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Sicile, années 60. Il n'est pas facile d'être une femme, dès que "le cardinal" arrive, la fille devient femme, et il en est fini de jouer ,d'être habillée trop court. "Une fille, c'est comme une carafe: qui la casse la ramasse". Soit le mariage est arrangé et si la jeune fille est violée , elle doit se marier avec son violeur. Il n'y a pas de procès contre le viol. L'homme a tous les droits. Une fois marier, la femme ne doit pas sortir, ne doit pas travailler. Elle reste s'occuper de la maison, des enfants.
La loi a seulement changé en 1981 car certaines femmes et hommes se sont battus.
Un roman très intéressant qui nous montre la violence et l'absurdité d'une époque qui n'est pas si lointaine: 42 ans, comme les traditions sont difficiles à disparaitre et à faire évoluer.
Un roman fort, très bien écrit, une héroïne incroyable, qui ne lâchera rien.
Il était plus simple de naitre garçon.
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Un roman féministe réussi, se déroulant en Sicile entre 1960 et 1981 et s'attaquant aux articles de loi concernant le crime d'honneur et le mariage réparateur à travers l'histoire d'une jeune fille de cette époque. le mariage réparateur, c'est ce qui permet à la famille d'une jeune fille abusée d'exiger le mariage pour sauver l'honneur de tous. Mais la jeune fille du roman va faire un autre choix.

J'ai beaucoup aimé ce roman engagé. Un petit bémol pour le début du livre qui est raconté à travers une enfant, d'où une écriture simpliste dont je me suis vite lassée mais qui heureusement évolue avec l'âge de la jeune fille. J'ai aimé les personnages, l'histoire d'amour et le fait qu'il n'y ait aucune vulgarité ou scènes sexuelles "accrocheuses", ce qui est à souligner pour un roman contemporain.

Les personnages principaux, la famille de l'héroïne, en particulier les parents, sont très bien décrits. Ils sont attachants et évoluent au cours du roman. Nous les voyons passer de certitudes rétrogrades à plus d'ouverture, de courage et de bienveillance, suite à ce que leurs enfants vont vivre et affronter.

Le contexte historique, la vie dans ce petit village sicilien, les médisances, les premiers combats féministes "en ville" sont également bien rendus dans le récit.

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cinq étoiles pour moi c'est vraiment exceptionnel. un énorme coup de coeur tout est excellent, l'écriture, l'histoire, les personnages, les sentiments, la description de l'époque etc. une intrigue que va devenir l'héroïne ? très actuel sur le thème du consentement. .lisez ce livre sinon vous passerez à côté de quelquechose d'exceptionnel.
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« Une fille, c'est comme une carafe : qui la casse la ramasse, dit toujours ma mère. »


1960, Martorana, un petit village de la Sicile. Oliva a quinze ans et regrette de ne pas être un garçon. Elle aimerait avoir la même liberté que Cosiminio, son jumeau. Elle profite de l'autonomie dont elle dispose, tant qu'elle n'est pas réglée. le jour où le cardinal investira son corps, ses jupes se rallongeront et elle devra rester à la maison. Elle se cache des garçons, car elle ne veut pas du destin de sa soeur : Fortunata s'est mariée, parce qu'elle était une carafe cassée et vit enfermée. Oliva aime étudier et découvrir de nouveaux mots ; elle répète les déclinaisons latines pour conjurer le sort et elle s'étonne que le mot « femme » puisse être féminin – singulier. Elle n'a jamais vu de femme au singulier : elle ne peut être qu'accompagnée. « La femme au singulier n'existe pas. Si elle est à la maison, elle est avec ses enfants, si elle sort c'est pour aller à l'église, au marché, ou aux enterrements, où il y a toujours d'autres femmes. Et s'il n'y a pas d'autres femmes pour la tenir à l'oeil, il faut qu'elle soit accompagnée par un homme ». (p. 49)


La mère d'Oliva veille à sa réputation. Elle est stricte au sujet des convenances. L'adolescente est partagée entre la nécessité d'écouter les recommandations maternelles et les promesses d'émancipation de son amie Liliana. Fille d'un communiste, cette dernière reçoit une éducation libre. Sous le manteau, elle transmet des revues à Oliva, qui reproduit des portraits de stars. Partagée entre les injonctions de la bienséance et l'envie d'avoir les mêmes droits que les hommes, Oliva cherche des réponses auprès de son père. Elle ne sait pas comment interpréter les silences de ce dernier. Ce manque de mots est, pourtant, la plus belle des déclarations d'amour.


« Une fille, c'est comme une carafe : qui la casse la ramasse, dit toujours ma mère. » Oliva n'a pas choisi d'être cassée, mais sa volonté n'a pas été respectée. Elle ne veut pas être ramassée et elle refuse d'être réparée pour répondre à une loi ancestrale. Courageuse, elle défend son choix. Avec peur, elle affirme sa décision. Avec honneur, malgré l'humiliation de la justice, elle dit « non ». Elle n'est pas seule, même s'ils sont presque tous contre elle. Non, non et non. C'est son choix. Sans les mots touchants mais rares de son père, sans le choix de sa mère, sans l'appui de ses amis et de ceux qui ont voulu changer la société, peut-être n'aurait-elle pas eu la force.


L'Italie n'a abrogé l'article 544 du Code Pénal qu'en 1981. Il y a seulement quarante ans… Viola Ardone rend hommage à Franca Viola, la première Sicilienne à s'être opposée à ce texte révoltant, qui est, hélas, encore appliqué dans certains pays. Cet appel aux femmes à faire du bruit, à ne plus se taire, à s'unir pour que le féminin puisse être singulier et libre m'a énormément émue. J'ai aimé la fougue d'Oliva, ses rébellions secrètes, j'ai été bouleversée par son combat public et forcé, j'ai été admirative de son courage né de sa détresse. J'ai été touchée par les mots choisis de son père, par sa présence discrète et essentielle, par le renversement de sa mère et par l'amitié de ses soutiens. J'ai adoré le choix.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Titre italien : Oliva Denaro. (anagramme de Viola Ardone)

En Sicile, en 1960, Oliva, la narratrice a quinze ans. Maigre, brune de peau et de cheveux, elle se croit laide.
Elle découvrir des mots dans le dictionnaire et réussit très bien sa scolarité.
Elle dit de sa mère calabraise :" Elle parle et elle passe son temps à me lister les règles à suivre". Règles qui deviendront draconiennes à la puberté. Alors, bien sûr, "nous finissons par devenir telles que nos mères nous voient ".

Le roman se divise en quatre chapitres qui retracent les diverses périodes de la vie d'Oliva, cette fille qui représente la condition des filles et des femmes dans une Sicile arriérée qui perpétue la tradition.
Le manque d'éducation conduit les femmes à être dépendantes et à épouser l'homme choisi par leurs parents.
Leur destin est déjà tout écrit, immuable et inévitable parce que déterminé par leur genre : être femme.

C'est un beau roman au style fluide qui traite des sujets brûlants de l'époque : les inégalités hommes femmes, le rôle négatif des mères, le rôle négatif des mères, le crime d'honneur, le mariage réparateur.

La conclusion est proclamée par Liliana, l'amie du lycée, "Un non isolé peut changer une vie, un grand nombre de non rassemblés peut changer le monde".
Et je n'oublie pas d'ajouter que j'ai aimé le personnage du père. Un sage.
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Rien d'abstrait dans cette peinture où tout rêve ne peut se concrétiser. Les gestes quotidiens tissés dans la trame des événements et des pensées intimes immergent dans la vie du village sicilien sans impression de fiction. de suite on fait partie de ce village et avec la grâce de Viola Ardone on ressent ce que connaissent les différents personnages. La forme d'écriture évitant le pathos, il se fait que, même si on vibre au fur et à mesure de ce que produit la société de cette époque, on comprend et on espère, s'attachant à respecter le caractère réaliste de ces tableaux vivants.
Le chassé croisé entre les silences et la grande palette de flux verbaux donne une vivacité piquante pour les goûts et dégoûts. le père à l'attitude du Bartleby d'Herman Melville promet des surprises. le jeu des relations à tous les niveaux d'âges et de conditions sera aussi être bien décrit une fois les années passées, récompensant notre patience si jamais il en avait été besoin. Et sans être donneuse de leçon, si ce n'est peut-être de qualité d'écriture sensible et fluide,Viola Ardone sait rappeler que dans la vie on a toujours le choix, quelle que soir l'époque et quel que soit le lieu, sachant que les plus grandes décisions ne sont jamais totalement limpides, et ont des conséquences étrangères aux rêves mais pas toujours à certains progrès.
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« Moi, j'aurais été plus heureuse si j'étais née garçon, comme Cosimino, mais quand on m'a faite, personne ne m'a demandé mon avis. »

J'ai écouté ce roman dans sa version audio Audiolib et c'est un véritable coup de coeur ! J'ai tout aimé dans ce roman, les protagonistes, l'histoire, le décor, la narratrice Marie du Bled.

Le récit d'Oliva, c'est un peu celui d'une multitude d'autres femmes. Un récit qui nous emmène en Sicile, dans les années 60, à une époque où les femmes ont une place bien définie dans la société. Une vie faite de règles imposées par des hommes, qui nuisent à leur liberté, qui brisent leurs rêves, enchaînent leur destin. Des femmes qui élèvent leurs filles selon ces même diktats, génération après génération. Mais un jour, des voix s'élèvent, sortent de l'ombre pour changer les mentalités.

J'ai tellement aimé les protagonistes, Liliana, Calò, le père d'Oliva, « tout en silence », et le courage de cette dernière, elle qui pourtant, durant toute son enfance, a été marquée par les injonctions maternelles sur ce qui convient de faire ou non pour une femme.

J'ai ressenti une foule d'émotions lors de ma lecture, j'avais envie de marcher aux côtés des personnages, j'ai été emportée par leur ardeur autant que par leur peur. Un coup de coeur !
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« Une fille, c'est comme une carafe. Qui la casse, la ramasse » 

C'est avec avec cette phrase que Viola Ardone donne le ton de son dernier roman, « Le Choix ». Dans le petit village de Sicile où l'autrice a situé son histoire, la femme ne vaut en effet que par un honneur qu'il est bien difficile de maintenir intact. Regarder un homme, marcher trop droite, rentrer seule, accepter un cadeau, fuir les coups de son bourreau… Les occasions d'être mise au ban de la société ne manquent pas pour les femmes de Martorano. Oliva, qui fête ses 15 ans dans les années 60, l'apprendra très vite à ses dépens.

« Le Choix » est un récit puissant sur la condition des femmes italiennes au siècle passé. Il se lit la boule au ventre, avec un sentiment d'impuissance et de déjà-vu. Parce que ce n'est pas Kaboul ou Gilead… Non, ca se passe tout près de chez nous, dans un pays où la loi sur le mariage réparateur a seulement été aboli en 1981.
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UN ROMAN SI PUISSANT ! ❤️

1960, dans un petit village de Sicile.
Olivia, une petitoune rêve de liberté, aime courir à en perdre son souffle, ramasser des escargots, et utiliser des mots complexes pour agacer son entourage. Elle aurait préféré être un garçon, porter un pantalon et ne pas se soumettre à certaines moeurs. Mais les conventions vont l'obliger à se soumettre à une loi ancestrale. Elle va alors se rebeller et faire valoir son droit au choix...

Après mon gros coup de coeur pour le train des enfants, le premier roman de l'autrice, j'étais ravie de me plonger dans celui-ci et je n'ai vraiment pas été déçue ! Une fois de plus, Viola Ardone, nous raconte la petite histoire dans la grande, à travers le point de vue d'un enfant qui sort de l'innocence.

Olivia, une enfance dans les carcans d'une éducation rigide, où la femme ne peut pas être vraiment libre, ne peut se conjuguer au singulier.
Dès les premières pages, je me suis tout de suite attachée à cet enfant qui trouve que décidément, la vie est un vrai sac de noeud quand on est une fille.
Marre de raser les murs, de devoir rester entre les quatre murs du foyer. Envie de fuir, sa mère, son éducation à l'ancienne. Envie d'échapper à ce mariage forcé, à cet amour non choisi. Elle va alors devoir assumer son choix et les conséquences qu'il aura sur sa vie et celle de sa famille...

Ce roman dénonce une loi effarante (abolie il n'y a pas si longtemps 🥺) qui dit qu'un homme qui prend une femme de force reste libre s'il lui offre le mariage en échange. Un roman sur les choix que l'on peut faire et ceux que l'on subit.

Le choix c'est une histoire de femmes, d'hommes, de loi ignobles. C'est des personnages inoubliables, une plume délicieuse et une héroïne vraiment charismatique. Un hommage vibrant et rempli d'espoir à celles qui n'ont pas pu choisir.

Décidément, cette autrice italienne conquis mon coeur. J'ai frôlé le coup de coeur, j'espère que ce roman fera du bruit en cette rentrée littéraire !
Je recommande chaudement ! ❤️

Alors... Ça vous dit? 😇

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Le choix dit la condition des jeunes filles dans un village de Sicile dans les années 1960 puis les évolutions qui se profilent une vingtaine d'années plus tard.Des principes archaïques, des lois qui le sont tout autant font que cette société patriarcale demande aux filles d'obéir, de se censurer, d'être invisibles.
Le lecteur peut regretter une fiction à visée démonstrative où les personnages manquent d'âme, l'auteure n'a pas la plume vibrante d'Elena Ferrante ,de mon point de vue ..,
L'héroïne et narratrice Oliva , soutenue par son père, ne cache pas son ambition: elle aime les études et elle veut devenir institutrice .Poussée par son amie Liliana , elle va en cachette à une réunion
de la cellule du Parti communiste où l'on débat de la condition féminine.
Sur le chemin du retour, elle fuit quand elle croise le jeune Paterno, le fils du pâtissier. Au bal, celui-ci force Oliva à danser avec lui.Il la veut , elle résiste.
La mère d'Oliva pour protéger sa fille arrange par l'intermédiaire de la bonne du curé un mariage avec Franco un jeune aveugle, noble mais sa famille s'y oppose. Paterno fait son retour , un retour d'un archaïsme et d'une violence incroyables. Soutenue par des militants, Oliva va jusqu'au procès…Vouloir faire son choix est une épreuve !
De quoi sa vie va-t-elle être faite après cet affront ??
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