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sur 15885 notes
C'est avec un plaisir indescriptible que je m'attaquais à Orgueil et Préjugés de Jane Austen (1775-1817). Jusqu'à là inconnue de moi, elle ne tarda pas à me charmer et rapidement à me conquérir.
Il faut dire que tout y est réuni : un style fluide d'une rare élégance sans pour autant être guidé avec à la clé de merveilleuses sonorités tout au long du récit (rien qu'à en juger au titre original : Pride and Prejudice). Les personnages sont contrastés, ayant chacun leur rôle à jouer. À chaque page, ils délivrent des scènes des plus jouissantes et pour le moins inattendues. Les intrigues développées peuvent paraître banales au premier abord mais prennent néanmoins tout leur sens sous la plume de l'écrivain et à aucun moment le récit ne s'enlise. Bref, J.A est orfèvre en la matière.

Orgueil et Préjugés est un roman paru en 1813 (bien qu'ayant été revu à trois reprises) mettant en scène deux amours dans la société anglaise, fin XVIIIe début XIXe.
Le premier concerne Jane Bennet une jeune fille de vingt deux ans, distinguée, pleine de charme et de talents, se montrant toujours indulgente à l'égard d'autrui même envers les moins louables et un jeune homme tout autant vertueux et respectable, Charles Bingley. Celui-ci s'étant récemment installé dans une propriété proche, ils se fréquentent souvent et ont l'occasion de faire plus ample connaissance. Naît alors une passion entre ces deux êtres, encouragée par tous (ou presque). Bien que forte et sincère, cette passion reste raisonnable.
Le second, invraisemblable, inimaginable voir presque inavouable (l'orgueil le permettra cependant) implique la charmante Elizabeth Bennet dont les yeux sont dits d'une grande profondeur. Elle est vive d'esprit, ce qui lui vaut l'admiration de son père et n'hésite pas à critiquer les autres, en laissant libre cours à ses préjugés (avec beaucoup d'aisance, il faut l'admettre). Fitzwilliam Darcy, riche mais présomptueux jeune homme, est épris d'elle mais il a des manières qui ne manquent pas de déplaire à celle-ci. Eliza. et sa famille ont peu d'estime pour lui et développent même une antipathie prononcée à son égard. C'est alors que l'on assiste tout le long du livre à un affrontement acharné où les convictions de ces deux personnages sont ébranlées et se voient irrémédiablement changées.


Le roman délivre une histoire séduisante tant par son intensité que par ses portraits divers et variés.
Tout d'abord celui d'une mère (Mrs Bennet) qui n'a pour seul désir de marier ses cinq filles, mettant un point d'honneur sur leur félicité. le père de famille, Mr Bennet, aime ses filles sans trop l'admettre. C'est un infatigable railleur qui n'hésite d'ailleurs pas à exprimer ses sentiments
concernant les facultés intellectuelles réduites de ses trois filles cadettes (« Elles sont sottes et ignorantes » Chap.1, Vol.1). Certaines scènes faisant intervenir le personnage de Mr Bennet sont des plus comiques donnant ainsi de la vitalité aux dialogues qui ne manquent déjà pourtant pas de vigueur.
Jane est une personne authentique et touchante. Ses émotions sont vraies et il est sincèrement plaisant de voir dans une société gangrenée par le vice, le mensonge, une personne ayant une âme si pur, dénuée de tout mauvais sentiments.
Mr Bingley est quant à lui une personne fort respectable, louable d'un point de vue morale. Ses manières plaisent à tous. Possédant de surcroît une "petite" fortune, Mrs Bennet est la première à se réjouir d'une union entre les deux jeunes gens (Bingley et Jane)

Elizabeth est l'héroïne de cette histoire et son caractère complexe donne une véritable consistance au roman. En matière d'amour, elle semble inflexible, presque sévère (deux demandes en mariage refusées) ce qui la rend d'autant plus inaccessible.
Mr Darcy reste à mon avis le personnage qui donne au roman sa plus grande part d'intensité. En effet, il devient rapidement le principal centre d'intérêt du lecteur qui guette ses moindres faits et gestes et l'attitude qu'il adopte face à sa bien-aimée. Ses prises de parole se font rares, du moins au début. Souvent tintés d'indifférence, il est très étonnant de les voir évoluer au cours de l'histoire.
Ce qui est incroyable avec Mr Darcy, c'est que malgré tous les défauts qui lui sont attribués, il devient un personnage attachant au fil des pages. Et pourtant, il partait de très bas...

Les échanges entre Elizabeth et Darcy sont la plupart de temps empreints de fausses politesses et d'un certain mépris fortement avivé par Elizabeth. Toutes les rencontres inopinées entre les deux personnages sont source de conflits, de gènes. Ce jeu peut apporter un plaisir certain au lecteur mais aussi lui bien paraître affreusement ennuyeux.

D'autres personnages, plus secondaires, sont tout de même développés. Il y a entre autre Mr Collins, un cousin des Bennet rendu ridicule par ses manières excessives, Caroline Bingley qui ne favorise en rien le mariage entre Jane et son frère, Lydia Bennet la jeune écervelée mettant à mal
l'honneur de sa famille ou encore Lady Catherine de Bourgh que l'on pourrait qualifier d'obstinée, de têtue, en un mot de détestable. Ces quelques personnages apportent chacun leur grain de sel et nourrissent en même temps les intrigues (pour ne pas dire les entravent).

Ce qui apparaît au début comme une lecture simplement agréable, s'avère être en fait un Chef d'oeuvre (incontesté) de la littérature anglaise et bien que le terme soit souvent galvaudé, il a ici une place méritée.
Certains passages, où l'intensité est à son comble, le lecteur peut être amené à éprouver des moments de jubilation face à tant de finesse dans la langue, de tension, de surprises, d'impertinence ou de justesse. Car c'est ici que le génie de Jane Austen s'exprime en force. Elle prépare en amont le terrain pour ensuite créer ces situations extraordinairement denses, et puissantes sur le plan émotionnel (ex : la lettre rédigée par Dracy, pour Elizabeth). le rythme s'accélère brutalement, une phrase suffit, et on savoure les quelques pages qui suivent.


Le roman n'est pas qu'intensité et frénésie. J.A. ne s'attarde pas sur la contemplation des paysages et cependant, une majeure partie du roman a un rythme assez lent, ponctué bien sûr de nombreux événements. Mais plutôt que l'ennuie, le rythme permet à la narratrice de développer les caractères et sentiments de chacun, composant de ce fait une analyse psychologique complète sur les différentes personnes qui constituaient la vie provinciale anglaise de cette époque. Cela offre une fresque pittoresque disposant d'une vaste palette de couleurs.

Bien que je me garde de divulguer les événements relatifs à la fin, je peux seulement dire que le dénouement a été bien agréable. Cela fait tant plaisir de lire une histoire (surtout d'amour) qui se termine bien. Mais je laisse le plaisir à ceux qui ne l'ont pas lu de la découvrir.


Toutefois, ayant adoré ce livre, je ne peux que regretter amèrement la mort prématuré de cette fabuleuse Jane Austen, grande parmi les grand(e)s. (bien qu'il m'en reste un tas à lire)
Je finirai par citer Virgina Wolf : « L'artiste la plus parfaite parmi les femmes, l'écrivain dont les livres sont immortels, est morte au moment même où elle commençait à croire qu'elle réussirait. » (The Common Reader)

Ps : Si il y a beaucoup de fautes d'orthographe, veuillez m'en excuser. N'hésitez pas à me le dire car je suis exécrable en orthographe. Merci.
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Coup de coeur!
Il faut avouer que j'avais ce livre depuis longtemps mais je ne parvenais pas à me décider à le lire, pleine de préjugés que j'étais! J'imaginais, Dieu sait pourquoi, une histoire longue et ennuyante...
Quel bonheur de m'être finalement décidée!
Dans la famille Bennett, il y a la mère, une "hystérique" qui ne pense qu'à marier ses filles, le père, un homme calme qui trouve refuge dans sa bibliothèque pour échapper à la logorrhée de son épouse, et les 5 filles: Jane, Elizabeth, Mary, kitty et Lydia. L'histoire est essentiellement axée sur les histoires d'amour des deux aînées. Chacune d'elles connaissant tour à tout l'amour, le doute, la souffrance et la joie.
L'écriture est simple avec souvent des accents comiques, on se laisse totalement emporter par la vie de ses demoiselles!
Et que dire de M. Darcy? On le déteste, on l'aime...
C'est un livre que je conseille vraiment à tout le monde, bons moments garantis!
Pour ma part je me laisserai certainement tenter par d'autres livres de Jane Austen!
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Je savais qu'en tournant la dernière page d'Orgueil et Préjugés j'allais rester là , désoeuvrée à tourner en rond. Comment quitter Darcy et Lizzie Bennet, Mr Bingley et Jane, Mr et Mrs Bennet?Ce roman est magique, je laisserais de côté l'histoire que beaucoup connaissent pour seulement m'attacher à l'artiste peintre qu'était Jane Austen. Oui je dis bien artiste peintre car comment a t 'elle pu rien qu'avec sa plume nous transporter dans son univers celui des petits propriétaires terriens du sud de l'Angleterre dès début du XIXème siècle, un univers où tout est codifié, où le moindre écart de conduite perd la réputation de toute une famille,. Tout y est ! Décor, personnages, paysages. Une petite touche sans en avoir l'air et vous les voyez tous les uns après les autres entrer en scène. A elle toute seule elle a inventé le roman du XIXème ouvrant le chemin à de très nombreux hommes et femmes de lettres.
Je ne saurais recommander à ceux qui n'ont pas encore lu Orgueil et Préjugés de vous précipiter .
Je tiens aussi à saluer l'extraordinaire adaptation de ce roman par la BBC .
Quelle lecture! quel plaisir !
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- Dans la famille Bennett, je demande la fille.
- Ah, laquelle ? Mr et Mrs Bennett ont cinq filles.
- Se ressemblent-elles ou bien sont-elles différentes ?
- Laquelle ? me demande-t-elle d'un air ironique. Laquelle souhaitez-vous rencontrer ? La plus belle ? La plus jeune ? La plus intelligente ? La plus rebelle ? La plus orgueilleuse ? Elles sont cinq soeurs et aussi différentes l'une de l'autre que le sont les fleurs d'une même variété dans un jardin anglais.
Je lui réponds que je veux toutes les rencontrer...
Elle me sourit d'un sourire que je n'oublierai jamais. Elle me répond : alors, je vous invite à entrer dans ce roman que j'ai écrit il y a si longtemps maintenant. Orgueil et Préjugés. Je suis sûre que vous l'aimerez...
- Merci Jane. Je vais suivre votre conseil...
Nous sommes dans le nord de l'Angleterre, précisément à Longbourn, petit bourg du Hertfordshire, sous le règne du roi George III. Mrs Bennet est déterminée à marier ses cinq filles afin d'assurer leur avenir. Son existence se nourrit de quelques potins des alentours et c'est ainsi qu'elle apprend qu'un riche jeune homme, Mr Bingley, vient de louer Netherfield, le domaine voisin... Elle presse Mr Bennet de s'y rendre afin d'établir le contact et plus, si affinités... Celui-ci accueille avec moquerie la proposition...
Comme elles sont exquises ces premières pages ! J'ai apprécié cette ironie jubilatoire dans la description de ce personnage bête qu'est Mrs Bennett et de sa relation avec Mr Bennett, faussement détaché dans son flegme anglais et qui, dès que Mrs Bennet aura le dos tourné, s'empressera de s'enquérir de ce Mr Bingley. Il pense lui aussi à ses filles, sachant qu'il a plus un faible pour l'une d'entre elles, cette fameuse Elizabeth...
Mr Bingley a un ami qui s'appelle Mr Darcy. Ce dernier est un jeune homme immensément riche, propriétaire d'un grand domaine dans le Derbyshire, mais très dédaigneux et méprisant envers la société locale.
Les filles Bennet sont au nombre de cinq qui cherchent en effet toutes à se marier, ou plutôt Mrs Bennett, leur mère, cherche à les marier...
Tout est presque là déjà dans ces premières pages. Tout est là avec le contexte social de l'époque, dans cette Angleterre de la fin du XVIIIème siècle, la condition des femmes aussi qui n'ont pas d'autres choix que de se marier pour vivre l'amour à ciel ouvert, mais se marier pour une femme, c'est disposer d'une dot. La préoccupation des Bennett est légitime, s'ils ont cinq filles, c'est qu'ils ont tenté frénétiquement d'avoir un fils, seule manière de protéger l'héritage de leurs biens, leur terre, leur demeure. Je n'ose pas imaginer Mrs Bennett dans des positions frénétiques... Dans cette Angleterre cousue de fils blancs où les lois sont mal faites pour les femmes, ce ne seront pas les filles qui hériteront mais ce neveu lointain, qui se réveille soudainement, devenu pasteur, se rappelle qu'il a un bien qui lui pend au nez du côté de Longbourn, il semble aussi fin d'esprit que sa tante, Mrs Bennett... Cela dit, le bougre est célibataire, tout est bon pour préserver le bien familial et assurer l'avenir d'au moins une des filles...
Ces premières pages pourraient figurer à elles seules une jolie nouvelle, mais le roman s'étend sur près de quatre cents pages pour notre plus grand bonheur, car on ne s'ennuie jamais dans le monde que dépeint Jane Austen avec romantisme et esprit caustique...
Quatre cents pages pour déployer des personnages qui se cherchent, se méconnaissent, espèrent, écoutent de mauvais conseils, posent de mauvais jugements, n'en font qu'à leur tête, s'égarent, se retrouvent plus tard à travers les méandres d'un récit à la trame sociale qui parle de séduction et d'amour... Il est vrai que s'il n'y avait pas eu quelques malentendus dès le départ, l'affaire aurait été bâchée en quelques pages...
L'orgueil des uns et les préjugés des autres... J'adore ce titre et la version anglaise du titre est un vrai délice : pride and prejudice... Je me délecte de prononcer ces mots... Jane Austen semble avoir considéré ici que l'orgueil était du côté masculin et les préjugés du côté féminin. Je revendique que l'orgueil peut être féminin et que les préjugés peuvent être masculins. D'ailleurs le reste de l'histoire semble prendre cette tournure...
L'orgueil, les préjugés, ainsi que les normes imposées par le système de classes sociales et l'argent, tels que dénoncés ici par Jane Austen, seraient-ils de véritables obstacles à l'amour, ou au contraire, n'est-ce pas ce qui intensifie le désir et permet aux protagonistes de se découvrir, apprendre à se connaître, se reconnaître à travers le conflit et les confrontations ?
Dans le premier regard, il y a déjà une première impression organique, qui détermine tout ce qui sera, d'une histoire d'amour ou d'amitié.
Le carcan social vient se poser juste après, quelques secondes après ce premier regard, les premiers mots, les premiers battements de coeur...
- Dans la famille Bennet, je voudrais la soeur la plus rebelle de cette histoire.
- Elle s'appelle Elizabeth. C'est la cadette, juste après l'ainée qui s'appelle Jane.
- Elle s'appelle Jane, comme vous.
- Oui mais Elizabeth me ressemble davantage. J'ai mis dans ce personnage ce que je ressens dans ma vie, ce que je ressens du monde, de son injustice à l'égard de la condition des femmes. J'ai voulu en faire une rebelle comme moi, contre la certitude d'un monde fait pour les hommes.
- Vous avez réussi cela magnifiquement. C'est mon personnage préféré.
On pourrait penser que le nerf de la guerre dans ce roman n'est pas l‘amour, n'est pas l'honneur, qu'il est l'argent. Il n'en est rien. Orgueil et préjugés est bien un roman d'amour, même si au passage il dresse une satire terrible de l'aristocratie anglaise et de certains codes sociaux.
J'ai aimé ce personnage d'Elizabeth qui se dresse contre les préjugés, les siens d'abord, ceux des autres, ceux des hommes, des femmes de son temps, de son entourage. Son intelligence apporte forcément une dimension complexe dans la relation d'amour qui peut exister entre deux êtres de conditions sociales différentes en cette fin du XVIIIème siècle, période où l'homme domine par ses paroles et ses actes.
C'est son intelligence finalement qui rend compliqué les choses, transforme ce qui aurait pu être une nouvelle d'une vingtaine de pages en roman fulgurant de quatre cents pages.
Le personnage d'Elizabeth m'a fait jubiler dans ce chapitre exquis où elle se confronte avec la mère de celle qui prétend à l'amour de Darcy, une rivale d'Elizabeth. Elle oppose le rang social de cette dernière à celui d'Elizabeth dans une arrogance à vomir, mais la réplique d'Elizabeth est emplie d'une hauteur d'esprit et une sagesse qui forcent le respect et déstabilisent son interlocutrice...
Elle m'est apparue comme un des plus beaux personnages de la littérature universelle. Elle est irrésistible. Je la situe à la hauteur de Jane Eyre, Madame Bovary ou Anna Karénine. Elle aura un meilleur destin que les deux dernières dont j'étais tombé éperdument amoureux en vivant leurs récits.
Chapeau Elizabeth !
Elizabeth et Darcy sont opposés l'un à l'autre comme peuvent l'être le vent et la foudre.
Peut-on franchir tous les obstacles, les normes, l'orgueil et les préjugés, pour finalement se retrouver à la fin de l'histoire ?
Le principe du roman est de montrer comment les personnages vont dépasser leurs préjugés.
Ils vont dépasser leur orgueil parce que l'amour est quelque chose qui rend humble. Parce qu'on ne choisit pas l'amour, il vous tombe dessus. Et à partir de là, on est obligé de marcher avec, et d'ailleurs quand on s'aime, l'orgueil abat des palissades comme en plein vent d'Iroise.
Un beau jour, les orgueils et les préjugés de chacun des personnages volent en éclat et c'est sublime.
- Chère Jane, comme j'aime dans un roman quand les situations qu'on supposaient prévues d'avance volent en éclat. Mais j'ai une question indiscrète, l'amour qui prévaut ici entre Elizabeth et Darcy est-il inspiré d'un épisode de votre vie ? Vous n'êtes pas obligée de me répondre bien sûr.
Quand j'ai vu son visage rougir, j'ai alors regretté d'avoir posé cette question si indiscrète.
- Cher Bernard, je ne répondrai pas à cette question. Ceci est la part de mystère que j'emporte avec moi. Mais je n'emporte pas tout, la preuve, ce soir, cet échange...
Je n'oublierai pas son sourire taquin et chaleureux lorsqu'elle repart, me quitte peut-être à jamais...
Ou peut-être pas tout à fait à jamais...
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J'ai adoré ce livre ! Une histoire d'amour comme je les aime. Vraiment, je recommande ce livre à tous !
Bravo !

Cette histoire entre Elizabeth Bennet et Fitzwilliam Darcy est touchante et tellement magique.
De plus, l'histoire se passe autour du couple Jane Bennet/ Mr. Bingley.

Malgré leur orgueil, Elizabeth et Mr.Darcy vont surmonter leurs préjugés et finissent par s'aimer tout comme Jane et Mr. Bingley.

Je vous conseille de regarder le film de 2005 avec Keyra Knightley dans le rôle d'Elizabeth Bennet et avec Matthew MacFadyen dans le rôle de Mr.Darcy.

Un très grand nombre de bons acteurs pour un magnifique film inspiré du livre.

Cette histoire se déroule au XIXème siècle en Angleterre où les familles plutôt modestes comme la famille Bennet choisissent la fortune plutôt que l'affection.
Heureusement pour Elizabeth et Jane, toutes deux amoureuses de fortunés tels que Mr.Darcy et Mr.Bingley, leur destin finira parfaitement bien !

J'adore Jane Austen et j'espère qu'"Orgueil et Préjugés" vous plaira !

Bonne lecture !
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C'est pour moi un roman psychologique, situé chez la gentry du début du XIXè siècle, dans l'Hertfordshire et le Derbyshire, au nord de Londres.
Mrs Bennet a cinq filles qu'elle veut marier, parce qu'elle aime les réceptions et qu'elle veut récolter des "avantages". Malheureusement, la propriété est frappée d'un "entail" particulier : s'il n'y a pas d'héritier mâle, la propriété reviendra au cousin le plus proche, l'obséquieux Collins. Les cinq filles n'auront rien !
Mrs Bennet, désolée de cette injustice, fait ce qu'elle peut pour "placer" ses filles. Or Mr Bingley vient s'installer à proximité. Invité par Mrs Bennet, il vient avec son ami Darcy. Bingley fait une bonne impression aux deux parents et aux cinq filles. Mais Darcy semble orgueilleux et hautain.
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Peu enclin à ce genre de livre, je rentrai dans le roman mollement, mais au fur et à mesure que Jane Austen trace le scénario et les caractères des personnages, les méchants, les gentils, les faux gentils, les droits dans leurs bottes, les menteurs, le discret qui agit au lieu de blablater... eh bien, je commence à poser des hypothèses pour la suite du livre.
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Voila comment je les vois.
Mr Bennet est un philosophe pantouflard à l'humour so british.
Mrs Bennet pourrait être une Mama italienne, avec ses petits défauts, son manque de discrétion, mais aussi avec son grand coeur !
Jane, 22, l'aînée, a les qualités féminines d'une demoiselle bien éduquée de l'époque, douce, arrangeante, et en plus, empathique.
Elizabeth, 20, a un caractère bien trempé. Qui oserait s'opposer à Lady Catherine avec une telle fermeté ? J'ai adoré ce passage où la logique et les sentiments affrontent le "titre" et l'avidité de Lady Catherine.
Bref, Lizzy, c'est un peu Sissi d'Autriche, le côté "féministe" ( ? ) de Jane Austen. Eliza, j'adore !
Mary ne sort pas le nez de ses bouquins.
Katty, 17, suit au début la course effrénée de plaisirs que propose sa petite soeur.
Lydie, 15, dont le père est trop laxiste, est enthousiaste et inconsciente. Elle est très portée sur l'uniforme.
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Wickham est, à mon avis, ce qu'on nomme maintenant un pervers narcissique. Jane Austen le fait rentrer dans le droit chemin à la fin du livre. Mais peu de PN font une rémission.
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Voyons le titre. "Orgueil et préjugés", Pride and Prejudice.
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Le préjugé, c'est sur Darcy qu'il s'établit principalement pour moi.
J'ai eu un Darcy proche de moi dans la vie. C'est vrai qu'il n'était pas jugé à sa juste valeur, victime de pré-jugés, "Prejudice"-iables. Oui, il était aussi soupçonné d'orgueil, alors qu'il s'agissait, comme pour Darcy, de réserve.
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L'orgueil c'est Darcy.
Les personnages du roman confondent la posture et l'action. Ce sont des préjugés. Mais quelle action orgueilleuse et nuisible fait Darcy ?
A part l'intervention dans le mariage de Bingley au début, et qui est peut être dictée par sa tante Lady Catherine, quelle action d'orgueil accomplit-il ? Oui, certes, il est hautain, mais ce n'est qu'une posture, non une action.
Nous découvrons avec Elizabeth qu'à Pemberley, ses employés l'apprécient, et nient tout orgueil de sa part.
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Je pense donc que l'orgueil n'est pas une posture, mais un caractère qui induit des actions, des "missions" égoïstes nuisant à autrui. Un orgueilleux sans argent fait peu de victimes, mais en fait quand même. Que dire d'un orgueilleux machiavélique avec les pleins pouvoirs ? Je pense naturellement à Hitler et à tous les conquérants.
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L'amour soulève les montagnes, et comme Darcy a des qualités d'écoute, il modifie son caractère de haute noblesse.
Au fur et à mesure qu'il change, Lizzy change aussi, et ce double bouleversement fait tout le roman !
Allez-allez, disais-je, en encourageant l'osmose inévitable de ces deux caractères bien trempés, mais généreux...
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Il y a peu de temps, je croyais encore que Jane Austen était, comme Jane Eyre, un roman des Brontë !! . )
Maintenant, je vais voir quelques unes des 700 critiques !
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Tu aimes les histoires so british, avec des ladies en belles robes, des gentlemen, des clergymen, des lords, des dandys un peu snobs et des colonels de l'Empire britannique, ce livre est fait pour toi !
Tu aimes les histoires d'amour romantiques pleines de ruptures, de malentendus, de brouilles, de rancoeur et de retrouvailles si émouvantes que tu dois en sortir ton mouchoir, ce livre est fait pour toi !
Tu aimes les beaux gosses, sombres et torturés, que quand tu les aperçois, tu as juste envie de leur faire aussitôt un gros poutou d'amour, ce livre est fait pour toi !
Tu aimes les romans avec des dialogues sarcastiques et de savoureuses répliques, où l'on cancane sur les uns et sur les autres à n'en plus finir, devant une tasse de thé, ce livre est fait pour toi !
Tu aimes les scènes de bals où les robes magnifiques froufroutent avec élégance, où tout le monde se comporte avec une très grande correction et où les femmes éclatent de rire aux remarques si drôles de leur cavalier, ce livre est fait pour toi !
Tu aimes une écriture très classique avec de grandes tournures de phrase et des imparfaits du subjonctif en veux tu, en voilà, ce livre est fait pour toi!
Les Bennet, peu fortunés, ont cinq filles et la grande préoccupation de Mrs. Bennet est de leur faire faire de beaux mariages. Justement, un homme beau, riche et célibataire s'installent à côté de chez eux, c'est un véritable cadeau de la providence !
Mais, mais, mais !
Mais les convenances ont la vie dure ! Jane et Elizabeth parviendront-elles à passer par-delà les différences pour épouser les hommes qu'elles aiment?
C'est là tout l'enjeu de ce roman au suspense incroyable et à la fin si inattendue !
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A-t-on la légitimité de parler d'un livre que l'on a pas terminé ?
Qui suis-je, moi simple lecteur du XXI, face à une oeuvre magistrale du XIX ?
Dois-je me mettre au diapason de tous ces personnages bienséants, les écouter discourir et me taire ?
Pourquoi me suis-je imposé la lecture d'un classique de temps en temps ?
le format numérique sur une Kobo ne sied-il point à ce chef-d'oeuvre ?
Un ebook libre de droit, est-ce un cadeau ou un piège ?
L'achat ne conditionne-t-il pas parfois le lecteur en le persuadant de son bon choix ?
Pourquoi tant de dialogues de haute vertu dans un livre ? Pourquoi tant de souffrance à les lire ? Dois-je en parler à un psy ?
21% d'avancée dans l'oeuvre, dixit ma liseuse, est-ce suffisant pour la fermer ou pour l'ouvrir ? Ma liseuse ou ma bouche ?
Orgueil ou préjugé ? Thé ou café ?
Comment suis-je parvenu jusqu'ici ? Quel est mon parcours de lecteur ? Quelles forces obscures m'ont fait parvenir à celui-ci ?
Suis-je tombé dessus ou passé à côté ?
Ai-je bien tout compris ?
Dois-je poster mon avis ? Pour partager ou ne pas oublier ?
Qui suis-je ? Où vais-je ? Quel sera mon prochain ?
Ne cours-je pas le risque de retenter ma chance d'ici quelques temps, par simple distraction ?
Aimerai-je de nouveau lire un livre un jour ?
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La lecture de ce livre s'est faite, pour moi, de façon très paradoxale et inattendue, c'est le moins que l'on puisse dire !
On ne présente plus ce classique que j'avais trouvé un jour, lors de mes pérégrinations chez Emmaüs. Me disant que je le lirais un jour - en raison de son coté "littérature anglaise", il avait rejoint le peu de classiques que je possède : la faute aux années d'école qui m'ont détournée à tout jamais de ce type de lecture, enfin c'est ce que je croyais...

Plongée dans la béate lecture de L'art de marcher de Rebecca Solnit, je ne cessais de noter des références ou de plonger dans des livres autres pour rejoindre les nombreux liens et divagations que cet essai encourage.
Au chapitre des jardins, il était fréquemment question de la marche comme "support" de la réflexion des protagonistes de ce roman anglais et c'est donc tout naturellement que le livre a quitté son étagère pour que je cherche les passages cités et ...de la lecture autour des passages, de phrases en phrases, de chapitres en chapitres, ce roman de Jane Austen m'a happée ! Moi, qui répétais à qui voulait entendre que les classiques, ce n'était pas mon habitude de lecture, que je les regardais avec circonspection autant que timidité tant ils me semblaient inaccessibles.
Et ce fut une rencontre merveilleuse, un moment de découverte et d'envoûtement intense comme il en existe dans la vie d'un modeste lecteur. A tel point que j'ai posé de coté quelques jours le livre de Rebecca Solnit pour partir vivre auprès d'Elisabeth Bennet et de ce cher Darcy.
Non seulement, je l'ai dévoré mais j'ai décidé de lire d'autres livres de cette auteure...et de tenter la rencontre avec d'autres représentants de ces classiques que j'avais, jusque là, boudés.

Belle rencontre que celle-ci, permise grâce au livre sur la marche, comme un de ces chassés-croisés de lecture comme je les aime et les recherche.
Un beau moment de bonheur !


Et pardon pour ma digression : je n'ai guère parlé du livre en lui-même mais d'autres magnifiques billets en parlent avec tant de fougue, je n'aurais su faire aussi bien !
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Jane Austen n'avait que 21 ans lorsqu'elle a commencé, en 1796, son premier roman, intitulé « First Impressions » (premières impressions), refusé d'abord par un éditeur londonien mais publié ensuite sous une forme révisée et avec un nouveau titre « Pride and Prejudice » (orgueil et préjugés) en 1813.

Les deux titres donnés à ce roman sont éloquents car le sujet principal du récit est le décalage entre les premières impressions ou les préjugés et la connaissance, mais encore l'orgueil et l'humilité. La page du titre n'indiquait pas le nom de l'auteur mais « BY A LADY» …. Comme pour la plupart des femmes auteurs de cette époque, les livres de Austen ont été publiés anonymement. La condition de « femme de la bonne société » interdit en effet de revendiquer le statut d'écrivain à part entière, et publier un roman est donc presque chose impossible lorsque l'on est une femme.
Ainsi, dès sa sortie, « Orgueil et préjugés » a un succès immédiat, mais bien que la première édition soit rapidement épuisée, Jane Austen n'en tire aucune notoriété.

Son incipit est devenu un classique : "C'est une vérité universellement connue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune est forcément en quête d'une épouse."

« Orgueil et préjugés » relate une des histoires d'amour les plus connues de la littérature anglaise. Comme dans toute bonne histoire d'amour, les amoureux doivent surmonter de nombreux obstacles, à commencer par la tension provoquée par les personnalités des futurs amoureux. La fierté d'Elizabeth lui fait mal juger M. Darcy sur la base d'une mauvaise première impression, alors que les préjugés de Darcy se fondent sur le statut social d'Elizabeth. Austen ne cesse de poser d'innombrables obstacles à leur rapprochement tout au long du roman, et les échanges cyniques et caustiques entre Elizabeth et M. Darcy constituent, pour l'époque, un certain modernisme dans le roman anglais.

Le roman dépeint une société dans laquelle la réputation de la femme est de la plus haute importance, une femme doit adopter un certain comportement et c'est en employant l'ironie avec subtilité que Jane Austen critique la société de son temps et notamment la place accordée aux femmes. On peut toutefois se demander dans quelle mesure Austen critique les structures sociales ou simplement accepte ce qui parait inévitable. Elle dépeint les préjugés et les préoccupations futiles de la petite noblesse des campagnes anglaises et fait le portrait d'une société rigide où la valeur des êtres est d'abord fonction de leur position sur l'échiquier social.
Le succès de « Orgueil et préjugés » réside dans son intrigue singulière, ses nombreux rebondissements, et dans le paradoxe qui fait de ce couple l'agent d'une subversion maîtrisée. Au terme d'un voyage intérieur qui les contraint à remettre en question leurs préjugés, les deux personnages incarnent la possibilité d'une réconciliation intérieure et sociale.

Un remarquable roman, un style d'une grande fraicheur et vivant, un bon moment de lecture, même au 21ème siècle.
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