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sur 448 notes
C'est mon deuxième roman écrit par Isabelle Autissier en quelques semaines. Et je retrouve cette écriture subtile et incisive, où chaque mot compte. A travers l'histoire d'Iouri, appelé par un voisin de son ancienne voisine et amie, pour le prévenir qu'il devrait rentrer à Mourmansk, sa ville de naissance. Iouri a fui Mourmansk et l'URSS pour vivre sa vie d'ornithologue et d'homme homosexuel aux Etats-Unis. Il ne s'est jamais retourné sur son ancienne vie, sa vie russe, pour l'enterrer, jusqu'à ce coup de fil, le prévenant de la mort imminente de son terrible père, Rubin. Il rentre donc à Mourmansk, retrouve son ancienne voisine, la seule lui ayant témoigné un peu de tendresse et d'amour, son père, mourant, mais toujours aussi dur et se voit confier la tâche de découvrir ce qui est advenu de sa grand-mère Klara. Klara, l'élément absent et pourtant tellement au coeur de sa famille et de son enfance : celle que son grand-père Anton pleure, celle que recherche son père dans les femmes, à travers une odeur de canelle introuvable. A travers cette quête et ces trois histoires de vie, Iouri découvrira qui elle était, celle dont on ne parlait pas, et nous, nous découvrirons ce qu'était l'URSS, la peur, la tyrannie, le goulag, l'embrigadement, le pouvoir des petits chefs, la dureté (et la mocheté) de la vie, là-bas, à l'orée du cercle polaire.
J'ai beaucoup apprécié ce roman, qui m'a vraiment plongée dans l'histoire de l'URSS et de la Russie, de Mourmansk aux territoires Nénets. à lire!
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Isabelle elle aime bien le froid. En la suivant dans « Soudain seuls » par exemple, je me souviens m'être singulièrement caillé les miquettes au beau milieu de l'Antarctique.

Avec « Oublier Klara » Isa nous entraîne cette fois à l'autre extrémité du globe, direction Mourmansk, riant port de pêche où là aussi le plan bikini motif tropical, tu peux oublier. Mais les océans y font quand même et toujours partie du décor, fidèles équipiers de notre navigatrice aux multiples talents, fascinée depuis toujours par les eaux extrêmes de ces contrées perdues.

Une passion pour la mer et la nature qui ouvre tant bien que mal un sentier vers la liberté, voilà le dénominateur commun des trois destins contés ici. Klara, son fils Rubin, son petit-fils Iouri, trois silhouettes fondues dans la grande Histoire, de l'URSS de Staline à la Russie de Poutine. Trois générations bâties sur des zones d'ombre que Iouri, dernier de la lignée, tentera vaillamment d'éclairer.

A travers ces vies intensément fragiles, à la fois romanesques et ordinaires, Isabelle cause aussi bien de résilience, de mémoire familiale, de politique ou de préoccupations environnementales, dans cette fresque intelligente, poétique et foisonnante que j'ai eu bien du mal à quitter. Car en dépit de l'injonction du titre, Klara je ne suis pas près de l'oublier.


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Quand le hasard s'en mêle! Une couverture qui invite au voyage et à la découverte , une réflexion : tiens Isabelle Autissier écrit ! parce que ce nom évoquait celui d'une très grand navigatrice, un tour du monde en solitaire ...
Et 300 pages plus tard une lectrice convaincue du talent d'auteur d'Isabelle Autissier.
Mourmansk. Iouri , ornithologue prestigieux , revient dans sa ville natale, son père mourant a demandé après lui. Iouri vit aux U.S.A depuis presque 30 ans, il a saisi l'occasion d'une bourse universitaire pour aller étudier aux U.S.A et y rester.
Revenir à Mourmansk c'est réveiller ses souvenirs, c'est remonter dans l'histoire de sa famille, des années 50 sous la férule stalinienne, faire renaitre les images des camps , des goulags et peut-être enfin découvrir l'indicible et lever l'interdit sur Klara la femme que les hommes en noir sont venus arrêter en pleine nuit, la femme que chacun, Anton,l'époux, Rubin ,son fils le père de Iouri ont voulu coûte que coûte oublier pour pouvoir continuer à vivre.
Roman sombre sur une période encore plus sombre de l'ex-U.R.S.S . L'écriture d'Isabelle Autissier de belle et "pudique" quand elle parle des hommes, devient somptueuse quand la nature l'interpelle et passionnée quand la mer occupe tout l'espace.
Un bien beau roman.
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L'histoire se situe à Mourmansk, au Nord du cercle polaire, dans l'URSS de Staline. Klara, la mère de Rubin, est arrêtée et déportée. Son fils ne sait pas ce qu'elle est devenue, il n'était qu'un jeune enfant. Ce n'est que sur son lit de mort qu'il demande à son fils de partir en quête de son passé. Un drame familial soviétique.

Ce roman aurait pu me plaire. Ces personnages avaient tout pour me séduire, des vies difficiles, rudes, des relations compliquées, un fond de noirceur au fond d'eux, les bons ingrédients pour une lecture comme je les aime.

Mais la sauce n'a pas pris. Je suis restée à distance, j'ai trouvé l'ensemble très froid, assez scolaire. Il m'a manqué une écriture, un souffle. J'ai observé les personnages de loin, sans jamais ressentir d'empathie pour eux. J'ai bien sûr frémi pendant quelques passages un peu violents, mais je le dis à nouveau, l'écriture, trop sage, trop lisse, m'a laissée sur le rivage.

Le procédé manque d'originalité, l'homme qui découvre la vie de sa grand-mère (secret familial plus ou moins enfoui) au moment de la mort imminente de son père, c'est du réchauffé. On apprend ce que chaque personnage a vécu, les dures humiliations qu'il a subies, de manière assez artificielle.

Ce roman manque d'envergure. Moi qui aime les romans sombres, je suis restée sur ma faim. Tout est effleuré, on voit bien que l'auteure tente de décrire les heures les plus sombres de l'Histoire soviétique, mais sans jamais vraiment réussir, elle reste en surface. D'ailleurs, on passe plus de temps sur le bateau de pêche que dans les geôles staliniennes. Je pense que la même histoire écrite autrement aurait pu me passionner.

Je suis globalement déçue.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Cela fait vingt-trois ans, soit l'exacte moitié de sa vie, que Iouri a tourné le dos à la Russie et à la tyrannie paternelle pour s'établir en Amérique. Lorsqu'il est appelé au chevet de son père mourant, il retrouve un homme toujours aussi brutal et méprisant à son égard, mais taraudé par une question sans réponse : qu'est devenue sa mère après son arrestation en 1950 sous ses yeux de bambin de quatre ans ? Iouri va se lancer sur les traces de sa grand-mère disparue, partant du berceau familial, Mourmansk, où Klara fut scientifique dans un centre de recherche, et son père patron d'un chalutier-usine.


Se déroule alors une passionnante saga à rebours, à la lecture prenante et aux personnages campés avec justesse et sensibilité : après la vie et le point de vue de Iouri qui, élevé à la dure et brimé, n'a eu d'autre échappatoire que la fuite, l'on découvre le parcours de son père, muré dans une carapace de brutalité qui lui a permis de survivre à l'explosion de son enfance, à l'ostracisme et à la misère contre lesquels il a dû se battre ensuite. Enfin, grâce à un enchaînement de circonstances peut-être quelque peu romanesque, Iouri va pouvoir reconstituer une partie du parcours de sa grand-mère, avalée par le terrible goulag.


En s'intéressant aux répercutions des purges staliniennes sur plusieurs générations d'une même famille et jusqu'à nos jours, ce récit offre une perspective historique et sociétale de la Russie, d'où émerge une formidable force de résilience, mélange d'acharnement parfois brutal à s'imposer et à réussir, et d'application à oublier pour mieux se tourner vers l'avenir.


Quatre principaux tableaux marquent cette vaste fresque : le quotidien à Mourmansk, cette ville au nord du cercle polaire où la neige est noire ; le puits sans fond du goulag et des camps de travail sibériens ; l'isolement glacé d'une île de l'Océan Arctique où les Nenets, nomades éleveurs de rennes, tentent encore de préserver leur mode de vie ; et, sans doute le plus spectaculaire et le plus réussi : l'épuisant et terrifiant huis-clos des campagnes de pêche à bord des chalutiers-usines russes, en compagnie de véritables forçats de la mer dont la rudesse n'a d'équivalent que celle des éléments.


Voyage autant géographique que temporel où la brutalité des hommes laisse néanmoins la place à de jolis passages poétiques sur la mer, les oiseaux et les beautés de la nature arctique, ce livre est aussi un hommage à l'impressionnante résilience de l'âme russe.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mourmansk, ville de Russie au Nord du cercle polaire. Iouri revient dans la ville qui l'a vu grandir pour se rendre au chevet de son père mourant. Rubin, son père, lui demande de retrouver la trace de sa mère Klara pour savoir ce qui lui est vraiment arrivé après son enlèvement par des hommes en noir alors qu'il n'était lui-même qu'un petit garçon.

Cette quête pour découvrir ce qui est arrivée à cette grand-mère dont on ne parlait jamais, permet à Iouri de découvrir le passé douloureux de sa famille.
Lui-même n'a pas connu la chaleur d'un foyer aimant entre une mère distante et qui se désintéressait de lui et Rubin, son père, qui ne trouvait pas son fils à la hauteur de ses attentes.

Un roman sur une Russie où il ne faisait pas bon de critiquer le gouvernement de Staline et pouvait vous coûter cher : entre goulag, interrogatoire, peloton d'exécution, ... Trois histoires sur trois générations se succèdent pour nous donner un récit riche, souvent dur, sur les choix de chacun pour mener au mieux sa vie.
Un roman où on s'attache à Iouri mais aussi où on en vient à haïr Rubin dès qu'il rentre dans l'adolescence et son comportement vis-à-vis des autres.
Même si l'histoire est sombre, ce fut une belle découverte.
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Isabelle Autissier nous offre un superbe voyage dans l'URSS des années 1950, sous la domination impitoyable de l'ogre Staline et ses effets délétères sur trois générations d'une famille. Iouri, le petit fils de Klara qu'il n'a pas connue a émigré aux états-unis où il a pu s'épanouir plus facilement. Il est rappelé par son père Rubin sur le point de mourir qui lui demande d'enquêter sur les raisons de l'arrestation de sa mère Klara en 1950. C'est l'occasion pour l'auteure de nous décrire cette époque ou l'arbitraire était la règle commune qui faisait basculer de nombreuses vies dans l'horreur. de très belles pages nous parlent de la dureté de la pratique de la pêche à Mourmansk par Rubin qui y a consacré toute sa vie. On rencontre les « nénets », éleveurs de Rennes, dont la vie traditionnelle, longtemps préservée a été mise à mal par les recherches de minerais rares. On y découvre la capacité de résilience humaine qui permet de surmonter les pires conditions de vie.Très beau roman historique, géographique et humain.
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Je viens par ce roman de découvrir Isabelle Autissier en tant que romancière et j'avoue avoir été très agréablement surprise. Ce roman est très bien écrit. Iouri, qui s'est exilé aux Etats-unis, revient à Mourmansk au nord du cercle polaire car son père est mourant. Iouri se lance dans une enquête sur le passé de sa grand-mère paternelle. Les scènes de pêche sont splendides.
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En démarrant ce livre, je pensais être plongée dans le récit d'une enquête conduite par le jeune Iouri qui répond à la demande de son père mourrant. Il n'en est pas du tout ainsi ! L'auteure navigue entre les personnages, leurs histoires et le temps, conduit sa voile d'une déferlante de violence à une autre d'injustice, sur lesquelles flottent quelques rares courants de tendresse figitifs. Mais jamais elle ne se noie, jamais elle ne se perd, au contraire, elle redonne vie à son récit par ces va-et-vient, tels les aléas de la vie. On se laisse doucement porter jusqu'à la côte, fin du voyage mémorable de cette étonnante écrivaine-navigatrice.
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Elle est vraiment surprenante Isabelle AUTISSIER. Cette fois, elle nous entraîne à Mourmansk, un port sur la mer de Barents, où Iouri part sur les traces de son enfance.

Tressé au fil de trois générations sous le régime soviétique puis russe, ce nouveau roman de l'ex-navigatrice Isabelle Autissier est bâti sur une trinité : le ciel pour Iouri ; la mer pour Rubin, son père, qui fut capitaine d'un chalutier quand les eaux de l'Arctique étaient encore poissonneuses ; la terre pour sa grand-mère, Klara, géologue, que Iouri n'a pas connue.
Le Monde - publié le 27 juin 2019 - Culture - Livres

Il n'a pas eu la vie facile Iouri. Son père a été très dur avec lui, et il n'a pas trouvé d'aide autour de lui, encore moins auprès de sa mère, qui ne la jamais câliné. Seule, une amie de la famille lui apportera un peu de douceur. D'ailleurs, il a fuit la Russie pour les Etats-Unis afin de se construire et vivre sa vie.

Une lettre de son père le rappelle en Russie. A sa demande, il va partir sur les traces de sa grand-mère, Klara, envoyé au Goulag.

Mais avant d'en venir à Klara, on va suivre la vie de Iouri depuis son enfance.

Je me suis demandé, un moment, mais pourquoi le livre a pour titre « Oublier Klara », alors que tout tourne autour de Iouri ? Et bien, tout simplement, parce que tout part de Klara. La dureté de son père, la lâcheté de son grand-père, la force de sa grand-mère. Iouri se posera bien des questions avant de retrouver et de savoir ce que sa grand-mère est devenue et pourquoi elle a été envoyée au Goulag. Enfin, enfin, Iouri se retrouvera et pourra se poser.
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