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sur 448 notes
Très beau roman, cru et âpre. Il nous emmène sur la piste de la grand-mère du narrateur dont le destin fut tourmenté par la police politique russe d'après-guerre. Iouri, fils de Rubin, fils de Klara, revient donc à Mourmansk pour accompagner son père atteint d'un cancer en phase terminale. Tout les sépare et ils ne se sont plus vus depuis des années. le gris du ciel se niche partout : la neige, les murs, les âmes. Les souvenirs refont surface, même les plus cachés et les plus sombres.
Je ne peux que vous inciter à lire ce récit en forme de portraits successifs. Isabelle Autissier manie la plume avec brio et sait raconter une histoire.
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Joli roman qui se passe à Mourmansk, ville portuaire, vivant de pêche en chalutiers, des récoltes de charbon à l'extrême Nord de la Russie.
Sur une famille plane un mystère d'une disparition. Iouri part à la recherche de Klara, sa grand-mère partie sans laisser de traces. A travers ce livre, la façon dont elle nous décrit le vent, les vagues, les déferlantes on ressent qu'Isabelle Autissier a été passionnée par la mer, puisqu'elle a participé au Vendée-globe en 1996-1997. Elle m'a fait rêver en décrivant les Nénetz, éleveurs de rennes dans les iles de la mer de Barentz.
Bonne lecture et dépaysement garanti.
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Gros,gros,gros coup de coeur!


Il s'agit du 3eme roman que je lis d'Isabelle Autissier et je pense mon préféré! Et pourtant les autres étaient déjà des coups de coeur, alors c'est pour dire.


Dans ce roman, Isabelle Autissier nous emmène en Russie. Nous suivons une famille sur trois générations, de l'après guerre à aujourd'hui. 

On découvre donc la Russie communiste de Staline, ses répressions, ses goulags, son culte de la personnalité, toutes les horreurs qu'un régime totalitaire peut engendrer. Non seulement pour ceux qui ont vécu cette période bien sûr, mais également pour les générations suivantes. 


L'autrice décrit très bien aussi les ravages des secrets de famille, des non-dits.

Les personnages sont très touchants, même ceux qui au début nous paraissent détestables, m'ont finalement touchés.

Comme dans tous les romans ( ceux que j'ai lu en tout cas) de cette autrice, le lecteur voyage et découvre des contrées lointaines, des peuples autochtones. le texte est extrêmement riche en détails tant sur les paysages que sur les pratiques ancestrales de ces peuples.


J'ai appris plein de choses au niveau historique et culturel.


Ce que je retiens principalement de ce roman c'est donc un enrichissement tant aux niveau de mes connaissances personnelles que beaucoup d'émotions grâce aux personnages et aux paysages que l'on découvre (presque) comme si on y était!

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Quel beau voyage à la recherche de Klara, la grand-mère de Iouri, scientifique disparue sous l'ère stalinienne.
Le héros va y chercher son histoire, et comprendre tardivement ce qu'il a hérité de sa filiation.

L'histoire est nuancée et subtile, les personnages de cette famille sont attachants de part leur complexité, loin des clichés. Et la fluidité de l'écriture et de la structure du livre nous emportent dans ce voyage, voyage en Russie, voyage dans l'enfance de Iouri, et voyage dans sa conscience.


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Mourmansk, au Nord du cercle polaire. Sur son lit d'hôpital, Rubin se sait condamné. Seule une énigme le maintient en vie : alors qu'il n'était qu'un enfant, Klara, sa mère, chercheuse scientifique à l'époque de Staline, a été arrêtée sous ses yeux. Qu'est-elle devenue ? L'absence de Klara, la blessure ressentie enfant ont fait de lui un homme rude. Avec lui-même. Avec son fils Iouri. le père devient patron de chalutier, mutique. le fils aura les oiseaux pour compagnon et la fuite pour horizon. Iouri s'exile en Amérique, tournant la page d'une enfance meurtrie.
Mais à l'appel de son père, Iouri, désormais adulte, répond présent : ne pas oublier Klara ! Lutter contre l'Histoire, lutter contre un silence. Quel est le secret de Klara ? Peut-on conjurer le passé ?
Dans son enquête, Iouri découvrira une vérité essentielle qui unit leurs destins. Oublier Klara est une magnifique aventure humaine, traversé par une nature sauvage.
Mourmansk, après la 2ème guerre mondiale, un port sinistré, détruit par les bombardements, mais très animé où il y fait très froid, des marins, des femmes de marin, des enfants et des scientifiques. Il y manque de tout dans cette grisaille où le froid règne en maître, beaucoup de résignation, de personnes sans abri, il y a les bons de nourriture, les bons pour le charbon! La misère suinte de partout, dans cette brume du port de Mourmansk, les crépis des façades des immeubles sont délabrés, la moisissure s'invite en traînée sous les rebords des fenêtres et pour oublier, il y a l'alcool ; mais l'Union Soviétique veille au bien-être de ses citoyens.
Iouri 46 ans, exilé aux Etats Unis depuis 1994, revient vingt-trois ans plus tard pour une dernière visite à son père, Rubin, atteint d'un cancer du foie en phase terminale. Ce dernier ne lui a jamais parlé de sa mère, la grand-mère de Iouri, disparue du paysage hormis qu'elle était une scientifique mais sur son lit d'hôpital Rubin lui avoue « qu'il faudrait savoir » et il se met à lui raconter ses parents, Anton, son père et Klara, sa mère. Et comme « il faudrait savoir », Iouri va de son côté tenter de comprendre ce qu'est devenue Klara. Et de recherches en recherches, sa ténacité paiera.Quatre principaux tableaux marquent cette vaste fresque : le quotidien à Mourmansk, cette ville au nord du cercle polaire où la neige est noire ; le puits sans fond du goulag et des camps de travail sibériens ; l'isolement glacé d'une île de l'Océan Arctique où les Nenets, nomades éleveurs de rennes, tentent encore de préserver leur mode de vie ; et, sans doute le plus spectaculaire et le plus réussi : l'épuisant et terrifiant huis-clos des campagnes de pêche à bord des chalutiers-usines russes, en compagnie de véritables forçats de la mer dont la rudesse n'a d'équivalent que celle des éléments.

Opinion :
Livre magnifique. Très dur, si bien documenté sur les peuples nénets, sur les oiseaux, sur le goulag, sur la vie dans ce nord extrême.
J'ai aimé le suspense, l'écriture, Bravo
Iouri retrouve le carnet de Klara. Elle s'est enfui de l'île où elle était semi-prisonnière, aidée par les Nénets, puis on n'a plus de trace.
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Vous pensez que Klara est le personnage central de ce roman, ce n'est pas tout à fait exact. La mer est là, présente, les campagnes de pêche, les marins, l'importance de ramener du poisson ... une question d'honneur et de survie
Une histoire d'hommes, de violence et en fond de décor, la police stalinienne, les déportations de femmes, d'enfants, d'hommes, la peur, la lâcheté, la souffrance et des moments d'amitié et d'espoir.
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Magnifique roman dans lequel Isabelle Autissier nous emmène au-delà de Mourmansk au large de la mer de Barents. Iouri, ornithologue aux États-Unis revient rencontrer son père en Russie. Il se replonge dans le passé sombre de sa famille, et essaie de comprendre enfin la raison de la disparition de sa grand-mère sous le régime stalinien. L'auteure réussit avec force la description des personnages en proie avec les ombres du passé.

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'ai lu, sans le chroniquer, « Soudain seuls » de cette écrivaine que je retrouve avec un plaisir de lecture mitigé. le roman est certes, très bien construit : Iouri brillant chercheur américain qui a passé sa jeunesse en URSS (qui n'était pas encore redevenue la Russie), vient voir son père qui est sur son lit de mort. Rubin, son père a été un véritable tortionnaire afin d'inculquer à son fils les seules valeurs qu'un homme soviétique doit transmettre à son fils : la violence – s'en servir pour ne pas avoir à la subir. Son père, sur son lit de mort, lui demande de partir à la recherche de Klara, sa mère qui a été déportée lors des purges staliniennes. le roman est construit sur des allées et retour entre le monde d'aujourd'hui et les souvenirs du passé. Nous y trouvons tous les ingrédients classiques des romans se situant dans le monde soviétique. Une mère déportée pour ne pas avoir dénoncé un supérieur juif, un mari lâche qui a essayé de survivre, des hommes violents et alcooliques, la honte de l'homosexualité. Tout cela est bien raconté, la partie la plus intéressante concerne la pêche industrielle, Isabelle Autissier connaît bien la mer et n'a aucun mal à imaginer la violence des rapports entre les marins pêcheurs.
Mais alors pourquoi est ce que je manque d'enthousiasme ? Je trouve que les personnages manquent totalement d'humanité. le père ultra violent, Rubin, s'est marié avec une femme qui semble là uniquement pour le décor. Iouri ne rencontrera de l'affection qu'auprès d'une femme que son père a violé mais qui finira par s'attacher à lui. C'est un monde d'une cruauté extrême mais quand même crédible. La dernière citation explique ce que j'ai éprouvé oui, c'est une histoire crédible, oui, l'auteure s'est bien renseignée sur ce qui pouvait se passer à cette époque en URSS mais on a l'impression que la famille de Iouri est une éventualité mais n'est pas réelle. Je crois que je préfère lire des témoignages ou des romans d'écrivains qui ont connu ce monde-là.
Lien : https://luocine.fr/?p=11134
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Oublier Klara ? Jamais !

Après les mers du Grand Sud décrites dans ‘L'amant de Patagonie' et ‘Soudain, seuls', voici les mers du Grand Nord.

Elles sont toujours aussi froides mais plus peuplées, également aussi difficiles d'accès. En effet, la mer de Barents est à la fois inhospitalière et interdite.

Nous suivons Iouri qui revient à Mourmansk 20 ans après l'avoir quittée. Il est appelé par son père, Rubin, qui lui demande de retrouver Klara, la grand-mère de Iouri.

Le récit s'étend sur trois générations. C'est évidemment la découverte de la mer par Rubin et Iouri. C'est aussi l'histoire de Klara qui a été dénoncée par on ne sait qui et qui disparaît. On la retrouvera

Klara, une scientifique victime du stalinisme et de son obscurantisme. Mais elle a survécu au goulag dans une île de la mer de Kara grâce à ses relations avec les autochtones Nenets.

Un grand roman sur la Russie d'autrefois (oups : l'Union Soviétique!).
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Roman "facile", histoire dure. Bon bain de rappel dans l'univers stalinien, dans l'URSS post-stalienne et dans la Russie contemporaine.

Avec Isabelle Autissier, on ne se promène pas dans une forêt tropicale : mettez vos pelisses et vos cirés et embarquez pour la mer de Kara, la presqu'île de Mourmansk et autres lieux frigorifiés. Confrontez-vous, comme il convient souvent en début de roman, à une énigme et partez à la recherche d'une réponse. La question ? Pour quelle raison Klara, la grand-mère de Iouri, a-t-elle été condamnée au Goulag et quel a été son destin ?

Ce qu'il y a d'agréable chez Isabelle Autissier, c'est son style simple, cette manière, sans presque y toucher, de bien faire sentir la bonté de certains de ses personnages (mise en relief par contraste avec un milieu de vie très rude) et aussi, de manière plus visible, l'admiration qu'elle a pour les êtres humains qui s'accrochent à la vie dans des circonstances exceptionnelles (on se souvient de "Soudain seuls" et de "L'amant de Patagonie"), admiration qu'elle sait faire partager.

Un autre aspect attachant de l'auteure est l'émerveillement que lui inspire la nature (dans ce roman : les oiseaux) et aux peuples premiers (ici les Nénètses, éleveurs de rennes).

Un bon moment de lecture et la confirmation d'une femme qui maîtrise l'art de raconter des histoires en faisant partager le respect que lui inspire la lutte pour la vie.
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