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sur 104 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La petite sonneuse de cloches Jérôme Attal Robert Laffont août 2019
#LaPetiteSonneuseDeCloches #NetGalleyFrance

Une simple phrase "" j'entendis le bruit d'un baiser, et la cloche tinta le point du jour. " à la fin du chapitre cinq dixième livre des Mémoires d'Outre tombe. Juste quelques mots et François-René de Chateaubriand, chevalier en exil à Londres en octobre 1793 prend corps et faim sous nos yeux.
Jerôme Attal nous entraine sur les pas d'un Chateaubriand en quête d' amour. La promenade est belle , les anglaises jolies, la plume de l'auteur tout à la fois légère et nostalgique.
Merci aux éditions Robert Laffont pour ce partage.
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Alain Souchon a chanté un baiser :
« Je chante un baiser,
Je chante un baiser osé,
Sur mes lèvres déposé
Par une inconnue que j'ai croisée… »
Jérome Attal lui a écrit un baiser, un baiser osé –au regard de l'époque 1793 – sur les lèvres De Châteaubriand déposé par une petite sonneuse de cloches que le jeune homme aurait croisée. Et il raconte magistralement cette histoire, en naviguant entre deux époques le passé ( celui du jeune Châteaubriand) et le présent (celui de Joachim Stockholm qui en mémoire de son père va chercher à en savoir plus sur cette sonneuse de cloches).

J'aime l'idée d'un baiser volé qui change la vie de personnes à 200 ans d'intervalle. J'aime l'idée de prendre un personnage évoqué brièvement par l'un des précurseurs du romantisme français et d'en faire un roman. Et Jérôme Attal a particulièrement bien exploité ces idées, utilisant des registres de vocabulaire différents, entremêlant les histoires avec beaucoup d'humour.
J'ai suivi l'enquête de Joachim comme je suis habituellement celles d'un polar mais avec une valeur ajoutée car cette enquête m'a permis de côtoyer Chateaubriand. Outre le plaisir immédiat de la lecture ce roman m'a donné envie de relire les Mémoires d'Outre tombe à la recherche (moi aussi) de cette sonneuse de cloches.

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1793 : Chateaubriand fuit la République et émigre à Londres. Dans ses Mémoires d'outre-tombe il nous conte brièvement la petite aventure d'une nuit : visitant l'abbaye de Westminster, il se fait surprendre par l'heure de fermeture, doit passer la nuit enfermé et tenter de dormir inconfortablement entre les gisants et les tombeaux. Au "crépuscule du matin" (eh oui, il y a un crépuscule du soir et un crépuscule du matin, ce dernier bien oublié, on ne sait pourquoi) le voilà réveillé subrepticement par une belle jeune fille qui lui donne un baiser furtif, et disparaît... Chateaubriand nous laisse là en plan, ne nous en dit pas plus. Et nous restons sur notre faim...
Jérôme Attal prend l'affaire en main et mène l'enquête. Voilà un livre léger, une petite fantaisie agréablement brodée à partir de quelques indices insignifiants, c'est romantique avec un soupçon de marivaudage bien XVIIIe siècle. Les dialogues pétillent, et, alors que de l'autre côté de la Manche les têtes tombent, on s'amuse à suivre les aventures d'un tout jeune François René désargenté en quête d'amour.
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A la mort de l'éminent professeur de littérature française Joe J. Stockholm, son fils, en l'occurrence le narrateur, découvre le plan de l'ultime ouvrage que préparait le vieil homme, et qui devait être consacré aux amours De Chateaubriand. Curieusement, il semblait beaucoup s'intéresser à un détail des Mémoires d'Outre-Tombe : l'allusion à un baiser et à une petite sonneuse de cloches de l'abbaye de Westminster. le fils décide de se rendre à Londres sur les traces de la mystérieuse jeune fille. Ses découvertes vont bouleverser sa propre existence.


Jérôme Attal s'empare d'un véritable mais infime élément de l'oeuvre De Chateaubriand, pour broder une histoire dédoublée, au travers de plus de deux siècles, par un habile jeu de miroirs. Avec pour point focal la découverte du grand amour romantique, vont s'entremêler l'évocation historique, faisant revivre avec réalisme le Chateaubriand de 1793, émigré à Londres pour fuir la Terreur française, écrivain en devenir pour l'heure dans le plus grand dénuement, et la quête contemporaine du narrateur.


J'ai beaucoup aimé l'originalité du sujet et de la construction, la force et la crédibilité de l'immersion historique, ainsi que l'humour et la belle écriture travaillée, ornée de jolies trouvailles et de tournures poétiques. Malheureusement, après (et sans doute en raison de) mon enthousiasme du début, une certaine frustration s'est peu à peu installée chez moi, alors que tension et mystère disparaissaient rapidement pour céder la place à une intrigue romantique, certes jolie, mais somme toute assez banale. Après une alléchante mise en appétit, je suis en quelque sorte restée sur ma faim, un goût de trop peu ou d'inachevé en bouche.


Brillant sur la forme, tant par la construction du récit que par le style de l'écriture, La petite sonneuse de cloches ne m'a pas semblé tenir toutes les promesses que son idée originale avait fait résonner en moi : je garde l'impression globale d'un bon livre certes, mais après avoir cru pendant tout le début qu'il serait un coup de coeur. La déception est toute relative, mais dominante néanmoins. Dommage.

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Voici un livre dont le titre et le résumé, intrigants, annonçaient une histoire originale.
C'est en effet une belle histoire, écrite avec beaucoup de poésie et de sensibilité, que cette double quête, sur deux périodes diiférentes, de deux jeunes gens à la recherche d'une petite sonneuse de cloches.
L'un d'eux étant l'écrivain Châteaubriand jeune, l'auteur Jérôme Attal nous emmène découvrir Londres et sa splendide abbaye de Westminster à l'époque où la révolution a mis les aristocrates à mal.
L'autre, de nos jours, reprend les recherches inachevées de son père et part sur les traces De Châteaubriand et sa petite sonneuse de cloches, mais également sur les traces de ce père secret dont il aurait sans doute souhaité être plus proche.
Dès le début, on plonge avec délices dans l'écriture et dans l'histoire, les moments décrits le sont sans fioriture inutile, la plume est légère et non dénuée de mots amusants, de sensibilité, de poésie. Et les rencontres et découvertes inattendues agrémentent le déroulementde cette histoire qui nous fait tourner les pages.
Ces deux quêtes à plus de deux siècles d'écart sont bien mises en valeur l'une par rapport à l'autre et on a hâte de découvrir le fin mot de ces histoires de recherche de l'amour, de regret de n'avoir pas osé, d'histoire familiale.
Et on ferme cette histoire un brin nostalgique car la fin, bien que très cohérente, laisse un petit goût d'inconnu, de secret non révéle, et même si le dernier tiers du livre a un peu moins de ressort romanesque.
Une jolie découverte de cette rentrée littéraire, originale et bien écrite.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont pour la lecture réjouissante de ce roman.
#LaPetiteSonneuseDeCloches #NetGalleyFrance
#RentréeLittéraire2019

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La petite sonneuse de cloches signe mes retrouvailles avec la jolie plume de Jérôme Attal que j'avais découvert avec L'appel de Portobello Road. Dans son nouveau roman, l'auteur nous propose deux histoires et temporalités en parallèle qui semblent tout d'abord ne rien avoir en commun mais qui finalement, vont se rejoindre sur bien des points.

A notre époque, nous suivons Joachim, un homme sensible et romantique, qui part sur les traces De Chateaubriand pour terminer l'oeuvre entreprise par son père. Et en 1793, nous mettons nos pas dans ceux du célèbre auteur romantique François-René de Chateaubriand.

Alors qu'il a déjà séjourné aux Amériques, Chateaubriand s'exile à Londres pour fuir la Terreur qui règne à Paris et qui conduit les royalistes à l'échafaud. Il échappe certes à la guillotine mais pas à la misère.

Jérôme Attal s'attache à nous montrer le quotidien misérable de l'auteur et des exilés qui connaissent alors le froid et la faim. le futur auteur de la vie de Rancé, Attala et René a alors vingt-cinq ans, promène une silhouette cadavérique dans les rues et venelles infâmes de la capitale anglaise et souffre d'une rage de dents lorsqu'il fait une rencontre qui va le bouleverser, celle d'une sonneuse de cloches.

Joachim, muni du manuscrit de son daddy, va embarquer dans l'Eurostar, partir sur les traces de cet amour fugace et faire lui aussi, une séduisante rencontre.

Ce narrateur a beaucoup d'amour et d'admiration pour son père et nous livre un portrait touchant de celui-ci. Il tient à honorer son travail et va tout faire pour découvrir l'identité de la mystérieuse sonneuse de cloches dont il ne sait pas si elle a réellement existé ou si elle sort tout droit de l'imagination De Chateaubriand.

Sur son chemin, Joachim va rencontrer Damien, un des sonneurs de cloches qui va lui permettre d'accéder à Miss Silsburn, la gardienne des trésors de la bibliothèque de Westminster.

Le récit se teinte alors de suspens et d'un mystère supplémentaire lorsque la bibliothécaire s'aperçoit que le registre de 1793 à 1795 recensant les sonneurs de cloches de Westminster a disparu, vraisemblablement emporté par Mirabel, la bibliothécaire de Marylebone, venue le consulter.

Joachim va se lancer à la poursuite de la voleuse et hanter les lieux fréquentés par Chateaubriand deux siècles auparavant.

Le récit proposé par Jérôme Attal se révèle très agréable à lire, à la fois romantique, poétique, touchant et drôle. Si j'ai aimé la partie contemporaine, les réflexions du narrateur sur l'amour, j'ai cependant préféré la partie historique que j'ai trouvé passionnante et bien trop courte, je serai volontiers restée plus longtemps en compagnie De Chateaubriand.

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C'est la première fois que je tourne les pages d'un livre de Jérome ATTAL. Pourquoi maintenant ? Je ne pourrai vous dire, si ce n'est que la petite sonneuse de cloches m'a appelé. Où serait-ce Chateaubriand ? Toujours est-il, que j'ai voyagé dans le temps, l'espace et le coeur d'un auteur avec ravissement.

Entre passé et aujourd'hui

L'histoire est construite sur deux espaces-temps. La première, qui est la colonne vertébrale de la seconde, est située à Londres pendant la Révolution Française. Nombre d'aristocrates ont fui la guillotine. Ils se retrouvent pour certains dans une situation très précaire, quand d'autres vivent le faste anglais. le jeune Chateaubriand revient d'Amérique. Il va faire LA rencontre d'une petite sonneuse de cloches.

La seconde partie se passe de nos jours. A la mort de son père, Joachim retrouve un carnet dans lequel il y a une ébauche de livre. Et notamment une question avec un point d'interrogation. Chateaubriand a-t-il eu une histoire d'amour avec la fille du sonneur de cloches de Westminster ?

Il existe à mon sens deux sortes d'individus dans la manière d'échapper à un chagrin trop brutal : ceux qui se jettent sous le dernier métro et ceux qui se précipitent dans le premier train . Bien heureux d'être des seconds , je projetais d'acheter un billet d'Eurostar une fois la période douloureuse des retrouvailles derrière nous .

Un passeur d'émotions

Certains auteurs vous livrent une histoire, que vous lisez avec plus ou moins de plaisir. D‘autres vous content une aventure, un évènement, une bride de votre vie tant il y a des émotions de transmises. Généralement, ce sont des histoires simples, mais si intense, dense que l'on est heureux qu'il n'y ait pas d'artifices.

Au diable les Grecs, les Latins, et jusqu'aux Iroquois, au diable les heures passées à ressentir et transcrire, transcender et inventer, faire des phrases et guider des peuples pour laisser un nom dans une librairie, un royaume sur une colline, une descendance sur un empire, une concession de marbre dans une cathédrale, ou une croix dans un cimetière. Rien de plus éternel que de partager un moment vivant.

Peu de nos auteurs contemporains arrivent encore cette prouesse. Nos auteurs classiques tels Maupassant justement ou un Zola (mon chouchou) , Flaubert, Balzac …Je ne vais pas tous les citer, étaient des génies en la matière. Aujourd'hui, je pourrai citer un Franck Bouysse, une Diane Setterfield et maintenant un Jérôme Attal.

Cette petite sonneuse de cloches est un roman riche émotionnellement. J'ai été envoûtée par le jeune et fougueux Chateaubriand . Sa soif de retrouver cette jeune fille. Ce romantisme perdu. Les Français sont-ils si fleur bleue ? Je pense que l'amour est l'essence de nos vies.

Un roman court, mais fort à découvrir.
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Une belle et riche écriture pour un texte plein d'humour.
Ce roman permet de découvrir ou revisiter le jeune Chateaubriand dans sa période d'exil londonien.
Pas vraiment un roman historique mais il décrit bien le contexte de la vie de ces exilés après la révolution.
On ne s'ennuie pas au travers de ces deux histoires parallèles, même si l'on est un peu frustrés de ne pas savoir ce qu'il advient de Joachim ; on reste un peu sur sa faim mais c'est peut-être voulu.
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Décidément, Jérôme Attal a bien du talent et il le prouve dans « Une petite sonneuse de cloches » paru chez Laffont pour la rentrée littéraire 2019.
Me faire cheminer auprès de Châteaubriant que je n'avais pas vu depuis mon lycée au moment où lui, dépenaillé, affamé et presque halluciné depuis sa fuite de la jeune France républicaine virant Terreur, cherche à retrouver la sensation d'un baiser laissé par « Une petite sonneuse de cloches » !
Mais, il n'est pas seul. Car, en général, l'entreprise d'un fou n'est jamais solitaire! J'ai rencontré aussi Joachim J. Stockholm poursuivant la recherche de son père tout juste décédé, professeur de littérature française, sur la dite phrase trouvée dans les mémoires du grand écrivain. Aux cours de son enquête sur « la petite sonneuse de cloches », Joachim rencontre une jeune fille, Mirabelle, elle-même intéressée par la même question…avec plus car affinités !
Jérôme Attal décortique ce détail (cela devient une habitude) pour nous proposer une approche du romantisme. de François-René (père du mouvement) à notre époque moderne : l'amour douloureux, la passion contrariée et la nostalgie d'un instant si ardent, mais aussi la liberté d'aimer. « Je n'ai jamais rencontré une telle personne de tout mon existence. Il faut toujours les séduire. Ou les forcer. Ou les épouser. Ou les trois à la fois. Mais qu'une fille te donne spontanément un baiser, ça non! » nous dit l'écrivain du début du 19ème s, après cette période de libertinage décrite. Jérôme Attal ajoute « En amour toute demande d'explication est prise pour une plainte. » mais rappelle que » Il n'y a pas de permanence à la félicité. »
Alors comment faire perdurer ce moment fugitif ! le souvenir, certainement, mais surtout la littérature …« Les livres sont faits pour durer plus longtemps que les passions inextinguibles qui les commandent, mais ne les secouez plus trop, ils sont pleins de vérités tues que le coeur ne pouvait supporter de garder pour lui seul. » Jérôme Attal aime (cela se sent tout au long de son livre) se livrer à un « libertinage des mots« : des trouvailles, des expressions qui font mouches, des formules aussi : « On retient pour toujours ce qui nous échappe à jamais.« Et, clin d'oeil pour ses lecteurs : « Mais y-a-t-il seulement des fautes de lecture? » oh, oui, juste des lecteurs qui font renaître leurs mots !
Le livre nous plonge aussi dans la ville de Londres (magnifique Westminster) et au sein de ces migrants aristocratiques qui fuient la guillotine. Jolie façon de nous parler d'immigration !
Avec « Une petite sonneuse de cloches« , Jérôme Attal nous parle d'amour romantique, de son Londres qu'il connait bien, de l'importance de la littérature et du cinéma et de ses auteurs préférés en conjuguant fantaisie et humour pour nous faire cheminer dans cette histoire poétique qu'il nous propose comme une vraie enquête. Encore une réussite !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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En partant d'un passage des mémoires « d'outre-tombe » De Chateaubriand où est brièvement évoqué une sonneuse de cloche , Jérôme Attal tisse deux récits qui « s'entremêlent » dans deux époques distinctes.
Le premier où l'on suit le fils d'un émérite professeur de lettres reprendre l'enquête de son défunt père pour élucider l'énigme de l'existence cette sonneuse de cloches ou si « tout n'est qu'une invention de romancier, spéculation de poète qui veut se faire mousser auprès de ses contemporains ou, pire, faire mousser la postérité en ajoutant une jolie fille en fin de chapitre, comme une sirène sur la proue d'un vaisseau ».
Le deuxième nous plonge à la fin du 18ème siècle dans les pas du jeune Chateaubriand fraichement exilé à Londres pour échapper à la Terreur, désoeuvré et affamé, en quête d'une mystérieuse jeune femme croisé dans l'abbaye de Westminster par une nuit glaciale.
La force de se roman réside non seulement dans la facilité dont l'auteur fait preuve pour jongler avec les époques mais aussi dans les styles d'écritures abordés selon celles-ci. Moderne avec beaucoup d'humour pour la période contemporaine et plus romantique proche de « l'esprit » De Chateaubriand sans jamais le pasticher pour la seconde. Sans être un gros coup de coeur j'ai pris beaucoup de plaisir à me laisser emporter dans cette belle balade littéraire.
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