AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 131 notes
5
10 avis
4
15 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis
Cher Karl,

Alors que je vous ai toujours vu faire des apparitions avec votre look farfelu dans les médias, j'avais envie de vous approcher de plus près. Vous m'impressionniez beaucoup et ce n'est pas ce portrait réalisé par votre photographe, sur le bandeau du livre, qui allait me donner tort.

Lire la biographie que vous consacre Raphaëlle Bacqué c'était faire revivre l'icône que vous êtes quelques jours. Opérer un voyage dans le temps et dans l'espace, de l'Allemagne du régime nazi de votre enfance aux plus recherchés podiums de Paris puis du monde.
Un récit qu'elle commence de votre vivant mais qu'elle pourra conclure avec vos funérailles.

La force de caractère semblait un pré-requis pour réaliser votre carrière et vous en avez fait preuve dès le plus jeune âge. Tout plutôt qu'être une victime passive du déterminisme social. Vous n'hésiterez d'ailleurs pas à remplacer certains épisodes de votre vie par d'autres lors d'interviews pour donner à votre histoire la dimension que vous lui souhaitez.
Les premiers chapitres, consacrés à vos premières années à Paris, à votre relation avec Yves Saint-Laurent, le meilleur ennemi que vous ayez eu, m'ont paru un peu traînants, redondants… un peu fades… mais à l'image sans doute du regard que vous portez sur cette période de votre existence, tout en contraste avec le monde qui vous entourait alors. Vous étiez dans l'ombre. Souvent second, et il vous fallait assumer dessiner des collections pour des marques prestigieuses, Chloé, Chanel pour ne citer qu'elles, plutôt que de développer la vôtre et devenir “boutiquier” comme vous le disiez.

La deuxième partie m'a totalement conquise. Raphaëlle Bacqué vous raconte avec justesse, avec respect.
Je vous savais passionné et ambitieux. Avec cette biographie je vous ai découvert très érudit, besogneux, drôle. Libre.
Je vous ai découvert émouvant derrière la poupée de glace vêtue de noir et blanc que vous avez si longtemps arborée.
Je vous ai découvert avec la crainte absolue d'être dépassé, ringard, de ne plus parvenir à anticiper les courants. Je vous ai découvert avec la crainte absolue de vieillir.

Vous ne l'avez jamais fait.
Vous ne l'avez jamais été.
Saut peut-être avec votre gilet jaune … encore que... Qui aurait pu parier qu'il deviendrait un tel symbole quelques années plus tard !
Vous. Évidemment.

Céline
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Enfin un biographe qui a un peu travaillé avant d'écrire un livre sur Lagerfeld. On s'éloigne donc pour la première fois de tous les clichés que Lagerfeld lui-même a inventé et dispersé aux quatre coins du vent pour découvrir (enfin (!) pourrait-on dire même si tout ceux qui ont trois neurones l'avaient déjà pressenti) un homme profondément seul, isolé et seul de son genre par le génie et l'argent qui coulent à flot, qui éloignent et qui pourrissent les autres. On peut rapidement expliquer le parcours par l'enfance et par la névrose, par du Freud de bazar et c'est au fond ce que fait l'auteur. Personnellement cette psychologie de femme actuelle ne me chaut guerre et je préfère laisser au sujet son mystère et son autonomie. Un mystère non élucidé c'est comme un fantasme violent… il vaut mieux y rester à distance pour ne pas le tuer sous peine se retrouver avec du vide et un gout de banalité dans la bouche.
Reste par contre le livre bio de référence qu'on attendait sur ce personnage.
Commenter  J’apprécie          44
Karl Lagerfeld est déjà fascinant, mais le livre de Raphaëlle Bacqué développe encore plus cette fascination. Elle décrit le personnage, un personnage. Une biographie faite de tranches de vie, non un fleuve historique sur sa vie. Livre à lire absolument ! D'autant plus pour celui qui aime ce grand créateur.
Commenter  J’apprécie          40
Raphaëlle Bacqué, c'est avant tout une plume, l'art de disséquer vos gestes, vos mouvements, votre esprit pour décrypter votre âme.
Je la suis depuis le dernier mort de Mitterand, une plongée dans l'Histoire pour comprendre son histoire intime, un récit passionnant.
Dernièrement, j'ai lu Richie,une biographie menée comme une enquête sur le directeur emblématique de Sciences Po, Richard Descoings.
Raphaëlle Bacqué peint des hommes qui ont finalement la même problématique : accéder à tous prix au pouvoir. Quelles sont leurs motivations et jusqu'où sont ils capable.
Alors vous imaginez bien que quand j'ai vu qu'elle avait sorti une bio sur le pape de la mode, Karl Lagerfeld, j'ai foncé.
Et je n'ai pas été déçue, Raphaëlle Bacqué remonte le temps et nous embarque dans la période frénétique des années 60 puis 70 où on découvre les débuts de Karl.
Le lecteur est en immersion total, Karl n'est plus un inconnu mais presque un ami qui nous tend la main pour nous inviter à ses fabuleuses soirées ou dans sa villa.
Le lecteur n'est plus spectateur mais acteur, témoin de la vie intime de Karl.
Et c'est ça la force de Raphaëlle Bacqué, on vit au côté de ce personnage si mystérieux, insaisissable et qui aux fils des pages se dévoile jusqu'à sa métamorphose dans les années 80 où il reprend les reines de Chanel.
Kaiser de Raphaëlle Bacqué nous invite à un voyage celui de la quête obsessionnelle de Karl Lagerfeld dont la seule destination est celui de la perfection.
Si vous avez envie de découvrir l'homme qui se cache derrière l'icône, alors lisez Kaiser, vous ne serez pas déçu.
Lien : https://www.les-miscellanees..
Commenter  J’apprécie          40
Intéressant comme un long article sur Karl Lagerfeld.
On y apprend que Karl n'était pas un garçon facile, qu'il a démarré un régime avec succès à 65 ans (oui, oui, c'est encourageant !), qu'il a façonné encore plus vieux sa marionnette médiatique, catogan-perruque poudrée-grosses lunettes noires-col haut et gants cerclés de bagues à tous les doigts, que ses créations multiples et non signées ont marqué la mode des années 50 à aujourd'hui, que le mot Kaiser, c'est à dire tsar, c'est à dire césar, lui va comme un gant. Et deux fois bof parce qu'il a oublié sa famille par souci de ne pas être mêlé à des industriels allemands flamboyants sous Hitler.
L'écriture, quant à elle, n'a rien d'originale et n'a pas revêtu les habits de Karl, elle aurait pu être mi-guindée mi-punk, on aurait aimé.
Commenter  J’apprécie          41
S'exposer pour mieux se dissimuler aurait pu être le mantra de Karl Lagerfeld, créateur multimarques de la haute couture, et pas que.
Plutôt habituée au monde politique, Raphaëlle Bacqué s'embarque cette fois-ci dans le monde pas moins redoutable de la mode. Longtemps considéré comme le rival d'Yves Saint-Laurent, Kaiser Karl brouille volontairement les pistes, n'hésite pas à mentir sur ses origines, s'astreint à une discipline de fer à contre-courant des pratiques habituelles pour parvenir au sommet. Miracle, ça fonctionne. Karl devient lui-même une marque, une icône pour ne pas dire une caricature. Blindé de fric, mais seul. Connu aux quatre coins de la planète, mais pas reconnu comme artiste. L'enquête détaille un parcours fascinant et révèle un personnage plus intriguant qu'il n'y parait.
Commenter  J’apprécie          40
Dans la lignée de ses ouvrages sur Richard Descoings et François de Grossouvre, Raphaëlle Bacqué propose une biographie d'une personnalité qui, d'une certaine façon, aime l'ombre ou plutôt, le secret: la façon dont il a réécrit de façon permanente son enfance et sa jeunesse, dont il a "inventé" les traits ou les bons mots d'une mère devenue paradigmatique, est l'une des révélations du livre. Pour le reste, ceux qui comme moi ont déjà lu les biographies de Pierre Bergé ou Jacques de Bascher (sans compter le film de B. Bonello) ne feront pas de découverte fondamentale, mais ce livre m'a beaucoup plu pour trois raisons:

- le talent de plume de l'auteur, qui tend à toujours donner envie de lire le chapitre suivant (j'ai d'ailleurs lu la biographie en une demi-journée);

- les entretiens avec des personnalités qui ne se laissent pas toujours facilement approcher, comme Bernard Arnault ou Caroline de Monaco, enrichissent notablement le volume;

- les différentes "strates" de la carrière et du mythe Lagerfeld sont très clairement distinguées, et l'on comprend comment l'on en est arrivé au personnage si médiatique des années 2000.

En regard de cela, quelques petites redites (surtout dans les premiers chapitres) sont tout à fait secondaires.
Commenter  J’apprécie          30
Biographie que je n'aurais pas lue si le livre n'avait été présenté en vitrine dans la boutique où j'achète mes livres d'occasion, bien m'en a pris !
Karl est né en septembre 1933 (année noire) à Hambourg, décédé à Paris en février 2019.
Durant toute sa vie, il romance son passé, brouille les pistes, triche avec ses origines (Danois, Suédois), peut-être à cause de la guerre, de sa famille bourgeoise, dont son père Otto qui s'est arrangé et éventuellement compromis avec le régime nazi. « Mon père est un allemand de Weimar » dit son fils ! Ce père est né en 1880, commerçant international de lait en poudre, au Venezuela, en URSS, aux USA, et en Allemagne durant la guerre pour l'armée et les civils. Sa mère Elisabeth est prussienne, divorcée, de 17 ans la cadette d'Otto.
Né en 1933, Karl vit à la campagne, éloigné du conflit durant les années de guerre ; enfant hyper protégé par sa mère, sa personnalité s'affirme, il est arrogant et distant avec les autres enfants. Différent d'eux, (il échappe à la jeunesse hitlérienne où les adolescents avaient l'obligation d'adhérer à 14 ans), il dessine.
En 1949 à Hambourg, Karl assiste avec sa mère à un défilé de mode de Christian Dior qui avait créé sa marque en 1946. Ce fut pour lui le déclic à ses projets de création artistique.
Il arrive à Paris en 1952, côtoie Yves Saint Laurent où ils fréquentent la même école « chambre syndicale de la couture parisienne ». En 1954, l'un et l'autre sont vainqueurs d'un concours organisé par Woolmark.YSL travaille chez Dior, Karl chez Balmain ; YSL sera son ami, puis son rival dans le domaine professionnel quand en 1957, à la mort prématurée de C. Dior, Yves entre au comité de direction, à 21 ans. Mais leur amitié prendra fin après la trahison d'YSL quand il sera l'amant de son gigolo, Jacques de Bascher, rencontré en 1972, mort du sida en 1989.
La compétition sera aussi celles des fêtes où les célébrités du monde des arts, du spectacle, de la nuit, voire de la finance et des politiques passent des nuits d'orgie. L'homosexualité de Karl est platonique, il aime, mais ne couche pas. Il ne boit pas, ne fume pas ; cependant, chacun avec leur groupe d'affidés, organisent dans la boîte gay, le « sept » à Paris, des soirées déjantées où l'alcool, la drogue et le sexe sont paroxystiques. KL contemple, observe, il jouit de son pouvoir, contrairement à YSL qui consomme à l'excès. Les habitués du groupe YSL et Pierre Bergé seront Helmut Berger, Omar Sharif, Pascal Grégory… ceux de KL, Grace Jones, Jerry hall, Yves Mourousi, Paloma Picasso, T. Ardisson, F. Mitterrand, Andy Warhol, Rudolf Noureev, mais ne se mélangent pas !!!
Etant free lance, et travailleur acharné, KL multiplie les contrats et les millions affluent : Charles Jourdan, prêt à porter Chloé, 30 licences au Japon, aux USA, en Allemagne, Max Mara, l'italien Fendi… Ainsi en 1981, après l'élection de F. Mitterrand, il s'expatrie à Monaco et oublie de payer ses impôts. DSK aurait réduit de moitié (soit 50 millions en moins) sa dette d'imposition à la France.
En 1983, il signe un contrat d'exclusivité avec Chanel, soit un million de dollars pour 2 collections par an et propulse Inès de la Fressange, longiligne, 1.81m, 55 kg, égérie de la marque. Leur union durera 7 années, jusqu'à ce qu'Inès sorte ses griffes. KL ne supporte pas la contradiction, il est tyrannique avec celles et ceux qui s'opposent à lui. Même la direction de Chanel, la famille Wertheimer, n'a pas pipé mot, exit Inès. Changement de style avec l'arrivée de Claudia Schiffer, toute en forme, qui fera son 1er défilé Chanel en 1990.
En 2004, Karl dessine une collection d'hiver prêt à porter à moins de 150€ pour la marque suédoise H&M. Ce sera la ruée dans les 1700 boutiques de l'enseigne. Ainsi, il poursuivra son bonhomme de chemin sous ses différents masques et attributs spécifiques au personnage qu'il s'est créé, jusqu'au cancer de la prostate qui l'emportera à l'âge de 85 ans. Selon ses voeux, une partie de ses cendres seront jointes à celles de sa mère, et l'autre partie à celles de son favori, Jacques de Basher.
Un autre monde...
Livre extrêmement bien documenté où l'on remarque bien la patte de la journaliste aguerrie. Intéressant.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          30
Qui n'a jamais entendu parler du Pape de la mode ? Si je ne suis pas du tout fashion victime, ce personnage m'a toujours intriguée ; surtout pour sa personnalité iconique et parce que je le voyais dans les magazines feuilletés à mon enfance. le gars a su se créer une image à l'âge où d'autres ne s'occupent plus de leur apparence et pensent à partir à la retraite. Avec Yves Saint-Laurent, c'est un grand nom dans l'industrie de la mode.

J'ai donc été curieuse de connaître sa vie et WOW, quelle vie ! Dans cette biographie, la journaliste Raphaëlle Bacqué nous présente le vrai Karl, tout au long de sa vie. Enfant dans l'Allemagne nazi. Epargné du conflit, il se sauve vers Paris pour réaliser son rêve. Honteux de son fardeau germanique, il s'invente une vie, un passé, d'origines différentes. Ambitieux, il veut se forger un grand nom dans la mode. Il participe à un concours de design et obtient une troisième place, la deuxième place revient à un certain Yves Saint-Laurent et la première place à une illustre inconnue (ironique coup du sort, les derniers seront les premiers). Il poursuit sa carrière dans le monde de la mode, toujours l'éternel rival de Saint Laurent. Persévérant, il réussira à se faire sa place. L'on parcourt sa vie et ses fastes, sa relation avec l'intriguant Jacques de Bauscher (qui fut aussi l'amant de Saint Laurent). Bref, là ça devient un feuilleton, mais c'est passionnant ! Des années 70s bling bling, on tombe dans les déprimantes années 80. le SIDA emporte Bauscher, l'exil fiscal (certains montants sont quand même indécents). Enfin, la renaissance vient avec le tournant du siècle.

Que l'on apprécie ou pas le personnage, que l'on s'intéresse à la mode ou pas, c'est vraiment un livre intéressant, vibrant, qui se lit en quelques heures. Un voyage dans le temps où la vie était insouciante et l'esprit à la fiesta éternelle. Etrange, pour un personnage aussi "sage", aux habitudes quasi monacales.
Commenter  J’apprécie          30
Raphaëlle Bacqué (Le dernier mort de Mitterrand, Richie...) sait donner corps et vie aux personnalités qu'elle ressuscite. L'approche est humaine, suffisamment fouillée pour permettre d'appréhender le personnage dans sa complexité, suffisamment littéraire pour lire sa vie comme un roman, suffisamment respectueuse pour n'être pas un ramassis de rumeurs, suffisamment lucide pour ne pas laisser passer des zones d'ombre. Karl Lagerfeld y apparait sensible derrière l'image forgée, sans illusions sur sa postérité, travailleur infatigable et exigeant.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (275) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1732 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}