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3,95

sur 7383 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Déroutant et glaçant ce roman d'anticipation ! La place de la femme réduite à être servante, entendez par là ventre, Marta, c'est à dire aux fourneaux ou femmes de ... tout cela dans un carcan de règles et surtout dépourvu d'émotions, de sentiments et de pensées propres! La place des hommes n'est à peine guerre mieux car subissant le même carcan.
La lecture suit le parcours d'une de ces femmes écarlates entre réminiscence du passé et réel du quotidien.
De quoi être refroidi par trop de puritanisme et de politiquement correct!
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Comme un certain nombre je pense, j'ai eu envie de découvrir cette dystopie après avoir vu la série TV réalisée cette année. Autant j'ai adoré la série, remarquablement filmée et racontée, autant j'ai eu plus de mal face à la version originelle de Margaret Atwood. La principale raison ? le style que j'ai trouvé sans saveur et qui, à mon sens, fait perdre beaucoup de force à la situation foncièrement glaçante décrite dans ce roman : j'ai eu notamment du mal à me sentir touchée par ce que je lisais. Certes, Defred n'est plus que l'ombre d'elle-même, désincarnée dans son rôle de femme fertile dans une république tout aussi désincarnée ; mais j'ai trouvé qu'elle manquait de profondeur, autant dans ses propos que dans ses réactions, ce qui m'a donné une impression de superficialité. Comme d'habitude, cependant, pour une oeuvre en langue étrangère, l'on peut se poser la question de la traduction, qui ne rend peut-être pas suffisamment valeur au récit originel.

Si l'on n'excepte la forme, qui est fondamental pour que j'apprécie pleinement une oeuvre, quelque soit son genre, le fond n'en reste pas moins particulièrement troublant quant aux diverses thématiques mises en questionnement par Margaret Atwood. Ces thématiques étaient, à la sortie du roman, déjà d'actualité, et le sont encore plus aujourd'hui, bien que poussées à leur extrémité la plus pessimiste, comme dans toute dystopie : la situation des femmes bien sûr (soit épouse, soit au ménage ou à la cuisine, soit machine à reproduction, soit putain), mais aussi le fanatisme religieux menant à la dictature, ou le déclin de l'humanité causé par son mode de vie (hyper-consommation entraînant de plus en plus de pollution ayant notamment des conséquences sur la fertilité).

Je pense que ce qui m'a le plus posé problème à la lecture de la servante écarlate, c'est d'avoir vu la série d'abord, encore plus en raison de la qualité visuelle et narrative de celle-ci ; la version romancée originelle, pour une fois, ne m'a apporté que peu de surprise, et m'a semblé bien fade en comparaison.
Lien : https://lartetletreblog.word..
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Un gouvernement religieux prend le pouvoir aux USA. Pour pallier une baisse importante des naissances et sous couvert de préceptes religieux détournés, les dirigeants imposent de nouvelles règles et suppriment la liberté des femmes quelque soit leur position au sein de cette nouvelle société. On retrouve, les épouses des commandants, les Marthas, simples servantes de maison et enfin les servantes écarlates ; une de ces dernières, Defred, est attribuée à un commandant ; elle nous parle de son quotidien fait d'attente et de sa mission, donner un enfant à la maisonnée.
Un quotidien régit par l'inactivité et l'ennui. Defred s'accroche à ses souvenirs, nous éclaire sur la situation, nous parle de son enrôlement, de son éducation ou plutôt de son lavage de cerveau par les terrifiantes et sadiques tantes, et de sa révolte, très vite éteinte face à la peur des représailles.
Je me suis mise à la place de ces femmes ; quelles options s'offrent à elles ? Subir, se révolter au risque d'être exécutées, sombrer dans la folie ou bien finalement abandonnées et mettre fin à leurs jours ?

La servante écarlate est un froid constat sur les sociétés patriarcales ; ce roman met en lumière l'hypocrisie de ces hommes, qui sous prétexte de protéger les femmes, les réduisent au silence pour mieux les exploiter. La scène chez Jézabel en est l'exemple flagrant.

Même si j'ai trouvé certains passages, longs, je conseille cette lecture.
Je vais me laisser tenter par l'adaptation télévisée
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Un livre avec lequel j'ai fait ma paix. Plus jeune, il m'avait agacé. C'est ce qu'on appelle une dystopie, le contraire d'une utopie, on pourrait dire la vision fictive d'un monde le plus mauvais possible. L'héroïne, Offred, dont nous sommes censés découvrir les aventures par des découvertes archéologiques, est une servante, donc habillée en rouge et consacrée à la reproduction, qui se déroule dans une cérémonie, avec la femme couchée sur la servante et le mari qui copule. La société décrite est assez lourdement inspirée des sociétés islamistes. Bien des aspects laissent sceptiques, en particulier la viabilité économique d'une telle entreprise : Gilead est une société avec des communications de l'âge de pierre, où la lecture est interdite mais qui, pour le reste, vit dans le luxe (maison, voiture...) et déploie des moyens militaires et de surveillance considérables, ou la viabilité physique d'actes comme la cérémonie, à moins de n'avoir que des hommes membrés comme Rocco Siffredi et capables de dégainer à tout moment.
Néanmoins, bien des passages restent pertinents dans la critique sociale induite (notamment sur la place de la femme, réduite dans bien des endroits du globe) et une partie de l'imagerie utilisée a marqué le public (voir les nombreuses critiques du livre sur son aspect explicite sexuellement parlant, qui d'une certaine manière prouve qu'il a bien atteint son objectif).
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Il s'agit d'une dystopie choc et qui ne s'éloigne pas tellement d'une probable future réalité, si l'on y prend pas garde car comme le disait on ne peut mieux Simone de Beauvoir « il suffira d'une crise politique, économique et religieuse, pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante ».

En ceci je comprends l'attrait pour le livre et la série qui en a été tirée. Ceci dit le livre ne m'a pas particulièrement transportée. Sans doute si je l'avais lu plus jeune j'aurais été davantage choquée ou émue. Peut-être aussi en avais-je trop entendu parler…
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J'ai un regard mitigé sur ce récit qui pourtant a été un réel succès éditorial.
Il se lit très facilement et très vite .C' est très bien écrit. l'histoire ne laisse pas indemne... Ce récit dystopique met en scène une horrible dictature qui avilie les femmes et démontre comment l'engrenage de la peur détruit les rapports humains. ... J'ai été étonnée de la fin, voire déçue.
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La servante écarlate a fait beaucoup parlé d'elle.
D'abord en tant que livre puisqu'il s'est vendu à des millions d'exemplaires et ensuite en tant que série.

L'idée qu'une baisse de la fertilité entraîne une servitude de la femme féconde auprès des grands de ce monde est un concept incroyable.
L'auteure développe autour de cette problématique un univers malsain fait de lavage de cerveau, de règles, de rituels invraisemblables mais qui nous fait dire que tout ceci pourrait effectivement devenir réel.
J'ai été captivée par ceci.

Mais, parce qu'il y a un mais, je n'ai pas été emballée par le livre en lui même.
J'ai souvent tendance à dire sur Mme Bovary qu'elle s'ennuie au point de regarder la pluie tombait et qu'on s'ennuie avec elle à la lire.
J'ai eu la même impression en lisant la servante écarlate.

Ce n'est pas un ouvrage palpitant qui vous accroche et ne vous lâche plus.
Defred a une vie des plus monotones et on le sent une bonne partie du roman.

Un avis donc mitigé sur cette lecture qui m'a interpellé par son originalité et l'univers dystopique qu'elle propose mais moins convaincu par le fil de l'intrigue manquant de rythme à mon goût.


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Voici un nouveau mot à la mode : dystopie, et sa définition : un récit de fiction qui décrit un monde utopique sombre.
Depuis le roman d'anticipation écrit en 1949 par George Orwell « 1984 », plusieurs ouvrages de ce genre ont rencontré un vif succès (comme le dernier roman de Laurent Binet, par exemple, qui vient de se voir décerner le Prix de l'Académie française ...). Je me souviens qu'on nous avait vivement recommandé de lire Orwell en première année de Sciences Po. Grand souvenir … Pertinent avec le recul ...
La Servante écarlate a été publié en 1985 et s'est vendue à plus de 8 millions d'exemplaires. Une série TV américaine – avec Elizabeth Moos dans le rôle de Defred – en a été récemment tirée. J'en avais visionné le premier épisode, sans vraiment accrocher … Mais ce ne fut pas le cas du roman !
Nous voici donc plongés dans la dictature théocratique de la république de Gilead – il existe bien de nos jours une république islamique, n'est-ce pas ? – qui transforme les femmes en objets utilitaires, selon leur rang social – elles peuvent être Epouses de notables du régime, ou esclaves obligées de nettoyer des zones irrémédiablement polluées jusqu'à ce qu'elles en meurent, ou devenir des « ventres » palliant la chute drastique de la fécondité. Chaque caste est affublée d'un costume qui permet de les repérer – souvenons-nous de l'étoile jaune – et de contrôler leur activité obligatoire, comme leurs allées et venues. Mais pas leur pensée ….
Les « Servantes » sont vêtues intégralement de rouge, à part une coiffure empesée en forme de quichenotte, qui ne permet pas de voir leur regard. Elles sont allouées aux Commandants pour donner naissance à un enfant qui leur sera enlevé sitôt sevré, pour être élevé en batterie selon les préceptes de la croyance officielle … Un autre exemple de Lebensborn.
L'auteure, Margareth Atwood, est née en 1939. Elle explique n'avoir imaginé, dans son roman apocalyptique, que des faits qui ont existé dans un certain nombre de dictatures, contemporaines ou ayant sévi dans les siècles passés. le mode de fonctionnement des dictatures à travers les âges comporte un certain nombre de constantes : les puritains de la Nouvelle Angleterre au XVIIème et XVIIIème siècles, le régime nazi, la traque généralisée de la STASI en Allemagne de l'Est, le régime stalinien, la Roumanie de Ceaucescu, les Talibans, le Cambodge … Dans la plupart des cas, les femmes y sont soumises, ravalées au niveau zéro de la liberté, le plus souvent sous le prétexte de la morale et de la pudeur.
En ces jours où l'on célèbre le trentième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, et où la Presse s'étripe autour la question du voile dans l'espace public, lire un tel ouvrage ne laisse pas indifférent : de telles horreurs, fruits maudits de manipulations politiques ou religieuses, existent ici et là, pourraient se reproduire ailleurs. La fin de ce conte cruel laisse entendre que la narratrice a réussi à fuir, mais rien n'est moins certain.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'histoire est bonne, l'écriture aussi, mais les longueurs sont légion. Ce livre alterne longueurs et histoire et c'est ça le problème. La partie consacrée à la mise en place du contexte dure 150 pages pour un roman qui en fait 300 ! Ensuite c'est variable, il y a de très bonnes choses entrecoupées de nouveau de l'étalage sans fin d'actes de la vie quotidienne et des états d'âme du personnage principal, la servante écarlate. En fin de compte ce livre est à la fois assommant et très bon, c'était pour moi une première, qui fait que finalement j'ai zappé environ 40% du récit, dommage.
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Je suis un peu embêté pour écrire cette critique car j'avais un apriori positif par rapport à ce livre et au final, bien qu'il possède d'indéniables qualités, je ne peux pas participer à l'enthousiasme quasi unanime à son sujet sans relever également certaines faiblesses. En effet, au début j'ai plutôt apprécié la lecture, mais au bout d'un moment j'ai fini par admettre que si je n'avais pas entendu parler plus tôt de "La Servante Ecarlate", ce n'était pas seulement parce que la condition féminine n'est pas un sujet qui intéresse beaucoup les lecteurs de science-fiction en grande majorité masculins, mais tout simplement parce que ce n'est pas le chef d'oeuvre qu'on m'avait décrit. J'avais beaucoup apprécié la série télévisée et ma relative déception provient en partie de la comparaison avec l'oeuvre originale. Dans l'adaptation, la narratrice fait preuve d'un humour noir qui nous la rend attachante tout en procurant des bulles d'air au lecteur asphyxié par l'atmosphère oppressante de Gilead. Dans le roman, il s'agit avant tout du monologue d'une femme écrasée par les événements malgré ses tentatives de micro résistances et il en découle une très grande monotonie, contrairement à ses sources d'inspirations que sont "1984" de George Orwell ou "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury. Il y a une recherche stylistique, certains passages sont prenants, mais le fait que j'ai du m'y reprendre plusieurs fois après de longues pauses pour le terminer est significatif. Sur le fond, il s'agit d'un ouvrage incontestablement féministe et plus subtil que les prises de position en vogue de nos jours. Margaret Atwood a bien compris que l'oppression d'une catégorie de la population ne peut se faire sur le long-terme qu'avec la collaboration d'une partie de celle-ci, comme elle l'explique dans la postface. Sa dystopie rappelle l'Afghanistan sous le régime des talibans, mais son analyse est inspirée par le contexte culturel nord-américain et certains reculs sur les droits des femmes dans le monde occidental en lien avec la montée de l'extrême-droite, nous prouvent qu'elle est malheureusement toujours d'actualité.
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