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Depuis la sortie de le train des enfants, j'avais envie de lire Viola Ardone sans m'en donner le temps ! C'est le Challenge Féminin qui m'a donné l'occasion de lire celui-ci et je suis très contente de l'avoir fait même si le sujet est LE sujet qui me heurte et me révolte depuis que je suis en âge de comprendre la société !

Bienvenue dans un village sicilien en 1960 où la culture du Mâle est à son paroxysme, considérant les avancées sociétales acquises depuis quelques années dans le monde “civilisé”, dont fait partie l'Italie... sur le papier tout du moins !

Toute fillette sera un jour une femme et deviendra un objet, propriété des hommes qui, sous n'importe quel prétexte, peuvent la violer puisqu'ils la veulent, non par le faux prétexte de l'amour, mais pour le besoin de posséder ce qui leur fait envie !

Cette “culture” existe depuis la nuit des temps car ces mêmes hommes ont réussi à faire croire aux femmes que c'était dans l'ordre des choses, qu'elles devaient maintenir cette tradition sous peine de devenir des femmes perdues, des dévergondées, des cruches cassées... !

Dans le roman, qui n'est pas une fiction, si ce n'est par les personnages, Oliva, jeune fille sauvage et indépendante a la chance d'avoir un père intelligent qui écoute son coeur, moderne comme le reprocheront les autres hommes, et qui va forcer les villageoises à laisser Oliva choisir sa vie d'adulte ! Même si ce choix fait suite à une violence extrême !

Quels que soient l'époque et le lieu, le changement de mentalité passera avant tout par les femmes, lesquelles sont en charges de l'éducation des enfants. Tant que certaines refuseront d'entendre raison sur le fait que les femmes sont des Hommes comme les autres et ont donc le droit d'être libres et de choisir, les choses resteront en l'état !

Il n'est pas dit qu'en Sicile ou ailleurs, en pays dits civilisés, ça ne soit pas encore le cas et ce comportement dévastateur pour la société est en nette progression dans les pays soumis à la dictature d'une religion !

J'ai vraiment aimé la façon d'écrire de l'autrice, de donner vie à ses personnages, plus particulièrement à Oliva qui a une personnalité complexe, attachée par la tradition et libérée par l'amour de son père ! Un livre plein de délicatesse malgré les mots qui dénoncent les faits !

A lire absolument et je vais trouver le moyen de remonter son précédent livre dans ma liste, l'autrice le mentionne d'ailleurs dans celui-ci à travers une des femmes qui vont aider Oliva.

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Avec le choix, Viola Ardone ré-utilise avec succès la recette de le train des enfants qui a conquis un énorme lectorat.
J'ai lu l'un à la suite de l'autre.
Quatre parties. Les trois premières, à hauteur d'adolescente, dessine un drame en trois actes: Oliva a quinze ans et vit à Martorana, un village de Sicile dans les années soixante.
Comme dans le Train, on retrouve ce vocabulaire simple, populaire et parfaitement coloré qui porte haut la parole des personnages, une expression caractéristique (mythique) propre à l'héroïne : « Le…, moi je suis pour (ou contre) », des personnages typés, parfois picaresques, rarement caricaturaux, le quotidien misérable des pauvres etc.
Evidemment, même si c'est un peu moins magique, ça fonctionne parfaitement. On a le visage brulé par le soleil assassin, on tremble de froid dans la boue, on vit comme on peut, de pas grand chose, de l'amitié, de poésie aussi, un peu.
Mais surtout on est assigné à vie à sa condition. Ici la condition d'une adolescente pauvre qui devient une jolie jeune femme grâce à ( à cause de ) la malédiction du « cardinal », des menstrues donc.
« Moi, le cardinal, je suis contre …les règles du cardinal, c'est: marche en regardant tes pieds, file droit et reste à la maison »
Oliva, la narratrice, a un frère jumeau Cosimino, le préféré de sa mère. Il glandouille tranquillement pendant que les femmes s'activent. La mère est une mégère calabraise qui édicte des règles aussi strictes qu'immuables. La femme sicilienne des années 60 est la soeur de peine de la femme afghane d'aujourd'hui. D'ailleurs, Oliva a une soeur ainée, Nellina, qui vit en recluse chez son mari violent depuis la fausse-couche qui l'a littéralement brisée.
Le personnage du père est très intéressant. Il est dépeint comme une sorte de Bartleby rural, très très peu causeur (« Je préfère ne pas…. ») mais qui, comme le héros de Melville, aura son heure de gloire.
Cerise sur la Casatta, on retrouvera Maddalena, la vaillante communiste napolitaine du Train des enfants, qui sera, là aussi, au bon moment.
La dramaturgie est parfaitement réglée : on marie les filles à 15 ou 16 ans, si elles ne veulent pas on les viole et on transforme le crime en « mariage réparateur ».
Les trois premiers actes déroule avec maestria une narration épique où le lecteur (ou la lectrice, enfin là c'est moi) serre les dents, se révolte, rugit, bougonne, sourit et finit par pleurer.
Mais, mais ,mais il y a ce fameux quatrième chapitre qui rebat les cartes, ré-assigne les principaux rôles, permet une analyse plus fine et plus distanciée.
Il se déroule en 1981. Alors la narration se divise entre Oliva et son père, à tour de rôle jusqu'au dénouement où…on pleure à nouveau, bien sur.

Oui ,le crime d'honneur et le mariage réparateur n'ont été aboli, dans la loi italienne, qu'en 1981:  Abrogation des articles 544 et 587 du code pénal.
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Roman à la croisée de plusieurs genre : drame sur fond historique, féminisme militant, sociologique.
C'est avant tout un "roman pour se sentir bien", qui m'a un peu fait penser à celui de J.B Andrea, "Veiller sur elle", en moins grandiloquent.
Pas de figure mythique, de simples villageois de Sicile dans les années soixante, pris dans les filets de la pauvreté et de la tradition qui l'accompagne bien souvent.
Facile donc pour un simple lecteur d'éprouver de l'empathie pour cette héroïne féminine avant d'être féministe qu'est Oliva.
Les petits clins d'oeil ici et là à l'histoire contemporaine, comme le rôle décisif de sa maîtresse d'école, Madame Rosaria, dans son parcours d'émancipation participent au réalisme du roman.
Les caractères des personnages aussi, celui de la mère méditerranéenne, du père taiseux, du carabinier pragmatique, créent cette atmosphère propice à l'immersion.
Un bon roman moins manichéen que le titre ne le laissait supposer.
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Mon 2eme roman de Viola Ardone, 2eme excellent roman.

Un jeune homme séquestre et viole une adolescente. Cette affaire ferait la une des médias, choquerait l'opinion publique et le violeur écoperait d'une lourde peine.

Mais dans la Sicile des années 1960, ça ne se passait pas comme ça. La loi permettait au violeur de réparer, c'est-à-dire épouser la victime. Tout le monde trouvait son compte : le violeur échappait à la prison et au crime d'honneur ; la famille voyait sa carafe cassée ramassée.
Oliva âgée de 16 ans, qui a toujours obéi aux règles, qui a toujours dit OUI, a décidé de dire NON à cette loi. Une loi faite pour sauver les vauriens et condamner les victimes.
Elle refuse d'appartenir à son violeur ; elle est déterminée à se rebeller contre les vieilles règles d'une société archaïque.
L'histoire magnifiquement écrite, est basée sur une histoire vraie qui s'est passée il n'y a pas si longtemps que ça, qui reste très contemporaine dans beaucoup de pays où naître fille est souvent synonyme de malchance.
Même s'il reste encore du chemin à faire pour les droits des femmes, Viola Ardone retrace celui parcouru par nos grand'mères et mères pour l'éducation, l'emploi, le mariage, le divorce, l'avortement, pour avoir ‘le choix'.

Une histoire que je recommande de lire et faire lire. Impensable de ne pas la lire.
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Oliva, en grandissant, garde encore un pied dans l'enfance. Elle aime donner des formes aux nuages avec son ami Saro, courir à toute allure dans les rues de son petit village sicilien, manger des gâteaux plein de crème, réciter ses déclinaisons latines comme un mantra, aller à la chasse aux escargots avec son père ou rêver des stars qu'elle trouve dans les magazines que lui refile en cachette son amie Liliana. Nourrie aux préceptes de droiture et de bonne conduite inculqués par sa mère, la jeune fille rêve d'une vie sans histoires et se conforme autant que possible à ce que l'on attend d'elle, sans pour autant se départir d'une certaine indépendance et d'un goût prononcé pour la liberté.
Mais avec l'adolescence, celle que l'on jugeait laide avec sa peau mate, ses petits yeux noirs comme des olives et ses cheveux bruns hirsutes, embellie et devient désirable, notamment aux yeux de Paterno, le petit caïd du coin… Peu soucieux de respecter le protocole, ce dernier lui mène une cour farouche et effrontée mais, face aux refus répétés de la jeune fille, seule la violence parviendra à faire plier le roseau…

A travers le récit de cette innocence volée parmi tant d'autres, Viola Ardone nous livre un épisode mémorable de l'histoire italienne: celui où, pour la première fois, une femme a osé refuser un “mariage réparateur”, quitte à rester une “femme déshonorée” aux yeux de la société. Allant contre cet héritage ancestral, transmis de mère en fille, selon lequel une femme ne vaut rien sans un mari, elle a osé réclamer justice et réparation au risque de se heurter à l'injustice d'une loi encore trop ancrée dans le passé et les traditions…

Malgré peut-être quelques longueurs, j'ai trouvé cette histoire absolument passionnante! Elle nous rappelle à quel point les acquis sociaux d'aujourd'hui sont le résultat de combats longs et acharnés qui ont nécessité bien du courage. Si nous sommes à l'heure des #metoo et de la parole des femmes qui se libère, les années 60 étaient encore bien loin de ces considérations… En cela, Viola Ardone nous offre un portrait saisissant d'une époque et d'une culture très marquées par les traditions et les superstitions.

Le récit est construit sur quatre époques et l'auteur prend le temps de développer ses personnages ainsi que le contexte dans lequel ils évoluent, ce qui nous permet de grandir et de nous heurter au monde en même temps qu'Oliva. On s'attache très vite à cette famille qui tente de se fondre dans le paysage mais s'avère plutôt avant-gardiste, laissant à sa fille la possibilité de faire des études (même si ça ne sert à rien pour une fille, bien entendu) et la soutenant corps et âme dans ses choix. En cela, la relation au père est assez formidable.

La plume de l'auteure, quant à elle, est très fluide et immersive avec ses mots truffés de dialecte et ses sentences qui peuvent sembler bien désuètes aujourd'hui. En somme, voilà un très bon roman qui se dévore, offre de beaux portraits de femmes et devrait en toucher plus d'un(e)!

Merci à Sandranae d'avoir précisé dans sa chronique que le personnage d'Oliva était probablement inspiré de Franca Viola car je serais complètement passée à côté des accents véridiques de l'histoire sans cette information!
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En 1960, dans un petit village sicilien Olivia est une petite fille joyeuse. Elle passe son temps entre l'école qu'elle adore, son amie Liliana (la fille d'un communiste), Saro son copain handicapé et la chasse aux escargots avec son père. Ils sont pauvres mais elle est heureuse.
Elle sait que cette insouciance finira le jour où elle aura son "cardinal"(rouge cardinal...). Ce jour-là sa robe sera rallongée, elle marchera tête baissée, ne regardera plus les garçons. Une fille ne doit pas provoquer. Les hommes, eux, ont tous les droits.
En 1960 existe une loi toute simple et sans appel qui dit : "noir sur blanc, qu'un homme qui prend une femme de force reste libre s'il offre le mariage en échange". Il sera libre si la fille refuse le marché, par contre elle, la dévergondée, gardera la honte sur elle et sur toute sa famille.
Nous sommes en totale immersion dans la Sicile des années soixante. On cerne très bien tous les personnages auxquels on s'attache ou qui nous révoltent.
On assiste à des scènes très marquantes comme celle de la veillée mortuaire où prières et commérages se mélangent.
Olivia obéit en tout à sa mère qui ne tolère aucun débordement dans son éducation stricte et sans nuance.
Quand le malheur arrive, Olivia se sent très coupable. Heureusement il y a son père, un taiseux, qui se débrouille toujours pour lui faire comprendre son soutien.

Le choix va se présenter à Olivia...

Dans la troisième partie on la retrouve en 1980, date à laquelle la loi est abrogée.
Les relations familiales ont bien évolué. Reste toujours ce sentiment d'une vie voilée de tristesse et de renoncements, dans une Sicile ancrée dans des traditions tenaces.
C'est un très beau livre, lumineux sous le soleil, bien sombre dans les maisons où on craint le regard des autres et les"langues cassantes".





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Naître fille serait-il une malchance dans la Sicile des années 60 ?

Les mentalités paysannes et l'éducation des filles stigmatisent une vision rétrograde de cette société, montrant le chemin parcouru vers notre époque de revendications d'égalité des sexes.

Raconté à hauteur d'adolescente au démarrage du récit, le quotidien de la petite Olivia se vit dans un climat détestable de grenouilles de bénitiers et de cancanages rageurs, de vertus à préserver pour l'honneur, de conditions de vie réglées comme au couvent.
Malgré cela, la honte va s'abattre sur la famille, brisant le contrat social des filles à marier « pures » face aux hommes prédateurs.

Une histoire à l'ancienne de peur, de honte et d'ignorance, accentuée par la mentalité sicilienne, quand le crime d'honneur et le mariage réparateur étaient encore dans la loi italienne.

Un fait intemporel qui fait écho à notre actualité où s'entendent enfin les victimes, où aucun pragmatisme ne doit cautionner l'agression, que les femmes soient « sages » ou « dévergondées ». Une histoire qui pointe le courage d'une jeune femme agressée à dénoncer ce qu'elle a subi, à refuser le fait accompli, et à se reconstruire .
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1960, Martorana, petit village sicilien . Oliva Denaro est une petite fille pleine de vie, qui aime courir "à coupe-souffle", passer ses journées avec Saro, son ami d'enfance, boiteux de naissance, et surtout aller ramasser les escargots à l'aube avec son père... Pas très jolie mais vive et intelligente Oliva finit par voir le Cardinal et comme toutes les jeunes filles de cet âge se retrouve prisonnière des traditions, du regard des autres .. et puis il y a le prédateur. Et en Italie 2 articles dans le code pénal , le mariage réparateur et le crime d'honneur, donnent carte blanche au prédateur ... et ensuite? la victime a t'elle d'autre choix que d'accepter d'être unie à son bourreau ou peut elle dire non et s'exposer à l'opprobre public ? de victime à coupable il n'y a qu'un pas
Viola Ardone signe un roman magistral où la fiction se mêle intimement à l'histoire. le choix d'Oliva est aussi celui de beaucoup d'autres femmes de par le monde, un choix qui trace la voix pour qu'enfin le consentement ait force de loi..
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Et voici ma 100ème critique ami(e)s babeliotes ! Pour beaucoup d'entre vous ce n'est rien 100 critiques mais pour moi, c'est énorme. En rejoignant cette merveilleuse communauté de lecteurs et lectrices, je n'aurai jamais pensé être capable d'y arriver !

Pour ma 100ème, il me fallait une histoire forte, touchante, pourquoi pas un personnage inoubliable, peut- être un immense coup de coeur ! Et me voici qui tourne la dernière page du roman « le choix » de Viola Ardone, immédiatement la critique s'impose à moi !

Oliva Denaro a quinze ans. Elle étudie le latin, la grammaire, aime découvrir de nouveaux mots dans le dictionnaire. Elle aime courir à perdre le souffle, aller à la chasse aux escargots avec son père.
Elle vise au lance-pierres ceux qui se moquent de son ami Saro.
Avant tout, Oliva rêve de liberté.

Mais voilà, Oliva est née et vit à Martorana, petit village de Sicile. Nous sommes dans les années 60. Sa mère lui a appris depuis toujours que les hommes sont supérieurs aux femmes, faire des études afin de pouvoir être indépendante plus tard n'est pas dans l'ordre des choses. Tu es née fille, tu te dois de respecter les conventions ancestrales.

Alors finalement, ce que souhaiterait Oliva par-dessus-tout, c'est être née garçon plutôt que fille. Parce que les lois ancestrales, elle est contre !

Et c'est son choix ! Dire non ! Non à une loi qui permet à un homme de prendre une femme de force et de rester libre s'il lui offre le mariage en échange !

Pour avoir osé cela à tous justes 16 ans, elle en paiera le prix fort. Sa vie, celle de sa famille, vont basculer irrémédiablement. Au passage, loi qui ne sera aboli qu'en 1981…il n'y a que 42 ans ! Effarant !

Comme dans son premier roman « le train des enfants » que j'avais déjà adoré, Viola Ardone mêle avec beaucoup de talent la fiction (fiction adaptée tout de même d'une histoire vraie) avec l'Histoire de son pays.

C'est à travers la voix d'Oliva que l'autrice signe un roman magistral sur la condition féminine dans la Sicile des années 60 : voix d'autant plus touchante que c'est celle d'une jeune fille de 15 ans remplie avant toute chose d'innocence. Se rajoute à elle, celle des personnages féminins dont les portraits sont décrits avec brio mais également tout en nuance.

Mais par-dessus tout, la romancière met en lumière la relation père-fille d'une manière absolument magnifique et tellement émouvante.

Alors moi, je dis OUI au second roman de Viola Ardonne : sublime histoire de courage et d'émancipation. C'est mon CHOIX.

« Si j'étais née garçon […], j'aurais pu rester avec moi-même, sans devoir appartenir à un homme. Mais je suis née fille, et le féminin singulier n'existe pas. […]. « « La femme au singulier n'existe pas. Si elle est à la maison, elle est avec ses enfants, si elle sort, c'est pour aller à l'église, au marché, ou aux enterrements, où il y a toujours d'autres femmes. Et s'il n'y a pas d'autres femmes pour la tenir à l'oeil, il faut qu'elle soit accompagnée par un homme ». « Moi, une femme au singulier, je n'en ai jamais vu »
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L'idée de mariage réparateur, ça vous dit quelque chose?
Réparateur de quoi, je n'ai pas compris le concept. L'idée était que la victime d'un viol pouvait épouser son violeur afin d'obtenir réparation ... Ce genre de loi fut en vigueur en Italie jusqu'en 1981 ... Oui oui oui ...
C'est ce que nous raconte l'autrice Viola Ardone, qui mêle brillamment fiction et Histoire.
Elle fait ici référence à une période entre les années 1960 et 1980. Nous sommes dans un petit village de Sicile, et nous faisons connaissance avec Oliva cette jeune fille de quinze ans, qui aime courir, aller à la chasse aux escargots avec son père ou jouer avec son ami Saro. Elle aide sa mère à broder les trousseaux d'autres filles et est également une élève studieuse. Elle demande à poursuivre ses études afin de devenir institutrice et gagner son propre argent et son indépendance.
Sa mère, très stricte, la voyant grandir, commence à restreindre ses activités, à la faire surveiller par son frère, à veiller à son apparence. Elle ne cesse de lui répéter « Une fille, c'est comme une carafe : qui la casse la ramasse » ... et quand elle est "cassée" de force par le dom juan du village, Oliva se retrouve face à un dilemme : un mariage ou la mise au ban du village.
C'est toutes les contraintes et le carcan patriarcal qui pèsent sur les femmes à cette époque qui sont illustrés dans ce roman. le poids de la religion, des traditions ancestrales concernant l'éducation des filles est un fardeau dont peu réussissent à se débarrasser.
J'ai beaucoup aimé l'évolution des personnages, l'affirmation du caractère d'Oliva, le soutien et l'amour de sa mère, Amalia, qui rejette les traditions, les efforts de son père, Salvo, pour la comprendre et la soutenir.
C'est un très beau roman qui souligne l'importance parfois ridicule accordée aux traditions, aux idées transmises de génération en génération "parce que c'est comme ça" tellement nuisibles dans une société en perpétuelle évolution. C'est un très bel hommage aussi au courage des femmes qui ont réussi à s'opposer aux coutumes.
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