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4,19

sur 4695 notes
Dans l'oeuvre littéraire d'un auteur, on a souvent une préférence pour l'un de ses livres, même si dans l'absolu on les aime tous.
Quelquefois, la raison de cette préférence est difficile à expliquer . Pour ma part, je reconnais que Raison et Sentiments a toujours été mon préféré des livres de Jane. Je sais ,je sais, les "austiniennes" préfèrent presque toujours Orgueil et Préjugés, mais moua je craque pour Sense and sensibility.
Pourquoi ? Surement parce que c'est le premier livre que j'ai lu de cet auteur. Je l'ai lu après avoir vu au cinéma le très bon film de Ang Lee. J'ai très vite acheté le livre ( et puis tous les autres ) après avoir vu le film. J'avais adoré le film et particulièrement la prestation d'Alan Rickman. J'ai appris hier que ce très grand acteur est décédé, et je reconnais que ma critique est un petit hommage que je lui rend. En quelque sorte, c'est grâce à lui que je me suis délectée dans ma lecture de ce livre, car le colonel Brandon est incontestablement mon personnage préféré. Alan Rickman a su interpréter avec beaucoup de talent et de subtilité le colonel Brandon, personnage complexe, mélancolique, et tout en retenue...
Repose en paix, Alan Rickman ! Pour beaucoup tu seras Rogue/Snape pour l'éternité, pour moi tu seras toujours le colonel Brandon.....
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Raison et Sentiments c'est l'histoire de la famille Dashwood, la mère et ses trois filles Elinor, Marianne et Margaret, désargentées qui sont contraintes de s'installer dans un petit cottage du Devonshire. Elles vont vite s'intégrer dans la vie locale et tisser des relations plus ou moins heureuses qui vont leur permettre d'évoluer et de faire l'apprentissage de leurs propres sentiments.
La Raison c'est Elinor la fille ainée, cérébrale qui essaye de ménager ou d'éclairer sa sœur Marianne, exaltée, qui représente les Sentiments. Jeune et passionnée, elle va faire l'expérience amère de la déception amoureuse tandis qu'Elinor va passer par tous les stades du renoncement pour enfin connaître un amour raisonné.
Quel plaisir de lecture que ce roman écrit en 1811 mais qui est tellement fin et intelligent qu'il en est intemporel. Le style de Jane Austen est vif alerte, elle sait décrire les sentiments humains et amoureux avec une grande acuité et un grande connaissance de la psychologie humaine et même si ses personnages sont malmenés elle leur offre toujours à la fin une deuxième chance qu'ils arrivent à saisir pour leur plus grand bonheur.
Jane Austen, c'est du pur plaisir, fin, intelligent, intemporel.
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C'est un pur bonheur que de lire les romans de Jane Austen ! Son écriture est d'une finesse sans égale, elle décortique et analyse avec verve ses personnages et à travers eux, la bonne société anglaise du début du XIXème siècle ! Sous couvert d'histoires qui peuvent paraître futiles (principalement des histoires de mariage), tellement de sujets sont abordés : la condition féminine, l'hypocrisie de ces cercles bourgeois ...
Sans parler de son humour ! Car oui, loin des idées reçues, les livres de Miss Austen sont drôles !

Voici une petite citation qui était en préface de mon livre, il s'agit d'une personne qui parle de Jane Austen : "...on ne la remarquait pas plus en société qu'on ne remarque un tisonnier ou un pare-feu ... (après la parution de son premier roman) Il en va tout autrement maintenant, c'est toujours un tisonnier, mais un tisonnier dont on a peur...Un bel esprit, un dessinateur de caractères qui ne parle pas est bien terrifiant en vérité !" C'est dire l'impact qu'auront eu ses livres ! J'aime bien à m'imaginer cette petite bonne femme qui faisait trembler ces "bonnes gens" !

Une fois n'est pas coutume, j'ai vu et adoré le film de 1995 avec Kate Winslet et Emma Thompson avant de lire le livre. Il en ressort que cette adaptation m'a semblé très fidèle au roman même si évidemment rien ne vaut le livre !

CHALLENGE MELI-MELO 2015-2016
CHALLENGE VARIÉTÉS 2015 : Un livre dont le titre contient des antonymes ET Une romance classique

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J'ai vu le film d'Ang Lee avant de lire le livre dès sa sortie. Ce qui m'a donné l'envie de lire ce roman et voilà comment a commencé mon amour pour Jane Austen mais aussi pour la littérature anglaise.J'ai lu le livre une première fois dans une période sombre de ma vie. Je l'ai relu récemment. Je l'ai redécouvert avec plaisir. Parcouru les pages écrites par Jane Austen avec gourmandise. Revécu cette histoire.

L'injustice et le destin fragile de la famille Daswood, Elinor et Marianne en tête sont mis en valeur dés le début du livre, s'ensuivra des déconvenues, des amours non-déclarés. Mais il est difficile de résumer cette oeuvre, tant le plaisir, la saveur de l'écriture, ne peut s'épanouir que dans la lecture de cet ouvrage.

L'auteure y dénonce les conventions à travers ses personnages, décrit avec précision et esthétisme cette époque où les femmes devaient se trouver un bon parti pour espérer vivre décemment.

Je ne me suis pas ennuyé malgré le peu d'action, tout y est psychologique, c'est délicieux de voir les dames prendre le thé tout en bavardant des heures. La cour que faisait les hommes aux jeunes et moins jeunes était d'une délicatesse, que nous oublions aujourd'hui.

Je dois avouer que j'ai été aidé par les magnifiques images d'Ang Lee pour illustrer ma lecture. Mais qu'importe, c'est un plaisir de lire Mademoiselle Austen.
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Un super roman! Des personnages balancent leur cœur entre la raison ou les sentiments
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Voici un célèbre roman que point n'est besoin de présenter. Une écriture célébrée, belle et ordonnée comme un jardin anglais, où rien n'est plus agréable que de se promener... Quand tout à coup, le tracé d'une allée m'a fait lever le sourcil.

Mais pourquoi diable est-ce Marianne qui épouse le colonel Brandon, pour lequel elle n'a jamais manifesté le moindre intérêt ? Pourquoi n'est-ce pas Elinor, dont la douceur, la finesse et la sensibilité rejoignent celles de ce brave militaire, et de manière générale dont la personnalité correspond beaucoup plus à la sienne ? Ayant passé beaucoup de temps avec elle, il a eu plus de temps qu'il n'en faut pour s'en apercevoir. Or, s'il tient moins à l'apparence qu'à l'esprit, comme on est en droit de l'attendre d'un tel gentleman, et au vu de l'intelligence et de la lucidité dont il fait preuve, la conclusion devrait s'imposer à lui.

Le seul argument en faveur de Marianne, c'est qu'elle lui rappelle trait pour trait son premier amour. Un homme sage sait qu'il n'y a là rien de bon, voir même qu'il est dangereux de se marier pour une telle raison. Quand à Elinor, elle a déjà fait son deuil d'Edward Ferrars, et admire les qualités du colonel. Tout semble donc les pousser vers un mariage de raison.

Des indices m'incitent même à penser que Jane Austen comptait utiliser cette fin, puis l'a changée en cours de route : les taquineries de leur hôte à Elinor au sujet du colonel (et surtout que celle-ci affiche sa plus complète incrédulité, signe infaillible d'une surprise à venir) ; le retournement de situation avec la rupture des fiançailles d'Edward Ferrars, tellement improbable que l'auteur a besoin de tout son art pour faire passer ce rebondissement…

On ne manquera pas de m'objecter que le coeur a ses raisons que la raison ignore. Peut-être était-ce également une volonté délibérée de l'auteur de brouiller les pistes. Mais la question demeure : Elinor et le colonel Brandon ne formerait-il pas un plus beau couple que ceux sur lesquels se terminent le roman ?
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C'est la première fois que je lis cette auteure. Son aura romantique avait tendance à me repousser et pour avoir souffert avec les soeurs Brontë, je ne me sentais pas de me frotter à nouveau à la littérature féminine anglaise du 19ème siècle.
Néanmoins, malgré moi sans doute, ce roman était dans ma PAL. À la faveur de plusieurs défis où il a trouvé naturellement sa place, je l'ai épousseté et j'ai commencé ma lecture.
Quel bonheur ! Comme j'avais bien en tête le film vu et revu à l'envi, les personnages se sont matérialisés avec aisance et je me suis beaucoup amusée aux facéties de l'auteure.
En effet, au-delà des péripéties amoureuses, la satire de la société est féroce même si elle respecte les contraintes du savoir-vivre de l'époque car elle dispense ici et là un cynisme de bon aloi à l'encontre de l'hypocrisie de la « bonne société » qui organise sa vie sociale autour des revenus de chacun, les rendant fréquentables ou non.
Si le style est un peu désuet, il donne tout son charme au propos et donne le sentiment de déguster un délicieux bonbon.
Mais, est-ce bien raisonnable ?
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faut-il le dire, les soeurs Dashwood m'ont au début légèrement agacée par leur snobisme et leur mépris sous-entendu pour les gens indélicats. Mais Cette Mrs Jennings, son gendre John, tous deux si volubiles et ouverts, et même la femme de celui-ci, Lady Middleton, finissent par devenir attachants lorsqu'ils viennent naturellement au secours de la jeune Marianne et de sa soeur Elinor, soumis aux tourments amoureux de leur âge encore innocent.
Car dans les romans de Jane Austen, du moins ceux que j'ai lus jusqu'ici, il s'agit de cette période transitoire et éphémère du passage à l'âge adulte où, au dix-neuvième siècle, les jeunes filles se devaient de trouver le futur mari qui leur offrira une vie aisée et mondaine.
Quelles était l'enfance de ces filles? Que deviendront-elles une fois mariées? On n'en saura rien, puisqu'il n'y a que cet éveil à la vie et à l'amour qui nous intéresse ici.
Rien de nouveau dans ce que je dirai, mais Jane Austen a vraiment l'art des portraits. Elle a sans aucun doute passé une grande part de sa vie à scruter et analyser les personnes autour d'elles et les dépeint avec une grande finesse psychologique. On se laisse happer par les joies et les tourments que vivent Elinor et sa soeur Marianne, et on s'attache tour à tour à chacune d'elle pourtant si différentes, l'une incarnant la raison et l'autre le sentiment, la passion, comme on se prend à rêver au charmant Willoughby avant de se laisser avoir par le colonel Brandon, mélancolique et sage.
Ce n'est pas mon préféré de Jane Austen, mais je me suis quand même jetée dans le récit avec beaucoup de plaisir, et j'ai eu un fabile pour cette maman joyeuse, optimiste et aimante qu'est Mrs Dashwood.
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Suite au décès de Mr Dashwood, sa femme et ses filles se font littéralement jeter à la porte de Norland, leur ancienne propriété, par John Dashwood, le fils issu du premier mariage de Mr Dashwood, et Fanny, l'épouse de John. Cette dernière est particulièrement pressée de se débarasser de Mrs Daswhood et de ses trois filles, car l'aînée de celles-ci, Elinor, semble plaire à Edward Ferrars, le frère de Fanny. Et Elinor n'est bien entendu pas assez riche pour être fréquentable.

Heureusement, un parent de Mrs Dashwood, Sir John Middleton, possède un cottage sur ses terres et se propose d'y accueillir ses parentes. La proposition de Sir John est acceptée avec reconnaissance et les Dashwoods deviennent donc les voisines de cet homme accueillant, mais aussi envahissant et curieux.

C'est dans ce cottage de Barton Park que Marianne Dashwood va rencontrer celui qu'elle voit comme le grand amour de sa vie, John Willoughby. Mais Marianne a également attiré l'attention du Colonel Brandon, un ami de longue date de Sir John. Lequel des deux choisira-t-elle?

Elinor, quant à elle, reçoit de mauvaises nouvelles en ce qui concerne Edward: le jeune homme serait déjà secrètement fiancé. Parviendra-t-elle a surmonter cette déception, tout en cachant ses sentiments à son entourage, qu'elle ne veut pas impliquer dans ses histoires de coeur?



Jane Austen nous régale avec cette histoire romantique et dramatique, qui cache de nombreuses scènes humoristiques parmi ses pages.

Car tout ne tourne pas autour de la romance des deux demoiselles Dashwood. le texte se concentre aussi sur les personnages secondaires, parmi lesquels la fameuse Mrs Jennings. Et cette brave femme et sa curiosité maladive amusent bien souvent le lecteur. Grande spécialiste des commérages, Mrs Jennings sait tout ce qu'il y a à savoir sur la bonne société de son époque et n'hésite pas à partager ses connaissances avec qui veut bien l'entendre. C'est d'ailleurs bien souvent grâce à elle que l'on en apprend plus sur certains personnages de l'histoire.

Mais le thème central du roman reste la réflexion que Jane Austen développe au sujet de la Raison et des Sentiments, comme le montre le titre.

La Raison, c'est Elinor, l'aînée des filles Dashwood. Contrairement à sa mère et à sa Marianne, Elinor ne se laisse jamais emporter par ses sentiments ou ses instincts. C'est donc souvent elle qui prend les décisions importantes et qui rappelle Marianne à l'ordre.

Marianne représente les Sentiments. Elle se laisse guider par sa passion pour annalyser toute situation et désire vivre intensément chaque instant de son existence. Elle juge les gens assez rapidement et, bien souvent, injustement, car elle méprise tous ceux qui ne se laissent pas dominer par leurs sentiments. Et, persuadée qu'une grande passion ne peut se vivre sans de nombreuses démonstrations, sa conduite lors de sa relation avec Willoughby est bien souvent proche de l'inconvenance, à tel point qu'Elinor doit souvent la rappeler à l'ordre.

Mais, au fur et à mesure de l'évolution du récit, les deux jeunes filles vont être confrontées à certaines déceptions qui vont les obliger à changer et à revoir leurs réactions face aux événements auxquels elles seront confrontées.

Ainsi, Marianne va peu à peu apprendre à ne plus se laisser submerger par ses émotions. Si ce calme n'est qu'apparent au début et révèle plus une indifférence totale pour les personnes qui l'entourent, ce trait de caractère va toutefois se développer de plus en plus. A tel point que Marianne va se rapprocher de la Raison de son aînée. Cela ne la rendra que plus sympathique.

De son côté, Elinor va apprendre à montrer ses sentiments. le choc de certaines révélations au sujet d'Edward vont développer le côté sensible de cette jeune fille qui avait l'habitude d'analyser froidement toute situation se présentant à elle. Submergée plus d'une fois par ses émotions, Elinor va comprendre la manière dont "fonctionne" sa cadette et changer peu à peu, elle aussi.

La fin du récit nous montre donc deux jeunes femmes ayant atteint un équilibre entre la Raison et les Sentiments. Une belle leçon de vie, en somme.
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1) Raison et sentiments, traduit librement de l'anglais par Isabelle de Montolieu (1815), version revue et corrigée par Christine Cameau (2019), Hugo poche classique
2) le coeur et la raison, traduit de l'anglais par Jules Castier (1948), La bibliothèque libre du Québec (ebook)

J'étais bien décidée à relire Jane Austen uniquement avec la version originale. Malheureusement, je ne l'ai pas trouvée en version électronique et je me suis contentée en voyant que le livre le plus récent était basé sur la plus ancienne traduction, largement édulcorée et pourvue d'ajout par une romancière française qui dut connaitre son heure de gloire à la Restauration, mais qui est complètement oubliée de nos jours. Et encore, l'éditeur n'a même pas respecté la libre traduction originale, mais l'a "revue et corrigée".

Question : pourquoi ne pas directement se baser sur le texte original ? Comme quoi, ne vous fiez pas à la belle couverture ni à la tranche rose brillant avant d'acheter un livre. J'ai découvert également les différents titres de ce chef-d'oeuvre en français. le titre de 1815 étant "Raison et sensibilité ou les deux manières d'aimer", tandis que la version de 1948 s'intitule "Le coeur et la raison", ô combien moins poétique que Sense et Sensibility, le titre de la version originale.

Si Elizabeth Bennet d'Orgueil et Préjugés est le personnage préféré de nombreuses fans de Jane Austen, je dois avouer qu'elle ne vient qu'après Anne Eliott de Persuasion et Elinor Dashwood dans mon podium des héroïnes austeniennes.

Raison et Sentiments est pour moi très appréciable pour sa gallerie de "méchantes", depuis l'avare belle-soeur Fanny, qui domine tellement son falot de mari; Mrs Ferrars, préfère outrageusement son fils cadet et maintient l'ainé en dépendance, tant pour sa vie professionnelle que sentimentale; et surtout, Lucy Steele, la jolie garce sans fortune ni éducation ni naissance, qui parvient à se faire épouser par l'un des plus beaux partis après avoir amené Edvard à la ruine. Comme quoi la prose de Jane Austen n'est pas aussi moralisatrice qu'on pourrait le croire.

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