Livre en deux parties : la première explique ce qu'est une micro agression et la seconde les énumère, en fait une petite anthologie par type : racisme ordinaire, sexisme, et autres catégories très à la mode.
En la lisant, je me suis demandé quelle était la part d'humour et de dénonciation. Il me semble qu'il y a un peu des deux ou alors les fréquentations de Mme Aram ne rentrent pas dans des catégories que je connais dans la vraie vie (autre que les émissions de téléréalité : «Les Asiatiques à gros seins, ça le fait grave»!).
Il reste que je ne me suis pas senti très à l'aise avec ce concept, car la «blagounette» que l'on fait (ou pas) dépend fortement du contexte. Mais pas besoin d'en faire un livre, cela s'appelle du savoir-vivre.
J'ai (hélas ?) proférées certaines d'entre elles grosso modo, par exemple : «Ton prénom, ça veut dire quoi dans ta langue ?». J'éviterai certes le « dans ta langue » mais sinon, je ne vois pas en quoi demander la signification d'un prénom est un problème... Or comme ce n'est pas contextualisé, ou très partiellement (celle citée par exemple, non), on hésite, on tergiverse.
Je me suis donc demandé en parcourant ces pages selon les cas : « es-tu le gros beauf qu'elle semble suggérer que tu es ? » ou « sérieusement, qui peut proférer de telles insanités ? ».
Sûr qu'elle en invente, comme « Tu as développé quel sens pour compenser ta cécité ? » alors que l'on observe tous, ce qui est un fait largement utilisé en littérature, au cinéma, la sur-efficacité des autres sens mis à contribution par un aveugle (désolé, pour les fans du non(mal)-voyant). Et pour poser une telle question, la condition est d'être très proche auquel cas elle n'a plus lieu d'être.
Finalement, je l'ai regardée en podcast (je ne connaissais que son nom) et ai compris qu'elle oeuvrait chaque jour dans le politiquement correct, les indignations autorisées pour rester "bankable" et ai mieux compris le pourquoi de ce petit opus sans prétentions.
C'est simplement le bon sens seul qui, au-delà d'un petit livre jaune, dicte ce qui peut être dit, ce qui peut être fait. Et même si parfois des paroles peuvent paraître bizarres sorties du cadre dans lequel elles ont été proférées, tout dépend justement toujours du contexte, de la personne à qui on s'adresse, de la complicité existant, des références culturelles suggérées ou communes, du passé de la relation etc...
Bref, ce petit bréviaire semble parler de vie de tous les jours et de questions qu'on ne devrait pas (se) poser mais sans analyser, juste en essayant de faire sourire. Et c'est parfois réussi comme avec «Tu as dû en briser, des coeurs, quand tu étais jeune» que j'adore qu'on me pose !
Commenter  J’apprécie         505
Livre en deux parties : la première explique ce qu'est une micro agression et la seconde les énumères, en fait une petite anthologie par type : racisme ordinaire, sexisme, et autres catégories très à la mode.
En la lisant, je me suis demandé quelle était la part d'humour et de dénonciation. Il me semble qu'il y a un peu des deux ou alors les fréquentations de Mme Aram ne rentrent pas dans des catégories que je connais dans la vraie vie (autre que les émissions de téléréalité à deux balles : « Les Asiatiques à gros seins, ça le fait grave »).
Il reste que je ne me suis pas senti très à l'aise avec ce concept, car la «blagounette» que l'on fait (ou pas) dépend fortement du contexte. Mais pas besoin d'en faire un livre, cela s'appelle du savoir-vivre.
J'ai (hélas ?) proférées certaines d'entre elles grosso modo, par exemple : «Ton prénom, ça veut dire quoi dans ta langue ?». J'éviterai certes le «dans ta langue» mais sinon, je ne vois pas en quoi demander la signification d'un prénom est un problème... Or comme ce n'est pas contextualisé, ou très partiellement (celle citée par exemple, non), on hésite, on tergiverse.
Je me suis donc demandé en parcourant ces pages selon les cas : « es-tu le gros beauf qu'elle semble suggérer que tu es ? » ou « sérieusement, qui peut proférer de telles insanités ? ».
Sûr qu'elle en invente, comme « Tu as développé quel sens pour compenser ta cécité ? » alors que l'on observe tous, ce qui est un fait largement utilisé en littérature, au cinéma, la sur-efficacité des autres sens mis à contribution par un aveugle (désolé, pour les fans du non(mal)-voyant). Et pour poser une telle question, la condition est d'être très proche auquel cas elle n'a plus lieu d'être.
Finalement, je l'ai regardée en podcast (je ne connaissais que son nom) et ai compris qu'elle oeuvrait chaque jour dans le politiquement correct, les indignations autorisées pour rester «bankable» et ai mieux compris le pourquoi de ce petit opus.
C'est simplement le bon sens seul qui, au-delà d'un petit livre jaune, dicte ce qui peut être dit, ce qui peut être fait. Et même si parfois des paroles peuvent paraître bizarres sorties du cadre dans lequel elles ont été proférées, tout dépend justement toujours du contexte, de la personne à qui on s'adresse, de la complicité existant, des références culturelles suggérées et même communes, du passé de la relation etc...
Bref, ce petit bréviaire semble parler de vie de tous les jours et de questions qu'on ne devrait pas (se) poser mais sans analyser, juste en essayant de faire sourire. Et c'est parfois réussi comme avec « Tu as dû en briser, des coeurs, quand tu étais jeune » que j'adore qu'on me pose !
Commenter  J’apprécie         283
Le sujet promettait d'être passionnant...mais il est juste ébauché ! Quelques expériences personnelles, des analyses superficielles, un petit florilège de "questions qui tu[ent]" ..c'est bien court, mais pas inintéressant..on reste sur sa faim. J'en attendais sans doute trop : une véritable analyse linguistique, et plus d'exemples encore.
Commenter  J’apprécie         20
Moi, c'est en travaillant au rayon canapés chez Ikea que j'ai pu observer le sexisme à l'œuvre selon la position sociale. Parce que, si aucune femme n'y échappe, je vous assure que celles qui sont au bas de l'échelle sont particulièrement bien servies.
Cela peut surprendre, mais vous n'imaginez pas le nombre d'hommes qui concluent l'achat d'un divan par cette blagounette : « Et si on l'essayait ensemble ? »
Nous devons promouvoir une forme d’élégance dans les rapports humains, et préférer découvrir notre prochain plutôt que lui vomir nos préjugés dans la tronche et lui assigner toutes les idées préconçues qui soient au sujet de ses « particularismes ».
Ces micro-agressions sont d'autant plus difficiles à saisir qu'elles n'obéissent à aucune qualification juridique comme le sont en France les déclarations racistes, homophobes, sexistes, antisémites et j'en passe. Elles n'existent finalement que dans le contexte d'une relation entre un individu mobilisant plus ou moins consciemment un volume de préjugés, de stigmates, de clichés envers un autre individu qui n'en est malheureusement pas à sa première confrontation sur le sujet. C'est la somme de ces expériences et la nature du préjugé mobilisé qui détermineront la violence de l'impact sur un individu. Ce qu'il y a de particulier dans l'ordinaire - qu'il s'agisse de racisme, de sexisme, d'homophobie, de grossophobie ordinaires - c'est la fréquence.
p.33
C à vous https://bit.ly/CaVousReplay
C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite
— Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa —
Et retrouvez-nous sur :
| Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/
| Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/
| Twitter : https://twitter.com/CavousF5
| Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/ “
Invitée : Sophia Aram - Molière de l'humour 2024
• Sophia Aram : un discours politique aux Molières
• Sophia Aram : un discours remarqué hier aux Molières
• 7 octobre : Sophia Aram dénonce « le silence assourdissant »
• Sophia Aram : des mots puissants pour dénoncer un « silence assourdissant »
• Sophia Aram cible de la France insoumise
• Molières : le discours de Sophia Aram critiqué par LFI
• 366 faits antisémites au premier trimestre 2024
• Hamas/Israël : la guerre instrumentalisée par les extrêmes ?
• Gaza : la mobilisation se poursuit à Sciences Po
• Sophia Aram, Molière de l'humour pour « le Monde d'après »
• Suspension de Guillaume Meurice : appel à la grève à Radio France
+ Lire la suite