Hazard et Somerset, tome 2 : Transposition

J'ai attaqué ce tome 2 avec un peu d'appréhension, un peu peur d'être déçue après un premier tome qui m'avait littéralement enchantée. Et autant dire de suite que cette suite maintient la barre aussi haut.

Après des retrouvailles plutôt explosives entre les deux anciens "camarades", une sorte de relation qui n'en est pas une s'est mise en place entre les deux hommes, qui non seulement sont partenaires au boulot mais vivent aussi ensemble en coloc, la relation de Somerset avec sa femme étant un peu tendue. Hazard, lui, sort avec Nico Flores, le bel étudiant argentin, celui que Somerset appelle un peu moqueusement "le bébé".

Et d'ailleurs, le roman débute alors que Somerset a accepté une permanence au moment de Thanksgiving, alors que Hazard devait passer la soirée avec Nico et l'amener prendre son avion... autant dire que le second n'est pas très content d'aller voir une dame âgée qui prétend qu'on a tenté de la tuer... mais ce que les deux hommes ne savent pas, c'est que cette histoire va les amener à se retrouver piégés par une tempête de neige dans un manoir plutôt glauque, où les occupants sont assassinés les uns après les autres, où chacun cache quelque chose, où la vérité s'éloigne au fur et à mesure que le danger se rapproche.

Et en parlant de rapprochement, c'est toujours aussi confus entre les deux hommes, obligés de partager un lit dans ce manoir lugubre, où ils ne peuvent compter que l'un sur l'autre pour arriver à sortir vivant de ce bourbier... Hazard est amoureux de Somerset depuis le lycée, malgré ce qu'il lui a fait, malgré ces cicatrices qu'il porte, malgré Nico, malgré la femme de Somers, malgré tout... et Somerset, il est paumé, complètement paumé, entre sa femme et sa fille, entre la "normalité" que sa famille lui a inculquée, entre ce remords qu'il traine depuis l'adolescence, entre cette attirance qu'il ressent pour son partenaire, tellement forte, qui balaie tout. Et la tension qu'ils ressentent dans ce manoir, à tenter de comprendre ce qu'il s'est passé, à tenter d'éviter un autre meurtre n'arrange pas les choses... et la neige qui tombe autant que les températures.

Bref, un tome aussi froid que le premier était chaud pour l'ambiance générale, paradoxalement brûlant entre les deux hommes alors qu'il ne se passe rien entre eux et en même temps, tellement de choses. La traduction est toujours d'aussi bonne qualité, si je devais juste trouver quelque chose, je dirais que la résolution de l'enquête à tiroirs sort un peu du chapeau, même si l'auteur nous a semé des indices tout au long du roman dans les divers échanges entre les deux hommes.

Mais peu importe, je suis accroc et j'enchaîne aussitôt avec le tome 3...

Que j'avais hâte de lire ce tome qui promettait une belle évolution de la romance avec la trope "cohabitation forcée". Manque de chance, elle n'a pas évoluée tant que ça.

J'ai tout de même préféré ce tome à celui d'avant, que ce soit au niveau de l'enquête qu'au niveau de la relation Hazard / Sommerset. Il y a quelques passages mignons entre eux, notamment celui où Hazard baisse ses défenses alors qu'il est sous l'effet de somnifères.

Seulement, il y a trop de "un pas en avant, trois en arrière". A force de vouloir ralentir le rythme, en abusant parfois des sautes d'humeur des personnages, ça devient lassant. Et j'espère vraiment qu'ils finiront ensemble au prochain tome.

L'enquête était très interessante à suivre. le seul reproche peut-être, est le fait d'avoir une explication en bloc à la fin sur une des partie de cette affaire, qui donne un peu l'impression d'être sortie d'un chapeau magique.

Malgré tout, j'ai lu cette histoire en une journée. Je n'ai pas réussi à me détacher de l'intrigue. Cela reste une série agréable à lire pour le moment.