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EAN : 9782330126704
161 pages
Actes Sud (02/10/2019)
4.62/5   21 notes
Résumé :
Extraordinairement vivant, ce livre nous permet de pénétrer dans l'intimité des chimpanzés, nos frères de la forêt
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Paru chez Actes Sud (Mondes sauvages) ce livre illustré de très jolis dessins épurés de C.Couturier est un appel à prendre conscience de la disparition des grands singes, ici les chimpanzés du parc national de Kibale en Ouganda.
S.Krief étudie depuis longtemps des communautés de chimpanzés, mais de relativement loin, en restant immobile, elle n'essaie pas de les "apprivoiser".
Elle raconte donc l'intelligence de ces animaux, leur façon de se soigner, d'inventer des outils qui peuvent leur faciliter la vie, des mères qui gardent leur "Tanguy" plus de 20 ans sous leur aile, heureusement les jeunes femelles, elles, partent vivre leur vie ailleurs.
Elle décrit également l'enfer commun que vivent villageois et chimpanzés aux lisières du parc ;leur forêt recule au profit de champs de maïs dévastés par les animaux qui trompent tous les systèmes de garde pour venir se goinfrer la nuit d'épis qui sont chargés chacun d'une douzaine de pesticides, d'où l'observation de jeunes chimpanzés, nés sans narines et avec la face déformée.Quand aux routes goudronnées taillées à la hache, combien de victimes?
...Nous partageons 99% de notre ADN avec eux, ils sont plus proches des humains que des gorilles. Même nos sangs sont interchangeables; nous pouvons donner notre sang à un chimpanzé ou en recevoir si les groupes sanguins sont respectés...
S.Krief ne veut et ne peut que les appeler "ses frères" tant leur relation est faite d'humanité; mais pour combien de temps encore pourrons nous croiser le regard d'un grand singe sans en être profondément troublé?
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Rendez-vous en terre inconnue : Ouganda (Afrique), parc national de Kibale à la rencontre de la communauté « Sebitoli » de chimpanzés.

Voici un récit de qualité qui m'a passionné. J'avais repéré il y a quelques temps la collection « Mondes sauvages » de chez Acte Sud. La beauté des premières de couverture et l'abord de notre relation à la nature et au monde vivant m'avait interpellés. La chronique de @Prawn m'a convaincue.
En tant que vétérinaire et primatologue, Sabrina Krieff observe, repère, enquête pour tracer les identités, tempéraments et caractère de son sujet d'étude de prédilection : les chimpanzés. Patience, modestie, humilité, persévérance sont des qualités essentielles pour se faire accepter et établir des liens de confiance. Les recherches sur ce monde animal social s'ouvrent à nous grâce à son travail de longue haleine. Elle nous livre ses découvertes telles que l'automédication et la fabrique d'outils de cette communauté. Elle nous sensibilise à leur vulnérabilité face à la pollution environnementale, aux pesticides, à la destruction de leur habitat. Elle nous instruit et nous responsabilise sans nous moraliser mais pose le constat que les solutions sont de notre ressort.

Vous hésitez de peur que cela soit trop scientifique, trop pointu ? Détrompez-vous, Sabrina Krieff vous tient la main et agrémente votre lecture d'exemples d'études et de croquis.
Si le sujet vous intéresse, foncez ! C'est intelligent et instructif. Un vrai coup de coeur.
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Si après ça tu n'as pas envie travailler avec Sabrina Krief et les chimpanzés, je sais pas ce qu'il te faut!
Le livre est passionnant, vivant, intelligent. Tu angoisses quand un singe est blessé, tu te réjouis des petites victoires de l'auteure, tu apprends énormément sur les chimpanzés, avec par exemple leur capacité à se soigner par les plantes, mais aussi l'intérêt de leur observation, et les sujets de coexistence entre humains (dont beaucoup luttent pour manger à leur faim) et animaux (dont on détruit l'habitat naturel et qui vont piocher dans les champs).
J'ai adoré la générosité et la pédagogie de Sabrina Krief, et son humilité devant les animaux et la nature.
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Aller à la rencontre des chimpanzés accompagné par la primatologue/vétérinaire Sabrina Krief dans le parc de Kibale en Ouganda c'est pour l'exploration d'un monde que l'on croit connaître: celui des grands singes dans leur habitat.
C'est une enquête de très longue haleine, en véritable Sherlock Holmes, durant laquelle les découvertes sont les résultats de beaucoup de patience, d'efforts physiques, d'analyses, de déductions, d'observations lointaines afin de ne pas déranger ou risquer de mettre en danger les chimpanzés.
Mais combien de temps reste-t-il pour continuer ces investigations ? Car le monde et l'existence des grandes singes sont menacés par d'autres co-locataires de la terre : les Hommes.
Livre scientifique rempli d'humanité et de "chimpanzéité" (ces deux notions devraient avoir un mot commun tant ils sont proches) passionnant, accompagné de très jolies illustrations. Un cri d'alarme mais aussi d'espoir avec des solutions viables pour une cohabitation non seulement harmonieuse mais profitable à ces deux frères que sont les grands Singes et les Hommes.

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On ne discute pas: je ratisse tous les livres parus dans cette collection d'actes sud, Mondes sauvages pour une nouvelle alliance. Joli format, environ 150 pages, présentation soignée. Et le contenu? Nickel ! Des spécialistes dans leur domaine, qui ont le bon goût d'être parfaitement lisibles, abordables, savent partager leur passion, ne prennent pas leur lecteur pour des ignorants ou des spécialistes, bref, un équilibre parfait. Bon, petit détaillounet, ce ne sont pas des romans, et ça parle de nature, écologie, environnement, animaux et tutti quanti.

Sabrina Krief est vétérinaire et professeure au Muséum d'histoire naturelle. Depuis deux décennies environ elle s'intéresse aux chimpanzés vivant dans le parc national de Kibale (Ouganda), d'abord à Kanyawara puis à Sebitoli, là depuis 10 ans.

Les chimpanzés sont les êtres vivants les plus proches de l'homme, plus encore que les autres singes. Proches génétiquement, mais pas question de trop les coller, parce que quand on les étudie, mieux vaut rester à distance prudente, histoire de respecter leur santé, leurs habitudes, bref leur vie. Ceux de Sebitoli sont en forêt, non primaire, mais une forêt de remettant d'une surexploitation, elle est entourée de villages (et leurs attractifs champs de maïs) et traversée par une route! Problèmes avec les braconniers et leurs pièges, les pesticides répandus causant des malformations.

Sabrina Krief et son équipe pensent aux chimpanzés et aussi aux villageois, avec l'installation d'une clôture de ruches suspendues, empêchant l'incursion des éléphants dans les villages.

Ce qui est très intéressant, c'est que l'étude des chimpanzés malades -disons l'observation de leur comportement quand ils le sont- et de leur consommation de certaines plantes (aux propriétés souvent connues aussi des villageois!) amène à découvrir des molécules utiles pour la médecine des humains.

Les chimpanzés sont des animaux passionnants à observer, il faut pour cela une énorme patience (on compte pas en semaines ni en mois, mais en années!) et une excellente forme physique.

Ce livre très très riche est à lire, j'en ai fait un coup de coeur.

Lien : https://enlisantenvoyageant...
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critiques presse (1)
Actualitte
21 octobre 2019
Pour en apprendre toujours un peu plus sur eux, mais aussi d’eux, sur notre proximité d’espèces (ADN, réseau neuronal…) dans le monde du vivant et mettre encore plus en évidence leur sensibilité qui doit être reconnue (un des combats permanents de Sabrina Krief).
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En achetant des aliments transformés et des plats préparés, en ingurgitant des quantités de protéines animales bien supérieures à ses besoins, en n'ayant plus à mettre à mort, en perdant la notion de l'effort pour attraper une proie ou du temps pour élever un animal, en ne croisant plus le regard de l'animal traqué ou même en perdant le contact avec les corps morts de ses proies, et en n'allant même plus à la boucherie où les carcasses sont présentées, l'humain a-t-il perdu son "humanité" ?
Les animaux qu'il côtoie n'auraient-ils plus que deux fonctions : celle de le divertir, de lui tenir compagnie, de lui éviter de se sentir seul dans un monde de plus en plus pauvre en relations sociales avec ses congénères, et celle de le servir, animal de travail, animal de rente, animal de boucherie, machine à produire du lait ou des œufs, canard porteur d'un foie malade, oie pourvoyeuse de duvet ou vison, de fourrure ?
Les animaux ne sont-ils plus des êtres vivants avec qui on partage un écosystème et qui ont le droit de vivre sur cette planète, même sans fonction ? On se réjouit de voir de la nature reconquérir les villes quand elle est incarnée par des pieds d'arbres fleuris, des ruches sur les toits, mais on s'insurge contre les rats sur les pelouses du Louvre et les pigeons en ville.
Je me plais à croire qu'avec les animaux domestiques peuvent exister des relations autres que de dominance, équilibrées et harmonieuses, où l'humain offre au non-humain une protection et un repas contre de l'affection et parfois un "travail" non douloureux. Les chevaux et les chiens, même sous la selle et avec un collier, peuvent apprécier la balade en forêt avec leur "partenaire" humain, les animaux libres mais vivant en ville peuvent être accueillis dans nos cités sans être considérés comme nuisibles, et ils peuvent vivre dans nos campagnes et nos forêts sans qu'il faille à tout prix réguler leurs populations. Peut-il en être de même pour les animaux sauvages : nous devons-nous de les protéger ou devons-nous nous garder d'intervenir, cesser de vouloir gérer à tout prix la nature ?
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A 14h15, Elliott regarde sa main, inspecte sa plaie puis cueille des feuilles de Tabernaemontana holstii qu'il applique avec beaucoup de précaution sur ses doigts. A deux reprises, il place les feuilles dans sa bouche puis tamponne de nouveau sa plaie, les applique doucement sur ses doigts. Ce geste ne me surprend pas, j'ai déjà vu auparavant des chimpanzés nettoyer des plaies. Mais jamais avec cette plante. En vérifiant dans la base de données PRELUDE sur les plantes médicinales, je découvre un seul usage décrit pour cette espèce par J. O. Kokwaro, dans les actes d'un congrès qui s'est tenu à Berlin en 1987 : l'application du latex de ces feuilles sur les blessures, coupures et plaies, décrites dans la médecine kenyane. Je suis à vrai dire ébahie : cette première – et seule – observation de l'utilisation de ces feuilles, correspondant à un usage également décrit en médecine traditionnelle, me conforte dans mes analyses et mes résultats, mais ne cesse cependant de me fasciner.
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Ceci me conduit à proposer que c'est probablement par goût que les chimpanzés mélangent des aliments : les feuilles utilisées pour boire dans les rivières sont des feuilles de gingembre sauvage au goût citronné. Les différentes parties des plantes de ce genre botanique, Aframomum, sont également utilisées dans pratiquement toute l'Afrique comme vermifuge. Comme l'assaisonnement de la viande avec des feuilles, cette sorte de limonade aurait également comme vertu de prévenir les risques d'intoxication ou d'infection par les parasites.
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Finalement, Digit aura été victime de deux fléaux de notre société schizophrène : la vitesse des véhicules et la lenteur administrative. Pour moi, un triste constat d'échec de notre combat quotidien à Sebitoli... et une immense tristesse pour cette chimpanzée qui avait réellement confiance en l'humain.
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Vidéo de Sabrina Krief
Nicolas Martin présente son ouvrage «La naissance du savoir : dans la tête des grands scientifiques» aux éditions Les Arènes. En partenariat avec Cap Sciences.
Auteur, journaliste et ancien animateur de la Méthode Scientifique, Nicolas Martin a réuni dans son livre les entretiens avec dix-sept des plus grands scientifiques français qui livrent leur vocation, leur parcours et leur méthode de travail. Une plongée dans la boite noire de cerveaux remarquables, parmi lesquels Alain Aspect, Sabrina Krief, Gilles Boeuf, Évelyne Heyer, Arnaud ou encore Laurence Devillers.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2815544/la-naissance-du-savoir-dans-la-tete-des-grands-scientifiques
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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