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3,34

sur 132 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Concernant les cheveux, le compromis qu'il a fini par accepter consiste en une bande blanche sur le côté gauche – « du punk gériatrique », a-t-il marmonné dans sa barbe – avec, récemment, l'ajout d'une plaque écarlate tout à fait saisissante. le résultat global évoque une mouffette terrifiée figée dans la lumière des phares après une rencontre avec une bouteille de ketchup. Il croise les doigts en pensant à cette tache rouge sang : il espère qu'on ne va pas l'accuser de maltraitance sur une vieille dame. »

Du punk gériatrique : voilà qui caractérise précisément la plupart des nouvelles de ce recueil bien déjantées, noires mais malgré tout comiques. Elles mettent en scène des vieilles dames indignes et des vieux messieurs menteurs.
Un seul de ces contes « Lusus naturae », est d'écriture très classique, avec un sujet digne des plus grandes nouvelles fantastiques.

Les trois premières « Alphinland », « Revenante » et « La Dame en noir » se répondent entres elles, et ont donc des personnages communs, à savoir une auteure d'un univers de fantasy, son petit ami poète et une de ses autres conquêtes. Tous ont eu vingt ans autour de 1960 et ont donc environ 80 ans. Les ressentiments ne se sont pas atténués avec l'âge !
Je pensais que toutes les nouvelles allaient suivre le même chemin, créant donc une sorte de roman par accumulation.

Mais non. « Lusus naturae » interrompt cette trilogie, et les autres contes n'auront pas de rapports entre eux. Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont moins intéressants, loin de là. Mes préférés sont « La Main morte t'aime » une sorte d'hommage aux films d'horreurs de série B des années 60, « Matelas de pierre » à cause de son héroïne capable de tout pour se venger d'un viol subi dans sa jeunesse à l'occasion d'une croisière dans le grand nord arctique.
Le point commun de ces contes, outre le grand âge de ses personnages et leur décrépitude physique, c'est une fin souvent abrupte et une méchanceté assumée.
Encore une autre facette du grand talent de Margaret Atwood, dont l'oeuvre ne comporte pas beaucoup de redites, avec sa prédilection pour des sujets et des écritures bien différenciées.
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Une écrivaine qui brave une tempête de neige, un auteur à succès, un groupe d'amies de longue date, un couple de jumeaux qui hante les enterrements, un meurtre sur un bateau de croisière, un foyer pour personnes âgées assiégé par des manifestants. Des personnages, souvent âgés (c'est assez rare en littérature pour le souligner), plein de vie et d'humour, de sagacité et d'imagination. Des nouvelles gothiques, fantaisistes, grinçantes, mais aussi tendres et poétiques.
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Me voilà de nouveau immergée dans le monde de Margaret Atwood, et quel monde !

J'ai passé un très agréable moment à parcourir ces neuf nouvelles de l'auteure de La servante écarlate, teintées de mystère, de suspense et d'une belle touche de fantaisie comme elle sait si bien le faire.

Il serait difficile de résumer ce recueil – je ne m'y risquerai donc pas – et il est aussi très compliqué d'apprécier les neuf récits de la même manière ou selon la même intensité. Mais si toutes les nouvelles m'ont plu, trois sont sorties du lot pour moi. J'aime cette plume légère et à la fois féroce de Margaret, elle n'épargne rien ni personne, surtout personne. La part belle reste réservée aux femmes et oui, j'aime ça. Ces femmes qu'on a bafouées, violentées, maltraitées prennent leur revanche, à leur manière.

Je n'ai rien à ajouter si ce n'est que j'ai hâte de poursuivre mon exploration de son monde.


Challenge multi-défis 2019
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Il s'agit du premier livre de cette auteur. Je ne la connaissais pas du tout, mais la couverture m'a plu.

Les neuf contes racontent l'histoire de personnes âgées qui voient leur passé ressurgir.

Lorsque j'ai entamé la lecture, je pensais à neuf contes indépendants sur un thème en commun. Seulement, lorsque je termine le premier conte, je me dis que ça ne peut pas se finir ainsi.
En effet, dans les deuxième et troisième contes, on continue l'aventure à travers d'autres personnages mentionnés dans le premier. J'ai beaucoup apprécié !
Par la suite, plus rien à voir. Je cherchais le lien avec les autres histoires, mais au fil de ma lecture, j'ai compris qu'Alphinland, c'était fini !
On retrouve des noms par-ci, par-là. Je m'interrogeais à chaque fois : est-ce fait exprès ou le fruit du hasard ?

Ma nouvelle préférée serait Les vieux au feu, le duo Tobias/Wilma était vraiment attachant. de plus, la fin est comme je les aime. Je n'en dirai pas plus 😉

Pour résumé, une bonne découverte ! J'ai noté "La servante écarlate" du même auteur pour une prochaine lecture !
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Ces neuf contes ont une inspiration fantasy, fantastique, voire gothique. Certains reprennent des thèmes récurrents, du vampire, au cimetière, ou au revenant. La nouvelle "La Main morte t'aime" reprend des clichés de l'horreur, avec même le pacte avec le diable, mais de façon parodique, par le biais d'un écrivain raté qui trouve l'inspiration pour écrire son chef-d'oeuvre qui n'est qu'une oeuvre sans qualité. Dommage d'ailleurs que le personnage de l'auteure de fantasy et son univers ne soient pas plus creusés, alors qu'ils apparaissent pourtant dans trois nouvelles différentes.
C'est d'ailleurs l'un des thèmes qui unit les différents contes, par-delà leur ambiance : beaucoup mettent en scène un écrivain, ou un artiste à la fin de sa carrière, avec parfois une forme de mise en abyme avec l'auteure, Margaret Atwood, dépassée peut-être par le succès de certaines de ses oeuvres.
L'autre grand thème est la vieillesse avec la déchéance des corps et la perte des facultés mentales. A ce titre, la dernière nouvelle "Les Vieux au feu" est particulièrement glaçante, réussissant à la fois à donner à voir de l'intérieur la décrépitude, mais aussi une anticipation des catastrophes à venir dans notre société actuelle.
Enfin, on retrouve le talent de Margaret Atwood pour peindre des personnages de femmes brisées par les hommes mais qui réussissent à prendre leur revanche. La nouvelle "Matelas de pierre" arrive en peu de pages à nous faire ressentir de l'empathie pour Verna, tout en dépeignant en peu de mots une atmosphère très particulière.
Finalement, des nouvelles différentes qui n'ont pas toutes le même intérêt, mais qui se lisent avec plaisir pour découvrir une nouvelle facette de l'auteure.
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Excellent recueil de nouvelles par une auteure que je classe parmi les meilleurs que le Canada nous ait donnés; du même calibre que Timothy Findley et au dessus d'Alice Monroe dont l'oeuvre a pourtant mérité le prix Nobel. Plusieurs textes abordent le thème du vieillissement, de la vulnérabilité et des angoisses propres au cheminement vers la mort et la conscience particulière qu'on en prend lorsque la force et l'habileté quittent le corps et l'esprit. C'est finement observé et décrit, sans apitoiement mais sans complaisance non plus. Je ne crois pas que ces nouvelles aient encore été traduites en français et c'est dommage... mais c'est une recommandation sans réserve de ma part pour les lecteurs qui lisent l'anglais.
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D'une écrivaine connue qui s'échappe dans l'univers de fantasy qu'elle a créé à un groupe de vieillards parqués dans leur maison de retraite, on retrouve dans ces nouvelles le style grinçant de Margaret Atwood.
Tantôt drôles, tantôt glaçantes, toujours percutantes, ces nouvelles ont pour fil rouge de parler de la vieillesse sous toutes ses formes.
Un recueil délicieusement acerbe et tendrement grinçant.
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Margaret Atwood, auteure du grand classique La Servante écarlate, revient avec un recueil de nouvelles !

Sur le blog, nous avions adoré son dernier roman C'est le coeur qui lâche en dernier, un roman dans la lignée de la Servante écarlate car étant ancré dans le genre de la dystopie. Ici nous retrouvons Margaret Atwood avec des nouvelles imprégnées d'une ambiance gothique.

Le genre de la nouvelle n'est pas forcément reconnu en France mais aux Etats-Unis c'est un genre extrêmement important car la plupart des grands auteurs américains ont commencé par là. Si vous n'avez jamais lu de nouvelles et que vous souhaitez vous lancer, ce recueil peut être une bonne idée notamment si vous aimez les ambiances à la Edgar Allan Poe, à la Daphné du Maurier.

Ce recueil nous parle des souvenirs, du deuil, de la vieillesse et tout cela avec un humour noir, un ton satirique.

J'ai apprécié ce recueil pour certaines nouvelles qui engendrent des émotions fortes : l'effroi, la compassion, l'empathie ou l'angoisse. Il y a certaines nouvelles qui n'ont pas su me convaincre. Ce n'est pas un recueil parfait mais c'est un recueil intéressant par ces thématiques, par la plume de l'auteure et pour en apprendre plus sur l'univers de cette grande écrivaine.

En définitive, j'ai adoré certaines nouvelles, je suis plus mitigée sur d'autres. Un recueil idéal pour les fans de l'auteure ou pour ceux qui souhaitent la découvrir.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Ce recueil rassemble neuf nouvelles dont la plupart font intervenir des personnes âgées comme personnages principaux. Il y a une touche de fantastique dans certaines d'entre elles, ce qui justifie le titre français. le titre original est Stone mattress -Matelas de pierre-, titre d'une des nouvelles. Pour moi c'est la vieillesse qui est le sujet, beaucoup plus que le merveilleux. Je trouve que c'est bien de donner une visibilité aux personnes âgées que l'on ne voit pas souvent en place centrale dans la fiction, il me semble, et de les traiter en personnes plutôt qu'en vieux. Les personnages se situent dans la classe d'âge de l'autrice.

Pour les protagonistes, 70 ans est l'âge des bilans, de la vengeance ou au contraire du pardon. Dans La dame en noir, Constance et Marjorie se rencontrent à l'enterrement de Gavin qui fut leur amant 50 ans plus tôt. Chacune prend alors conscience que l'autre femme n'était pas la responsable de l'échec de sa relation et ce constat est une libération.

Dans Matelas de pierre c'est de façon beaucoup plus violente que Verna se libère en se vengeant de l'homme qui a détruit sa vie quand elle n'avait que 14 ans.

J'ai bien aimé Les vieux au feu où les activistes violents de Notre tour s'attaquent impunément à des maisons de retraite, les autorités étant dépassées par la gestion des nombreuses catastrophes climatiques. Ca a un petit goût d'effondrement, sujet plus développé par Margaret Atwood dans la trilogie de Maddaddam.

Je rêve de Zénia aux dents rouges et brillantes est un épisode de la vie de Charis, Tony et Roz, amies depuis des décennies. Tony et Roz ont offert à Charis la chienne Ouida dont elles espèrent qu'elle pourra la protéger des intentions de Billy, ex-mari de Charis.

Si, dans ces nouvelles, les hommes sont souvent des personnages peu glorieux (mais pas toujours), vivant aux crochets des femmes, les vieilles dames, elles, ne sont pas décidées à se laisser abattre.


Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Neuf contes, certains ont retenu mon attention d'autres moins. Personnellement, j'ai beaucoup aimé « la main morte ». le dernier, « au feu les vieux » était un peu trop long à mon goût: trop de détails du quotidiens de ces petits retraités. le seul point positif de ce dernier conte est qu'il représente, de façon très imagée bien sûr, sur la façon dont est vue la catégorie du troisième âge.
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