Trois poèmes, extraits de ce recueil pour vous permettre de le découvrir.
NAISSANDE DU POÈME...
Les lettres en robe du dimanche
Dansent sur la feuille blanche,
Les coquines voyelles rieuses
Chatouillent les consonnes trop sérieuses,
Les points d'exclamation
Et les traits d'union
Jouent à saute-mouton
Sans leur veston !
Dans la marge,
Maître plume en rage,
Exige d'une voix exaspérée
Le silence de l'assemblée…
Tenez-vous tranquilles Mesdemoiselles,
Lissez vos tabliers de dentelle,
Et vous, Messieurs,
De grâce, un peu de sérieux !
Nous sommes au service d'un poète
Qui fait chanter les lettres muettes,
Entraîne les syllabes pudiques
Dans une valse orthographique,
Apprivoise les mots fougueux
Tel un dompteur majestueux !
Et de l'aube au crépuscule,
En majuscules, en minuscules,
La fine main du génie
Caressera vos formes arrondies
Pour créer l'instant suprême
Suspendu dans l'éternité,
Qui verra naître le poème
En pleins et en déliés !
*-*-*-*-*-*
LES BAIGNEUSES DE RENOIR...
La lumineuse transparence
Nimbant d'un lumière divine
Les baigneuses immortelles…
Statues virginales
Au teint de porcelaine,
Au regard malicieux,
Au rire cristallin
À peine sorti de l'enfance,
Aux courbes généreuses,
Aux gestes sensuels,
Offrant leur jeune corps
Aux caresses de l'eau,
Le soleil mutin
Croquant à belles dents
Leur nudité dévoilée !
*-*-*-*-*-*
RENDEZ-VOUS...
C‘est un homme séduisant
Au sourire avenant,
À la soixantaine élégante...
Nous nous rencontrons
Assez souvent,
Ensemble, nous passons
Un moment charmant...
Nos conversations sont enjouées,
Souvenirs d'enfance,
Les enfants, le temps,
Les sujets ne nous manquent pas,
C'est vrai que nous nous connaissons
Depuis plus de dix ans...
Nullement pressé
Il a toujours du temps pour moi,
S'intéresse à ce que je fais,
S'inquiète de ma santé...
Les minutes passent, agréables,
Mais il me faut partir...
Il se lève, ouvre la porte,
Me glisse dans la main
Un petit mot écrit
Spécialement pour moi,
Me sourit, me dit à la prochaine fois,
À mon tour, je lui donne
Un petit... chèque...
« Au revoir, Docteur ! »
© Véronique AUDELON - Tous droits réservés
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M’sieur l’Juge,
D’vant vous j’comparais
Menottes aux poignets.
C’est vrai qu’j’ai fauté,
C’est vrai qu’j’dois payer…
Quelques sous j’ai volés,
Quelques sous pour manger…
Mais que fait-on aux gros bonnets,
Qui volent des millions par poignées,
Et cachent leur butin doré
Sur un compte à l’étranger ?
J’les vois pas à mes côtés !
Au clair de ma plume
Mon ami Claudo,
Ce soir sous la lune
Je t'écris ces mots...
Pour la couverture sale
La cabane en bois bancale,
Pour les regards hautains
Qui pèsent sur ton chemin !
Elle passe tous les jours
La petite vieille,
Prend un demi-pain,
Une boîte pour chats !
Silencieuse et fragile
Presque transparente,
Un sourire triste
Et des habits usés…
Lorsque Émilie et Pierre arrivent à l'hôtel L'Inglese pour leur voyage de noces, dans la petite ville de Stresa, au bord du lac Majeur, point de départ des bateaux pour les romantiques et merveilleuses îles Borromées... ils ignorent que derrière ce décor de rêve se cache... leur pire cauchemar !