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sur 1460 notes
Un homme a été tué dans le Wisconsin, probablement en manipulant des explosifs. Il n'en reste rien, ni quasiment de sa voiture. le F.B.I n'a aucune piste. Peter Aaron, écrivain, se dit qu'il doit se dépêcher avant que le FBI ne vienne chez lui pour lui poser des questions. Il est certain qu'il s'agit de son ami Benjamin Sachs, qu'il a rencontré quelques années auparavant, dans un bar de New York. Benjamin lui ayant confié qu'il avait fait dix-sept mois de prison et écrit un livre, après avoir refusé d'être incorporé dans l'armée (Vietnam). Ils ont continué de se voir pendant un certain temps puis se sont perdus de vue (après une grave chute d'une échelle de secours subie par Benjamin). Des années plus tard, la presse dévoile qu'une copie de la statue de la Liberté a été dynamitée dans une petite commune d'un Etat. Ces faits se reproduisent (et l'Amérique se met à vivre au rythme des explosions à chaque fois). Il n'y a aucun indice et rien ne permet d'avancer dans l'enquête. C'est grâce à une femme que Peter Aaron va arriver à mener toute son enquête et retracer l'itinéraire de Benjamin Sachs.

J'ai débuté ce livre avec une certaine appréhension, puisque la première partie de l'ouvrage est très descriptive, presque trop longue. Heureusement, les mots de Paul Auster, sa manière de raconter l'Amérique des années 50-60 m'ont fait rentrer dans le récit et je n'ai pas décroché avant la fin.

Les personnages riches et variées font tout le charme du livre. Il y a un bon équilibre entre temps de descriptions, pensée et analyse des personnages, et action
Chaque personnage peut donc trouver sa place et apporter sa pierre à l'édifice. le point principal du récit, c'est l'amitié entre Peter et Ben, que j'ai pris plaisir à voir évoluer tout au long du livre, tout comme les différents relations entre les protagonistes, que ce soit Fanny, la femme de Ben, Maria, l'artiste décalée, Lillian, la personnage clef du récit,...

Cependant, j'ai trouvé le fil directeur un peu trop linéaire et la coincidence (aux trois-quarts du livre) un peu trop grosse pour être crédible. Mais cela reste un très bon livre, très agréable à lire et dans lequel je n'hésiterai pas à me replonger à l'avenir.
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J'aime beaucoup ce qu'écrit Paul Auster. Il a un art tout particulier de m'emmener dans son monde, qui est à la fois familier et bizarre. Je suis alors un lecteur sans défense, incapable de deviner un embryon du scénario qu'a choisi l'auteur. Celui-ci m'amène avec une sorte de nonchalance là où il veut, dans tous les méandres de l'histoire qu'il a imaginée.
Le narrateur, Peter Aaron (initiales P. A. comme Paul Auster…) est un écrivain. Il livre une sorte de confession concernant ses relations avec son meilleur ami, Benjamin Sachs, lui aussi écrivain, qui avait disparu et qu'on a retrouvé mort quelque part en Amérique: il a été tué par la bombe qu'il manipulait ! le narrateur raconte dans tous les détails l'évolution de son amitié avec Sachs, qui était très doué et presqu'insaisissable, refusant de se conformer au profil habituel de l'écrivain à succès. Son épouse Fanny, ainsi que deux autres femmes, atypiques et remarquables, jouent aussi, ici, un rôle important. Quand Sachs échappe de peu à une mort accidentelle, quelque chose se brise en lui, il s'éloigne peu à peu des chemins battus, son comportement échappe à la compréhension de Peter Aaron. Puis les choses se compliquent encore… mais je n'en dirai pas plus.
Pour bien apprécier ce roman, il faut le lire sans impatience, se laisser prendre dans l'étrange logique de l'histoire, accepter quelques rebondissements surprenants. P. Auster est un "deus ex machina", qui fait ce qu'il veut de ses personnages de papier - "de papier" et pourtant présentant une vraie consistance et décrits avec une précision presque naturaliste.
J'ai beaucoup aimé une grande partie du livre; toutefois j'ai trouvé qu'il était un peu long. le dernier tiers m'a un peu moins captivé et pourtant c'est là qu'on trouve la clé de l'énigme de la disparition de Sachs...
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Quel talent! Cette biographie d'un ami écrivain qui se cherche nous entraîne comme un polar dans le tourbillon de sa vie, de ses amours, ses fantasmes, ses dilemmes et on ne perd jamais le plaisir de l'écriture qui nous emporte par son souffle, ses personnages (les femmes, Maria, qui s'invente des vies comme Sophie Calle, Fanny, Lilian, insaisissables) et ses réflexions contradictoires sur la vie, l'écriture, l'amour. Un tour de force de ce grand écrivain.
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Ouvrir un livre de Paul Auster est toujours une expérience déroutante : à force, j'ai compris qu'il était vain de chercher à maîtriser le fil de l'histoire, et qu'il était plus intelligent de se laisser porter par le récit sans lutter, avec une curiosité affûtée pour ce qu'on allait me livrer.

Dans ce roman-ci, on suit un terroriste mort dans sa voiture d'une explosion précoce, et de son meilleur ami qui raconte sa vie, conscient que les jours sont comptés avant que les services spéciaux ne viennent lui poser quelques questions et s'emparer de l'affaire.

Le livre est un témoignage des drames humains : de prime abord, les personnages semblent grands, lumineux, capables de tracer leur propre chemin dans la vie d'une main audacieuse, mais de fer. Puis petit à petit, les fêlures apparaissent : des blessures d'enfance mal soignées, des non-dits, des empêtrements idiots dans des histoires d'adultère un peu minables, des coups du sort interprétés comme des révélations quasi-divines, … Ces êtres qu'on était sur le point de prendre en modèle paraissent soudain assez normaux ; mais on ne cesse pas de les aimer pour autant.

Je sors du livre avec l'impression d'avoir grandi, mais aussi un peu déprimé : quitte à prendre une leçon de vie, j'aurais préféré qu'on me mente un peu sur la fin pour faire paraître les choses plus belles qu'elles ne le sont.
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Etrange sentiment en refermant ce livre ! Oserai-je dire que j'ai été emporté... et déçu ?
Il s'agit bien d'un roman de Paul Auster, un écrivain que j'admire. On y retrouve son écriture fine et fluide, très évocatrice et précise, capable de bâtir de solides décors, des situations très concrètes et de nous faire entrer dans les réflexions de ses protagonistes au point d'avoir l'impression que nous devenons ces personnages.
Deuxième talent de l'auteur qui se révèle encore une fois : sa manière d'articuler son texte, alternant élégamment les phases de narration, de description, de réflexion et de dialogues et agençant les moments successifs par des transitions habiles, qui nous entraînent d'une scène à l'autre et nous donnent envie de continuer pour découvrir les suivantes. C'est sans doute une troisième qualité : cette capacité à entretenir un suspense véritable grâce à des énigmes, posées de loin en loin et liées entre elles de manière ingénieuse (un peu tordue, certes, mais ingénieuse).
Et puis, il y a cette immersion, inévitable avec Auster (comme avec Philip Roth ou John Irving) dans la réalité américaine. Pas n'importe quelle réalité : celle des écrivains, artistes, journalistes, éditeurs new-yorkais qui ont une résidence secondaire en Nouvelle-Angleterre. C'est d'autant mieux rendu qu'il doit se trouver un grand nombre d'éléments autobiographique dans les portraits proposés par Auster. de même, les réflexions qu'il place dans le cerveau de ses personnages doivent très certainement s'inspirer des siennes. Il soulève ainsi des questions sur le métier d'écrivain, mais aussi l'amitié, l'utilité de notre vie sur terre, l'engagement et, incontournablement, les rapports entre hommes et femmes.
Si j'ai annoncé avoir été emporté par ce livre, cela s'explique donc par tous les points que je viens de décrire. Une écriture envoûtante, des personnages attachants et réalistes, une intrigue assez prenante, saupoudrée de suffisamment de mystère, cela pousse à tourner les pages.
Mais, au bout du compte, j'ai tout de même ressenti une petite déception. Car les mystères, une fois tous éclaircis, s'avèrent assez quelconques. Certains évènements "brutaux", qui apportent de loin en loin du dynamisme au texte, font naître des réactions un peu tirées par les cheveux et des coïncidences excessivement irréalistes. Quant aux histoires de coeur et de sexe, elles donnent l'impression d'être la finalité de toute cette intrigue, donnant finalement à l'ensemble un parfum de soap opera, dans lequel la question n'est pas de savoir qui couchera avec qui mais uniquement quand chacun et chacune aura fini de faire le tour de toutes les combinaisons possibles.
Auster reste l'un de mes auteurs favoris... mais ce roman-là n'est pas mon préféré parmi ceux qui portent sa signature.
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Quand on commence un livre de Paul Auster, on ne sait jamais où il va nous emmener ni dans quels méandres on va naviguer. Chaque page recèle des surprises, des coïncidences, des hasards.
L'histoire est racontée du point de vue de Peter Aaron, un ami de longue date de Benjamin Sachs. Quand il lit dans la page des faits divers qu'un homme a explosé près d'une bombe artisanale, Peter sait qu'il s'agit de Benjamin, son ami. Il entreprend alors, dans un livre, d'exposer la vérité. Il revient sur leur rencontre, la naissance de leur amitié, les épreuves qu'ils ont traversées, l'un toujours dans le sillage de l'autre.
L'auteur met beaucoup l'accent sur le hasard, une sorte de main invisible qui influence le destin des protagonistes et fait dévier la trajectoire d'une vie. Il décrit la longue descente aux enfers de Benjamin et les éléments qui l'ont conduit dans cette voie sans issue qui est le terrorisme. Etrange comme ce roman écrit en 1992 a encore des résonances en 2023…
D'une manière globale, l'histoire ne m'intéressait pas mais l'auteur sait tellement bien raconter que j'ai fini par suivre son fil d'Ariane jusqu'au bout. Si c'était un autre écrivain, je doute fort que j'aurai continué mais il a un don pour nous captiver, pour nous attraper au moment où on a envie de lâcher.
Je trouve également cet ouvrage très « new-yorkais » : Brooklyn, deux amis écrivains, une maison de vacances dans le Vermont, la statue de la Liberté comme symbole et cible des attentats. Mon récent séjour dans cette ville m'a vraiment permis de saisir cette ambiance indescriptible et de le retrouver un peu dans ce livre.
Le style d'écriture est limpide, clair et très agréable à lire. Les descriptions sont magnifiques, notamment celui de l'état d'âme des personnages principaux. Il y a quelque chose d'ensorcelant dans ce roman. Je ne sais pas quoi exactement, c'est un tout, mais si l'envie vous tente, faites quand même le détour.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Le fait que vous ne fermiez pas ce livre avant la fin tient uniquement à l'incipit. On vous a promis un bain de sang et vous voulez absolument connaître le pourquoi du comment. Votre curiosité est piquée au vif… jusqu'à l'ennui. Vous commencez à lire et vous vous embourbez dans l'histoire plate des personnages. C'est tellement en décalage avec ce qu'on vous a prédit que vous ne pouvez vous empêcher de vous sentir abusé. Même la 4e de couverture en manque d'inspiration relate un élément qui n'intervient qu'après 280 pages de vide.

Léviathan est un peu biographique, un peu road movie, un peu polar, mais jamais vraiment l'un ou l'autre. le tout enrobé dans beaucoup de blabla inutile. On ne sait pas très bien où on en est.
Lien : https://chronique-fiction.fr..
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Dire que j'ai lu tant de livres de Paul Auster et jamais ou pas encore : Léviathan, pourtant il sera( je n'ai pas encore lu toute son oeuvre) certainement un de mes titres les plus chers avec notamment : Chronique d'hiver.
" Tes pieds nus sur le sol froid au moment où tu sors du lit et vas jusqu'à la fenêtre. Tu as soixante -quatre ans . Dehors, l'air est gris, presque blanc, pas de soleil en vue.Tu te demandes: combien de matins reste-t-il ?

Une porte s'est refermée.Une autre porte s'est ouverte.

Tu es entré dans l'hiver de ta vie. "

Si je cite cet extrait de Chronique d'hiver, c'est parce qu'il me semble en corrélation étroite avec le roman : Léviathan.
Tout comme d'autres lecteurs, j'ai cherché naturellement qui était Léviathan, surtout que ce nom est le titre de plusieurs romans de différents auteurs. Léviathan serait un monstre marin.
Mais alors qui est le monstre dans ce roman ?
La littérature, le fait et le pouvoir d'écrire ?
Léviathan met en scène deux écrivains : Peter, le narrateur et Ben Sachs qui devient l' ami indéfectible du premier.
On est un peu tenté d'ailleurs de se demander qui est qui ? Il y a tellement de l'un dans l'autre où de l'autre dans l'un qu'on se demande si les deux ne font pas qu'un. Un qui vit sa vie, un qui la rêve ?
Ben Sachs est d'une certaine façon le mentor de Peter, leurs vies se brouillent, s'entrecroisent autour de livres, de femmes, d'histoires parallèles.
Les deux hommes écrivent, Peter met longtemps à démarrer tandis que Ben est brillant, jusqu'au jour où il comprend qui il est et ce qu'il veut être réellement.
Paul Auster a l'art et la manière de nous balader dans ces histoires , d'un personnage à un autre, d'un homme à un autre homme, d'une femme à une autre sans jamais nous ennuyer, ni provoquer d' appitoiement
Les fêlures de l'âme sont magnifiquement mises en lumière , elles captent tous les non-dits de l'existence, tous les rejets d'enfance enfouis dans les mémoires.
On ne peut que s'attacher à ces hommes : Ben, Peter, ces femmes: Lillian, Maria et Fanny..
Vous l'avez compris, un livre qui nous ébranle, qui nous fait douter pour se dire un matin:

Une porte s'est refermée..Une porte s'est ouverte.

Tu es entré dans l'hiver de ta vie et as-tu réussi à être toi-même ?

Léviathan : Un nom qui résonne comme le cadran du Temps.
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Peter Aaron est visité par la police car son nom a été retrouvé sur un terroriste, Ben Sachs. Il ne dira rien mais une enquête rapide lui permettra de découvrir qu'il est mort en préparant une bombe. Il avait connu Ben écrivain prometteur, mais qui suite à un accident avait tout arrêté malgré un contrat d'éditeur intéressant, changeant totalement de vie. Peter va remonter le temps, la mauvaise rencontre de Ben qui deviendra un improbable terroriste, plutôt gentil puisqu'il fait sauter des reproductions de la statue de la liberté.
C'est un de mes romans préférés chez Auster qui est un merveilleux conteur qui s'amuse ( et nous amuse) usant et abusant de gadgets comme Peter Aaron ( Paul Auster) nous jouant l'écrivain en panne d'inspiration qui devient terroriste en prenant la succession d'un homme pour lequel il estime avoir une dette. Comme souvent avec Auster, l'identité est au coeur du récit mais pas seulement, Léviathan est un enchevêtrement d'événements, de coïncidences peu vraisemblables mais peu importe on suit l'énigme jusqu'à ce que l'on comprenne finalement ce que voulait provoquer Ben par ses attentats, une autocritique de son pays!!
Auster au sommet de son art.
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Mon premier Auster, et je suis resté sur ma faim. Une bonne trame, des personnages étranges mais c'est surtout le style narratif du roman qui m'a ennuyé. C'est longuet, un peu trop de torture psychologique pour expliquer l'évolution mentale de Ben m'ont anesthésié. Sinon c'est original et bonne lecture quand même .
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