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sur 4695 notes
Version publiée chez l'Archipel : traduction Isabelle de Montolieu, relue par Hélène Seyrès. (Vérifiez la version : je crois qu'ils ont aussi publié une traduction plus récente !)

Voici la première traduction, celle de 1815 par Isabelle de Montolieu, mais ! ... avec le texte nettoyé pour correspondre à l'orthographe et à la typographie du XXe siècle. Les noms propres ont aussi été restaurés conformément à la version anglaise.
Avis aux amatrices : cette traductrice nous fait cadeau d'une rallonge, à la fin, pour nous décrire comment Marianne finit par se marier et ce qu'il advient de Willoughby.
Je ne m'en lasse pas, c'est ma version préférée.
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Un de mes Jane Austen préférés !

Je ne me suis pas tellement identifiée à la belle Marianne et son caractère trop impulsif et légèrement égoïste à mon goût, même si elle a réussi a gagner mon affection au cours du roman.

Par contre j'ai tremblé et même pleuré pour la discrète Elinor, qui aime et souffre en secret, en silence et qui se tait et s'oublie en permanence pour épargner les autres.

Chez les hommes, par contre, j'ai de loin préféré l'honnête, loyal et franc Brandon à ce cher E. Ferrars.

Dans ce roman, plus que dans les autres Jane Austen, j'ai été emportée par le décor, les paysages et les lieux comme par l'atmosphère. Et, encore une fois, on retrouve une belle et humoristique critique de la société contemporaine de l'auteur.
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Décidément, que j'aime la littérature anglaise ! Après Daphné du Maurier et les soeurs Brontë, j'étais à la recherche d'un auteur anglais de leur trempe et de leur talent, et je l'ai trouvé sous la plume de Jane Austen.
La finesse, la féminité, la préciosité des habitants des cottages du Sussex sont admirablement bien rendues, et j'ai quasiment dévoré ce roman. Même si on s'aperçoit que les problèmes de coeur des soeurs Marianne et Elinor sont bien futiles, l'auteur a l'art de les rendre passionnants, avec cette touche particulière de sarcasmes et de critiques sur cette société bourgeoise du XVIIIème siècle.

Bref, j'adore !!!
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Un livre qui me faisait envie depuis un bon moment, mais je n'avais pas encore trouvé la force de le lire, ayant été assez déçue par le film, qui m'avait ennuyé à l'époque. Je n'en avais par ailleurs gardé aucun souvenir, cette lecture fut donc une totale redécouverte, bien plus agréable ! J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le livre dès le début, je retrouvai le même ennui que j'avais trouvé pour le début d'Emma. Cependant, je me suis dit que c'était bien le style de Jane Austen, et comme pour Emma, j'ai persévéré jusqu'à vraiment apprécier et dévorer le livre. On retrouve un peu ce qui a fait le succès d'Orgueil et Préjugés, du moins pour moi : cette magnifique époque Géorgienne et l'aspect relationnelle mis en avant. Parce que voilà, quand on lit du Jane Austen, on ne doit pas s'attendre à lire tout un tas de dialogue et de description à la Tolkien. Non. On lit surtout une description complète et parfois complexe des différentes relations qui lient tous les personnages, allant de la belle-soeur insipide à la femme indifférente de Sir George Lucas, sans oublier de passer par la case focus en la personne de Lucy Steels (que je déteste cet odieux personnage !). Ça ce n'est que pour les personnages féminins. Et encore, je suis gentille ^^
Donc, passé cet ennui du début, qui dure quand même une bonne partie du roman, les demoiselles Dashwood quittent le domicile familial pour un petit cottage . Elles s'adaptent facilement à leur nouvel environnement et se trouve entourées d'un voisinage charmant. C'est à partir de là que se situe l'action. Et l'apparition de Willoughby me semble être le déclencheur. En effet, on a affaire à un jeune homme très moderne et plein de vie, qui plait aussitôt à Marianne Dashwood. Tout semble rose pour eux, trop même... Willoughby est une sorte de Wickham, trop parfait pour être honnête, bien qu'il ait plus de mérite que l'autre, vu qu'il ne simule rien. Et puis, il est amené ailleurs et Marianne se complaint dans un amour inconditionnel qui finira par la faire flétrir, elle qui est encore dans la fleur de l'âge. Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal avec ce personnage. Combien de fois ai-je eu l'envie de lui dire "mais ouvre les yeux espèce d'idiote, arrête de trouver des excuses à cet idiot de Willoughby là !!" ah là là et ça empirait à chaque fois.. Mais je dois avouer que je l'ai tout de même admirée d'avoir ainsi supporter toute cette peine, tout en essayant de faire passer le bonheur de sa soeur avant elle quand elle réalise combien celle-ci souffre.
Parce que oui, Elinor, cette chère Elinor, souffre d'un amour perdu qu'elle pensait réciproque. Elle pour qui la raison domine essaie de faire de justes choix afin de ne pas entrainer son entourage - surtout sa soeur - dans sa souffrance. La pauvre, j'aurai tant aimé parfois qu'elle se confie et ne se borne pas à la droiture. Mais c'est son caractère et c'est ainsi qu'on l'aime. J'adore Elinor, et j'attachais beaucoup plus d'importance à son histoire avec Edward que Marianne et Willoughby. Après, il faut dire que je suis assez réservée, je me sens plus proche d'Elinor sur le point sentimental.
Mais je n'ai pas encore parlé de mon personnage préféré ! le colonel Brandon ! Ce cher colonel. Ne serait-ce que parce qu'il est joué par Alan Rickman, je l'adorerais. M'enfin, il n'y a pas que ça, j'admire la beauté de son caractère et l'expérience de la vie qu'il a pu acquérir tot au long de ses périples. J'aime beaucoup l'amitié qui le lie à Elinor et l'attachement qu'il éprouve pour Marianne le rend tellement attachant ! Il est un peu le Mr Darcy de Raison et Sentiments, j'ai eu et j'ai toujours cette pensée. Lui aussi a eu sa période révélation ou on apprend que lui aussi a eu des différents avec un imbécile qui ne pense quà l'argent (enfin presque...).

J'ai regardé et beaucoup plus apprécié le film après avoir lu ce livre ! Après Orgueil et Préjugés et Emma, Jane Austen m'a une fois de plus convaincue et il me tarde de lire ses autres livres (que je vais sans doute chaparder à ma soeur, aussi passionnée par cette grande femme que moi). J'ai déjà lu Lady Susan aussi, un court roman épistolaire mais j'ai moins aimé...
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A la mort d'Henry Dashwood, celui-ci laisse sa deuxième épouse et ses trois filles : Elinor, Marianne et Margaret, démunies et cet état est lié à la « radinerie » retors de Fanny Dashwood, femme de John Dashwood, fils né du premier mariage de son époux, Fanny trouvant que toute livre concédée à autrui est une livre de trop et menant son époux par le bout du nez (enfin du porte-monnaie). Mrs Dashwood va devoir quitter la confortable propriété familiale pour vivre avec ses trois filles dans un cottage au confort assez rudimentaire. Elles vont y vivre une existence simple et paisible, dominée en partie par les soucis d'argent. Lors d'une chute Marianne, 16 ans, va faire la connaissance de Willoughby qui viendra à son secours et dont elle va tomber éperdument amoureuse (Marianne possède la beauté et représente les Sentiments, se laissant porter par ce qu'elle éprouve). Sa soeur aînée, Elinor (19 ans), elle a noué avec Edward Ferrars, frère de Fanny (belle-soeur d'Elinor et épouse de John Dashwood) un tendre lien mais une relation désapprouvée par la famille Ferrars car Elinor ne possède aucun bien et chez les Ferrars il n'est pas question de « sentiments » mais d'intérêts (Elinor, moins jolie que sa soeur mais plus réfléchie, représente la Raison). Va commencer alors une confrontation entre Raison et Sentiments avec les personnalités des deux soeurs mais également la mère, faut-il écouter son coeur ou sa tête ou les deux peuvent-ils finalement se rejoindre ?

Je m'arrête là pour vous laisser le plaisir, je l'espère, de découvrir toutes les intrigues, rebondissements qui jalonnent ce roman dans la plus pure tradition romanesque mais avec, comme toujours avec Jane Austen, une vive critique d'une société anglaise qu'elle a très finement observée, analysée et transcrite dans ses romans (5 au total puisqu'elle est décédée avant de finir la rédaction de son dernier ouvrage, Sanditon, à l'âge de 41 ans).

Raison et Sentiments, son premier roman, publié en 1811 anonymement dans un premier temps avec comme nom d'auteur « by a lady » sachant qu'à cette époque une femme ne pouvait envisager de vendre un de ses écrits, contient tous les ingrédients de ce qui sera le tronc commun de ses autres ouvrages : la destinée de ses personnages féminins quand ceux-ci étaient frappés par le manque d'argent, de dot, par l'obligation de se marier afin de décharger leur famille ou d'envisager une vie future décente, l'amour, l'influence et tractations familiales pour arriver à « conclure » des alliances profitables à tous.

J'ai déjà lu par le passé (et possède les adaptations cinématographiques) tous les romans de Jane Austen que j'aime particulièrement (comme l'aimait Virginia Woolf …. désolée j'y reviens souvent mais elle appréciait énormément cette autrice) car au-delà de romans d'amour contrarié, elle fait preuve dans chacun de ses ouvrages d'un regard acéré, critique et moqueur de la bonne société anglaise, des relations et convenances entretenues et nous invite, comment souvent cela était le cas dans ses « bonnes » familles, à passer quelques temps en résidence dans les différents foyers et à nous délecter de sa fine plume.

Elinor est le personnage central, celle qui ne se laisse pas guider par son coeur même si celui-ci est brisé lorsqu'elle doit renoncer à Edward Ferrars promis à un mariage plus avantageux. Elle est discrète, secrète, généreuse, aimante mais parfois dirigiste vis-à-vis de sa famille et de sa mère dans les décisions à prendre et toujours prête à passer en second plan pour le bonheur de celles-ci. Marianne, elle, n'écoute que son coeur et perd même la tête dès qu'elle croise le chemin de Willoughby, son preux chevalier qui se révélera assez lâche et influençable. Elle apparaît (et elle l'avoue elle-même en fin d'ouvrage) comme assez égoïste, ne s'apercevant pas que d'autres peuvent souffrir ou ne rendant pas justice à ceux et celles qui lui viennent en aide.

Je ne vais pas non plus m'étendre et tout décortiquer de la palette des personnages mais il y a un panel édifiant de la bonne société anglaise avec ce qu'elle peut avoir de plus calculateur, d'hypocrite, abjecte même mais avec toujours des personnages plus âgés qui sont jamais sans apporter leurs grains de sel, commérages ou suppositions. Et puis il y a l'argent, le nerf de la guerre ou plutôt le nerf du bonheur, qui régit les vies et qui a été une des obsessions de Jane Austen dans ses récits, car elle-même en a souffert :

"-Quelles merveilleuses commandes partiraient d'ici pour Londres (…) Quel heureux jour pour les libraires, les marchands de musique et d'articles de peinture ! Vous, Mrs Dashwood, passeriez une commande générale pour qu'on vous envoie toutes les nouveautés intéressantes parues en librairie, et, pour Marianne dont je connais l'élévation d'âme, il n'y aurait pas assez de musique à Londres pour la satisfaire. Et les livres ! Thomson Cowper, Scott, elle les achèterait tous : elle voudrait se procurer, je crois tous les exemplaires pour les empêcher de tomber entre des mains indignent, et posséder tous les livres qui apprennent à admirer un veil arbre tordu. (p94)"

Certes l'écriture est à l'image du siècle, enrobée de convenances, de nuances mais je suis toujours émerveillée par la manière dont Jane Austen qui n'a jamais (ou très peu) connu l'amour, vivant pratiquement en recluse au sein de sa famille (d'où peut-être sa manière de relater les relations au sein de celle-ci et surtout des relations entre soeurs car elle était très attachée à Cassandra, son aînée et confidente) dépeint une société dont le moteur principal est l'argent et les alliances (maritales ou financières) tout en construisant (puisque je connais tous ses romans) ses ouvrages avec malgré tout les mêmes ficelles : amour, mariage impossible, revirement, prétendants apparaissant différents de ce qu'ils sont vraiment. La psychologie des personnages est omniprésente non seulement par leurs sentiments mais également par leurs prises de position qui évoluent au fil du roman.

Et puis il y a l'amour de la nature, les promenades parfois au milieu des éléments déchaînés, les bals (un des loisirs préférés de l'autrice) et le lieu de vie, ici un cottage simple mais charmant, au milieu de la lande, empli des multiples activités des dames Dashwood : peinture, musique, lecture, visites de voisins et prétendants déclarés ou non. Avouons-le on ne s'ennuie pas au milieu du Devonshire…

J'ai beaucoup aimé et ne m'en lasse pas surtout pour la finesse des observations, la perfidie parfois des relations, la manière dont fonctionnait la société, les convenances et tout ce qui constituait la vie de l'époque pour les jeunes filles avec ou sans le sou. C'est loin d'être des romans à l'eau de rose (pour moi) mais plutôt une critique sans fard mais élégamment écrite d'une époque où l'on tenait la tête haute même si le coeur était en miettes, où les femmes sont souvent plus courageuses que les hommes qui apparaissent souvent peureux, fats, timides mais en oubliant pas de représenter certaines femmes comme légères, calculatrices ou écervelées. Il faut lire Jane Austen !
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Quel plaisir de retrouver la plume de Jane Austen, particulièrement dans ce roman qui fut son premier.

Je connaissais l'histoire ayant vu l'adaptation cinématographique (enfin, l'une des adaptations) avec, de mémoire, Emma Thompson, Kate Winslet et Hugh Grant.

Elinor et Marianne sont deux soeurs très proches. Bien nées mais sans le sou, la fortune familiale étant revenue entièrement à leur frère aîné, issu d'un premier mariage de leur père, après la mort de ce dernier, on attend d'elles qu'elles fassent un bon mariage, ce qui était le lot de la plupart des jeunes filles de bonne famille à cette époque. Si Elinor comprend cela, même si elle n'y adhère pas vraiment et n'en fait pas sa préoccupation première, Marianne, quant à elle, refuse de se marier avec un homme dont elle ne serait pas follement éprise. Et comme on ne peut aimer qu'une fois, selon elle...
Si Elinor représente la raison, préférant taire son amour à l'endroit d'un jeune homme ne lui étant pas destiné, Marianne, elle, fait naître des sentiments; le roman devait d'ailleurs s'intituler à l'origine Elinor et Marianne, on comprend mieux alors le titre final.

Jane Austen n'a pas son pareil pour dépeindre la société anglaise de son époque, entre bons sentiments et mesquineries, petites et grandes, en tout genre. Entre confidences et secrets, lâcheté et courage, passion et raison, chaque lecteur trouvera à un moment ou un autre son bonheur. Je n'ai pour ma part pas bouder mon plaisir.
J'ai aimé la constance de caractère et le dévouement d'Elinor.
J'ai tenu la main de Marianne au moment de la goujaterie de Willoughby.
J'ai espéré au côté du colonel Brandon dans sa conquête du coeur de Marianne.
J'ai adoré détesté Fanny Dashwood, madame Ferrars et autre Lucy Steele.

Et si on pourrait penser de prime abord que le tout est très manichéen, les gentils étant très très bons, et les vilains portant tous les défauts de la Terre, il se révèle au final que ce n'est pas totalement vrai. Cette oeuvre de jeunesse de Miss Austen est quand même bien aboutie.

En résumé, un roman qui se déguste comme une madeleine de Proust.


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A la mort de leur père, Elinor, Marianne et leur plus jeune soeur, Margaret, ainsi que leur mère, se voient contraintes de quitter Norland Park, en vertu de l'entail, cette loi qui veut qu'une fille ne puisse hériter. Elles cèdent donc la place à leur frère aîné John et trouvent à se loger à Barton Cottage, grâce à la libéralité un peu envahissante d'une lointaine cousine. Là, les deux soeurs vont connaître les délices – et les affres – du sentiment amoureux, chacune à leur manière...

Je connais par coeur l'adaptation avec Emma Thompson, Kate Winslet, Alan Rickman et Hugh Grant. Quel plaisir de retrouver les personnages que j'aime dans ce roman de Jane Austen, paru en 1811.

Je n'ai pas vu l'adaptation plus récente de la BBC, mais je suis sûre que mon coeur restera attaché au film d'Ang Lee et à sa belle galerie d'acteurs...

Mais en dépit de la connaissance que j'avais de l'intrigue, j'ai trouvé que ce n'était pas une lecture facile. La traduction que j'ai est sans doute ancienne, avec des tournures peu usitées, des phrases alambiquées. C'est l'inconvénient des e-books gratuits… J'aurais sans doute eu du mal à en venir à bout si je n'avais pas eu l'histoire en tête, grâce au film. C'est curieux car je n'avais pas eu cette sensation-là en lisant Orgueil et préjugés.

Les deux soeurs, quoique très attachées l'une à l'autre, sont tout à fait dissemblables, et c'est ce qui fait tout l'intérêt de l'évocation du sentiment amoureux dans ce récit. Marianne ne se soucie pas des convenances et se montre très spontanée. « Elle était sensible et intelligente, mais ardente en toute chose ; ses douleurs, ses joies, étaient incapables de modération. Elle était généreuse, aimable et intéressante ; elle avait toutes les qualités, sauf la prudence. »

Au contraire, Elinor donne l'impression de tout maîtriser, à commencer par ses propres sentiments. « Elle avait excellent coeur, son caractère était affectueux, et ses sentiments étaient vifs ; mais elle savait les gouverner ; c'était là une connaissance que sa mère avait encore à acquérir, et que l'une de ses soeurs était résolue à ne jamais se faire enseigner. »

Ce que j'ai toujours aimé dans le film, c'est la solidarité qui existe entre ces quatre femmes, grandes et petites. La complicité d'Elinor et Marianne au-delà des différences, la sollicitude discrète de leur mère, l'impatience de Margaret à faire son entrée dans le monde.

On sent aussi l'influence du romantisme dans la personnalité d'Edward, mais à rebours : c'est-à-dire que précisément, il rejette les excès de passion, la noirceur et la rêverie propres ce mouvement : « J'aime une belle vue, mais non pas suivant des principes du pittoresque. Je n'aime pas les arbres de travers, tordus, foudroyés. Je les admire beaucoup plus s'ils sont de haute taille, droits et frémissants. Je n'aime pas les chaumières en ruine, et délabrées. » Pour être honnête, c'est précisément ce que moi j'aime, donc je me sens plus proche des aspirations de Marianne qui trouve justement Edward un peu ennuyeux...

Willoughby occupe une plus grande place que dans le film, il a le loisir d'expliquer ses agissements à Elinor, ce qui est appréciable. La fin est un peu plus étoffée et mène le lecteur un peu plus loin, lui donnant un aperçu de ce que réserve l'avenir aux personnages principaux.
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J'ai beaucoup aimé "Raison et sentiments" de Jane Austen.
En effet, c'est le premier roman dans lequel se trouvent deux héroines, Elinor et Marianne Dashwood.
C'est un très beau roman, avec comme toujours les prétendants: le colonel Brandon et Willoughby pour Marianne et Edward Ferrars pour Elinor.
Marianne est une passionnée ne voulant exprimer que ses sentiments alors que sa soeur est plus réservée, pleinde de raisons.
Personnellement, j'aime beaucoup Margaret, leur petite soeur, qui exprime clairement son opinion et se trouve toujours à des endroits où se passent généralement beaucoup de choses (comme la Boucle de cheveux) mais je n'en dit pas plus...
Je recommande donc "Raison et sentiments" qui d'après moi, est le deuxième plus beau roman de Jane Austen après "Orgueil et préjugés", bien sûr !!
A lire !
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C'est avec plaisir que je me suis plongé dans l'une des oeuvres qui me manquaient de Jane Austen. le fait que ce soit une nouvelle traduction et édition ainsi que la couverture m'ont donné encore plus envie de la choisir.
Et j'ai bien fait. La traductrice, Sophie Chiari qui est aussi professeure de littérature anglaise a su parfaitement conserver la plume de l'auteure, son style reconnaissable lorsque l'on lit l'un de ses livres.
J'ai beaucoup aimé replonger dans ce début 19ème siècle. de partir dans cette Angleterre aux codes et moeurs très cadrés. Elinor et Marianne montrent parfaitement les opposés de caractères qui parfois peuvent mener à des imprudences ou à des espoirs vains ou pas. J'ai aussi apprécié la façon dont elle dépeint les gens de la gentry et de la petite noblesse. Toujours avec ce point de vue franc sur ce monde.
Concernant l'histoire, je me suis plus attaché à Elinor qu'à Marianne. La plupart des autres personnages à part leur mère, leur soeur, Edward et Brandon sont très antipathiques. Je les ai trouvés soit trop fouineurs soit d'un caractère peu sympathique. Ce qui n'empêche en rien le contentement que j'ai eu à lire ce livre.
Pour conclure, j'ai beaucoup apprécié ma lecture, et ce du début à la fin, c'est comme revoir un ami proche après une longue séparation. J'ai également aimé lire un texte avec un langage plus travaillé et soutenu, et agrémenté de notes historiques et culturelles intéressantes en bas de page. Définitivement, Jane Austen est une auteure que j'affectionne.
Lien : https://la-bibliotheque-du-l..
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Encore une fois, un grand classique de la littérature anglaise.

Une histoire magnifique mettant en scène une famille devant quitter sa demeure à la suite de la mort du père pour aller habiter dans une petite maison loin de tout. Les personnages sont magnifiques, les interactions entre eux sont passionnantes et le final superbe.

Raison et Sentiments est pour moi une sorte de pendant d'Orgueil et Préjugés. En effet, imaginé que les demoiselles Bennett n'aient pas trouvé leurs mari et le père décédé.. Que ce serait-il passé... Et oui... la même chose que dans ce livre.

J'adore cet ouvrage non pas seulement en raison des romances ... mais des dénonciations qui y sont faites par Jane Austen. Comme toujours, elle dénonce le fait qu'une femme est personne de moindre valeur dans cette société régie, pensée et dirigée par les hommes. Une femme n'est là que pour concevoir un héritier.

Les histoires de droits sont hallucinantes : une femme ne possède rien, ne peut hériter de rien. Si elle souhaite se marier, elle augmente ses chances en possédant une dot... Sans argent, vous êtes jugée sans intérêt et dépréciée.

Côté société, ce n'est pas mieux... le paraître est plus important que les sentiments. Les demoiselles qui osent s'éloigner des frontières de la bienséance sont déclarées perdues... bien évidemment, la faute en revient à la femme (comme la pupille du colonel Brandon).

Pourquoi j'aime les oeuvres de Jane Austen ? Tout simplement parce que sous couvert de distraire ses lecteurs, elle osait pour l'époque dénoncer ces injustices.
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