Un an a passé depuis les événements du premier tome. le dictateur n'est plus... vive le dictateur. En effet, le Président Gaude est remplacé par Azel Harpion. Comme le signale l'auteur, au lendemain de la révolution, les ouvriers sont retournés en usine. Cela rappelle un peu les espoirs et déceptions de mai 1981...
Le hic, c'est que dans les décombres du Paradiso, le palais présidentiel, où personne n'aurait pu survivre, il a été impossible de retrouver de nombreux corps.
Par exemple, certains membres de la troupe du cirque, un peu braqueurs un peu saltimbanques... qui refont surface quelques jours avant la grande fête organisée par Azel Harpion pour le premier anniversaire de la révolution. Et si tout n'était pas vraiment comme il semble...
Une machination est à l'oeuvre.
Je découvre un auteur intéressant, attachant, avec un vrai sens du récit, et un profond ancrage social. le trait est impeccable, les formes rondes et appétissantes. le récit tient en haleine. Il est mieux maîtrisé que dans le premier tome, où les choses s'enchaînaient parfois de manière chaotique. Il reste encore un peu de chemin à faire pour maîtriser le fil du récit, mais c'est vraiment une bonne lecture. Une histoire sombre, désespérée, où l'auteur nous montre comment les structures asservissent l'homme, mais où il y a toujours de l'espoir.
On notera encore que l'intérieur de la couverture, comme c'est intelligent, reprend les principaux protagonistes avec une petite bio, ainsi qu'un résumé du tome 1 d'une grande précision. Magistral.
Par dessus tout, j'aime la manière dont
Laurent Astier utilise toute la page. Plus de marge. le dessin va jusqu'au bord. Un peu "à la
Derib", le dessin occupant tout l'espace, goulûment, omniprésent, envahissant.