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Edith Soonckindt (Traducteur)
EAN : 9782259193160
302 pages
Plon (23/08/2001)
3.57/5   14 notes
Résumé :

Cet exceptionnel premier roman, qui traite de l'amour, de la famille, de l'innocence et de la terreur de l'enfance, est devenu un événement littéraire international, et fut nominé pour le prestigieux Booker Prize en 2000. Ayant comme cadre le monde peu connu de la communauté maltaise à Cardiff en pays de Galles dans les années 60 et 90, La Cachette raconte, à travers la voix de Dolores, la plus jeune des filles, l'h... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dolores (Dol) est la benjamine d'une fratrie (une sororie?) de six filles.
Brûlée lors d'un incendie, Dolores a perdu les doigts de sa main gauche. On la surnomme "manchotte" ou "la sinistra" tant sa naissance est associée à la malchance. C'est cette année-là que son père, joueur invétéré, va tout perdre : son travail, son argent, sa maison. Cette situation va le faire agir de manière inconsidérée. Il ira jusqu'à monnayer une de ses enfants au jeu.
Le destin de ses 6 filles va se révéler bien sombre, chacune pour une raison différente: mariage forcé, placement en foyer, pulsions violentes, soumission...

Le texte est écrit à la première personne, même lorsque Dolorès, la narratrice, n'a que quelques mois. Cela nous permet de mieux nous immerger dans cette famille où naître fille semble être une malédiction. La majeure partie du livre est racontée par Dol enfant. Dans la seconde partie, on la retrouve adulte et on apprend comment elle et son entourage ont évolué. Des flashbacks nous renseignent également sur quelques-uns des moments les plus éprouvants de chacune.

J'ai apprécié la lecture de ce livre. Son écriture est crue, sans fioriture. Elle énonce des faits avec une sorte de détachement, ce qui les rend plus durs encore.
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Ce roman raconte l'histoire très inhabituelle et très dramatique d'une famille dont le père est un immigré venu de Malte, la mère une Galloise et pour leur malheur bien plus que pour leur bonheur, celle de leurs six filles.

L'écriture est abondante, dense, riche, beaucoup de mots, de vocabulaire, d'images, pour décrire les souvenirs, les déchirures du couple, la méchanceté des enfants entre eux, mais aussi l'amour que l'on trouve dans une famille, quelle qu'elle soit.
Ces événements pittoresques ou dramatiques qui font la vie de tous les jours, et surtout qui font le maillage de toute une vie, qui font que les gens seront dans leur vie tels que leur enfance les a façonnés.
L'univers dans lequel ils évoluent est particulièrement sombre : les petits mafieux qui entourent le père, son obsession du jeu, mais aussi la misère et les galères de la mère pour payer le loyer ou à manger, les « sales coups » des filles entre elles, profitant de la plus faible pour se venger de leur propre vie, de leurs propres malheurs.
Et toujours présent, comme un fil conducteur, le feu qui détruit, mais aussi le feu qui régénère ce qu'il a détruit, qui réchauffe quand tout est froid.

Dolores, celle qui cristallise le malheur qui s'est abattu sur cette famille, la manchote, différente des autres, raconte cette vie en instantanés, au temps présent, car tout est si réel dans sa mémoire, même les événements qu'elle n'a pas connus puisque certains se sont passés avant sa naissance, mais qu'importe, n'est-elle pas la mémoire de cette cellule familiale si déchirée et pourtant toujours présente.
Ce récit me fait penser à une analyse.
J'ai beaucoup aimé le rythme, la souffrance mais aussi les moments de joie qui s'en dégagent, même si ce n'est pas un grand livre sur les joies et les bonheurs de la vie de famille !
Tezza Azzopardi a une façon bien particulière d'écrire et c'est ce qui rend ses personnages si attachants, et pourtant, personne ne souhaite partager leurs souvenirs !
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Trezza Azzopardi ne joue pas sur la corde sensible.Ce qu'elle dessine magnifiquement,par réminiscences successives,c'est une vérité floue.Un souvenir qu'on n'arrive pas à saisir,un moment perçant comme une épingle.L'insoutenable légèreté de la mémoire et l'insaisissable objectivité des souvenirs.
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Dolores grandit dans une famille de mafieux maltais au Pays de Galles. Dernière d'une famille de 6 enfants, vu par les siens comme une enfant maudite, elle décrit son enfance dans ce milieu violent. le ton est juste, rien n'est gratuit ni excessif dans ce qui est raconté par l'auteur.
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Très beau roman, très poignant, criant de vérité. Tous les ingrédients qui font un bon roman sont réunis dans cette chronique d'une famille pauvre à Cardiff, sur plus de trente ans : misère, violence, amour maternel et fraternel, rires et larmes. Souvent drôle, ce roman n'en demeure pas moins bouleversant.


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il y a juste de la place pour une chose en plus ici, et c'est le coffre (...)
J'y ai dormi, à ma naissance. Ma mère m'a expliqué comment elle m'enroulait le soir dans un châle et me cachait aux yeux de mon père. (...)
Il t'aurait étouffée, disait-elle sans malveillance mais avec un étrange sentiment de fierté, comme si j'étais un chaton abandonné qu'elle aurait recueilli. (...)
Mais est-ce qu'il ne risquait pas de m'entendre? demandais-je, et ma mère souriait.
Pas quand je fermais le couvercle. Tu n'ouvrais jamais la bouche.
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"Lucas a griffé un D tordu dans la chair, soulevé et ouvert comme les ouïes d'un poisson. Je fais semblant de l'examiner mais mon bras s'agite de haut en bas, soit c'est la lumière du soleil qui vacille, soit c'est moi. Elle me relâche alors et l'empreinte blafarde de sa poigne reste sur ma peau. D fera l'affaire, dis-je avant que les murs ne dérapent vers le sol."
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"Je cueille de pluie sur mon visage. A l'intérieur de moi quelque chose me déchire de ses griffes pour sortir. Ca doit être l'alcool sur un estomac vide, dit-elle tandis que je vomis à nouveau."
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"Fran glisse derrière la porte du jardin. J'ai envie de crier mais il est trop rapide. Il lui donne un coup qui la met à terre. Elle se relève; il lui crie à la figure, baisse les bras! Et elle supportera. La ceinture fend l'air, se remet en boucle invisible, vole à nouveau."
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"A un mois la main d'un bébé est la chose la plus minuscule, la plus parfaite qui soit. Ca forme un poing, ça s'écarte largement et quand ça brûle, cette peau douce, c'est de l'essence, ces os de l'amadou, tellement petits et si facilement mangés par une flamme."
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