Aeternae

Le roman, présenté dans un format A4 assez particulier, nous balade dans une galerie de portraits au sein d'une Londres revisitée. La capitale anglaise est revisitée par l'ajout d'êtres fantastiques et de machines-vapeur. L'aspect fantasy est plus travaillé que l'aspect steampunk, mais les deux cohabitent.

Chaque chapitre va mettre le focus sur un protagoniste, en même temps que l'on progresse dans le récit. Quel récit? Là, c'est un peu complexe, car il faut atteindre la moitié du livre, au moins, pour entrevoir le fil rouge... La fine équipe de sorciers, de chat-garou, de faune... cherche un jeune homme particulier, une âme pure, un orophim, afin de l'accueillir en leur sein (je fais court).

Chemin faisant, tout ce beau monde se frotte à du spiritisme, aux meurtres attribués à Jack l'Eventreur et à une bonne dose d'ambiguïté sexuelle, entre jeunes hommes épurés, diaphanes et ouverts à tout ce qui passe.

Cette ambiguïté sexuelle est renforcée par des aquarelles jouant clairement sur ces penchants alternatifs. D'où le fomrat A4 qui permet de bien rendre les dessins.

Le récit reste fort superficiel. Cela est possible parce qu'on invoque des bases et des références connues dans ce genre de littérature. On élabore les interactions sur des univers connus et maîtrisés par les lecteurs. Cela permet de faire l'impasse sur des descriptions du monde, qui pourraient lasser. Par exemple, si je dis "steampunk" et "barque volante", je peux avoir l'impression que je peux me passer de développer et que le lecteur va faire le reste tout seul, en récupérant ses souvenirs de ses lectures antérieures... C'est très courant. Je pense hélas que c'est un travers qu'il faut éviter. Deux univers steampunk ne se ressemblent pas. En l'occurrence, on a un ouvrage assez vide, avec peu de contenu, fait de multiples répétitions, et d'interactions sentimentales entre des êtres brossés rapidement, sans que l'on comprenne réellement les enjeux de tout cela. Il m'a manqué davantage d'univers et de matière, de contenu.

Je mentionnerai enfin des fautes d'orthographe, ce qui est toujours malheureux, et des erreurs dans les noms de certains protagonistes dans certianes scènes, ce qui ne favorise pas la bonne compréhension.