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Le talent de Raphaëlle Bacqué , journaliste au monde n'est plus à démontrer. J'avais lu avec intérêt « Richie » , la passionnante biographie de Richard Descoings, ancien directeur de Sciences PO, son portrait dans les allées du pouvoir ....

Ce livre prêté depuis mon immobilisation m'intriguait.

Mais qui était vraiment Karl Lagerfeld ?

C'est une enquête fouillée de Hambourg à New- York, de Paris à Monaco , des ateliers de couture aux boites de nuit :
Un document qui reconstitue avec brio et minutie les époques que ce couturier hors norme, singulier, a traversées .

Arrivé à Paris en 1952 , à l'âge de 19ans, celui- ci s'occupe à recomposer son passé : une conversation futile, légère , virevoltante et érudite avec Christoph von Wehe, reconstituée 60 ans plus tard,...
Karl L. Laissait planer l'idée qu'il avait des origines aristocratiques hollandaises, suédoises même ..
C'est le tout début des écrans de fumée dont il deviendra un expert ...

Dans le Paris de l'époque , on dit encore «  Les Boches », les Schleus ou les Fritz .

Le conflit s'est à peine estompé et l'Occupation reste un souvenir à vif ...Hôtel Majestic, haut - lieu du commandement allemand, Lutetia , Ritz celui de la LUftwaffe..
Karl s'essaie , lui, déjà à être un citoyen du monde

Il apprend l'argot : maîtrise les jeux de mots, les traits d'esprit en quelques années ...

Lit Proust, Hugo, Dumas, Colette et de la poésie , dévore les codes et Les snobisme de la capitale ..Drôle , cultivé, d'une élégance absolue , grâce à son père, se fournit chez les meilleurs faiseurs .

Sa formule « Je ne me souviens de rien.Mon truc c'est de brûler tout et de recommencer à zéro . »
Quelle meilleure fuite devant la tragédie que la mode, la beauté et la futilité !



C'est un travailleur acharné ,bourreau de travail il crayonne, croque des silhouettes, exige des autres la discipline qu'il s'inflige à lui - même, rejette la cohorte d'amis d'hier, attentionné, ombrageux, possessif, âpre, froid et secret , il entretient son amant Jacques de Bascher, qui ne travaille pas.
Celui - ci mélange drogues, alcool , pilules——-destructeur et morbide —-toujours entre fêtes , mondanités et ivresse.
Lagerfeld vit avec Jacques pulsions et fantasmes par procuration . le sexe ne l'intéresse pas...

Lui sobre, monacal, ne fait que payer et financer les excès et les outrances vestimentaires de Jacques ...

L'auteur décrit l'envers du décor les nuits branchées au Palace et au Sept , les fêtes déjantées des années 70 puis celles rutilantes des années 80.
Mais l'insouciance générale disparaît : liberté sexuelle drogue et homosexualités laissent place aux années sida effroyables et la liste épouvantable, sa cohorte de morts....

Karl craint par le milieu, ne succombe jamais, mène une vie professionnelle frénétique .

Sa rivalité avec Saint Laurent , le mépris affiché par Bergé le stimulent ....
Raphaëlle Bacqué conte un monde où l'argent brille à chaque détour.
Le lecteur est effaré devant ce monde tumultueux , frénétique , superficiel , brillant de mille feux trompeurs , dégoulinant d'argent.
Elle dissèque l'entourage de Karl l', son immense fortune ,sa passion pour les résidences de luxe, les étoffes rares , ses liens avec les industriels du luxe....
C'est seulement maintenant que les témoins parlent ....délivrent leurs souvenirs ...
Cet homme Connu partout , ayant survécu aux modes , riche, est mort parfaitement seul.

Que restera t- il de lui ? Des robes ? Un style ? Des dessins ? La légende d'une Vie ?
Un livre - document lu en une journée .
Merci à Reine pour le prêt ..
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A la lecture de ce livre j'ai ressenti l'investissement total de R.Bacqué pour essayer de percer à jour le mystérieux Mr Lagerfeld.
Bien documenté et agréablement écrit, cette bio rapporte de nombreux témoignages, parfois hésitants, recueillis dans la galaxie du Kaiser. Cet homme était craint, cela se ressent.
J'en retiens qu'après une vie tumultueuse au siècle dernier, le styliste qui était un bourreau de travail avait une vie quasi janséniste, mais entouré de splendeurs.
Son amitié partagée avec YSL aurait pu persister si un Adonis sulfureux ne s'était installé entre eux, Jacques de Bascher, entre Swann et Dorian Gray.
Karl n'est devenu le premier qu'à la mort d'Yves St Laurent.
K.L n'aimait que la jeunesse et la beauté, il avait crée sa propre marionnette pour cacher :avec ses mitaines les" fleurs de cimetière"qui lui grêlaient les mains et avec son col cassé, il cachait un cou flétri.Une volonté de fer, 40 kgsperdus en peu de temps et jamais repris, tout cela pour pouvoir renter dans les costumes Dior de Slimane. C'était son élégance.
Cet homme, allemand, avait des blessures d'enfance très certainement ;c'est peut-être ce qui l'a amené à s'inventer des vies parfois différentes, racontées sur toute la planète.
Il reste tout de même mystérieux, il a su se préserver malgré la gloire qui l'a accompagnée jusqu'au bout.
Reste aussi que la quantité d'argent disponible et générée par la Mode est proprement hallucinante.
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Quand Raphaëlle Bacqué déflore des pans entiers de la vie privée de Karl, notamment sur ce qui a trait à son homosexualité, alors que l'intéressé lui-même mettait un point d'honneur à n'en point faire état, cela passe comme une lettre à la poste et ne suscite la moindre indignation.

Quand Nina Berberova avant guerre écrit une biographie de Tchaïkovski en ouvrant sur l'homosexualité du compositeur, cela suscita une vive polémique.
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Enquête détaillée sur la vie de Karl Lagerfeld de Hambourg à New-York, de Paris à Monaco.
Né le 10 septembre 1933 à Hambourg et mort le 19 février 2019 à Neuilly-sur-Seine, grand couturier, styliste mais également photographe, dessinateur, designer, réalisateur et éditeur.
Pas mal écrit mais une biographie lue par défi plus que par intérêt...
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Je ne suis pas particulièrement friande de la mode et de son monde mais cela fait quelques temps déjà que la personnalité, si atypique, de Karl Lagerfeld me plaît bien et j'ai déjà vu de nombreux documentaires sur sa vie. Il a une franchise et une désinvolture assez déconcertante et quelque part réjouissante. Si bien que lorsque Raphaëlle Bacqué a publié sa biographie, je me suis promise de la lire. Voilà qui est fait. Et bien malgré les documentaires déjà visionnés, j'en ai encore beaucoup appris sur ce personnage si haut en couleurs.
J'ai aimé découvrir sa jeunesse, ses parents, surtout sa mère, Elisabeth, un sacré personnage elle aussi… les chiens ne font pas de chats !! J'ai apprécié également comprendre quel travailleur incroyable et infatigable il est ! Sa célébrité est bien méritée… J'ai beaucoup moins aimé la description sur des pages et des pages (que c'était lassant au bout d'un moment) de toutes les fêtes, les orgies qu'il a organisées et de toutes les digressions (sexe, drogues, alcool etc.) auxquelles son entourage s'est livré. Car lui est resté sobre toute sa vie, aussi incroyable que cela puisse paraître, ce qui n'était vraiment pas le cas de ses « amis ». Karl Lagerfeld faisait la fête par procuration et préférait voir et qu'on lui raconte. Vraiment un drôle de « bonhomme » à tous niveaux. Mais ce que j'apprécie en particulier chez lui, c'est qu'il s'assume complètement. Bien sûr, c'est aussi un grand manipulateur et il a aimé façonné son personnage et réécrire son histoire personnelle à sa façon. Raphaëlle Bacqué lève un peu le voile sur le Kaiser, même si elle n'est pas dupe de s'être fait avoir, elle aussi par KL. Si on aime bien le personnage, c'est un livre intéressant à découvrir.

Lien : https://mapassionleslivres.w..
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La fan de KL seront ravis. Ses détracteurs trouveront des arguments à charge. Je suis pour ma part resté un peu sur ma faim : on nous dit tout sur le personnage aristo-branché et comment il s'est lui-même inventé en brouillant toutes les pistes, les fêtes, les excès, le faste n'ont plus de secrets, on sait qui couche avec qui et comment Kaïser Karl est capable du meilleur comme du pire avec ses amis ou collaborateurs… mais alors qu'il est question d'un créateur de mode, on n'apprend rien à cet égard. Je referme le livre (court, c'est un avantage, et également bien écrit) sans rien savoir des créations du grand couturier, bourreau de travail (mais lequel ?) un peu maniaque (mais à quel sujet ?), sans comprendre ce qu'il aura apporté à la haute-couture ou même juste à la mode. Cette biographie là reste à écrire et finalement on en apprend beaucoup plus sur Lagerfeld (et Saint Laurent) dans Beautiful people d'Alicia Drake, qui est pour le coup passionnant.
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Encore un livre qui se lit en une journée, plutôt un document, une enquête approfondie, bien écrite, come celle qu'a coutume de livrer Raphaëlle Bacqué, toujours aussi fascinée par ces hommes exceptionnels. Comme cette récente biographie de Richard Descoings, le réformateur de Sciences Po, qui hantait lui aussi les soirées folles du Palace au coeur du Paris gay de la génération de la libération sexuelle, de la drogue et du sida.
Karl Lagerfeld, c'est l'itinéraire d'un enfant gâté, qui a passé son enfance hambourgeoise sans rien voir de la guerre, fils d'un industriel dont il veut ignorer la trajectoire, arrivé à Paris nanti de solides rentes, suprêmement cultivé, travailleur acharné, créateur compulsif ayant un sens inné du marketing, inventeur de sa propre légende … Ou plutôt de ses successives légendes. Il fait tout pour gommer son origine « boche » … sauf son accent, qu'il cultive et même accentue avec l'âge.
Il est homosexuel et ne se plaît qu'en compagnie de beaux hommes. Mais il se définit lui-même comme « frigide ». Il entretient des liaisons, mais il ne couche pas, ne boit que du coca cola, ne se drogue pas. Il traversera donc la catastrophe du sida et vivra jusqu'à 85 ans, droit comme un I, ayant sur le tard maigri volontairement de dizaines de kilos et forgé sa silhouette intemporelle, reconnaissable dans le monde entier, immortelle.
Sa drogue, c'est le travail. Se renouveler sans cesse. « Je suis un calviniste, attiré par le superficiel. » Sa rivalité professionnelle avec Yves Saint Laurent – un temps son compère de virées nocturnes – le maintient longtemps dans un rôle secondaire jusqu'à la dégringolade physique et créatrice de ce dernier. C'est là que la carrière de Karl devient brillante, mondiale alors que les rênes de Chanel lui sont confiées par les frères Wertheimer. Chanel est cette maison sur le retour qu'il va refonder de façon éclatante. Mais il continue à travailler pour Fendi, Chloé, sa propre marque … Il n'arrête jamais.
Ses relations avec Saint-Laurent sont aussi bouleversées par l'amour de sa vie, le jeune aristocrate déjanté Jacques de Bascher dont la mort va le terrasser. La vie de Karl Lagerfeld, c'est une plongée dans les années folles de l'après soixante huit : la drogue, les fêtes impensables, le Palace, la liberté sexuelle, la jet-set, le blingbling … et aussi la mutation du secteur de la Haute Couture, devenue le secteur florissant du luxe autour des deux magnats, Bernard Arnault et François Pinault. On y croise des figures emblématiques : Inès de la Fressange, Claudia Schiffer, Caroline de Monaco et Diane de Beauveau, Andy Warhol et Mick Jagger.
Toute une époque qui a laissé un goût de cendre chez bien des gens modestes écoeurés de tels débordements, alors même que Karl Lagerfeld fut le premier à endosser un gilet jaune …
Un livre sérieusement documenté, qui fera pleurer les lectrices assidues de ELLE …


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Bonne biographie. Travail de recherche très sérieux. Bonne peinture du milieu de la mode et des nuits parisiennes dans les années 70-80. Un regret : les années plus récentes sont couvertes un peu trop rapidement et de manière plus superficielle. Peut-être parce que les témoignages sur la période plus récente sont plus difficiles à obtenir, l'auteure ayant mis en évidence à quel point Lagerfeld suscitait la crainte dans son entourage et son décès est encore tout récent... Son amour tardif pour sa chatte Poupette aurait peut-être mérité un peu d'attention car elle semble avoir été le seul être vivant à avoir bénéficié d'une affection se traduisant par des gestes tendres. En effet il semble que même l'unique amour humain de sa vie n'en ait pas bénéficié, Lagerfeld se définissant lui-même comme frigide, voyeur plutôt qu'acteur de la comédie humaine. Pour le reste le mystère entourant le personnage demeure largement entier à l'issue de la lecture de l'ouvrage, Lagerfeld s'étant toujours efforcé de brouiller les pistes
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J'avais beaucoup apprécié Richie de Raphaëlle Bacqué, le roman que la journaliste avait consacré au directeur de sciences politiques Paris, Richard Descoings. C'est pour cette raison précise que j'ai lu Kaiser Karl, avec l'espoir aussi d'apprécier un peu plus le personnage.

Sur ce point là, échec total. Je crois même avoir refermé le livre en le trouvant encore plus antipathique qu'avant. Mais si une biographie romancée a pour objectif de dissiper les écrans de fumée sous lesquels se cachent certaines personnalités publiques (et particulièrement lui qui était un roi de l'enfumage !) alors le pari est relevé.

Ce que j'ai appris c'est combien Karl Lagarfeld a réécrit son histoire, celle de ses origines sociales, celle de son arrivée à Paris, recomposant même le personnage de sa mère, se parant d'accessoires pour se rendre reconnaissable (monocle, éventail, catogan) et cultivant un accent prononcé.

Le styliste s'est nourri, pour son travail (il n'a jamais cessé d'avoir une vie professionnelle frénétique), des excès des oiseaux de nuit qui gravitaient autour de lui alors qu'il menait une vie d'ascète.
Et puis j'ai découvert l'amour inconditionnel qu'il a eu pour Jacques de Bascher, le seul dont il a toujours pris soin jusqu'à son dernier souffle.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Immersion totale dans la haute couture, de 1950 à 2020. Impressionnant !

Pas particulièrement fan du personnage, mais plutôt curieuse de le comprendre, j'avais peur que ce livre ne réponde pas à mes attentes. Que du contraire !

Quel fantastique travail de la part de l'autrice, qui retrace, sans jamais nous ennuyer, non seulement la vie et la construction du personnage de Karl Lagerfeld, mais au-delà: l'histoire de la haute couture du 20e siècle.
C'est très intéressant, sans être ni cliente ni fascinée par ce monde, Raphaëlle Bacqué nous y introduit avec facilité et nous en explique tous les rouages.
On en comprend les implications économiques, politiques, et évidemment artistiques, à travers les campagnes de pubs, la controverse au sujet du modèle du buste de Marianne, la rivalité Lagerfeld Yves Saint Laurent, la construction de ces maisons et leur évolution, le génie du Kaiser et ses travers...

Un portrait authentique et une analyse fouillée qui en font une lecture très enrichissante et émouvante.

Je recommande fortement.
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