Un enfant sans histoire

Je n'en n'attendais pas moins du petit dernier d'Amelie Antoine ! Comme à son habitude Amélie joue avec nos nerfs de façon habile et poétique . On se prend vite d'amour pour cette famille ordinaire . L'histoire commence par le dernier chapitre et nous met tout de suite dans l'ambiance : il s'est produit un drame ! Ce sont les témoignages des différentes personnes qui gravitent autour de cette famille qui nous mènent de fausses pistes en faux semblants. Nous remontons alors le temps jusqu'au jour où….
Amélie sait nous manipuler et nous le démontre encore une fois avec cette fin …. Que je n'attendais pas et qui je dois le dire m'a bouleversée !

Dans un récit qui n'est pas sans rappeler les films paranormaux, Amélie Antoine illustre tout ce que l'enfance peut avoir d'effrayant, dans sa spontanéité, son innocence et son ardeur. D'une écriture fluide, on suit l'évolution de la situation familiale des Plissonnier, dans la tête de plusieurs personnages, et avec une tension graduelle qui n'est pas sans provoquer un malaise chez le lecteur. On a tout de même envie de continuer à tourner les pages.

Les romans d'Amélie Antoine mettent toujours en scène la psyché humaine, sous le prisme d'un contexte bien particulier. Ce sont souvent des personnages féminins brisés : une femme violentée et peu sûre d'elle dans Pourquoi tu pleures ?, une mère angoissée et pleine de doutes dans Un enfant sans histoire(s)…

Et la fin de ses livres ne nous satisfait jamais, dans le sens qu'il peut y avoir plusieurs explications, qu'il n'y en a pas une seule, dégoûtante et cruelle, et qui servirait à expliquer toutes les excentricités de l'esprit humain. Les dénouements qu'elle invente ne sont jamais trop sales pour tout résoudre, pour refermer le livre en étant certains que ce n'est QUE de la fiction ; ils laissent un goût amer. Comme elle le dit elle-même dans le roman, ce qui touche à l'humain ne peut pas toujours être expliqué. C'est sûrement cette dimension qui fait son succès.

Un roman inquiétant, sinistre et sournois, une fin glaçante et des personnages ambivalents : on retrouve tout ce qui constitue un bon thriller signé Amélie Antoine.

Incroyable ! Encore plus fort que ceux lus auparavant. Et cette fin est à la fois étouffante et parfaite. Elle est en partie ouverte, forcément, car toute tentative pour donner des explications rationnelles aurait été artificielle. Bravo, tellement bravo !

Ce roman d'Amélie Antoine est noir et efficace. J'ai eu du mal à lâcher cette lecture addictive qui fait parfois froid dans le dos. L'autrice explore ici un univers à la limite du fantastique.
Au fil des pages, on sent grandir l'impuissance des parents face à ce qu'ils ne peuvent concevoir. Sylvain, le papa, est aussi pragmatique que Marianne est sensible et instinctive. Elle aimerait se dire qu'elle exagère car un enfant qui aurait un ami imaginaire c'est plutôt commun finalement. Mais cet ami, lui fait peur, une peur irrationnelle qu'elle ne peut se résoudre à évincer de son esprit.
Chaque chapitre est l'occasion pour les personnages de donner leur point de vue sur les événements. À ce titre, Amélie a eu l'excellente idée d'entrecouper le récit de témoignages qui apportent un éclairage nouveau, comme autant d'interviews où on sait bien que tout le monde a son mot à dire, sa petite anecdote qui fait mouche.
Je dois dire que cette histoire a laissé planner une ombre, une sensation étrange dans mon esprit...comme si Vadim était là, qu'il m'observait, imperturbable du haut de ses cinq ans en me disant:
« Volodya, lui, me répète que ce n'est pas grave si les autres ne le voient pas. Et même, que c'est mieux comme ça ».
Et si votre plus grande peur était l'ami imaginaire de votre enfant?
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