, Coline n'a plus de place et grandit dans l'ombre de sa jumelle disparue avec son lot de souffrances. Manque d'amour, culpabilité, rôles inversés, obsessions, paranoïa.

J'ai aimé ce roman parce qu'il voit juste, parce qu'il ne triche pas. On n'a pas affaire à des personnages en toc. Une mère qui manque de patience pour sa fille, un père impuissant, ça ressemble à un naufrage en pleine mer où chacun ne sait plus qui il est. Devant pareil drame, même le bonheur est honteux, la mémoire toxique, la vie fragile, l'espoir tranchant.

Tout tient formidablement bien la route dans ce roman d'Amelie Antoine. Seul bémol sur la fin que j'aurai souhaitée différente.

Si vous ne connaissez pas encore Amélie Antoine, foncez, elle mérite des lecteurs tant son talent est grand.
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Titre : Sans elle / Avec elle
Auteurs : Amélie Antoine, Solène Bakowski
Editeur : Michel Lafon
Année : 2017
Résumé : Un point de départ identique pour deux histoires distinctes. Deux jumelles dans une petite ville de province, l'une est fantasque et souriante, l'autre taciturne. Dans Sans elle, Jessica la volubile, disparait brutalement un soir de fête. Tout la ville se met alors à sa recherche et nous assisterons à la lente dislocation de cette famille confrontée au drame de la disparition. Les enjeux seront différents dans Avec elle, où le désamour des parents et la rivalité des deux jumelles précipitera la désintégration de la cellule familiale.
Mon humble avis : Voici un projet original de la part de Solène Bakowski et Amélie Antoine , deux auteurs certainement complices pour deux romans distincts partant du même postulat de départ : une famille classique, deux jumelles et leurs parents vivant dans une petite ville de province ; dans l'un des romans l'une des jumelles disparait et dans l'autre non. A partir de cette base, Solène et Amélie développent deux histoires forcément différentes, l'une se rapprochant plus du thriller ( sans elle ) et l'autre plus classique ( avec elle ) décrivant des traumatismes et leurs conséquences chez les deux gamines. Personnages identiques, unité de temps et de lieu et deux plumes différentes, le projet aurait pu être casse-gueule si en terme de qualité l'équité n'avait pas été respecté, mais ce n'est pas le cas, pour le plus grand plaisir du lecteur. J'avais beaucoup aimé Quand on a que l'humour d'Amélie Antoine il y a quelques mois, c'est donc avec grand plaisir que je retrouvais son style simple mais efficace et la tendresse qui parcourt chacune de ses lignes. Sans elle et Avec elle sont deux romans réussis, de qualité égale, deux romans décrivant minutieusement les sentiments humains, les fêlures, les séparations et leurs conséquences. Bien sûr le texte d'Amélie Antoine est plus trépidant, puisque la disparition de Jessica engendre une enquête, des recherches et une ambiance de polar, mais celui de Bakowski n'est pas en reste avec une analyse très fine de la gémellité et de la rivalité qui peut naître entre deux soeurs. Bien sur c'est parfois un peu redondant, mais le talent des deux auteurs permet de passer outre cet écueil et ces deux romans sont, en définitive, de vrais plaisirs de lecture. 
J'achète ? : Oui, Avec et Sans elle sont deux jolis romans, très introspectifs, agréable à lire et psychologiquement très aboutis. Pour cela et pour l'originalité du projet, n'hésitez pas.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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****

14 juillet 2004... Une date qui marquera la ville du Quesnoy, ses habitants, ses gendarmes, mas surtout la famille Simoëns. Jessica, une des jumelles de 6 ans du couple, disparaît lors du traditionnel feu d'artifice. Coline, l'autre jumelle, est punie dans sa chambre pour une bêtise qu'elle n'a pas commise toute seule. Elle en veut à sa soeur, elle en veut à sa mère, elle en veut à la terre entière... Mais elle va très vite comprendre que c'est plus que l'enfer d'une soirée qu'elle va vivre... C'est la douleur d'une vie entière...

Comment dire, comment exprimer qu'on a aimé un tel roman !! On peut certes parler de l'écriture d'Amélie Antoine, qui est géniale, de la psychologie des personnages, qui est étudiée à la loupe et très bien retranscrite ou encore de l'atmosphère de cette ville du Nord qui est rendue au degré près.
Mais on peut décemment pas dire qu'on en a aimé l'histoire car elle est terrible !!! Une petite fille de 6 ans disparaît, il a suffi d'une seconde d'inattention pour que Jessica se volatilise. Et c'est alors l'attente, les espoirs, les désillusions, les suspicions et la colère qui s'installent dans le coeur de cette famille qui avait tout pour être heureuse.
C'est le coeur serré qu'on voit grandir Coline, cette jumelle inconsolable, qui voudrait être à la place de sa soeur, qui voudrait disparaître et ne plus regarder le regard vide de sa mère, ne plus avoir à quémander son amour et à ne plus avoir à se demander pourquoi elle est celle qui reste...

Un grand merci à NetGalley et à Amélie Antoine pour le partage de ce roman poignant.
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Après la lecture d'Avec elle précédemment, j'ai retrouvé la famille Simoëns mais dans ce récit la tout va basculer le soir du 14 Juillet lorsque Jessica et sa mère se rendent au feu d'artifice de la ville du Quesnoy. Patricia va lâcher durant quelques secondes la main de Jessica 6 ans et celle-ci va disparaitre.

On va suivre la Patricia durant les premières minutes de la disparition de sa fille, son angoisse montant crescendo plus les minutes passent. Et puis les jours s'enchainent sans nouvelle, la police en charge de cette enquête n'apportera pas de nouvelles pistes sérieuses concernant la disparition de la jeune fille malgré les nombreuses auditions des personnes de la ville du Quesnoy.

On suit également le papa de Jessica et Coline sa soeur jumelle dont on s'occupe assez peu durant ce récit. La famille proche apporte également sa pierre à l'édifice avec les grand-parents, la tante et l'oncle des jumelles.

J'ai aimé l'écriture d'Amélie Antoine et cette idée vraiment originale de suivre la famille suivant deux points de vue différents et si Jessica n'avait pas disparu avec Avec Elle et si celle-ci avait disparu avec Sans Elle.

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Il me semble que c'est la chronique de MaggyM qui m'a donné envie d'entamer ce livre, ou plutôt ces romans. En effet, même si l'un peut se lire indépendamment de l'autre, il me semble dommage de ne pas découvrir Sans elle si on a lu Avec elle, ou l'inverse.
Il s'agit ici d'un procédé d'écriture très intéressant, à savoir écrire d'après le même point de départ et sortir deux histoires en parallèle d'après un événement qui va faire basculer le récit d'un côté ou d'un autre. D'autres auteurs s'y sont déjà collés, je pense par exemple à La part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmitt qui donne une trajectoire différente à la vie d'Adolf Hitler, et donc de l'Histoire, selon qu'il est accepté, ou non, aux Beaux-arts de Vienne. Mais ici, cette idée donne lieu à deux romans, écrit en prime par deux auteures différentes, Amélie Antoine pour celui-ci, Solène Bakowski pour l'autre côté de la médaille. Et je salue déjà leur talent, car il en fallait pour écrire deux histoires en parallèle, qui se répondent à certains endroits, et aussi pour que le lecteur n'ait pas l'impression de lire deux histoires complètement différentes, écrites par deux auteures qui n'auraient rien en commun au niveau de l'écriture, ou, à l'inverse, l'impression de lire le même livre deux fois.
Au final, je ne peux pas dire que j'en ai aimé un plus que l'autre, je trouve vraiment qu'ils se valent.

Dans la partie écrite par Amélie Antoine, Jessica a disparu subitement un soir de feu d'artifice du 14 juillet, laissant, on s'en doute une faille immense dans sa famille, et plus particulièrement un vide inimaginable dans la vie de sa jumelle, Coline. Les deux soeurs étaient inséparables, comment poursuivre sa vie, particulièrement quand on est celle qui reste et qu'on est persuadée que ses parents, et plus particulièrement sa mère, auraient préféré l'inverse si ils avaient eu à choisir. L'autre, même si son sort ne peut pas être envié, restera à tout jamais la fille parfaite...

Comme je l'écrivais un peu plus haut, les deux livres peuvent se lire séparément, ou on peut ne lire qu'un seul des deux opus. Pour ma part, j'ai eu la chance de pouvoir emprunter à la médiathèque un ouvrage ou les deux romans se trouvaient tête-bêche, et j'ai fait le choix de lire les deux histoires en parallèle, quelques chapitres de l'un, puis quelques chapitres de l'autre, pour les finir quasiment en même temps. C'est ce qui m'a permis non seulement de bien m'immerger dans le récit de cette famille mais aussi certainement de bien apprécier les deux pendants de l'histoire proposées parc ces deux auteures.

Il s'agissait du deuxième roman que je lisais d'Amélie Antoine, je n'ai pas été déçue. J'ai trouvé sa plume fine, précise, percutante, se prêtant totalement à ce genre de récit, servant incroyablement bien l'histoire. J'aurais peut-être juste préféré une fin différente même si je comprends totalement le choix de l'auteure.

En bref, un diptyque que je conseille, surtout si vous aimez vous plonger dans les méandres de la psyché humaine.
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Une initiative originale et intéressante que ces deux romans, Avec elle et Sans elle, respectivement de Solène Bakowski et d'Amélie Antoine.

En effet, les personnages, les lieux et la structure familiale de départ sont identiques mais un événement ou un non événement lors d'un feu d'artifice du 14 Juillet tracera des destins bien différents pour la famille de Coline et Jessica.

Thierry et Patricia sont les heureux parents de Jessica et de Coline, jumelles de 6 ans.

Ces romans ont pour thème la gémellité et la difficulté de se construire en tant qu'individu face à sa jumelle. Ils abordent également le regard que nous portons sur ces duos atypiques et le rôle des parents dans leur éducation.
Les deux auteurs ont également choisi de traiter de l'usure du couple, indépendamment du fait qu'ils sont parents de ces belles jumelles.

Les deux romans sont d'une qualité égale. Je me suis autant régalée avec l'un qu'avec l'autre. On peut penser que Sans elle, avec la disparition d'une des deux petites filles, porte une charge émotionnelle plus puissante mais il n'en est rien car le drame est autre mais tout aussi tragique dans la situation des deux petites filles qui grandissent ensemble.

Coline est un personnage fascinant. Elle coalise tous les doutes, les tourments et les hésitations de la petite fille qui ne donne pas la préférence à sa propre personnalité. J'ai eu envie de la secouer par moment et de lui dire « fais ta vie, ne laisse personne t'empêcher de tracer ta destinée ». Mais si l'enfer, c'est les autres, c'est avant tout soi-même. Elle est le parfait exemple du jeune arbre soumis à la violence des éléments et qui ne peut pousser droit. Elle se préoccupe de sa jumelle, de sa mère, et un peu moins de son père mais elle s'oublie… et se perd…
Cette petite fille m'a beaucoup émue par la maturité qu'elle est obligée de maîtriser, par le poids de la responsabilité des fautes des autres, par cet amour-haine qui la submerge et qui ne prend que tardivement conscience des dangers sur sa route.

Autant j'ai aimé Coline et ressenti sa souffrance, autant j'ai détesté sa mère, Patricia. Dans les deux cas de figure, l'une ne rattrape pas l'autre. Je suis femme et maman… et lire l'histoire de Patricia m'a juste donné des bouffées de colère et des envies de meurtre. Parce qu'elle marque sa préférence entre ses deux filles, parce qu'elle en oublie l'une ou la méprise. Parce qu'elle n'a aucune capacité d'écoute, aucune attention réelle pour ces jeunes enfants qui ont besoin de se construire sereinement. C'est une femme dépassée par son rôle maternel et commet erreur sur erreur. Et, à aucun moment, elle ne fait son mea culpa, elle s'enfonce dans petit prisme égotique.

Le seul petit bémol de cette expérience livresque est peut-être le rôle paternel un peu effacé dans les deux romans. Dans les deux cas, Thierry donne l'impression de prendre la tangente, d'une manière différente dans l'un comme dans l'autre roman, et d'avoir cette capacité toute masculine à se reconstruire loin de son foyer originel. Mais comme cela rejoint ce que j'ai pu observer autour de moi, je ne peux guère en vouloir à Amélie Antoine et Solène Bakowki d'avoir versé en ce sens!

Par contre, une question restera sûrement sans réponse, Solène Bakowski et Amélie Antoine se sont-elles concertées au cours de l'écriture de leur roman ou ont-elles confronté leur choix in fine?
De toute manière, le résultat est génial et aucune excuse: les deux romans sont totalement différents et peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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L'autrice s'est prêtée au jeu du roman jumeau avec Solène Bakowski.
Pour apprécier le travail sur la psychologie des personnages et la cohérence des deux récits qui s'interpellent par delà un monde parallèle, je pense qu'il faut lire les deux romans à la suite l'un de l'autre; ou au moins lire le second quand le premier est encore frais dans la mémoire.

J'ai trouvé que l'exercice était parfaitement rempli.

Le début de chaque roman est identique. Nous sommes le 14 juillet 2004, ce soir c'est feu d'artifices au bord du lac. Coline, 6 ans, est restée à la maison avec son père après avoir été punie dans l'après-midi. Jessica, sa jumelle, se rend gaiement avec sa mère pour clore la fête nationale sous les lumières. le lacet d'une de ses chaussures est défait. Patricia, la maman insiste pour le lacer... ou pas.

Dans Sans elle, Patricia insiste pour prendre le temps de refaire le lacet avant de laisser Jessica aller chercher un collier fluorescent quelques mètres plus loin. Elle échappe au regard de sa mère quelques secondes, et personne ne la reverra jamais.
Le roman suivra la famille jusqu'aux 19 ans de Coline, celle qui reste.

Les thèmes abordés entrent en résonance d'un roman à l'autre.
Nous avons bien entendu la quête d'identité, surtout quand on perd son double, sa moitié; celle avec laquelle on vit H24 depuis bien avant la vie. Et cette question, toujours, "pourquoi elle et pas moi?"
Immanquablement, on ne peut pas éluder la question du couple qui doit résister à la perte d'un enfant, et surtout, aux reproches et à la rancoeur que peuvent entraîner une situation où c'est l'un des deux parents qui "perdu" l'enfant.
Comme nous avons à faire à une famille, il y a de fait toute la thématique du rapport parents-enfants. Difficile de dire dans ces situations jusqu'à quel point on peut se permettre d'encenser la disparue sans nuire à la confiance en soi de celle qui reste. Et comme personne ne parvient à continuer à vivre "comme si de rien n'était", la relation entre les parents et la petite Coline vont prendre un sacré coup. le personnage de la mère était finement construit, au point qu'elle m'a insupporté à force égale dans les deux romans. le personnage du père était plus effacé, dans les deux romans mais a suscité plus d'empathie chez moi que son épouse.
Et enfin, le grand thème qui relie les deux ouvrages est celui de la culpabilité. La culpabilité de la mère qui a perdu sa fille du regard quelques malheureuses secondes, la culpabilité de Coline qui elle, est toujours là et la culpabilité du père, qui était resté à la maison ce soir-là et qui en veut terriblement à sa femme, même s'il tente de le cacher.

C'est cette perte immense, le chagrin d'une mère et d'un père et cette fichue culpabilité du survivant qui forgera Coline et son rapport au monde, la menant au bord d'un précipice.

J'ai trouvé que l'ensemble était très cohérent, on n'est pas dans un feel-good, loin de là. Toutes les dimensions ont été exploitées par l'autrice. Et si le roman, lu seul, est déjà une lecture bien agréable en soi, il gagne de l'ampleur à la lecture de son jumeau.

Franchement, respect à ces deux autrices pour ce travail remarquable de finesse.
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Peut-être c est mon état d 'esprit du jour mais j'ai beaucoup aimé ce roman.
Cette histoire de famille peut arriver à tout le monde (fait divers qui font la une de l'actualité)
Je ressors un peu voir beaucoup chamboulée de cette lecture.
Quelque soit leur attitude leur réaction tous les personnages de ce roman sont attachants
Et vous savez vous comment voous réagierez dans cette situation.
Je vais changer de sujet de lecture prendre un peu de recul et me plonger bien vite dans Avec Elle
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« Sans Elle », c'est une tragédie qui commence de la manière la plus banale possible : Il y a papa et maman, et les jumelles Jessica et Coline. Quand Coline fait une bêtise l'après-midi du 14 juillet, c'est avec une sévérité relativement exagérée que sa mère, excédée, décide de priver sa fille du feu d'artifice annuel. Elle partira seule avec Jessica, Coline restera avec son père. Sauf qu'à son retour, Patricia a perdu Jessica… En un quart de seconde, alors qu'elle l'a autorisée à aller quelques mètres plus loin seulement prendre un collier lumineux, elle la perd de vue.

C'est l'angoisse qui monte… les secondes, les heures, les jours passent. Les parents anéantis ne partagent pas leur angoisse avec la jumelle restante qui s'est réveillée le lendemain pour la première fois en 6 ans sans sa jumelle.

Sur cette base, Amélie Antoine va nous placer en spectateurs du quotidien de cette famille anéantie, partagée entre la renonciation de l'un et l'acharnement de l'autre avec en point central cette petite fille qui grandit sans sa moitié et qui s'efforce de rester transparente pour ne pas gêner ses parents dans leur quête désespérée de réponses.

Et là où tous les avis convergent pour condamner les réactions disproportionnées de la mère, moi j'ai souffert avec elle… Comment se pardonner à elle-même d'avoir égaré son enfant ? Comment survivre à la culpabilité que lui renvoie le regard des autres ? J'ai pesté contre son mari qui, s'il est normal qu'il finisse par céder au barrage de ses émotions qui désigne pour fautive celle qui a lâché la main de leur fille, m'a semblé abandonner trop facilement.

La fin… cette fin… bien sûr, c'est là le talent d'Amélie ! Mais il me reste tant de questions !

J'ai été engloutie par la terreur et le chagrin de cette famille qu'un instant de distraction a plongée dans l'horreur.

Un roman arc-en-ciel d'émotions. Dommage que les couleurs de cet arc-en-ciel pleurent et se confondent pour nous livrer une histoire des plus sombres… mais tellement bien écrite !
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C'est un pari fou que Solène Bakowski et Amélie Antoine ont tenté. Un Pari qui aurait pu ne pas voir le jour si ces deux là n'était pas complices et amies dans la vie.
Ecrire deux romans distincts à partir d'une histoire commune. Une histoire quasi similaire juste un petit détail fait que ce point de départ diffère un peu.
Avec elle, de Solène BAKOWSKI et Sans elle, d'Amélie ANTOINE, deux romans pour un projet commun.
Un point de départ identique pour deux histoires distinctes qui peuvent se lire indépendamment l'une de l'autre.
Une même famille, une même situation initiale, mais un événement qui vient tout bouleverser.
Pour tous ceux qui se sont un jour demandé : Et si un seul détail de ma vie avait changé, est-ce que tout aurait été radicalement différent ?
Pour tous ceux qui aiment voir les deux faces d'une même pièce.
Coline et Jessica, soeurs jumelles âgées de 6 ans, grandissent dans une famille heureuse et unie installée au Quesnoy. Avec elle raconte comment elles finissent par se jalouser et se détester tandis que Sans elle relate combien la disparition mystérieuse de l'une des deux joue sur le destin de sa soeur.
J'avais dans un premier temps décidé de faire deux chroniques de ce bouquin. Je dis bien ce bouquin car l'autre pari totalement fou que nos deux auteures ont pris, c'est aussi de faire éditer ces deux romans dans un seul livre. Et oui vous achetez un livre et vous avez 2 couv., deux romans. Un de chaque coté du livre. Non ce n'est pas une erreur de l'imprimeur. Les deux histoire sont montées tête bêche. Oui, oui une présentation tête-bêche, il fallait oser !
J'ai lu ces deux romans pour un double tête à tête que je devais mener avec Jean Paul et Solène et Amélie lors du salon Rosny soit qui mal y pense. Je n'avais jamais lu Amélie. C'est donc par son Sans elle que j'ai commencé.
J'ai débuté l'histoire, tranquillement puis petit à petit les mots d'Amélie m'ont happée. Je me suis retrouvée en apnée au milieu du livre. L'écriture linéaire d'Amélie m'a plongé dans le noir total ! Elle écrit son roman de façon chronologique, cette famille parfaite qui se disloque après la disparition d'une des jumelles. Et l'autre jumelles qui se sent de trop. La culpabilité des membres de la famille. le deuil, impossible à faire pour certain. Comment vous dire, c'est tellement bien décrit que j'en étouffais moi même.
Le roman d'Amélie est sans concession, c'est d'un sombre plombant ! Noir c'est noir, pas un brin de lumière dans cette histoire. Vous est vous aussi pris dans la nasse, et vous vous laissez couler. C'est vraiment réussi. J'en suis sortie lessivée.
Puis j'ai laissé passer une journée, et je me suis lancée dans la lecture d'Avec Elle de Solène Bakowski. J'avoue que j'étais un peu frileuse avec l'expérience que je venais de faire avec son opposé.
Mais non, j'ai retrouvé l'écriture solaire de Solène. Sa façon d'amené tranquillement les chose. Deux soeurs totalement dépendantes l'une de l'autre. Deux jumelles en miroir. Un lien invisible reliant celle-ci.
Si dans le roman d'Amélie c'est la disparition le sujet centrale, chez Solème c'est la gémellité qui en occupe l'espace. Cette gémellité complice mais parfois toxique quand l'une des soeurs prend la pas sur l'autre. Quand l'une attire plus l'attention que l'autre.
Car forcément, et Solène nous le démontre avec brio, chez les jumeaux aussi il existe une relation dominant, dominé. Aussi par petite touche, dans ce qui semble être une fratrie parfaite, Solène peint ça et là des tâches d'ombre. Des distensions, des jalousie, les petites contrariés quand l'une réussie et pas l'autre. La convoitise, la rancoeur, les rivalité.
Tout ici va crescendo, tout est amené à point nommé. de plus l'écriture est vive, le rythme est soutenu. Tout cela participe à l'envie qui nous pousse à dévoré ce livre, à vouloir comprendre quelle sont les tenant et les aboutissants de cette histoire. Solène dresse un portrait psychologique parfait de chacune de ses personnages. Elle nous offre là un pur et absolu roman psychologique.
Alors merci mesdames pour cette expérience de lecture unique.
Merci car chacune dans votre style vous m'avez offert deux moments de lecture inoubliables.
Chacune m'ayant apporté son lot d'émotions. Me faisant passer d'un extrême à un autre. Deux lecture incomparable et pourtant indissociable.
Bravo Mesdames, bravo pour ce culot, pour ce défi et ce pari fou.
Et comme pour moi votre pari est réussi et ma lecture accomplie, je ne vous dévoilerai pas lequel j'ai préféré. Je vous laisse vous débrouiller entre vous !
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