Ça y est, après un parcours criblé de hauts et de bas, c'est la libération du Cycle des Robots avec l'achèvement de ce tome six. Blockbuster conclusif, fin en apothéose, il réunit les fils tissés par tous les tomes précédents et en fait une pelote plus intéressante que prévue. le Cycle des Robots a toujours eu pour moi un air de série télé pop-corn un peu fade mais attachante, avec de brefs moments d'éclats : un tome, une planète, une énigme à résoudre.
Ici, on bouscule un peu la formule, pour en faire le crossover du Cycle : toutes les planètes visitées précédemment sont à nouveau mises en jeu par un conflit galactique. Tous les personnages et leurs descendants s'unissent alors pour déterminer du destin de l'univers tout entier. On s'y laisse prendre, on s'y fait emporter sans effort, sans que cela ne nous remue trop ; comme toujours.
Toutefois, l'écriture sans émotions d'
Isaac Asimov semble, dans ce dernier tome, prendre tout son sens, au cours de ce qui est sans doute ce que j'ai préféré dans ce cycle : les discussions entre robots. Daneel et Giskar passent une grande partie du livre isolé à réfléchir en duo, comme ils peuvent, sur la frontière entre le bien et le mal, sur leurs limites en tant que robots, sur le sens de leur existence, et l'écriture d'
Asimov , simple et humble, rend ces morceaux de dialogues étrangement touchants.
A se débarrasser d'Elijah Baley, Han Solo intouchable du cycle, on y gagne. Et bien qu'il soit difficile de ressentir de l'empathie pour les humains de ce dernier tome, qui passent leur temps à prendre des décisions sous l'influence mentale des robots, l'évolution de ces deux êtres mécaniques suffit à en faire l'intérêt. Sous leur coupe, tous les personnages « principaux » de l'ouvrage semblent devenir malgré eux de simples rats de laboratoires. du statut de serviteur docile à celui de maître de l'univers, ce cycle aura fait faire du chemin aux robots.