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3,83

sur 1764 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'histoire d'un crime, c'est l'histoire d'une enquête, mais c'est surtout l'histoire de celui qui fut présumé acteur de ce crime.
Il y a quelques années, l'acteur du film " le petit criminel " pour lequel il obtint un César se trouve mêlé à un sombre fait divers. A Montréal-la-Cluse, une postière enceinte est assassinée. Rapidement, les soupçons se portent sur Gérald Thomassin, acteur à la dérive, paumé et dépendant au Subutex.

Avec un vrai sens du journalisme et sans parti pris, Florence Aubenas retrace les différents moments de cette enquête qui ne finit pas de s'enliser.
Les protagonistes semblent tout droit sortie d'un véritable thriller mais pour autant, l'histoire est bien réelle. Cette enquête, fort bien documentée et bien menée, se lit avec intérêt. Florence Aubenas ne se contente pas de raconter les faits et événements, mais elle brosse un portrait sensible à la psychologie fouillée de Thomassin et de tous ceux qui furent concernés de près ou de loin par cette affaire.
Ce livre se lit comme un roman et s'avère passionnant !
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On ne peut pas se souvenir de tous les faits divers , malheureusement trop nombreux , et l'un chasse l'autre : constatations tristes pour ceux qui ont perdu un être aimé ...

Florence Aubenas s'est penchée sur le meurtre de Catherine Burgod, employée de la Poste de Montréal-La -Cluse en 2008 en suivant le parcours de Gérald Thomassin, un des suspects . C'est un homme peu ordinaire que nous présente cette excellente journaliste .

Placé dans des familles d'accueil par la DDAS puis en foyer, il a eu une enfance chaotique et est sorti de l'anonymat lorsqu'il a été repéré pour le tournage d'un film, le petit criminel , pour lequel il obtiendra le César du meilleur espoir en 1993 , un tremplin vers une autre vie ... ou pas . Gérald Thomassin fuit, dans l'alcool, la drogue.

Le récit alterne entre l'errance de Thomassin , la vie de Catherine Burgod liée à celle des habitants de la commune et les avancées de l'enquête : c'est aussi palpitant qu'un bon thriller, construit avec intelligence et finesse . Une analyse profonde qui concerne à la fois les gens cabossés comme Thomassin ainsi qu à ces gens simples bousculés par un événement dramatique .
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Je remercie Babelio et Audiolib pour « L'inconnu de la Poste » de Florence Aubenas.
Ayant par le passé apprécié « le quai de Ouistreham », j'étais curieuse de découvrir un autre texte de cette journaliste.
Dans « l'inconnu de la Poste », Florence Aubenas fait le récit minutieux d'une enquête longue de plus de 10 ans sur un meurtre survenu fin 2008, dans une petite ville de l'Ain, à Montréal-la-Cluse. Une postière de 41 ans, Catherine Burgod, enceinte, est retrouvée assassinée de 28 coups de couteau. Elle était la fille d'un notable de la ville, Raymond Burgod, ancien secrétaire de mairie et élu municipal. Gérald Thomassin, acteur ayant reçu un césar du meilleur espoir en 1991 pour son 1er film « le petit criminel » (réalisé par Jacques Doillon), est le principal accusé. L'accumulation de différentes faits et informations amènent en effet les enquêteurs à le soupçonner (il habite à deux pas de la poste, drogué et alcoolique et plutôt sans le sou, il n'a pas d'alibi, il possède un couteau, il a un comportement étrange, etc.).
J'ai retrouvé dans cet ouvrage les qualités journalistiques de Florence Aubenas, autant sur le fond que sur la forme. Elle dépeint avec minutie ce petit village de la « plastics vallée » sur le plan économique et social. Elle recrée l'ambiance à toutes les étapes marquantes de ce fait divers et dans toutes les sphères (le travail des policiers et magistrats ; les habitants de Montréal, plus ou moins impliqués, plus ou moins éprouvés par ce meurtre). Elle réussit à donner de la densité aux différents protagonistes, par les descriptions fines, détaillées et les extraits d'interviews. Elle déniche souvent les mots justes qui font mouche. Et finalement, elle nous parle des hommes dans tous leurs états.
Ce récit a, de ce fait, différents niveaux de lecture : policière tout d'abord, mais aussi, pour ne pas dire surtout, psychologique et sociologique. Ce fait divers est l'occasion pour Florence Aubenas de décrire un petit village et ses habitants subissant la crise économique, Montréal qui est un des sujets de l'histoire. L'autre sujet central n'est pas tant la postière mais Gérald Thomassin, qui lui aussi a connu ces moments de lumière et ces autres plus défaillants et très sombres. Et c'est peut-être en raison de ces ombres, ces noirceurs et de ces lumières que la journaliste a choisi de relater ce fait divers, comme un marqueur de notre société.
Thomassin a été un temps médiatisé par son césar alors qu'il n'avait pas 17 ans. Il est représenté par un autre homme médiatisé, l'avocat Eric Dupont-Moretti (à la demande de l'actrice Béatrice Dalle). L'acteur est décrit comme un être fragile, plutôt solitaire, ayant vécu une enfance difficile dans les foyers de la Ddass, en région parisienne. Sa route qui semble enfin s'ensoleiller par le César et la participation à d'autres films rebascule suite à ses démons qui resurgissent (la drogue, la zone,…).
‘'L'inconnu'' est tout autant le mystère qui entoure le meurtre de la postière (l'élément de l'équation qui manque pour résoudre l'affaire) que la disparition de Gérald Thomassin en 2019 alors qu'il était attendu à Lyon pour être à nouveau auditionné.
J'avoue avoir sélectionné trop rapidement ce texte lors de la dernière opération Masse Critique. Je n'avais pas fait attention qu'il s'agissait d'un livre-audio. Moi qui n'avais jamais découvert un texte par ce support, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit en écoutant la voix de la lectrice (Fabienne Loriaux) et non pas celle de l'auteure, (et utiliser 47 fichiers téléchargés sur mon téléphone n'était sûrement pas des plus appropriés pour cette première « lecture »). Même si les différents tons employés par la lectrice permettent de différencier les protagonistes, de mon point de vue, un livre audio n'était pas toujours le support idéal pour suivre certains passages –tels que les dialogues entre 2 personnages – cassant un peu le rythme et empêchant de ressentir au mieux l'atmosphère. Il y a sans conteste des avantages à l'utilisation d'un livre-audio. Il n'en demeure pas moins que cette lecture a confirmé ma préférence pour le livre papier.

Malgré la finesse d'écriture, l'humanisme de la journaliste qui irradie dans ces pages (ou plutôt dans mes écouteurs) et les quelques rebondissements durant ces longues années d'investigation, une fois cerné le profil de Thomassin, j'ai fini par me lasser un peu de cette enquête. C'est probablement en raison d'un manque de fluidité lors de cette « lecture audio », de la difficulté à retrouver le précédent chapitre sur lequel je souhaitais revenir (moi qui ai plutôt une mémoire photographique), la présence de quelques redondances et, finalement, d'un intérêt qui s'effilochait que je n'ai pas réussi à m'immerger jusqu'au bout dans ce récit. Cela ne m'empêchera pas de m'intéresser aux prochains ouvrages de Florence Aubenas.
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Un fait divers dont je n'avais jamais entendu parler : en 2008 dans la petite ville de Montréal-la-Cluse, la postière Catherine Burgod est retrouvée assassinée un matin lardée de 28 coups de couteau.
C'est la journaliste reporter au Monde, Florence Aubenas, qui va se rendre sur place et mener une enquête sur une durée de 6 ans.
A ce jour, la police n'a toujours pas trouvé le coupable, après de nombreuses arrestations et suppositions.
Il s'agit d'un essai mais on se croirait facilement dans un polar. J'ai aimé le style de Florence Aubenas car elle se place vraiment à la bonne distance des personnages, ni trop près ni trop loin. Elle possède un don pour décrire les lieux et l'ambiance, on s'y croirait. Elle sait rendre attachants tous les personnages.
Ce qui fait la particularité de ce fait divers c'est la personnalité du suspect principal, il s'agit de Gérald Thomassin. Celui-ci est un acteur qui a obtenu le César de l'espoir masculin en 1990 pour le film de Jacques Doillon "Le petit criminel". Il a tourné d'autres films mais a sombré dans la drogue et l'alcoolisme et s'est marginalisé. de plus, son appartement est situé en face du bureau de poste, il possède un couteau et se vante souvent . Tout l'accuse.
Un ouvrage intéressant qui se lit facilement mais j'avoue que j'avais préféré la démarche de Florence Aubenas dans "Le quai de Ouistreham".


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J'admire beaucoup le travail et l'implication de Florence Aubenas que je trouve d'une grande humanité.
J'ai lu ce livre comme un polar social. L'histoire d'un enfant de la DDASS, petit délinquant devenu jeune acteur authentique... qui va se trouver pris au coeur d'un film de Chabrol au sein d'une communauté montagnarde avec sa bourgeoisie, ses élus et sa population, la peur des marginaux, la rumeur...
Thomassin était au mauvais endroit au mauvais moment, il était connu pour ses addictions et sa misère et habitait juste en face du lieu d'un crime crapuleux.
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Ce récit relate un fait divers atroce réel, l'assassinat par arme blanche d'une jeune femme postière dans une petite ville de montagne française. L'autrice reconstitue avec minutie et délicatesse le décor, la victime, les villageois, le père de la victime, son ex, son nouveau, et les petits voyous du coin qui furent suspectés de ce meurtre, dont Gérald Thomassin. Celui-ci est un jeune acteur qui obtint notamment le César pour son rôle dans le jeune criminel de Jacques Doillon. L'autrice s'attache à nous raconter le parcours difficile du jeune Gérald (c'est là le véritable propos de ce bouquin), enfant issu d'un milieu difficile ( et c'est un euphémisme) , qui perça dans le cinéma mais demeura dans un mode de vie précaire, et qui fut soupçonné de ce meurtre pendant 10 ans!, qui fut incarcéré pendant 3 ans! et qui obtint finalement un non-lieu. À ce jour, la justice n'a pas encore été rendue dans cette affaire qui date de 2008, c'est complètement révoltant, autant du point de vue des proches de la victime, que de celui du jeune Thomassin, qui semble avoir eu pour seul tort d'habiter en face et de vivre à la marge. Récit troublant, très touchant et frustrant.
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Montréal la Cluse, petit village tranquille de l'Ain non loin du lac de Nantua et à mi-chemin entre Lyon et Genève. Catherine Burgod, l'employée du bureau de la petite poste locale a été assassinée sauvagement au couteau pour un butin dérisoire. L'enquête s'enlise et les policiers peinent à trouver le coupable. Mais que faisait ce jour là Gérald Thomassin, acteur césarisé mi marginal mi voyou qui avait choisi de s'installer récemment dans ce petit village ?

Comme dans ses précédents récits, Florence Aubenas excelle à se saisir d'une histoire a priori banale et à creuser la réalité qu'elle recouvre. Ici elle entremêle l'histoire de Catherine Burgod, la postière assassinée, fille d'un notable locale, en instance de divorce, l'enquête policière et surtout le destin mystérieux et particulièrement romanesque de Gérald Thomassin. Gamin placé en famille d'accueil, petit voyou des cités, ce dernier a été repéré par Jacques Doillon pour son film le Petit criminel et a ainsi connu le monde du cinéma et la célébrité, recevant le César du meilleur espoir masculin. Sa vie sera ensuite une alternance de tournages et d'errances que reconstitue parfaitement Florence Aubenas. Au passage, elle dresse le portrait des autres laissés pour compte de Montréal la Cluse, les uns peu différents, un peu compliqués, ceux qui ont connu une trajectoire compliquée, drogue, galères, manque d'argent.

L'inconnu de la poste a été une lecture agréable mais je n'ai pas retrouvé l'enthousiasme que j'avais ressenti à la lecture des précédentes oeuvres de Florence Aubenas (Le quasi de Ouistreham, En France). Côté positif, on retrouve le talent de l'auteur pour s'intéresser aux lieux et aux personnes qu'on ne voit jamais d'habitude, ici un petit village de ce qu'on qualifie un peu péjorativement de "France profonde", ces campagnes oubliées où rien de particulier n'attire le passant, et un acteur voyou au parcours atypique, incapable de réellement construire sa vie malgré ou à cause des opportunités que le cinéma lui a données. le récit se lit agréablement, la plume est toujours aussi précise et fine. Malgré tout, j'ai trouvé que ce récit avait quelques longueurs et que la construction était parfois bancale. Florence Aubenas entremêle plusieurs histoires, celle de la postière, celle de certains habitants, celle de Thomassin, plus l'enquête proprement dite et on se perd parfois dans les méandres du récit ou dans les changements de point de vue, abandonnant un personnage auquel on s'était tout juste attachés. J'ai aussi trouvé que cette histoire avait moins de force que ses précédents récits, c'est une photographie intéressante de ce petit village mais sans réel point du vue ou conclusion, peut être du fait du caractère inachevé de l'enquête et du mystère qui subsiste.

L'inconnu de la poste reste une lecture agréable et intéressante mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce livre me passionne vraiment et soit un coup de coeur. A découvrir malgré tout comme une petite fenêtre sur un monde qu'on a tendance à ignorer.
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Je ne me souvenais pas de ce fait divers (apparemment, je ne suis pas la seule). J'apprécie beaucoup cette journaliste et sa conception du métier, même si certains ont critiqué son immersion. En plus, elle écrit bien: j'en oubliais que c'était de la non-fiction. Je l'ai lu "avec les oreilles"; je regrette que Babelio ne propose pas: "écouté" et cette version audio n'est pas répertoriée.
J'aurais aimé que ce soit lu par l'autrice car j'ai eu du mal avec la voix de Fabienne Loriaux, au début.
Que dire de plus que Kirzy? Je renvoie à sa critique, je ne peux pas faire mieux!
Saura-t-on un jour ce qui est arrivé à Gérald Thomassin?
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Après avoir subi les phrases alambiquées de Laurent Mauvignier dans Histoires de la nuit, lire la prose limpide de Florence Aubenas fut un réel plaisir de lecture. Quoi que le propos de L'inconnu de la poste ne prête guère à la réjouissance, bien au contraire, c'est ici plutôt la manière dont la journaliste raconte avec vivacité et simplicité ce qui aurait pu être une énième enquête policière longue et ennuyante.
Au matin du 19 décembre 2008, le corps sans vie de Catherine Burgod est découvert dans le bureau de poste où elle officie à Montréal-la-Cluse, transpercé de vingt-huit coups de couteau. Les habitants du petit bourg montagneux sont catastrophés et le lecteur aussi. Car, préalablement au jour de l'assassinat, Florence Aubenas avait fait les présentations; on connaissait la victime sous tous ses angles. C'est là que réside la force du récit qui nous entraîne au coeur d'une affaire dont la conclusion ne surviendra que dix ans plus tard. C'est aussi une suite de portraits d'êtres écorchés par la vie, particulièrement celui de Gérald Thomassin, jeune acteur prometteur, « solitaire et sauvage », toxicomane, longtemps soupçonné par les policiers, les avocats et les juges d'instruction, et disparu depuis, sans laisser de traces.
Un beau travail journalistique et littéraire!

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On pourra d'abord objecter qu'à commenter des faits divers, on ne s'élève guère (à les lire aussi d'ailleurs…). On pourra aussi souligner le manque de patte de l'auteur dans son écriture et s'étonner de cet effacement : certes, me direz-vous, Florence Aubenas est avant tout une journaliste, mais quand même, tout le monde peut faire des efforts…
On pourra dire bien des choses, mais force est d'en reconnaître une : l'histoire vous prend jusqu'à la fin, jusqu'à ce dénouement en clair obscur qui nous laisse évidemment sur notre faim. En outre, les lieux sont remarquablement bien brossés, même si, çà et là, quelques petites imperfections hérisseront le lecteur local en mal de minutie.
Au fond, ce livre, il ne ment pas. Il vous donne ce que vous y êtes venu chercher, avec un supplément d'âme en plus, ce petit goût de mystère inachevé qui vous fait demander ce qui a pu se passer dans ces deux événements qui marquent le début et la fin du livre. Pour l'heure personne ne sait qui est l'assassin de la jolie postière, personne non plus pour dire où se trouve Gérald Thomassin, acteur auto-consumé par ses démons intérieurs, et suspect d'usage pour des gendarmes un peu dépassés par l'affaire.
Alors oui, il s'agit d'un fait divers, mais c'en est un que les circonstances ont patiné d'une épaisseur romanesque comme peu souvent. Il nous saisit d'entrée, nous prend par la main pour ne plus la lâcher et offre toute sa texture comme, en son temps, l'affaire Romand, un autre dossier ébouriffant dont l'Ain semble se faire une spécialité . Alors, ne boudons pas notre plaisir, de toute façon, cette histoire, elle ne demandait qu'à être racontée...
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