Aussi bien que son public, l'Estampe eut ses artistes à part. A travers leur biographie incertaine et l'incertaine chronologie de leurs oeuvres, on voit ces provinciaux qui abandonnent d'humbles professions pour la peinture, et qui, après un court passage dans l'atelier d'un artiste de l'École Kano ou chez quelque maître de l'estampe, se risquent à innover; quelques-uns sont des transfuges des écoles classiques, comme Yeishi; le talent de tel autre paraît avoir été reconnu par les grands de ce monde, mais le plus souvent, sortis du peuple, ils vivent avec lui et chichement, en querelle avec leurs graveurs qui trahissent leurs intentions, avec leurs libraires toujours lents aux commandes et aux paiements, avec leurs rivaux qui les plagient et parfois avec l'autorité qui les emprisonne.
Public spécial, artistes spéciaux: l'Estampe a aussi son répertoire spécial; la principale héroïne en est la bijin, jeune fille ou jeune femme, courtisane le plus souvent, et cela au moment même où la culture chinoise, toute puissante sur les samuraï et sur les lettrés, chasse la femme de la littérature classique dont elle avait été la reine.
Jean-Louis Aubert interprète en live "Bien sûr", un extrait de son nouvel album #ONPC