Il y a un moment dans la photographie, un instant décisif pour reprendre l'expression de Cartier-Bresson, où ce qui se passe se réduit à un rayon de lumière qui entre dans l'appareil photo et heurte une surface sensible. À cet instant précis, on ne peut rien faire d'autre. Les décisions à prendre avant ont été prises, les décisions à prendre après n'ont pas encore été prises. À ce stade précis, il se passe certainement quelque chose dans le monde. Les poètes parlent de la musique de l'événement; ici, c'est le cri sous sa forme la plus simple. La lumière entre, est enregistrée, laisse sa marque. Le photographe ne décide rien: c'est le mécanisme de la lumière, de la matière et de la chimie qui joue son rôle.
Balogh devient le principal représentant de la première génération des photographes de presse hongrois, et rejoint en 1920 le personnel de Pesti Napló [Journal de Pest], oú il travaille avec Stéfan Lorant. Les collègues de Balogh au journal – Márton Munkácsi, Károly Escher et Ernö Vadas – figurent parmi les photographes hongrois les plus en avance sur leur époque.
Balogh était membre du Club des photographes hongrois, fondé en 1914. Lui et les autres membres du club – Olga Maté, Aladár Székely, József Pécsi et Dénes Rónai – ont contribué à définir les normes de l’art photographique en Hongrie.
Après la seconde guerre mondiale, les photographes de Hongrie se retrouvent soumis au contrôle de l’État. On peut voir une preuve de ces restrictions dans le fait qu’aucune des photographies devenues célèbres de la révolution de 1956 n’a été prise par un professionnel hongrois, alors même que des photographes chevronnés comme Ernö Vadas, Miklos Rév et Károly Gink travaillaient à cette époque pour l’agence de presse hongroise MTI.